— … à sa juste valeur, siffle le gardien en la frappant dans le ventre avec sa matraque.
La fureur embrase Noya, cette fureur qui explose quand on l’attaque. Elle plonge sur son agresseur, le ceinture, le renverse avec fracas sur le sol. Son poing s’écrase sur sa mâchoire. Une fois, deux fois. Elle veut lui faire mal. Elle le tabassera jusqu’à ce que sa tête ne ressemble plus qu’à une bouillie de peau, de dents et de sang. Avant la troisième fois, une main stoppe son bras. Un violent coup de matraque électrique la propulse en arrière.
— Bon sang, s’exclame le deuxième geôlier en s’interposant entre eux deux. Ça suffit ! Assez perdu de temps. Nkata, lève-toi et douche-toi.
Noya souffle comme un buffle, une métaphore d’autant plus pertinente vu l’animalité qui émane de son corps musclé. Elle déglutit difficilement, comme si elle avait avalé un ubk bien trop gros pour son œsophage. Ses yeux bridés étincellent de fureur derrière les mèches noires qui s’échappent de sa tresse. Ils fixent d’abord le gardien qui, une main sur sa mâchoire douloureuse, la foudroie du regard, puis se posent sur le deuxième geôlier avant de se tourner vers le décompte numérique affiché dans sa cellule. J-42. Quand elle était enfant, on lui avait dit que 42 était un chiffre magique. C’est ton jour de chance alors, lance la Voix dans sa tête.
Depuis son emprisonnement, la Voix a pris de l’assurance, se révélant bavarde et parfois particulièrement piquante. Noya envie sincèrement sa répartie. En plus d’avoir le sens de la réplique, la Voix trouve toujours les mots justes pour atténuer la rage qui convulse régulièrement dans sa poitrine. Le deuxième geôlier incite son collègue à quitter la cellule. Noya les observe jusqu’à ce que leurs pieds disparaissent derrière la porte coulissante. Sa fureur et sa respiration s’atténuent même si ses expirations ressemblent toujours à des grognements. Elle se lève, une main sur son ventre tiraillé par le coup de matraque. Il ne l’a pas loupée, ce skurk• de gardien. Mais elle non plus, et elle sourit à l’idée que sa mâchoire le lance pendant les prochains jours. Noya desserre sa tresse, les mains encore rougies par ses derniers coups de poing, puis brosse ses longs cheveux qui tombent jusqu’en bas de son dos avec cette délicatesse qui tranche avec sa rudesse habituelle. Elle ouvre la fermeture éclair de sa combinaison qui tombe mollement sur le sol, l’enjambe puis se dirige vers le point d’eau. Un œil robotique la scanne des pieds à la tête. Estimant qu’un nettoyage se révèle effectivement nécessaire, il ouvre la minuscule cabine de douche dans laquelle Noya s’engouffre. Le jet d’eau s’active automatiquement pendant qu’elle pose sa tête contre la paroi.
Derrière les vapeurs qui embaument l’endroit, l’immense balafre qui coupe son visage en diagonale flamboie. Elle a cicatrisé depuis bien longtemps, mais demeure toujours aussi vive sur la peau mate de Noya, telle une crevasse de feu qui refuse de s’éteindre. De nombreuses légendes entourent son origine, valant de nombreux autres noms à Noya Nkata, la célèbre criminelle baptisée « the Red Rift » ou « l’Entaille Écarlate » par les médias. Elle n’aime pas ces noms-là. Ils inspirent la crainte et la douleur. Non, le surnom qu’elle préfère, de très loin, c’est « Rayure ». Enfantin, doux, affectueux. Personne ne l’appelle comme ça, à part l’être le plus important à ses yeux.
L’eau de la douche ruisselle sur son visage taillé à la serpe. Un mal de tête naissant pulse dans sa boîte crânienne. Le distributeur de savon incrusté au plafond clignote puis se déclenche. Noya grimace chaque fois que ses mains frottent les hématomes de son corps, souvenirs des nombreux passages à tabac des gardiens. Après l’avoir rincée à l’eau claire, la cabine de douche sèche la prisonnière avec son système de ventilation. Brutal, mais efficace. Une fois l’antiseptique aspergé sur ses différentes plaies — arrachant de nouvelles grimaces à Noya, la cabine s’ouvre. Pendant que la jeune femme prend sa douche, les robots nettoyeurs récurent la cellule puis récupèrent sa combinaison usagée. Normalement, ils déposent une combinaison propre, identique à la précédente, sur son lit. Pas cette fois.
Un vent glacial saisit Noya à la gorge. Il y a bien une nouvelle combinaison sur son matelas. Mais contrairement à toutes celles qu’elle porte depuis son emprisonnement, d’un noir corbeau, celle-ci scintille d’un blanc étincelant. Le blanc est la couleur que portent les condamnés le jour de leur mort.
Apparemment, son exécution a été avancée.
Son mal de tête naissant se transforme en douloureuse migraine. Ça y est. C’est fini. Elle va mourir. Elle le savait, mais pourtant, elle chancelle face à cette combinaison blanche qui scelle son sort inéluctable et imminent. Elle reste là, nue, à scruter le funeste vêtement de ses yeux soudainement vides. Son esprit virevolte dans un tourbillon chaotique, oscillant entre lucidité et confusion, pendant que son corps, déconnecté de la réalité, demeure pétrifié. Au bout de plusieurs minutes, l’un des gardiens entre de nouveau dans sa cellule et lui ordonne de s’habiller. Sa sidération est telle qu’elle en devient docile, à la plus grande surprise du geôlier. De manière mécanique, Noya enfile la combinaison blanche, tresse ses cheveux, boit l’ulb d’eau et avale le ubk neutre posés à l’entrée de sa cellule. Quand elle sort, les deux gardiens la menottent et fixent à son cou le Kill Ring qui la décapitera au moindre geste jugé menaçant. Une fois le collier attaché, ils la poussent dans le couloir et l’accompagnent sans plus d’explication, lançant seulement быстрее• et depressa•, des mots issus de la langue commune de Turshali qui mélange celles du monde entier, offrant notamment une belle diversité d’insultes fréquemment utilisées par Noya.
Celle-ci, toujours hébétée par les mille pensées qui transpercent son crâne, marche comme un automate, et seule sa longue natte qui ondule au rythme de ses mouvements donne de la vie à sa démarche robotique. Sa nouvelle combinaison se mêle à la blancheur éclatante de la prison où les murs, le sol et le plafond immaculés se confondent. Impossible de distinguer les distances et les volumes. Les gardiens, vêtus d’une tenue grise cuirassée et d’un casque avec une visière, ne semblent jamais aveuglés par cette blancheur. Noya, elle, cligne plusieurs fois des yeux pour s’y habituer tandis que l’odeur de spray nettoyant lui pique le nez. Ici, à Jalkazam, il n’y a pas de système horaire comme Tempoks. Tout est toujours blanc, tout est toujours intemporel, le jour comme la nuit. Le seul indicateur de temps se résume au décompte dans la cellule de Noya. Et encore, celui-ci pourrait être déréglé qu’elle n’aurait aucun moyen de le savoir.
En empruntant un nouveau couloir, Noya ressent une oscillation dans son estomac, comme si le sol se dérobait sous ses pieds, et cela la ramène doucement au monde réel. Le corridor se soulève dans les airs, telle une passerelle dans un manège à sensation, puis s’arrête devant une porte vitrée. Malgré toutes ces années à arpenter l’architecture mouvante de la prison, Noya déteste toujours autant cette impression de flottement. Si l’intelligence artificielle IAja modifie perpétuellement Jalkazam à la manière d’un rubik’s cube géant, elle ne touche heureusement jamais aux cellules qui demeurent au même emplacement. Le plan de la prison change continuellement pour éviter de donner aux détenu.es l’envie de s’échapper. Vu l’efficacité de cette intelligence artificielle, Noya s’est déjà demandé pourquoi les robots ne remplaçaient pas les gardiens. La réponse paraît toute trouvée : pour asservir et humilier les humains, rien de tel que d’autres humains. Toutefois, bien qu’elle adorerait les mettre dans le même panier, Noya doit reconnaître que les gardiens ne se valent pas. L’immatriculé 103C, par exemple, actuellement à ses côtés, est son préféré. Lui seul s’interpose quand ses camarades la tabassent. Pourtant, comme tous les autres, il aurait le droit de vouloir la tuer. Sous leur visière grise, Noya lit parfaitement la haine dans les yeux des geôliers. Pas dans ceux de 103C. Comme ses collègues, il tremble quand la fureur s’empare de Noya, la transformant en bête sauvage prise d’une rage dévastatrice que ni le temps ni les sévices corporels ne semblent émousser. C’est là, et seulement là, que 103C se sert de sa matraque électrique pour la neutraliser. À chaque fois, Noya voit son dégoût à les utiliser. Avec la Voix, c’est le seul élément qui calme la prisonnière. Dommage que 103C ne soit pas là tous les jours. Les gardiens, tout comme les couloirs de Jalkazam, tournent de manière aléatoire.
Les pas qui claquent sur le carrelage et dans la tête migraineuse de Noya ramènent définitivement son esprit sur le chemin de son corps. Dans la prison, il n’y a jamais aucun bruit, à part celui des semelles sur le sol et celui des mouvements mécaniques, comme les couloirs qui se déplacent ou les portes qui s’ouvrent. Noya, la gorge serrée, sent son cœur battre la chamade. La Voix et elle réfléchissent à toute vitesse. Je vais mourir aujourd’hui. Pourquoi la Haute Providence a-t-elle avancé l’exécution ? Je devais mourir plus tard. Il a dû se passer quelque chose d’important. Oui. C’est sûr. Mais quoi ? Quel serait le cas de force majeure pour que…SEISM aurait réussi ? Oh, ça serait incroyable…
À cette pensée, une vague d’excitation envahit sa poitrine. Sa gorge se desserre, son cœur bat toujours aussi fort, mais cette fois-ci, l’espoir prend le pas sur l’appréhension. Si la Haute Providence se révèle en difficulté, c’est une bonne journée pour mourir. Alors qu’un sourire se dessine au coin de ses lèvres, Noya et ses accompagnateurs entrent dans une pièce familière. Son sourire tressaute.
Au centre de la salle, aussi blanche que le reste de Jalkazam, se dresse une table d’examen transparente. Plusieurs équipements informatiques soigneusement encastrés forment de multiples rainures sur les murs, excepté sur celui du fond avec son large écran. C’est ici que le gouvernement torture régulièrement Noya. À peine franchit-elle le seuil qu’un goût métallique envahit sa bouche et qu’un flot d’images douloureuses se déversent dans sa tête. Sa lueur d’espoir s’évanouit. Non. Vous ne m’aurez pas. Ses muscles se tendent, Noya s’arc-boute, les menottes lui cisaillent les poignets. Elle fait un pas en arrière, le gardien lui assène un coup de matraque électrique, elle tombe à genoux, assommée. 103C fulmine, son camarade profite de la léthargie de Noya pour la soulever et l’immobiliser sur la table. On lui enlève les menottes, on attache fermement ses mains, ses bras, ses jambes et ses chevilles avec les lanières prévues à cet effet. Les capteurs d’un casque cérébral lui picotent la nuque et les tempes. Noya reprend ses esprits. NON ! Elle grogne, elle crie, elle bave, elle bouge plus vite, plus fort, la table tremble. L’un des gardiens attrape violemment ses joues avec sa main, comprimant sa bouche entre ses doigts.
— Continue de gesticuler, Nkata, siffle-t-il entre ses dents. On verra si tu t’agiteras autant quand ta cervelle explosera en direct.
Noya lui crache dessus. Le gardien lève le poing, prêt à la cogner.
— Arrête, ordonne l’immatriculé 103 en le stoppant net. On va être en retard.
Le rire guttural et insensé de Noya résonne dans la pièce comme les aboiements d’un chien enragé. En retard ? C’est sûr. SEISM a réussi. Pour quelle autre raison la Haute Providence s’empresserait de me tuer ? Peut-être que les Grandeurs sont même déjà mort.es ? Je donnerais tout pour voir leurs têtes, là, pendant que SEISM ravage Turshali, le Grand Siège, les centraxius. La ville à feu et à sang et le peuple qui danse dans les rues. 103C met fin à ses fantasmes en rabaissant la visière de son casque cérébral.
Horco, Noya souffre de myopie, mais inco, le Cosmosos corrige automatiquement sa vue. La vue d’une nuée d’étoiles parfaitement nettes l’arrache subitement de ses pensées chaotiques. La lourdeur caractéristique de l’asynkromicité pèse dans chacun de ses membres et la rend incapable du moindre mouvement. Seule sa tête peut encore pivoter. Elle observe le monde autour d’elle pendant qu’une bise caresse sa peau et sa longue tresse brune. Sous le ciel aux couleurs surnaturelles, des plantes fluorescentes se balancent autour de la grande cascade centrale. Celle-ci forme une grande chute d’eau qui poursuit sa course sur les rebords de l’île avant de s’échapper dans la Voie lactée. L’eau scintillante s’écoule de manière vaporeuse, produisant un délicat bruit de ruissellement. En haut de la cascade, de grandes feuilles holographiques habillent un arbre colossal au tronc torsadé. Trois gigantesques statues, plus grandes que lui encore, l’encerclent et dominent ainsi tout le reste. Elles représentent la Grande Trinité, les trois personnes les plus puissantes de la Haute Providence : Alpha, Gamma, Omega. Une teinte entre le violet et le bleu recouvre l’Île du Dernier Souffle, comme si un calque de couleur se posait dessus. Nous sommes aux heures indigo, indique la Voix.
Quelques notes de guitare jouent une mélodie reconnaissable pour celles et ceux qui vivent à Turshali. Tempoks sonne 19 heures. Au-dessus de la chute d’eau, au centre de l’île, une estrade ronde lévite. Noya la reconnaît. C’est l’échafaud le plus célèbre de Turshali. Cette fois-ci, il n’y a ni le bourreau ni les chaînes des condamnés. Dessus se tiennent trois personnes : deux gardes gouvernementaux et Ubata Jecks, le porte-parole de la Haute Providence, avec ses cheveux courts, son col roulé et son éternel rouge à lèvres noir. Tiens ? Nous avons droit à une annonce officielle ?
Un halo de lumière se manifeste sur la droite de Noya et un nouveau prisonnier apparaît. Noya reconnaît immédiatement ce visage qui fait la Une des médias depuis déjà de nombreuses années. Zufia Somento balance d’un mouvement de tête ses cheveux châtains qui retombent sur sa combinaison blanche. Celle-ci lui sied tellement que cela en devient ridicule. Ses yeux de biche, d’un brun intense et bordés de cils épais, se posent sur Noya. Il lui envoie un clin d’œil ravageur. Selon ses fans, le talent d’écrivain et le physique avantageux de Zufia suffisent à minimiser ses crimes, voire à l’innocenter. Si Noya le décrivait, elle dirait : « aussi beau qu’à vomir. » Quel dommage de mourir aux côtés d’un tel bajingan•.
Un nouvel halo de lumière surgit sur sa gauche, dévoilant un homme massif que Noya voit pour la première fois. Son sourcil blanc contraste avec sa chevelure et sa barbe rousses. Il observe les alentours avec un air décontenancé, croisant le regard de Noya. La tristesse de ses yeux la frappe comme la foudre. La voix d’Ubata Jecks retentit sur toute l’île pendant que d’autres prisonniers se matérialisent sur l’île.
— Peuple de Turshali, bonsoir.
Une ride se creuse sur le front de Noya. Cela fait déjà plusieurs minutes qu’elle aurait dû mourir. Si c’était à cause de SEISM, la Haute Providence ne ferait pas une telle mise en scène… On serait déjà en file indienne, à attendre d’être exécutés. Vu l’urgence, elle ne se serait même pas donné la peine de nous rassembler. Là, on se croirait plutôt dans un show télévisé.
La vérité lui tombe dessus comme un coup de massue. Ça y est, elle sait. Son exécution n’a pas été avancée, bien au contraire. Elle sent le sol se dérober sous ses pieds, mais cette fois-ci, ni Jalkazam ni ses couloirs mouvants n’en sont la cause.
— Peuple de Turshali, poursuit Ubata Jecks, vous l’avez compris. Jalkazam a atteint sa limite et il est temps de la désencombrer. Ce qui signifie que…
Les acclamations d’une foule invisible surprennent Noya. Les cywers, les spectatrices et spectateurs actuellement connecté.es au Cosmosos, réagissent en direct. Les prisonniers, asynkroms, restent immobiles, sagement aligné.es autour de l’île comme des soldats disciplinés.
— … la nouvelle saison de Karma Arena commence aujourd’hui.
Le cœur de Noya se transforme en glaçon. À son arrestation, l’idée de prendre part à ce célèbre cybkill lui avait traversé l’esprit. Mais comme Karma Arena se lance une fois le quota de personnes emprisonnées atteint, impossible de prévoir la date de la prochaine saison.
— Comme vous pouvez le constater, nous avons déjà réuni les prochains jowers.
À la gauche de Noya, l’homme aux yeux tristes et au sourcil blanc serre les dents. Vais-je devoir le tuer… ou est-ce lui qui me tuera ?
— Peuple de Turshali, continue le porte-parole du gouvernement. Depuis le tragique Big Drowning•, la Haute Providence se bat pour vous offrir une cité spacieuse, exemplaire et sécurisée.
Le public pousse des cris d’approbation. Oh, pitié. Achevez-moi plutôt que m’obliger à écouter ce discours-là.
— Une cité où chaque honnête Tur• connaît un espace suffisant pour vivre de manière libre et protégée. Dans cette cité que nous construisons, peuple de Turshali, il n’y a physiquement et moralement pas de place pour les criminels.
Y a-t-il un enfant ou un adolescent parmi les prisonniers ? Noya s’égare dans les souvenirs macabres des précédentes éditions de Karma Arena. Tel un mauvais comédien de tragédie grecque, Ubata Jecks tend exagérément ses bras vers les statues de la Grande Trinité.
— Comme le disent si bien nos incroyables Alpha, Omega et Gamma, nous vaincrons le mal par le mal, pour que la vermine s’élimine d’elle-même. Parce qu’à Turshali, il n’y a pas de place pour le chaos.
La foule exulte. Ses hourras et ses vivats glacent autant Noya que les mots du porte-parole. Si on pouvait bouger, j’aimerais beaucoup exécuter Ubata Jecks en direct.
— Karma Arena regroupe les criminels les plus dangereux et les exécutions les plus spectaculaires. Lesquels seront exécutés en premier ? Qui sera le dernier ? Que le destin fasse son choix : je déclare la nouvelle saison de Karma Arena ouverte !
Les cywers applaudissent à tout rompre. Noya imagine la cascade se teindre d’un rouge…
C'est encore un excellent chapitre que tu nous présentes là, avec, je trouve, beaucoup de matière, que ce soit au niveau scénaristique, symbolique, de la psychologie, voire la psychiatrie, de ton personnage principal...
Et comme d'habitude, il est toujours très bien écrit, dynamique, glaçant dans son implacable cruauté, et de plus en plus intéressant dans ce qu'on y apprend de ton univers.
Tout d'abord, j'ai adoré la manière dont ce troisième chapitre s'ouvre, avec une scène d'action sanglante et violente qui nous saute à l'esprit dès les premiers instants de lecture. Cela nous plonge directement dans l'ambiance sombre et dystopique de Karma Arena, sans même nous laisser le temps de nous reposer. Ce début de chapitre, très aguicheur aussi, nous saute à la gorge, et ce n'est pas pour me déplaire.
Je trouve que tout au long de ce chapitre, tu mets en place des contrastes intéressants, notamment sur le froid et la chaleur, le feu et la glace.
On le perçoit très bien, je trouve, lorsque Noya se met en rage, avec une prédominance large du feu, de l'explosion, de la chaleur ( " La fureur embrase Noya, cette fureur qui explose quand on l’attaque" , " "Ses yeux bridés étincellent de fureur [...] )
et quand elle est surprise, choquée, ou qu'elle a un mauvais pressentiment, avec la glace, le froid, l'immobile.
Ensuite, j'ai adoré la manière dont tu introduis la présence de la mystérieuse Voix dans l'esprit de Noya :
On commence avec la cessation d'une bagarre entre celle-ci et un horrible gardien, puis on apprend que le nombre 42 est un porte-bonheur pour la prisonnière ( je n'ai pas trouvé de symbolique particulièrement logique compte tenu de la situation de Noya pour ce nombre... Est-ce que tu reviendras dessus lors de l'avancée de Karma Arena ? ) , et enfin, on observe une intervention subite et totalement imprévisible de la Voix, qui interpelle Noya d'une manière assez caustique.
Cela m'a agréablement surprise. C'est ingénieux de ta part, je trouve, d'introduire une sorte d'alter-ego immatériel de ta personnage principal, qu'elle envie ( " Noya envie sincèrement sa répartie. En plus d’avoir le sens de la réplique, la Voix trouve toujours les mots justes pour atténuer la rage qui convulse régulièrement dans sa poitrine" ) , un peu comme si son inconscient s'exprimait à l'intérieur de son esprit ( oui oui, je fais de la psychanalyse de comptoir... ).
Cela nous permettra peut-être d'avoir un autre point de vue prenant sur l'action de Noya dans ta nouvelle.
Maintenant, je m'interroge : est-ce que Noya souffrirait-elle d'une pathologie psychiatrique, comme la schizophrénie ? Et si c'est la cas, d'où pourrait-elle provenir ? La Voix a-t-elle un rapport avec les multiples tortures qu'on a fait subir à Noya ? Ou son origine est-elle bien plus profonde que cela, remontant à son enfance par exemple?
Le fait que tu personnalises la Voix , comme si elle était une humaine, un être, une chose à part entière, me rend encore plus impatiente d'avoir des réponses à mes questionnements sur elle !
J'ai apprécié la scène ou Noya, sous l'entrave des gardiens, tente de s'apaiser, en retrouvant une animalisation particulièrement réaliste et visuelle, où tu la compares peut-être à une chienne encore enragée, et sourit finalement à l'idée que le gardien l'ayant agressée souffre longtemps après les blessures au visage qu'il lui a infligé.
Je pense que cela contribue au réalisme de ta fiction. De plus, tu évites encore de tomber dans la binarité, et rends Noya pour le moment très humaine, malgré son passé et son présent, liés à d'importantes organisations criminelles.
Si elle change à l'issu des implacables jeux de Karma Arena, je suis curieuse de voir comment tu décriras son passage d'humaine à inhumaine...
Un contraste et une rime sympathiques aussi : " Noya desserre sa tresse, les mains encore rougies par ses derniers coups de poing, puis brosse ses longs cheveux qui tombent jusqu’en bas de son dos avec cette délicatesse qui tranche avec sa rudesse habituelle"
Dans la passage de la douche, je suis encore une fois très curieuse d'en savoir plus sur l'être comptant autant aux yeux de Noya, et qui a la permission de l'appeler " rayure". Nous sommes d'accord pour dire que ce surnom est beaucoup plus agréable que " The Red Lift" ou " l'entaille écarlate "
je souhaite également savoir d'où pourrait bien provenir l'entaille de Noya, traversant son visage dans toute sa moitié ( il me semble? )
C'est super que évites, encore une fois, de tomber dans la binarité, avec le moment ou on apprend que Noya déteste ses surnoms, qui inspirent crainte et la douleur. Cela l'anoblit beaucoup, je trouve, et c'est tant mieux, en plus d'en révéler beaucoup sur la personnalité de Noya : Même si elle est violente, elle possède vraisemblablement une humanité ainsi qu'une force morale très forte. Sur ce point, elle me fait un peu penser à l'Antigone de Jean Anouilh...
Tout comme ton personnage principal, j'étais choquée d'apprendre qu'elle allait être mise à mort à la fin de la journée. Je commençais à beaucoup m'attacher à elle, et étais un peu dépitée à l'idée qu'elle meure brutalement, sans même que nous, lecteur, en connaisse la raison, au troisième chapitre de ta nouvelle ! Heureusement, la mort de Noya n'est pas( encore?) au programme. Quoique s'avec Karma Arena…
Je trouve que la symbolique des couleurs est très présente dans Karma Arena, et en en étant une amatrice invétérée, je trouve cela absolument génial.
Le fait que, par exemple, le tenue de mise à mort des prisonniers.ères de Jalkazam soit blanche, et non pas noire comme pourrait l'imposer la symbolique occidentale, est très judicieux de ta part. En effet, en plus d'accentuer les origines asiatiques de Noya, le blanc étant la couleur de la mort dans de nombreuses cultures de cette région du monde ( au Japon par exemple, on doit s'habiller en blanc pour les enterrements ), tu nous fais découvrir une autre symbolique, en cohérence, cerise sur le gâteau, avec ton univers, où toutes les langues et les cultures semblent joyeusement se mélanger : " [...] lançant seulement быстрее• et depressa•, des mots issus de la langue commune de Turshali qui mélange celles du monde entier [...] "
À ce propos, j'adore vraiment le fait que tu introduises de nombreux mots issu de langues étrangères, pas forcément des plus connues, dans tes dialogues. Je trouve que cela confère à ton texte un impressionnant effet de frais et de modernité, en plus de contraster avec certains livres de SF, où le monde est encore plus fermé et hermétique à la différence, culturelle par exemple.
Puis, après l'annonce d'une mort certaine vient l'hébètement et la tétanisation. Très réalistement, Noya est amorphe, docile et adopte une attitude mécanique pour mieux, je pense, paralyser ses pensées noires et paniquées, qui s'entrechoquent malgré tout dans son esprit complètement sidéré : "Son esprit virevolte dans un tourbillon chaotique, oscillant entre lucidité et confusion, pendant que son corps, déconnecté de la réalité, demeure pétrifié".
Le fait qu'elle réfléchisse en entraide avec la Voix montre encore plus son état émotionnel, je trouve : elles sont deux à réfléchir fumeusement au sein d'une seule et même personne… Et ne fais qu'augmenter encore plus mes interrogations sur la nature exacte de la Voix.
J'ai adoré le décor de Jalkazam. En perpétuel renouvellement, aux murs blanc immaculés, se mouvant aléatoirement comme des fantômes de matière tangible, contrôlée par une IA monstrueuse par son efficacité, aux contours fumeux et incertains, où l'on peine à distinguer les ombres, les lumières, volumes et profondeurs, le sol se met à voler comme un ascenseur sans qu'on sache vraiment comment ni pourquoi. Curieusement, le blanc pur et agressif des murs me fait un peu penser à la religion chrétienne, dans sa blancheur éclatante sans le moindre accroc.
Il est, je trouve, judicieux de ta part de ne pas mettre tous les gardiens de la prison dans le même panier, et que se soit Noya qui le pense et nous l'annonce. Cela nous rappelle bien, je pense, qu'il ne faut jamais se fier aux apparence et qu'il reste souvent une part d'humanité dans les cœurs, même les plus pervertis ou éclatés.
Mais tu énonces en même temps une bien triste vérité : " pour asservir et humilier les humains, rien de tel que d’autres humains"
Le monologue de Noya, qui se demande si une mystérieuse organisation antigouvernementale, le SEISM, aurait réussi un inconnu objectif très destructeur envers les Grands.des de ton univers, réussite ayant donc avancé son exécution pour l'exemple, est aussi horriblement mystérieux qu'intéressant :
Le nom de cette organisation, SEISM, me rappelle évidemment l'évocation d'un séisme. Et quelques phases plus loin, Noya et la Voix pensent : " [...] pendant que SEISM ravage Turshali, le Grand Siège, les centraxius. La ville à feu et à sang et le peuple qui danse dans les rues. " , cela m'évoque une description des effets typiques d'un tremblement de terre, qui aurait fait disjoncter les infrastructures électriques, déstabilisant donc entièrement le pouvoir et l'autorité, et provoquant des incendies un peu partout dans le ville… Mais n'est-ce pas plutôt un séisme métaphorique ? Ou encore, SEISM, c'est un acronyme, ou le nom véritable de l'organisation? Et qu'est-ce que Noya aurait pu faire en son sein? Est-ce que cette organisation aurait un idéal communiste? En effet, l'univers de Karma Arena me semble promouvoir de très nombreuses valeurs ultra-libérales et capitalistes, et sur ta couverture, Noya est entourée d'une imposante lumière rouge, symbole du mouvement communiste… De plus, Noya se dit que " le peuple danse". Cette image fait assez communiste, non ?
C'est moi qui vais beaucoup trop loin ?
Ensuite, j'ai aussi eu très peur que Noya se fasse torturer, afin d'être contrainte de divulguer des informations importantes au sujet de SEISM. Vu sa réaction, cela me confirme, je pense, qu'elle a été forcément en contact avec cette organisation…
Mais finalement, elle se retrouve simplement connectée à l'aide d'un casque neuronal au sein d'un bien étrange monde virtuel…
Alors, j'ignore si c'est voulu de ta part, je pars du principe que oui, mais dans la description de ces lieux, la symbolique des couleurs et générale est extrêmement présente et très intéressante :
Tout d'abord, tu nous parles dès le départ de la Grande Trinité, avec deux majuscules, qui me fait immédiatement penser à la Trinité des Chrétiens. Puis, tu nous annonces que les personnes y siégeant sont les plus puissantes et influentes de la Haute Providence, encore une fois, j'y vois un rapport : les personnes les plus puissantes de Karma Arena siègent sur des trônes dans un monde virtuel dont rien que le nom est puissamment évocateur, "l'île du dernier souffle" et sont érigées au rang de divinité totales et à la force infinie.
Leur statut de roi.reines, de divinités, de Alpha, Gamma et Oméga est, je trouve, accentué par la symbolique des couleurs :
En effet, le bleu est associé à la confiance, la loyauté, la justice et la vérité. Or, pour l'ouverture des jeux de la Karma Arena, Noya est tous les autres vont non seulement être " jugés", mais en plus, vont devoir, je pense, prêter serment ou je ne sais quelle autre sornette, et la loyauté de Noya, complètement inexistante envers la Grande Trinité, se verra peut-être renforcée au cours des jeux, puisque sa vie va dépendre, je pense, d'une manière ou d'une autre, de leur bon vouloir.
Ensuite, le violet, symbole, entre autres, de mysticisme, du surnaturel, et parfois du luxe et de la royauté, renforce encore plus l'aura royale d'Alpha, Bêta et Oméga.
Le fait qu'ils.elles ne soient pas vraiment représentés.ées ou décrits.tes m'évoque également l'islam.
L'indigo enfin, symbolise l'entre-deux, l'abstrait, les autres dimensions, et vient souligner la séparation énorme entre Horco et l'île du dernier souffle.
Je terminerai enfin mon gigantesque commentaire par le fait que tu exprimes extrêmement bien la beauté, dans ce qu'elle possède de plus malsain, sale et pervers, à travers le personnage de Zufia, très bien décrit par Noya comme " beau à vomir ", notamment à travers le fait que :" Selon ses fans, le talent d’écrivain et le physique avantageux de Zufia suffisent à minimiser ses crimes, voire à l’innocenter. "
C'est un bon exemple de mauvais effet de halo !
Enfin, je trouve aussi que ta chute est extrêmement bien trouvée. Elle me donne vraiment envie de continuer ma lecture !
Merci beaucoup de la lecture de ce commentaire beaucoup TROP LONG, j'espère qu'il te sera tout de même constructif et que je ne me suis pas trop égarée dans mes envolées analytiques beaucoup trop poussées…
Je te souhaite une très bonne journée,
Bien cordialement
Il ne l’a pas loupée, cet skurk• de gardien." devient " Il ne l'a pas loupée, ce skurk de gardien"
"Vais-je elle devoir le tuer… ou est-ce lui qui me tuera ?"devient " Vais-je devoir le tuer... ou est-ce lui qui me tuera ? "
Un très grand merci pour ce commentaire si détaillé ! Le temps que tu prends pour partager tes retours me touche beaucoup. Je suis heureuse que ce chapitre te plaise et te pousse à autant de réflexions, dont certaines auxquelles je n’avais pas pensées. J’en suis extrêmement flattée.
Voici mes réponses pour les questions que tu soulèves (de manière totalement pertinente) :
➤ Pour le nombre 42, c’est uniquement un clin d'œil à la culture geek où ce nombre est un symbole mythique, fréquemment utilisé dans les jeux vidéos, films, séries. Cela vient du “Guide du voyageur galactique” où “La réponse à la vie, l’univers et tout le reste” est 42 (d’ailleurs, si tu poses la question sur Google, il te répond la même chose).
➤ Sur les origines de la Voix, je reviens effectivement sur le sujet quelques chapitres plus loin. Je ne pensais pas qu’elle susciterait autant d’interrogations, cela me donne envie de plus la développer. En tout cas, l’une de tes pistes est clairement la bonne.
➤ Pour SEISM, je développe également plus tard cette organisation au nom évocateur (et je suis ravie que tu aies fait le rapprochement entre ce nom et la description des effets physiques). En ce qui concerne le communisme, j’avoue n’y avoir absolument pas pensé, même si ta théorie se tient parfaitement bien. Il y a effectivement de nombreux points communs…
J’adore quand mes lecteur.rices interprètent ce genre d’éléments de manière très personnelle, en fonction de leurs sensibilités, de leurs expériences et des symboles qui leur parlent. Même si je n’y ai pas moi-même songé, cela ne veut pas dire que ces théories sont fausses, car pour moi, les nuances et les différentes interprétations d’une histoire font partie intégrante de cette histoire.
Merci d’avoir partagé ton analyse sur SEISM, Noya, le communisme, cela enrichit mon univers. Grâce à toi, je redécouvre des parties de mon livre que je pensais connaître dans leur totalité.
➤ Effectivement, les couleurs et leur symbolisme sont importantes pour moi, le fait que tu les remarques et les comprennent autant me fait grandement plaisir. Tu fais mouche à chaque fois et tu développes parfois même mieux leur utilisation.
Je rebondis aussi sur les différents points que tu soulignes :
➤ J’essaie d’éviter de tomber dans la binarité pour mes personnages, je suis contente que tu le comprennes ainsi pour Noya. À l’instar des gardiens de prison, je ne veux pas que mon histoire soit stéréotypée, avec des protagonistes d’une seule couleur (on y revient !), aux actes et aux réflexions toujours tranché.es et assumé.es. Je suis honorée que tu compares Noya à l’Antigone.
➤ Cela me tenait à coeur que la ville de Karma Arena soit multiculturelle. Tout comme les personnages, je ne voulais pas tomber dans la société totalitaire binaire classique : triste, monochrome, uniformisée. Je trouve ça intéressant de mélanger une société dystopique avec une des éléments utopiques, comme justement la diversité (même si, en termes de libre-arbitre, elle est contrôlée), les couleurs, la tolérance sur les apparences et les goûts de chacun (si, bien sûr, dans le cadre de mon livre, cela reste inoffensif pour le gouvernement).
Le fait d’ajouter des mots issus de langues étrangères est une façon de montrer cette multiculturalité, et comme tu le verras dans les prochains chapitres, c’est aussi une façon amusante pour moi de montrer le langage peu châtié de Noya.
➤ J’ai toujours haï le fait que l’on minimise les actes abominables de quelqu’un à cause de sa beauté, de son talent ou de son comportement agréable. Zufia mélange tout ça et je suis ravi que cela se ressente.
Merci encore pour ce commentaire certes très long mais incroyablement constructif. Tes remarques sont pertinentes, tes analyses éclairantes, c’est toujours un plaisir de te lire et d’échanger avec toi.
Merci également pour les coquilles relevées, je les ai corrigées.
Merci, merci, merci !
Je te souhaite une belle journée et à très vite
J'espère que tu vas bien, et que tu as passé un excellent week-end de l'Ascension.
Écoutes, je suis vraiment ravie que mon commentaire sur ce chapitre t'ait été un minimum constructif, je suis souvent un peu anxieuse à l'idée de sur-analyser ou manquer de concision dans mes retours. Visiblement, ici ce n'était pas le cas, malgré sa longueur vraiment trop prononcée, je t'avoue que je n'ai même pas eu le courage de relire mon propre commentaire...
Étant donné que je suis ( sans doute à tort ) assez éloignée de la culture geek, j'ignorais totalement la symbolique derrière le nombre 42... Tu m'as réellement appris quelque chose d'intéressant ( enfin, comme toujours ), puisque j'écris aussi de la science-fiction... Je vais peut-être le faire ressortit dans Veertiligo.
Et ma curiosité s'emballe à l'idée d'en savoir plus sur la Voix ! Je suis contente que tu explores bien son origine, et également d'avoir pu dégoter son origine potentielle... En attendant des réponses, je ne peux que formuler encore d'autres hypothèses...
Pareillement pour ton développement sur les origines de SEISM.
Je suis enchantée et fière que le fait de t'avoir apporté mon point de vue et mes interprétations sur ton histoire et ce chapitre puisse potentiellement t'aider dans ton écriture, et même pour en découvrir éventuellement d'autres facettes. J'espère simplement ne pas trop complexifier peut-être d'avantage encore ton processus créatif, avec le rapport entre SEISM et le Communisme, par exemple tu en fais bien ce que tu désires, hein... Mais si tu ne développes pas plus sur ce sujet, ou d'autres d'ailleurs, ce ne sera vraiment pas une fatalité...
Quand je te lis, j'apprécie toujours aussi la richesse de ton usage des couleurs et des symbolismes en général, d'autant plus que cela me permet d'en apprendre plus sur le sujet ! Et si tu estimes que je les comprends et les analyses correctement, eh bien... J'en suis ravie.
Je trouve vraiment super que tu ne fasses pas de personnage stéréotypé pour x ou y raisons. De même pour ta démarche originale et très bien pensée de faire une dictature avec une ville capitale tolérante, ouverte d'esprit, ( enfin, pour l'instant... ) variée, colorée et cosmopolite, en y incluant quelques éléments utopiques, qui participent encore à la non-binarité de ton histoire.
À la lecture, cela m'a fait fait vraiment du bien, un peu comme un grand coup de frais. ( après la lecture d'une dystopie géniale mais aussi classique comme Fahrenheit 451, par exemple... ) Je n'ai qu'une seule chose à te dire, surtout, continue !
Pareillement pour tes idées fortes contre le privilège absolu de la beauté et de l'effet de halo.
Marylin Redwyn, merci de m'avoir autant remercié dans ta réponse à mon commentaire. La recevoir m'a fait beaucoup plaisir, puisque je ne m'attendais pas forcément à en recevoir de ta part, étant donné sa longueur titanesque...
Et sache également que c'est moi qui te remercie pour tout l'univers riche et moderne que tu nous offres à la lecture de Karma Arena ! Je pense que si tu comptes la publier un jour, tu as toutes tes chances auprès d'un.e éditeur.trice .
Je te souhaite une très bonne journée, c'est toujours pour moi aussi constructif et agréable d'échanger avec toi,
Bien cordialement,
Eclat