… avaient des chapeaux à plume ou des bérets. Des talons-aiguilles ou des bottines. Des longs manteaux à fourrure ou une écharpe de cachemire. Les autres avaient du rouge sur leurs lèvres et du fard sur leurs paupières.
Hélène n’avait rien de tout ça. Sa tête n’était jamais couverte, ses pieds dansaient nus. Elle frissonnait souvent dans l’hiver, et ne se cachait pas derrière des couleurs sur son visage.
Parfois, Hélène souffrait de n’avoir rien, et les autres, tout. En été, elle aurait aimé couvrir ses cheveux d’une capeline, ses pieds de sandales. Elle aurait aimé orner son corps d’un bikini, comme tous les autres, et puis rendre ses pommettes moins rouges de chaleur.
Mais ça, c’était avant. Avant qu’il lui dise que les autres n’avaient pas son sourire, sa joie. Que les autres cachaient leur coiffure dans des chapeaux et leurs formes dans les tissus, qu’elles portaient des talons parce que leur taille ne leur plaisait pas. Il lui dit que ses lèvres étaient plus roses que les leurs, ses yeux, plus éclatants.
À Hélène, il lui dit que les autres étaient fausses mais elle, bien réelle.