29- Le retournement de situation

— Alexis ! Alexis ! Tout le monde te cherchait partout… Nous étions morts d’inquiétude.

— Morts d’inquiétude ? Mais… Brock… Pierre-Noël n’a rien dit ?

— Qu’aurait-il dû nous dire ?

— Que les brocolis voulaient qu’il m’enferme dans la chambre froide. M’y laisser pour mort.

— Pardon ?

— Pierre-Noël n’a pas obéi. Heureusement pour moi…

— Donc, tu n’étais pas prisonnier dans la chambre froide ?

— Absolument pas. Le Chef a changé d’avis. Il a pris peur, en réalisant que des voix de brocolis lui donnaient de tels ordres.

— Où étais-tu donc passé, dans ce cas ?

— Le Chef m’a demandé de quitter le service, en m’assurant que je serai payé malgré tout. Il m’a sommé de prévenir l’asile le plus proche. Je reviens avec des médecins qui vont l’emmener en isolement, quelques temps, avec son accord. Le temps de comprendre comment le soigner.

— Ce sont donc les médecins qui vont l’emmener. Pas les brocolis…

— Vous pensiez que…

— Avec Jean-Baptiste et Désirée, nous avions compris que Pierre-Noël attendait d’être emmené par les brocolis. Que c’était un délire de plus. Je ne pensais pas qu’il avait encore un élan de lucidité. Cet homme est formidable ! Je l’admire malgré tous les défauts que nous pouvons lui trouver. Je suis fier de devenir bientôt son gendre.

— Je vais faire entrer les médecins, maintenant que les clients sont partis. Que l’internement volontaire s’effectue en toute discrétion.

— Et moi, je vais aller rassurer Jean-Baptiste et Désirée. Tout leur expliquer. Les brocolis, c’est fini !