3- Aurélie

AURELIE

Une fois arrivés au bout du couloir, tous se retrouvent face à une grande porte en bois et carreaux de verre ornés. Un fois ouverte, celle-ci donne accès à une entrée relativement ouverte, seulement occupée par deux énormes escaliers sinueux de chaque côté. La pièce en elle-même est passablement sombre, la seule source de lumière venant de l’étage au-dessus d’eux. Deux tapis poussiéreux ornent sobrement le sol et une petite table d’appoint en bois se dresse au centre.

Après une brève discussion, ils sont tous d’accord sur le fait que c’est sûrement la pièce centrale, et que déposer le matériel à cet endroit serait plus pratique et plus intelligent. D’ici ils ont autant accès à l'entrée qu'à l’étage et l’espace leur permet de s’installer confortablement. Après avoir tiré la table - Aurelie prit soin au préalable de déposer le vase qui y trônait à l'abri sur le sol- Daniel l’installe au centre de la pièce pour y déposer méthodiquement les caméras et autres appareils électroniques apportés par Anthony, ainsi que sa propre contribution. La jeune femme jete curieusement un regard sur ces objets disposé presque militairements sur la table decrépie, se demandant s’ils ont vraiment besoin de tout ça. Mais bon, après tout elle est loin d’être une experte dans le domaine et ne pose donc pas la question de leur utilité. 

 Le moindre de leurs mouvements résonne curieusement contre les murs, créant un murmure réconfortant, ponctué parfois par leurs éclats de rire. Aurélie observe discrètement Daniel alors qu’elle empile les sacs, désormais vides, contre la rambarde d’un des escaliers. Le jeune homme, visiblement sorti de sa stupeur, participe désormais activement, et agis le plus normalement du monde. Elle se décide donc à laisser tomber le sujet, du moins pour le moment et éviter de l’embêter avec ça. De plus elle connait bien son ami, après presque deux ans de colocation elle a bien plus d’une fois eu l’occasion de remarquer qu’il faut le laisser avancer à son rythme, le forcer à parler n’ayant jamais mené à rien.

C’est un peu moins d'une heure plus tard qu’ils se retrouvent tous assis sur les marches, la glacière ouverte à leurs pieds et une bière fraîche bien méritée entre les mains. Tous semblent excités à l’idée d’explorer un peu mieux le lieu, et la bonne humeur ambiante résonne agréablement autour d’eux. Contre toute attente, elle est vraiment heureuse d’avoir accepté la proposition d’Anthony. 

Effectivement lorsqu’il lui en avait parlé la semaine précédente lors d’une de leur pause au travail, elle s’était montrée hésitante. Premièrement elle sait très bien que ce genre d’activité est proscrite par la loi et deuxièmement, le fait que son collègue et ami insiste sur le fait que ce soit filmé et publié à la vue de tout le monde l’avait embarrassée. Car s’il y a bien quelque chose qu’Aurélie redoute, c’est d’être au centre de l’attention. L’idée même d’avoir tous ces regards possiblement braqués sur elle et sur ses moindre fait et gestes l'avait rendue fébrile, et d'ailleurs son point de vue n’a toujours pas changé sur le sujet.

Deux jours de rumination et une discussion avec Daniel plus tard, elle avait finalement envoyé un message au vidéaste lui indiquant qu’elle ne préférait pas l’accompagner n‘étant pas à l’aise avec son idée en générale. Ce qu’elle avait regretté d’ailleurs très vite, ses instincts de préservation du monde extérieur ayant été plus fort qu’elle.  Mais bien sûr c’était sans compter sur Lolah qui l’appela le soir même, lui proposant à nouveau de venir et lui promettant de tenir la caméra de manière à qu’elle n’ait pas à passer devant l’objectif si elle ne le souhaitait pas, ajoutant que s’il le fallait elle forcerait Anthony à ne pas diffuser les passages où elle apparaissait. Savoir que la brune semblait avoir vraiment envie qu’elle participe lui fit chaud au cœur, du groupe actuellement présent elle est celle qu’elle connaît le moins. Bien sûr cet été elles se sont souvent vues à la fin de ses journées de travail, mais cela est loin d’être étonnant aux vues de ses horaires concordant parfaitement avec celles d’Anthony.

 Il fallut quelques minutes à Lolah pour la convaincre mais la blonde à finit par accepter, rassurée sur le fait qu’elle ne serait pas poussée hors de sa zone de confort. 

Et la voilà, assise dans la poussière des marches d’un endroit peu accommodant, à attendre la nuit, le goût amer d’une bière premier prix en bouche alors qu’elle ne boit jamais, et pourtant, à l’instant présent, elle ne souhaite rien d’autre que de rester ici, dans ce moment d'allégresse. 

 Sortir un peu ne peut pas lui faire de mal, elle qui a tendance à s’isoler depuis quelque temps, elle en a assez, si elle veut que les choses changent pour elle, elle se doit d’agir et d’arrêter d’être passive face à sa propre vie. A cette pensée, Aurélie sent un sentiment délicieusement proche de la fierté de l’envahir. Au lieu de le rêver, cette fois-ci , elle le fait.     

Portant la bouteille à ses lèvres, la jeune femme se laisse quelques secondes pour apprécier la sensation âpre et froide du liquide qui coule dans sa gorge. La chaleur commence à baisser, l'air est désormais bien plus respirable qu’à leur arrivée, et la lumière changeante leurs procure désormais une sorte d’aura orangée, laissant entrevoir dans ses rayons les nombreuses particules de poussières qui virevoltent gracieusement autour d’eux. La douceur qui s’en dégage jure quelque peu face à l’état négligé des alentours, et cela lui rappelle étrangement l’ancienne bibliothèque de sa ville, là où elle a pris l’habitude de s’enfermer durant des heures lorsqu’elle ressent le besoin d’être seule.

Un sourire se glisse inconsciemment sur ses lèvres, repensant aux innombrables heures à traîner au travers des différents rayons, à la recherche de nouveauté et d’inspiration. A tous les frissons, toutes les joies ainsi que les larmes qu'elle a expérimenté au travers des différents romans tombés entre ses mains. Toutes ces expériences qu’elle rêve secrètement de connaître un jour, ces aventures qu’elle vit à travers tous ces récits, assise seule sur le fauteuil usé qui, installé entre deux rangées de livres peu fréquenté, est rapidement devenu son échappatoire.  Parfois, alors qu’elle se surprend à laisser ses pensée s’envolées, le livre posé ouvert sur ses genoux et sa lecture oubliée depuis de nombreuses minutes, elle s’autorise à imaginer les choses les plus folles, à vivre à travers ses divagations. Dans ces moments-là, si elle se concentre bien, elle peut presque ressentir les battements de son cœur s’accélérer, ses mains devenir moites et l’excitation réchauffer son cœur. 

La jeune femme est bien consciente de la différence entre la réalité et l’imaginaire mais elle ne peu s’empêcher de rêver de grandeurs, de papillons dans le ventre, d’amour et d’amitié. Sérieusement, qui peut la blâmer ? N’était-ce pas ce que tout le monde cherche au fond ? Alors, en attendant, écrasée par ses peurs et ses doutes, elle ferme les yeux, assise en sécurité sur ce fauteuil lilas, dans cette bibliothèque presque déserte, et nourris l’espoir qu’un jour, elle aussi puisse avoir la force de vivre sa propre aventure. D’être l’héroïne de sa propre histoire.

 Subitement, elle sent sur sa gauche les jambes de Lolah se pencher sur le côté lorsque cette dernière évite de justesse la capsule jetée dans sa direction par Anthony depuis le côté opposé de l’escalier. La jeune femme se releve en s’esclaffant, s’appuyant d’une main sur l’épaule d’Aurelie ce qui a pour résultat de faire pouffer la blonde, amusée par les chamailleries de ses amis. Cette fois-ci, pas besoin de rêver, ce qui se passe autour d’elle est bel et bien réel. La sensation de chaleur, créé par  la main de Lolah sur sa peau en est la confirmation.

 « Sérieusement Lolah ! Tu vas nous porter malheur » s’indigne Anthony entre deux rires, alors que la brune lève ses deux mains en l’air de manière défensive, Aurélie se surprit à froncer les sourcils à la perte de contact. Elle ne veut pas perdre cet ancrage. 

 « Quoi?? Ose dire que j’ai tort !!»  Lolah baisse les mains, posant son avant-bras à l’endroit même où se trouvait sa main quelques secondes plus tôt et rétorque « je suis certaines qu’il y a un passage secret ou … ou un donjon, ou alors une cave, un truc du genre ! Et qu’ils y faisaient des trucs dégueu. » Elle ramasse sa bière avec sa main libre s’apprêtant à boire mais s’arrête en plein mouvement avant d’ajouter tout en haussant ses sourcils  « Ou qu’ils le font encore d’ailleurs, on en sait rien  »

 « T’as trop d’imagination pour ton propre bien » riposte Anthony entre deux rires, ce à quoi Lolah répond en haussant les épaules exagérément, trop occupé à récupérer les dernières gouttes de sa boisson.

 Daniel se relève abruptement pour s'appuyer sur la rambarde en bois, coupant court à leur discussion. Il pose sa bouteille vide sur le sol et se tourne vers eux d’un air intrigué.

 « Tu sais quoi à propos de cet endroit d’ailleurs ? J’ai du mal à croire que t’ai aucunes informations »

 Anthony lui fait signe de patienter, termine le fond de sa boisson d’une traite et se lève à son tour, avant de se diriger d’un pas rapide vers la table nouvellement disposée au centre de la pièce. Une fois devant, il s’empare de sa caméra.

 « J’en sais pas grand-chose pour être franc, mais j’ai pu pêcher quelques infos sur internet » Il allume l’appareil qui clignote quelques secondes avant de se mettre en marche avec un bip discret « Hum, ça vous dérange si je filme en même temps que j’explique ? Comme ça je fais d’une pierre deux coups ! »

 Du coin de l'œil, elle remarque Daniel levant les yeux au ciel d’un air amusé, elle se renfonçe sur elle-même contre son gré, mais acquiesce à son tour lorsqu’elle remarque que les autres ne paraissent pas y voir d’inconvénient. Après tout elle est aussi venue pour participer, changer un peu de ses habitudes. Oser l’inconnu. Le vidéaste leur lançe un sourire excité et pointe sa caméra vers le hall après avoir vérifié que tout fonctionne bien.

 « Et nous voilà de retour ! Comme vous pouvez le voir on est à l'intérieur, et on a pu installer notre QG dans cette magnifique pièce, qui d’après ce qu’on a pu deviner est le cœur de cette bâtisse.” Il balaye l’objectif à travers ladite pièce afin sans doute de donner vision d’ensemble à ses futurs fans. « C’est en assez bon état, bien plus que ce que j’avais imaginé, mais ça, vous allez pouvoir le voir par vous-même d’ici quelques minutes. » Le jeune homme passe distraitement sa main à travers ses cheveux blond légèrement en batail dû aux récents efforts, et retourne l’objectif afin de se filmer lui-même .

« D’après mes recherches, nous nous trouvons actuellement dans un ancien manoir transformé en orphelinat à la suite de la faillite des premiers propriétaires. Enfin je dis orphelinat, mais d’après ce que j’ai pu lire, c’était plus comme une sorte d’hospice qui accueillait les enfants ayant des problèmes ou dont les parents ne pouvaient pas s’occuper. Pour être franc je n’ai pas trouvé grand-chose de plus, si ce n’est que la propriétaire s’appelait Hélène et qu’elle a mis la clef sous la porte à un moment entre 1920 et 1930. » Il inspire un coup et se frotte le nez d’un geste rapide « Après ça quelques personnes ont logé ici, mais jamais très longtemps, à croire que ce lieu est maudit » il ajouta avec un petit rire.

 Le jeune homme dirige l'objectif en direction du groupe devant lui avant d’expliquer d’un air enjoué « La nuit ne va pas tarder à tomber comme vous pouvez le voir. On va se séparer en deux groupes avec chacun de quoi filmer, un en bas et un à l’étage, il y a aussi des bâtiments à l’extérieur qu’on visitera plus tard. Bon on va se préparer, à tout de suite, pour vous cela ne prendra qu’une seconde !  » Il coupe et repose sa caméra sur ces paroles, un court silence flotte rapidement interrompue par un rire franc émanant de Lolah.

 « Un orphelinat avant la guerre ? Ooooh je maintiens ce que j’ai dit, il s’est définitivement passé des trucs chelou ici » La brune se relève aussi, tapotant l’épaule sur laquelle elle s’appuyait quelques secondes plus tôt. Un rire léger s’échappe de ses lèvres, elle attrape d’un geste rapide sa bouteille ainsi que celle d'Aurélie après avoir vérifié qu’elle était vide. « On est clairement dans un gros cliché de film d’horreur là »

 Aurélie réprime un frisson malgré elle, sa camarade n’a pas tort. Qui sait ce qui aurait bien pu se passer depuis tout ce temps. Pourtant si elle doit être tout à fait honnête avec elle-même, la jeune femme a bien plus peur de croiser quelqu’un de bel et bien vivant et de dangereux ici, en pleine nuit, plutôt qu’un quelconque esprit vengeur. Intriguée, elle observe de nouveau attentivement ses amis, mais visiblement aucun ne semble perturbé par l’histoire des lieux. Lolah, qui a déjà déposé leurs bouteilles auprès de la glacière, vide désormais le contenu de son sac près de la table, Anthony lui, s'affaire à préparer ce dont ils vont avoir besoin, et quant à Daniel, il est toujours adossé contre la rambarde les bras croisés et est manifestement perdu dans ses pensées. Ce dernier sent apparemment le regard de sa colocataire s’arrêter sur lui, car il relève la tête vers elle et son expression se transforme immédiatement en un sourire rassurant. Prenant appui contre le bois de la balustrade en bois, il se redresse d’un geste souple et s’avance vers elle, main tendue.

 « Viens, on va préparer ce dont on a besoin, le soleil est en train de se coucher, on ne va pas tarder à commencer » Aurélie attrape la main devant elle sans poser de questions et se relève, dépoussiérant d’un geste rapide son pantalon.

 « Désolé Roméo, mais j’ai fait une promesse que je compte bien tenir, je vais faire équipe avec Aurélie cette fois-ci » annonce Lolah du fin fond de la salle, sans même prendre la peine de relever les yeux, ce qui interpelle la concernée. Le fait qu’elle se souvienne de leur discussion une semaine plus tôt et qu’elle fasse un point d’honneur à tenir parole prend la blonde un peu au dépourvue. Pas qu’elle ne l’ai pas cru sincère, mais elle était certaine que Lolah avait principalement dit ça afin de la convaincre de venir, et que ça s’arrêtait là. Aurélie acquiesçe discrètement en direction de la brune qui relève la tête et arbore ce qui peut passer pour un regard incertain. Mais après tout, rien n’était jamais vraiment limpide avec elle. Daniel semble vouloir rétorquer mais Aurélie le coupe dans son élan, déterminée à prendre les choses en mains.

 « T’inquiètes pas, et puis c’est pas une mauvaise idée, je vais pouvoir me débrouillée pour quelques heures ne t’inquiète pas»

 Elle grimace contre son gré face à son ton un peu plus sec que souhaité mais ne laisse rien transparaître. Elle adore vraiment Daniel. Et à ce stade elle peut même dire que le jeune homme qui, au début n’était qu’un colocataire un peu froid et ennuyant s’est peu à peu hissé à la place de meilleur ami et compte désormais énormément pour elle. Avec le temps elle a pu voir au travers du masque sérieux et de marbre qu’il arbore comme une défense face au monde extérieur et y découvrir une tout autre personne. Il est attentionné, attentif et généreux, toujours là lorsqu’elle en a besoin, au point ou de temps à autres cela en devient presque étouffant. Contrairement à ce qu’il a l'air de penser, elle ne va pas se briser au moindre faux pas et parfois, bien que cela vienne de bonnes intentions, l’impression d’être surprotégée la fait de plus en plus suffoquer. Contrairement aux apparences elle sait qu'elle n’est pas qu’une jeune fille fragile et sans défenses, elle vaut bien plus que cela, il lui faut juste trouver l’occasion de le prouver. Et elle compte bien remédier à cela.

« Aller t’inquiète pas »

 « On va pouvoir commencer à visiter d’ici peu, il fait déjà assez sombre » remarque Lolah d’un geste rapide de la tête en direction des fenêtres prostrée au-dessus d’eux, elle s'avançe vers eux, sac en main « S’il y a quelque chose que tu voudrais garder sur toi, n’hésites pas à le mettre dans mon sac, plus on est à l’aise de bouger comme on le veut, mieux ce sera »

 Daniel souffle d’un air agacé.  Lorsqu'il se redresse, Aurelie ne peut qu'observer l'aura imposant que sa taille dégage face à celle de la Brune

« Lolah s’il y avait un concours de la pire opportuniste tu gagnerais clairement le premiers prix »

La concernée lui flash un coup d’oeil étonné avant de se reprendre, de lâcher un petit rire sec et de rétorquer « Woua le premier prix ? Soit pas déçu de pas gagner pour une fois, c’est bien aussi la deuxième place » 

Daniel ouvre la bouche pour répondre, mais est coupé au dernier moment par Anthony, visiblement pour changer la direction risquée vers laquelle la conversation se dirige. Dieu merci. Elle n’a pas envie d’une énième dispute. Danel ne porte pas Lolah dans son cœur, elle le sait, mais il semble bien plus sur les nerfs qu'à l'habitude. Et elle à beau essayer de le sonder du regard, impossible ne serait-ce que d’entrevoir la cause. 

« Bon !! On va commencer, je vais vous donner de quoi filmer et deux trois trucs qui vont vous aider – Lolah tu sais comment tout fonctionne- faites attention où vous mettez les pieds, on ne sait pas trop dans quel état se trouve le bâtiment. » Il ressert son sac sur ses épaules, réglant les lanières et continue « On va aussi devoir éteindre nos téléphones, cela peut fausser certains des outils et je vous conseille de les laisser ici, ça évitera de les faire tomber ou je ne sais quoi ! Bon, qui prend l’étage et qui prend le bas ? »

 Aurélie se tourne vers Lolah en haussant les épaules « Tu as une préférence ? »

 « Non pas vraiment, hey Tony ! » Le blond tourne les yeux dans sa direction « C’est ton projet, à toi de décider »

 « Hum » Il fronce les sourcils clairement  pris au dépourvu « On prend le bas, vous prenez l’étage ça vous va ? J’aimerais bien fouiller cette zone un peu plus, généralement les salons, bureaux et autres se trouvent en bas…Enfin je crois, je sais pas c’est la première fois que je fais ça aussi » Il hausse gauchement les épaules.

 « Vendu ! »

 « On se rejoint dans une heure ? Et surtout aux moindre soucis on se retrouve ici d’accord ? »

  Hochant la tête en direction de son collègue, elle sent la main de Lolah s'entourer autour de son bras et la diriger doucement vers les escaliers, l’étage les surplombant, légèrement, éclairé par les quelques rayons froids de la lune qui s’est enfin décidée à leur rendre visite.