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Ça avait dû se passer entre deux longs bâillements, j’avais fini par trouver une occupation, alors j'avais approché la tête pour regarder ça de plus près. Depuis un petit moment elle ne bougeait plus du tout, plantée au milieu de la queue leu leu en bas.
Au début tout le monde avait eu l’air de paniquer en cavalant dans tous les sens. Mais ça n’avait pas duré pas longtemps, vingt secondes plus tard les choses étaient rentrées dans l’ordre, la file avait déjà repris son cours. On s’était juste mis à la contourner, comme une feuille ou un caillou sur le chemin.
Elle s’était peut-être endormie, ou évanouie, ou bien elle était simplement morte, tout le monde semblait déjà avoir oublié l’incident.
Je relevai les yeux sans grand enthousiasme vers la cour de l’école, assis sur le bitume au bord de la pelouse, avec l'impression d'y avoir passé toute la matinée. Ma mère m'avait raconté des dizaines de fois que c'était sa passion quand elle était petite que d'observer les fourmis pendant des heures et des heures, je n'avais jamais trop compris comment elle faisait. Après j'avais vu des vieilles photos d'elle petite, dans un square ou dans un salon minuscule, à fixer l'objectif avec des grands yeux ronds.
On sentait bien que c'était pas la joie pour les enfants à cette époque. C'était juste après la guerre, ils étaient tous en noir et blanc et en mocassins, ils ne devaient sûrement avoir le droit que de ramasser des bâtons, ou de compter des fourmis, sûr que ça remplaçait la télé aussi.
J'aperçus finalement Erwan et Samir dans la dernière petite troupe qui sortait du bibliobus, la maîtresse derrière eux. Une minute plus tard le camion ressortait de la cour de l'école, ça faisait enfin de la place. Mais avec tout ce temps perdu il ne restait plus rien pour la récré, déjà qu'on avait pas eu le droit de jouer au foot avec le bibliobus au milieu, on était bon maintenant pour remonter en classe avec nos livres obligatoires sous le bras.
"Bonjour Bon jouet ! " c'était le titre de celui que j'avais choisi, le moins pire que j'avais trouvé, au milieu des contes, des bd des années cinquante et des livres déprimants sur les plantes ou sur les animaux. "Plus d'une centaine de jouets à fabriquer soi-même à la maison! " c'était écrit derrière, avec des photos couleur de Super Hydravion Militaire ou de Joueur de Tennis Automatique, j'étais sorti dans les premiers du bibliobus pour commencer à feuilleter tout ça tranquillement.
Un quart d'heure plus tard j'avais déjà refermé le livre, assez déçu, on était loin de l'atelier de Dédé à Boulogne, la moitié des pages c'était que des marionnettes et des peluches en chaussettes, le reste juste des objets en rouleaux de papier wc ou en pinces à linge. On aurait dit un bouquin du temps de ma mère, même si à l'époque ça aurait peut-être été déjà nul comme livre, même après la guerre les mômes auraient sûrement préféré compter les fourmis que de peindre des chaussettes.
— Fais voir t'as pris quoi toi Melvil ?
Erwan me prit le livre des mains dans les escaliers, ses yeux clignèrent plusieurs fois devant la couverture.
— Mais c'est quoi ça, on avait le droit de prendre un livre de jeux ?
— Hein ? Fais voir fais voir!
Samir s'était retourné d'un bond, une couverture cartonnée coincée entre les doigts, avec une peinture de donjon dessus.
— Waah la chance… Pourquoi je l'ai pas vu moi, c'est trop naze!…
La maîtresse nous mit en rang au moment où Samir me demandait s'il pouvait faire un échange, et qu'avec il me filerait dix bonbons Krema en plus, et puis des vignettes panini d'Ulysse 31 aussi, celle où il faisait la course en Odysseus contre Albator. La maîtresse nous demanda le silence, alors qu'Antonio devant lançait à Samir que c'était pas vrai ses vignettes, ça se pouvait pas, ils se connaissaient pas Ulysse 31 et Albator.
— Chuuutt !!! Les enfants !... On se tait maintenant!…
— Mais maîtresse c'est lui il ment ! Tout ça parce que son livre il est pourri !
— Antonio!…
— C'est pas vrai, c'est lui il est jaloux parce qu'il a que l'album Panini des Schtroumpfs et de Candy, et
— Samir ! Vous arrêtez tous les deux, ou c'est au coin jusqu'à la cantine !!
Elle était gentille madame Tavel notre maîtresse, mais elle pouvait vite se mettre en colère pour la conduite, Samir m'avait dit qu’un jour il l'avait vue au Mammouth en train de crier sur des gens parce qu'ils avaient mis le bazar dans les tomates.
On finit par aller s'asseoir, on s'aperçut alors qu'elle n'était pas toute seule, on n'avait pas bien compris comment avait atterri la dame en blouse grise, robe bleue, lunettes et chaussures marron à côté d'elle. Elle était beaucoup plus petite que la maîtresse, avec les cheveux attachés et les mains derrière le dos, et elle nous regardait tous lentement un par un, comme si elle cherchait à nous reconnaître ou peut-être qu’on lui dise un truc, je ne comprenais pas trop.
— Donc, comme je l'ai dit tout à l'heure, j''ai demandé à madame Richter de venir nous parler de son métier.
— Eh mais c'est la dame du camion !
— Du bi-bli-o-bus Erwan, corrigea tout de suite madame Tavel avant d'écrire le mot au tableau. Elle revint vers nous en souriant, puis fit quelques tours sur elle-même.
— Alors les enfants, le métier de madame Richter, qu'est-ce que ça peut être ? Hein ? …...Bi… Bi…
Bruno au fond de la classe leva la main.
— Mais madame, c'est vous aussi qui le conduisez le bus ?
La maîtresse fronça les sourcils, à côté la dame nous regardait toujours en plissant les yeux.
— Mais oui c'est elle, tu crois quoi, se retourna Leila, c'est comme le 127 pour aller à la gare c'est une dame aussi qui conduit !
— Ah oui je l'ai pris une fois avec ma mère, fit Sandrine à côté, c’est la dame en gilet avec ses lunettes de soleil, moi elle m'a trop fait peur.
La maîtresse tapa trois fois sur le bureau. Le silence revint d’un seul coup, puis madame Richter se racla la gorge le poing devant la bouche, on attendit les yeux grands ouverts, les bras croisés.
— Eh bien, cela ne fait pas partie de ma profession, elle commença en retirant ses lunettes pour les nettoyer soigneusement. J’ai un assistant pour cela mon enfant.
On se mit tous à rire en se retournant vers Bruno, lui il rougit sur le coup, la maîtresse fit quelques pas vers le tableau en souriant.
— Et donc il est chauffeur, et alors vous…
— Ah non. Non non peut pas dire ça non. Monsieur Coulard est magasinier, magasinier de bibliothèque. Enfin de Bibliothèque Centrale de Prêt si vous voulez. C’est un agent très efficace, et polyvalent, ce qui est de plus en plus demandé dans nos missions. Naturellement ses tâches sont subalternes, M. Coulard a en charge les activités dites « techniques », de rangement et de manutention, voire de conduite de véhicule.
On restait tous les bras croisés, on comprenait la moitié de ce qu’elle disait, Samir à côté de moi me tapa du coude pour que je lui laisse regarder mon livre.
« … Notons tout de même que le métier de M. Coulard a tendance à se diversifier, certes, mais demeure toujours essentiellement manuel. On peut quand même dater les principales évolutions aux alentours des années soixante, soixante-dix. M. Coulard a d’ailleurs intégrer nos services à cette époque, en… 1974, ou 1975, il me semble… Oui 1975, c’est bien ça. Car n’oublions pas qu’à cette période… …. … alors que nous dépendions encore directement du ministère… ... surtout avec le décret ...
— Oui c'est sûr, c'est sûr… faisait la maîtresse en levant puis abaissant sa craie, la dame continuait de parler, la maîtresse revint lentement vers elle un bras posé sur l'autre, un doigt contre la bouche, elle eut même le temps de faire le tour de la classe le front penché vers le sol.
— Oui, Stéphanie, dis-moi, elle tendit tout à coup le visage en direction d'une silhouette au premier rang qui levait la main, comme vers une lampe qui se serait allumée.
— C'est… bibliothécaire, le métier de madame Richter?..
— Oui, c'est bien Stéphanie, la maîtresse avait déjà filé au tableau, madame Richter fit une moue, les mains enfoncées dans les poches de sa blouse.
— Mmmh…. C'est conservateur plutôt. Conservateur de bibliothèque. Conservateur territorial même. On ne peut pas tout mélanger comme cela, les distinctions entre grades et administrations ont leur importance tout de même.
— Oui d'accord, mais c'est un peu pareil non, répondit la maîtresse la craie à la main, enfin je veux dire pour les enfants.
Madame Richter haussa les épaules.
— Oui si vous voulez. Mais c'est moins précis. C'est important d'apprendre des notions correctes. C’est d’ailleurs ce qui fait la valeur de notre mission de lecture publique et surtout de conservation, et ce depuis des siècles.
La maîtresse prit une longue respiration les yeux grand ouverts vers la fenêtre, puis elle se tourna vers nous.
— Alors les enfants!... Bibliothécaire, à votre avis, qu'est-ce qu'on fait dans ce métier ?... Oui, Leila?..
— On range des livres !
— Oui, très bien Leila. Elle revint avec sa craie au tableau. On…range… des.. l….
— On reclasse des ouvrages plutôt, c'est un peu mieux. Ou bien les collections, si vous voulez.
— D'accord madame Richter, mais ça on verra après, si ça ne vous dérange pas.
— Comment ça après?... Vous ne leur apprenez pas tout de suite les termes corrects ?
— Ne vous inquiétez pas, on en parle ensuite. Oui, Bruno, quoi d'autre ?
— Euh… on les prête les livres ?
— Très bien ! On…prête…
Madame Richter secoua de nouveau la tête.
— On communique des documents, ça serait plus juste.
— Oui madame Richter, après. Quoi d'autre?...
Les doigts ne se dressaient déjà plus, ranger, prêter des bouquins, on avait fait le tour, on voyait pas ce qu'elle cherchait de plus.
— Et si vous ouvriiez vos livres devant vous ? La réponse est sûrement dedans !
La maîtresse commença à marcher en souriant entre nous, à côté de moi Samir s'était gaiement redressé devant mon Bonjour Bon jouet, il tourna les premières feuilles les yeux brillants, passa quelques photos, puis s'arrêta à la page "Champion de foot", qu'il dévora d'un trait, avant de se figer devant le petit rectangle qui parlait du matériel.
1 mini-boule de papier mâché
1 pince à linge
Et quelques tubes de couleurs!
Il fronça les sourcils, tourna à nouveau les pages, s'arrêta finalement sur "Robot extra-terrestre !"
1 grosse boîte d'allumettes vide
4 coton tiges
Et quelques tubes de couleurs!
Fit une dernière moue, tomba enfin sur "Formule 1 Turbo !"
1 rouleau de papier toilette
4 bouchons de liège
Et quelques tubes de couleurs!
Puis releva la tête et me dévisagea l'air sombre.
Je n'y fis pas vraiment attention, j'étais déjà plongé de mon côté dans le bouquin qu'il m'avait laissé en échange, Histoire des français illustrée, j'avais sauté tous les chapitres, les photos de ruines gauloises, les poteries, les soldats en collant, les rois à perruque, les usines en noir et blanc.
C'était rempli de textes, je comprenais pas pourquoi Samir avait emprunté ce truc, il avait bien dû voir que c'était pas une bd ; j'arrivai à la dernière page sans avoir trouvé la réponse, puis jetai un oeil vers le tableau.
Madame Richter parlait à la maîtresse, elle avait pas l’air très contente avec ses sourcils froncés et ses traits entre les deux.
— Alors, personne n'a une idée? Demanda finalement la maîtresse en se rapprochant de nous à grands pas.
Sandrine annonça au bout d'un moment que la bibliothécaire lisait tous les livres pour les corriger, c'était ça le truc, puis Sonia lui rétorqua qu'elle disait n'importe quoi, parce qu'un livre c'était forcément bien écrit.
Mais Leila répondit alors que non, les Strange c'était tout nul alors que c'étaient quand même des livres. Bruno se redressa alors derrière en s'exclamant qu'elle savait pas lire alors elle avait rien à dire sur les Strange. Tu me parles pas comme ça toi je vais le dire tu vas voir elle lui répondit, alors la maîtresse laissa tomber un gros dictionnaire sur son bureau en criant ça suffit! d'une grosse voix.
Elle donna finalement la parole à Stéphanie, qui avait le doigt levé depuis un bout de temps déjà.
— On met des étiquettes dessus et des tampons ?…
— Ouii!... Très bien Stéphanie. On les … équipe ! C'est bien ça madame Richter, on est d'accord ?
Tout ça pour ça je me dis en reprenant le livre de Samir.
— Oui oui… Fit la bibliothécaire les épaules baissées derrière le bruit de craie au tableau. Même s’il aurait été bienvenu d’évoquer les renforts de coiffe et les estampilles. Mais tant pis, je vous laisse … vulgariser.
Madame Tavel se frotta les mains bruyamment, puis posa la craie en nous adressant un grand sourire, vu sa tête je compris qu'on allait devoir poser des questions maintenant.
C'était pas la première fois qu’elle nous présentait un métier, le mois d'avant on avait eu la visite de monsieur Deslandes, le père de Virginie, il était facteur et ça avait été super, il était venu en tenue avec une casquette et un gros sac pour le courrier, on lui avait posé des tas de questions jusqu'à la sonnerie, s'il avait un vélo de course, ou si c'était vrai l'adresse du père Noël.
Et puis on avait eu monsieur Lopès, le père d'Orlando, une autre fois aussi. Il nous avait apporté de la brioche qu'il avait fait le matin même dans sa boulangerie, et puis il nous avait expliqué la recette, à la fin on voulait tous être boulanger.
Mais là franchement, bibliothécaire, même en bus ça faisait pas rêver, il y avait quoi à demander, en plus si c'était pour finir enfermé à tamponner des rangées de bibliothèque verte ou à reclasser des vieux Spirou.
Je baissai rapidement le front quand le regard de la maîtresse passa sur moi, le livre de Samir sous les yeux.
LA VIE FUTURE : DEMAIN, L'AN 2000 c'était écrit en haut en grosses lettres carrées. En dessous trois photos, sur la première on voyait une foule, une rue jaune et grise ultra bondée entre plein de magasins, à côté une autre montrait des grues sur des tours avec des fumées derrière. Dans la dernière une femme en blouse bleue s'affairait devant un tapis roulant d'usine, un gros bras métallique orange et blanc au-dessus de la tête. Apparemment les gars qui avaient écrit ce bouquin ils aimaient pas ça le futur, tout était moche sur la page, moi j'aurais mis autre chose, une console Atari 2600, un vaisseau spatial ou une montre 4 boutons Casio, enfin c’était pas compliqué.
La maîtresse insista plusieurs fois, en nous donnant des pistes, on avait forcément quelque chose à demander, la voix de Bruno surgit d'un coup après un long silence.
— On a pas le droit de juste conduire le bus dans votre métier ?
La maîtresse secoua la tête puis donna rapidement la parole à Leïla.
— Est-ce que vous avez le droit de ramener tous les livres que vous voulez à votre maison ?
— Et les livres ils sont à qui en fait, fit Samira un peu plus loin.
— Et c'est quoi votre vrai travail madame sinon, c'est dans un vrai bâtiment ?
— Attendez attendez les enfants, pas tous en même temps intervint la maîtresse, oui Christelle, elle se pencha à nouveau comme vers sa lampe de chevet.
Christelle demanda un truc chiant, sur les fiches de retour ou les marque-pages je savais même plus, la réponse de madame Richter c’était encore plus chiant, super long, on se croyait sous terre, en plus elles étaient toutes les deux devant, on entendait quasiment rien.
Samir me glissa à ce moment qu’il voulait bien me prêter son livre en échange de mon ballon de foot et de quatre glaces Mister Freeze, je commençais à lui dire que je m’en foutais de son bouquin il était aussi nul que le mien, et puis comment j’aurais fait avec mon cartable, madame Tavel cria nos deux prénoms au même moment.
— Oui vous deux!...On vous dérange peut-être?!.. … C’est trop difficile pour vous de vous taire quand les autres parlent ?!
J’aimais pas quand elle avait cette voix là, c’était quand elle se mettait en colère mais vraiment, je le voyais bien à sa tête qui nous fixait sévèrement. Elle avait sûrement crié comme ça au rayon tomates à Mammouth, sûr que les gens ils avaient tous dû partir tête baissée vers les caisses.
— Alors Melvil, ça avait l’air intéressant votre conversation, faites-en donc profiter les autres! C’était une question pour madame Richter peut-être ?
Je gardais le nez collé sur l’image de la dame dans l’usine, les regards silencieux de toute la classe posés sur nous. Une question, fallait juste trouver une question, pourquoi vous venez à l’heure de la récré dans les écoles, c’est bien sinon de ranger des livres en roulant, pourquoi vous avez pas Picsou Magazine ? Je trouvais rien, je songai alors d’un coup à la fourmi de tout à l’heure, plantée au milieu de nulle part, peut-être qu’elle avait rien écouté pendant le travail, et puis elle avait demandé aux autres et on lui avait pas répondu, alors elle était restée au milieu de la foule et ça avait été fichu pour elle.
— Madame est-ce qu’il y aura encore des bibliothèques en l’an 2000 ?
Je me tournai surpris vers Samir, dos droit et menton dressé, le regard sérieux comme jamais. Madame Tavel leva les yeux au ciel en secouant la tête, à côté madame Richter fronça les sourcils. Elle fit quelques pas vers nous les mains dans les poches de sa blouse, la mine un peu mauvaise.
On entendit trois grands coups rapides à la porte de la classe au même moment.
Je retrouve Melvil et ta plume joliment naïve avec un grand plaisir. Je t’avoue, j’ai pioché un titre au hasard dans les chapitres que tu as postés sur PA ; j’avais déjà lu pas mal de tes textes (que j’avais beaucoup appréciés) sur le conteur, mais je ne me souviens plus s’il y avait une chronologie. Du coup, voilà, je suis tombée sur Mme Tavel et cette tristounette de bibliothécaire (pardon ! de conservateur territorial ; -) et plein de souvenirs sont remontés, pouf, comme ça, d’un coup ! La classe et le grand tableau vert, l’odeur de colle et de craie, la cour de récré et les marrons qu’on ramassait par dizaine et qui déformaient nos poches, nos sauts à l’élastique avec les copines, enfin bref, tout un univers que je croyais enfoui a surgi grâce à cette délicieuse lecture.
À bientôt !
Merci de ton message ! Bonne lecture et bonne journée, à bientôt 😉