28- La fin de soirée

— Les brocolis vont l’emmener à la fin de la soirée ? Jean-Baptiste… Tu parles sérieusement ? C’est ce que t’a dit ton père ?

— C’est la première fois qu’il me parlait assez librement de ses discussions avec les brocolis. Et oui, ils m’a dit qu’ils vont débarquer après le dessert pour l’emmener. C’était étrange… Comment expliquer… Il était à la fois lucide et déconnecté de la réalité. Comme si deux parties différentes de sa personnalité luttaient pour prendre le dessus sur l’autre. C’était étrange, Maman…

— C’est même effrayant.

— Pour moi, il ne m’a pas tout dit. Il commence à peine à parler. Il semblait effrayé… Pas par l’idée de partir avec une bande de brocolis. Non… Effrayé par autre chose…

— Qu’est-ce qui peut l’effrayer à ce point, Jean-Baptiste ?

— Il a peut-être conscience d’avoir perdu la tête. Son envie de rejoindre les brocolis se heurte sans doute aux liens qui l’unissent à sa famille, à nous.

— C’est surréaliste…

— C’est bon signe, s’il se rend compte de son propre état de folie.

— Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment ?

— Un brocoli brûlé au fond d’une casserole. Un pauvre brocoli brûlé.

— C’est terrifiant comme tout a dérapé très vite…

— Nous avions remarqué un changement d’attitude. Nous étions loin d’imaginer qu’il rêvait de se faire emmener par une horde de brocolis.

— Jean-Baptiste… Dis… Ce n’est pas Alexis qui vient d’arriver au fond de la salle, s’approchant de Brock, alors que la Broccoli Party vient de se terminer ?