L’anomalie
— Ah, Ariette, tu tombes bien. Je suis face à un petit mystère.
— Quel genre ? Tu sais bien que je n’aime pas ça…
— Tu vas l’aimer, celui-là. Écoute…
— Arsène, c’est vraiment un mauvais moment. En bas, ils ont eu un gros souci avec des âmes bloquées. Et il faut résoudre ça au plus vite.
— Mais écoute-moi au moins. Ça concerne tes âmes.
— Bon, admettons.
— Pourquoi tu soupires à chaque fois que je parle ? J’essaie de me montrer inventif et distrayant, pourtant. En tout cas, c’est ce que disait le manuel du… Enfin, aucune importance.
— Tu peux en venir au fait ?
— Non mais avant, j’aimerais savoir pourquoi je t’ennuie. Parce que je peux changer plein de choses, tu sais. Je ne suis pas forcément attaché à mes habitudes actuelles. Tu vois, tu soupires encore.
— Arsène, comme je te l’ai dit, nous sommes en pleine urgence en ce moment. Donc je n’ai pas du tout le temps de discuter ça avec toi.
— Donc ce n’est pas moi, c’est ça ? C’est plutôt la faute aux circonstances ?
— Tu vois, tu commences à comprendre.
— Mais attends. Hé, Ariette ! Je ne t’ai pas encore parlé de mon mystère. Tu cours où comme ça ?
— En haut. Je dois récupérer un rapport. Quand je suis devenue analyste, je ne pensais pas que j’allais devoir courir à ce point.
— Attends. Tu… tu vas trop vite. Donc je disais. Ces âmes qui sont bloquées…
— Eh bien ?
— Eh bien, j’ai un souci de mon côté, si tu veux. Et je me demande si ce n’est pas lié, tout ça.
— Lié ? Quel souci ?
— Bon, alors voilà. J’ai reçu pour consigne d’aller débloquer le générateur d’âmes au 156e sous-sol.
— Le… quoi ?
— C’est mieux quand tu t’arrêtes. Le générateur, oui. Ils m’ont dit de descendre pour dire à un technicien de le débloquer.
— Mais enfin, Arsène, le générateur n’a pas fonctionné depuis… depuis… non, en fait, je ne sais même pas quand il a fonctionné pour la dernière fois.
— Et pourtant, on m’a dit de descendre.
— T’es sûr que t’as bien compris, pas vrai ? Parce que t’as eu vraiment beaucoup de cas où t’avais lu les consignes de travers et où tu t’es retrouvé à faire exactement l’opposé de ce qu’on te demandait. Je dois vraiment te rappeler la catastrophe avec la confusion d’âmes ? Quand t’avais mélangé les niveaux et où la réincarnation s’était faite à l’envers ?
— Non, non, mais ce coup-ci, je suis sûr !
— Tu l’étais aussi la dernière fois. Personne ne descend jamais en dessous du 77e sous-sol.
— Je suis sûr, je te dis ! On m’a dit « Arsène, il faut que tu descendes au 156e sous-sol. On manque d’âmes. »
— Mais enfin, c’est insensé ! On ne crée plus de nouvelles âmes, on les recycle.
— Plus maintenant, Ariette, plus maintenant.
— Dans ce cas, ça veut dire que quelque part dans l’univers, la vie prospère ? Si vite que les âmes n’arrivent pas à s’équilibrer ?
— Ah bah oui, ça peut vouloir dire ça. Ou alors…
— Ou alors quoi ?
— Ou alors, c’est justement lié à ton souci d’âmes bloquées. Elles deviennent inutilisables. Mais pourtant, on doit faire poursuivre la réincarnation. Donc on a besoin d’en créer de nouvelles.
— Ca n’a pas beaucoup de sens. Des incidents, on en a eu avant. Mais jamais, jamais, nous n’avons eu besoin d’en créer de nouvelles.
— Oh, t’as sûrement raison. T’es mieux qualifiée que moi et tout.
— Mais… ?
— Mais j’ai, euh, peur de descendre tout seul. Tu veux bien venir avec moi ?
Ce sous-sol, ce générateur, qu'est-ce que ça m'intrigue ! Rien qu'à l'intérieur d'un dialogue, tu arrives à créer du suspense et ça m'épate, très franchement. Ils pourraient se contenter de boire le thé mais non... il se passe des trucs haletants et tout !
Vivement que je revienne lire la suite de cette histoire ! Ce fut une belle (re)découverte ! :D
Pour l'instant je ne sais pas si je dois imaginer des humanoïdes qui bossent là où des choses, je pense que dans ma tête il y a un mélange des deux xD
J'ai relevé ça :
"Donc je n’ai pas du tout le temps de discuter ça avec toi."
-> de discuter de* ça avec toi ?
J'adore, mais alors j'adore vraiment Arsène et Ariette. Surtout Ariette, c'est étonnant, on entend sa voix, son ton à chaque mot que tu écris. Et l'univers est vachement cool, le coup de mélanger ce vocabulaire du boulot, cette histoire absurde et ce flou artistique, ça fonctionne du tonerre. Bravo grenouille. A plus !
Je crois que c'est la première fois que je te lis ; c'était chouette de découvrir ta plume :)
Comme tu as des chapitres assez courts, je fais un commentaire groupé pour les trois premiers chapitres. Bon, allons-y ! Je ne suis pas habituée aux histoires qui consistent principalement de dialogues, mais j'ai bien aimé la tienne parce que je n'ai eu aucune difficulté à imaginer où les événements se déroulaient ni qu'est ce qui se passait exactement. Dans le 1eer chapitre, on ne sait pas du tout dans quoi on se lance et on ne sait pas trop qui parle, mais en même temps, ce n'est pas grave du tout ! Dans le 2, on prend conscience des problèmes que peut causer une agglutination d'âmes (ah bah oui, c'est embêtant). J'ai bien aimé la fin du deux où, même si une grosse menace plane, Ed et le sergent ont une petite discussion décalée sur devenir analyste xD Dans le trois, on comprend mieux qu'on se trouve dans une sorte d'énorme machine/usine à recycler ou créer les âmes et qu'il y a plusieurs gros problèmes. À partir de là, j'ai l'impression que le récit peut vraiment partir dans tous les sens, ce qui est bien parce que ce n'est pas prévisible du tout ! C'est un univers curieux ; je me demande par exemple pourquoi ça fait si longtemps qu'ils n'ont plus créé d'âmes nouvelles. Je me demande aussi où vont les âmes recyclées juste après leur recyclage. Aussi, y a-t-il une différence notable entre recevoir une âme recyclée ou une nouvelle ?
Tout ça pour dire que c'était une belle découverte ! Ton style est lisse et agréable, on ne bute jamais sur un mot et tu nous fais rire : que demander d'autre ? ^^
J'ai juste repéré une coquille dans le chap 1 mais peut-être que tu l'as déjà corrigée : « toutes ces planètes qui trainent » → traînent
Voilà ! Bon dimanche et joyeux Plumesque Show !
Jowie
Du coup, le titre est intrigant. Les âmes, c'est bon elles sont là. Mais les cafards ? Est-ce que Ariette, Arsène, Ed et toute la clique sont des cafards ? Uhuhu ce serait très marrant xD
Du grand art.
Un petit commentaire pas très utile d'un point de vue technique mais pour dire que j'adore ce côté juste... échange de dialogue. Tu arrives a faire passer l'urgence, l'ambiance, les situations, juste en faisant parler tes personnages et sans jamais ajouter une indication d'action... chapeau !
J'adore !
Tant mieux si la narration en dialogue t'a pas fait trop peur. C'est très amusant à écrire :P
Merci tout plein !
Il y aura un couple Arséne / Ariette hein ? Tu les as nommés, c'est pas pour rien. Tu ne peux pas les abandonner comme ça. Il faut une suite ! Après BP3 s'entend. Ou pendant. A voir. Hum. Après BP3 on va vouloir le 4. Donc mieux vaut pendant. Genre maintenant :D
En tous cas ils sont mignons ces dialogues <3
Roh, allez, mon égo aime mousser :P
Faut arrêter de voir des couples partout. Et depuis le temps, BP 3 s'est écrit, BP 4 en partie... oui, le temps file.
<3
Je sens venir une belle et grande histoire d'amour entre ces deux-là. (et je te vois déjà lever les yeux au ciel en te disant que je vois de l'amour partout, mais c'est pas grave !)
Donc je sens une belle et grande histoire d'amour entre ces deux-là, mais aussi de gros ennuis bien bordélique avec cette histoire d'âmes bloquées et de nouvelles âmes. Bon Arsène a pas l'air très fut fut... et Arlette me fait penser à ma supérieure qui court partout... mais je sens qu'ils sont fait pour s'entendre.
Bref, dans dix minutes, on est demain... La suite arrive dans 10 minutes alors ? *regard plein d'espoir*
Mais tellement pour l'histoire d'amour. Et rien que pour te faire plaisir, je vais partir dans de la dark romance. Ca sera bien.
<3