Je n’ai rien avalé depuis plusieurs jours... Il continue de m'apporter des plateaux de nourriture, mais j'en veux pas ! Elle sent pas bon sa cuisine ! Et le froid me donne mal au ventre.
Il me laisse toujours toute seule, sans maman. Parfois j'entends quelqu'un qui pleure à côté de moi, mais personne me répond jamais. J'arrive pas à voir ce qu'il y a autour de moi, il fait trop noir. Il y a un peu de lumière au dessus de ma tête mais c'est très haut sur le plafond. Je crois que c'est une toute petite fenêtre ou un trou dans la pierre.
Ça y est, il est revenu... Il veut que je me mette debout et que je mange, mais je veux pas. « Je t'ai dit de me laisser tranquille ! »
Lorsque je rouvris les yeux, j’étais allongée dans le chariot de la milice, la tête posée sur une cape noire roulée en boule. Je ne semblais pourvue d'aucune égratignure. Pourtant, une sensation de brûlure provoquait des douleurs bien réelles sur la paume de mes mains et sur toute la surface de mon crâne.
Soudain, un souvenir important me traversa l'esprit avant de se volatiliser comme il était venu. Je me redressai sur les coudes et me massai les tempes pour le faire réapparaître. Comprenant rapidement qu'il était inutile de s'y éterniser, je me mis lentement debout et perdis plusieurs fois l'équilibre alors que je me dirigeais vers les chevaux qui paissaient l'herbe sous leurs pieds. A mon approche, l’une des juments, prénommée Liberté, releva la tête et enfonça son nez dans mon cou. Quelques grattouilles à l'oreille plus tard, elle se remit à manger, l'air satisfait.
Derrière les chevaux, se tenaient les cinq soldats. L'ambiance paraissait électrique. Je ne pouvais pas encore les voir, mais alors que je m'avançais discrètement vers eux, le ton se mit considérablement à monter.
« Mais bon sang, elle nous a sauvé la vie ! Même venant de toi, je trouve cette réaction complètement insensée, s'insurgea Caud.
- Si elle ne s'était pas enfuie, jamais nous n'aurions été attaqués par un orial en lisière de forêt ! C'est vous qui avez de la merde dans les yeux ! Cette fille est une catin de sans-droit ! Elle a réussi à faire fuir un orial adulte à elle toute seule. Plutôt que de nous disputer, nous devrions la pendre sur le champ ! répondit Nils en hurlant.
- C'est facile de lui mettre cette attaque sur le dos après ce qu'elle vient de subir dans son village. L'orial aurait pu tout aussi bien nous flairer de loin et nous attaquer pendant la nuit. J'aurais adoré qu'il s'incruste dans ta tente et se délecte de ta face de chèvre, crétin !
- Ça suffit ! intervint Will avec véhémence. Je vous répète qu'elle ne l'a pas touchée. La bestiole a pris peur ou a entendu ses marmots la rappeler, fin de l'histoire. Et même si Alys était une sans-droit, comme vous en semblez convaincus, cela ne devrait en rien altérer votre attitude envers elle. Notre rôle est de la conduire au roi Lim, saine et sauve. Je lui ferai mon rapport lorsque nous arriverons à Fonteroche. Cette fille lui appartient désormais et il n'y a que sa décision à lui qui importera, termina-t-il en regardant Caud droit dans les yeux.
- Ces enfants n'arrêtent jamais de travailler... Et puis, c'est une jeune femme après tout... Je proposais juste de la laisser filer et de prétendre l’avoir perdue. Je peux en assumer l'incompétence tout seul. Je lui dois la vie, Will, nous la lui devons tous ! Jamais, je n’oublierai ça, reprit Caud, jamais !
- Tu es conscient qu'une telle allégeance pourrait te coûter cher, n'est-ce pas ? »
Caud baissa la tête et se laissa tomber sur une souche d'arbre. Will lui tapota amicalement le dos avant de s’asseoir à son tour. Les trois autres hommes les imitèrent. Nils était le plus énervé de tous et ne semblait pas prêt de se calmer.
J’avais donc fait fuir le monstre qui voulait nous dévorer Will et moi. Voilà pourquoi je ne me souvenais de rien. J’avais eu une absence, comme lors de l'incendie.
Je fus soudain prise de nausée et fus contrainte de m’asseoir à mon tour. C’est à ce moment précis que j’entendis Simon se mêler à la discussion : « Déjà, faudrait-il encore qu'elle se réveille. Si ça se trouve, elle va mourir et toute cette discussion n’aura servi à rien. Ça doit bien faire deux jours entiers qu’elle ne montre plus aucune réaction. »
Deux jours ?
« Je vais aller la voir », dit Will.
Mon sang ne fit qu'un tour et je m'éloignai des chevaux pour retourner le plus vite possible vers le chariot. Je ne souhaitais pas qu'ils sachent que j'avais tout entendu.
Lorsque Will me repéra, il accéléra l'allure et insista pour m'aider à marcher. Il me conduisit jusqu’au feu et, au moment où il voulut m’asseoir, Caud se précipita vers moi pour me serrer dans ses bras. J’écarquillai les yeux et tentai gentiment de m’extirper de son étreinte. Will me vint en aide et le repoussa pour me permettre de respirer.
« Je suis tellement heureux que tu sois saine et sauve », me dit-il en affichant un sourire jusque derrière les oreilles. Will le força à reculer de quelques pas supplémentaires.
« Nous avons eu peur que tu ne te réveilles pas, reprit Hilduin. Pourquoi as-tu risqué ta vie comme tu l’as fait ? »
« Je ne me souviens pas, admis-je, embarrassée, je n'arrivais plus à bouger et je... » Ma voix mourut.
Tout le monde se tut, attendant silencieusement la suite de ma réponse qui n'arriva jamais.
« Vous ne voyez donc pas qu’elle essaye de se jouer de nous avec ses airs d'oie blanche ? Il n’y a que vous pour la croire. Vous êtes tous complètement stupides. Vous tombez sur la première femme sans-droit de votre vie et vous en perdez la tête. On ne peut pas leur faire confiance. Le passé ne vous a-t-il donc rien appris ?, hurla Nils, soutenu par un hochement de tête discret de la part de Simon.
Une peur intense s’empara de moi. Mais avant de pouvoir réfléchir à une façon efficace de me défendre, Caud lui envoya un coup de poing en plein milieu du visage. Nils tomba en arrière au moment de l'impact. « Es-tu devenu fou ? hurla-t-il, allongé par terre alors que du sang commençait à s'écouler de son nez.
- En colère, répondit-il, pas fou. Tu étais prévenu. Je lui dois la vie et n’hésiterai pas à recommencer si tu continues de déverser ta haine envers elle », termina-t-il en se détournant de lui d’un air méprisant.
Will n’avait pas bougé d’un cil ni prononcé le moindre mot. Il avait volontairement laissé les choses prendre une telle tournure. Un furtif sourire sur ses lèvres m'en avait convaincu.
Après un long et gênant moment à geindre sur son sort, Nils tenta d’obtenir l’aide de son supérieur. Caud, quant à lui, était perdu dans ses pensées et ne paraissait plus du tout concerné par la situation. L’atmosphère était étouffante. Finalement, ce fut d’un ton ferme mais détaché que celui vers lequel tous les regards convergeaient rompit le silence.
« Vous savez à quel point je déteste devoir me mêler de vos imbécilités. Êtes vous des hommes d'armes ou des enfants ? Nils, relève-toi tout de suite et arrête donc de jouer les veuves éplorées. »
Nils s’exécuta en frottant le bas de sa tunique pour en faire tomber la poussière qui s'y était déposée. Il regarda ensuite Will d’un air qui se voulait innocent. Tout le monde se tenait droit, prêt à en démordre.
« Bien, continua Will. Caud, dès l'instant où nous poserons les pieds au château, tu deviendras mon ombre jusqu’à nouvel ordre et tu prendras congé si et quand je l’aurai décidé. Un seul mot ou geste de plus envers Nils et c'est auprès du roi Lim directement que tu devras te défendre, est-ce bien clair ?
- Limpide », répondit Caud en évitant de regarder son commandant dans les yeux.
Les yeux de Nils s’illuminèrent de joie et une mine satisfaite se dessina sur son écœurant visage ; mais ce n’était pas terminé. « Nils, la prochaine fois que tu entreprends de parler sans ma permission ou que je t’entends à nouveau proférer de telles paroles envers un serviteur de ton roi, c’est moi qui te ferai taire. Et sache qu'en comparaison, le coup de Caud n'aura été qu'une simple caresse. Je ne tolérerai plus le moindre enfantillage d'aucun d'entre vous », clôtura Will.
À ces mots, Will m'attrapa par le bras et me ramena au chariot afin de m'ausculter. Lorsqu'il fut certain que tout allait bien, il me fit boire une grande quantité d'eau et s'en alla.
Plus personne ne m’adressa un mot durant tout le reste de la journée. Au soir, je fus attachée au chariot pour que je ne puisse plus tenter de m'enfuir et on me somma d’y dormir sans que je puisse protester.
Pendant les deux jours suivants, la même routine me fut imposée. On me réveillait aux aurores et j’étais autorisée à quitter le chariot seulement pour manger et me soulager. Je n'avais le loisir ni de marcher ni de parler à qui que ce soit. Le soir, les hommes montaient le camp, je mangeais à nouveau auprès d’eux et on m’attachait au chariot pour la nuit.
Un soir, d’après une conversation que je parvins à intercepter entre Caud et Hilduin, j’appris que la ville de Fonteroche n’était plus qu'à un seul jour de marche. C’était en son centre que se tenait le château de Forgeroc, lieu de vie du roi Lim et d'une centaine de serviteurs et de soldats. Cette simple idée me donna la chair de poule.
Ce même soir, ce fut Will qui me ramena au chariot après le repas. Lorsqu'il me lia les mains, je tentai d'entamer une discussion : « Monsieur..., Will, j’ai besoin de réponses. S'il vous plaît, arrêtez de me fuir comme la peste. Je ne suis pas un monstre... »
Il me regarda pendant un long moment, sans que je ne parvienne à imaginer ce qui pouvait bien lui passer par la tête. « Maintenant que j'ai la preuve que j'attendais, il faut que tu me fasses confiance. Cette distance entre nous est pour le mieux. Il ne faut pas que certains de mes hommes continuent de s'échauffer.
- Mais de quelle preuve parlez-vous ? S'il vous plaît, il faut que je sache ce qu'il m'attend au château. »
Je ne comprenais pas le rôle que j'allais devoir jouer. Et bien qu'un étrange pressentiment semblait me conseiller de lui faire confiance, la peur ne me quittait pas pour autant.
« Demain soir, nous arriverons à Forgeroc et tu pourras enfin dormir dans un vrai lit, termina-t-il en me faisant un demi sourire. Tu rencontreras alors le roi et il t'expliquera ce qu'il attend de toi.
- Je ne peux pas vous faire confiance, lui répondis-je, sans trop savoir si je m'adressais à Will ou à moi-même.
- Cela ne fait rien, me dit-il, tu n’as malheureusement pas d'autre choix. »
Le lendemain soir, alors que le soleil fut presque couché, Hilduin tira fermement sur la bride des juments qui hennirent de désapprobation. Simon s’avança vers moi et me presta de sortir du chariot. « Dans moins d’une lieue, nous arriverons au château. Je dois te détacher.
- Pourquoi ? lui demandais-je.
- Tu n'as pas à me poser de questions, répondit-il, excédé. C’est comme ça, c’est tout. Je te déconseille vivement de tenter quoique ce soit. »
Il me délia les mains avec fermeté puis m’ordonna de remonter dans le chariot et de m’y installer confortablement. « Essaye d'avoir l'air d'une pauvre jeune fille du peuple, délivrée de son fardeau par les loyaux soldats du généreux roi Lim, et pas à une catin de sans-droit. J'imagine que cela ne devrait pas te poser trop de problème d’avoir l’allure d’une souillon en détresse. »
Je laissai échapper un gloussement nerveux qui le fit froncer les sourcils. « Un apprenti chevalier qui termine son instruction comme simple milicien... Comment l'on prit vos parents lorsque votre tuteur a imploré le roi de vous arracher à lui par tous les moyens ? » lui demandais-je avant de me mordre la langue pour m'être à nouveau laissée emporter.
Hors de lui, Simon enfourcha le bord du chariot pour venir me faire ravaler mon offense. Will accourut à toute vitesse et arracha Simon à moi alors qu’il avait déjà posé les deux mains autour de mon cou. Il le projeta avec fureur sur le sol. Le soldat hurla de douleur et posa une main tremblante sur le bas de son dos.
« Vous ne m’écoutez donc jamais quand je vous ordonne de vous comporter comme des adultes ?
- Mais c’est elle ! articula-t-il entre deux gémissements.
- Par Onuan, de vous deux c'est toi le soldat, Simon ! Il est temps que tu prennes un peu de plomb dans la cervelle. Relève-toi, misérable, et comporte-toi comme un homme civilisé. Quelques jours de cachot ne devraient pas te faire de mal et prie pour que le roi Lim ne te fasse pas pendre, ou pire, renvoyer à Ghauyn ! »
Simon se remit debout. Il me lança un regard de haine puis s’avança en boitant vers ses confrères.
Will s’approcha de moi et vérifia que Simon n'ait pas eu le temps de me violenter. « Deux sur cinq, commença-t-il. Est-ce donc ton nouveau plan pour essayer de t'enfuir ?
- Il m’a traitée de catin et de souillon », lui répondis-je avec une intonation plus puérile que je ne l'aurais voulu. Le commandant souffla bruyamment par le nez et s’éloigna, avant d'ajouter : « L'éducation des marmots n'est définitivement plus de mon âge... »
Avant d'atteindre notre destination finale, nous traversâmes plusieurs faubourgs, noirs de monde, dont les différentes échoppes laissaient s’échapper de la musique festive et des odeurs très appétissantes. Des artisans travaillaient encore dans les rues, malgré l’heure tardive, et marchandaient leurs créations. Je me surpris à contempler un étalage de livres dont les cuirs noirs et bruns brillaient à la lueur de la lune et des feux étincelants des alentours. J'aurais tellement voulu apprendre à lire. Dans une autre vie peut-être...
Nous parvînmes rapidement à l’entrée nord de Fonteroche, entourée de gigantesques remparts. Des gardes nous accueillirent et nous laissèrent rapidement entrer par ce qu'ils nommèrent la porte Rouv.
Devant nous se dressa fièrement le château de Forgeroc, constitué de murs d’enceinte bleutés et de plusieurs grandes tours surmontées de toits coniques en ardoise. Les tourelles et donjons s’enfonçaient loin vers le ciel, parvenant presque à toucher les nuages. Les alentours, quant à eux, traduisaient indubitablement une ville riche et prospère.
À mesure que nous nous rapprochions de la première tête de pont, ma gorge devint pâteuse et mes mains se mirent à trembler. Je redoutais ma rencontre avec le roi Lim et, à présent, je pouvais presque toucher ce moment du bout des doigts. Hilduin immobilisa le chariot pour permettre aux rouages métalliques d'entamer la descente du pont-levis. Lorsqu'un bruit sourd indiqua que le pont avait touché terre, les juments repartirent au pas. Alors que j'allais pénétrer pour la première fois dans le château du Royaume d'Haeden, je jetai un dernier regard à Liberté, avant que l'on me retire définitivement la mienne.
Ce chapitre apportait assez peu d'informations, sinon de marquer la réaction des soldats suite à la révélation des... pouvoirs ? d'Alys. Mais ils ne savaient donc pas du tout pourquoi ils allaient la chercher ? Dans le village, personne n'a dit ce qu'elle avait fait ?
Je pensais qu'on aurait aussi davantage de réponses de la part de Will qui a l'air d'en savoir un peu plus, mais bon, j'imagine qu'il faudra attendre le roi Lim pour cela.
Je te fais quelques remarques ciblées :
J'ai trouvé que les dialogues manquaient parfois un peu de subtilité, particulièrement ceux qui se font devant Alys, mais comme si elle n'était pas là. Cette ligne par exemple : "- En colère, répondit-il, pas fou. Tu étais prévenu. Je lui dois la vie et n’hésiterai pas à recommencer si tu continues de déverser ta haine envers elle." -> je trouve que ça fait un peu information placée, comme si tu insistais terriblement sur le fait que lui, il la soutient. Qu'il veut qu'elle sache qu'il la soutient (déjà le câlin me paraissait largement suffisant) et au-delà de ça, que toi, tu veux bien que nous, lecteurs, on comprenne vraiment qu'il la soutient. C'était très insisté.
"Finalement, ce fut d’un ton ferme mais détaché que celui vers lequel tous les regards convergeaient rompit le silence." -> je mettrai le nom de celui qui parle dans sa réplique suivante, plutôt qu'une réplique plus loin, parce que ça perd un peu le lecteur.
"et me presta de sortir du chariot" -> pressa plutôt, non ?
"Will accourut à toute vitesse et arracha Simon à moi alors qu’il avait déjà posé les deux mains autour de mon cou." -> alors tu le dis via la réplique de Will, mais en effet, je trouve ça un peu immature comme comportement. Je ne connais pas encore tout le contexte qui le pousse à réagir ainsi, mais je vois en revanche que certains des soldats acceptent plutôt bien ce qu'elle est, alors je trouve ça très tranché qu'à côté d'autres veuillent la tuer. Puis Simon est malgré tout un militaire entraîné, et on attend d'un militaire de la discipline, aussi je trouve qu'il se laisse emporter très vite pour une simple remarque (surtout au point d'avoir l'air de vouloir l'étrangler...).
"dont les différentes échoppes laissaient s’échapper de la musique festive et des odeurs très appétissantes." -> j'ai trouvé dommage que tu ne décrives pas davantage ce retour à la civilisation ! Quels instruments ? Quelles odeurs ? C'est le moment de nous montrer que l'atmosphère a changé, qu'on sort de la campagne et qu'on arrive sur autre chose ! Je pense qu'un peu plus de description n'aurait pas fait de mal :)
Je te dis à bientôt ! :)
Will est intriguant... il n'a aucun problème contre les sans-droit ? J'imagine que je le découvrirai mieux pas la suite. Il est plutôt sympathique, tout en étant autoritaire. Cette bande de soldats me semblait être un bon groupe au départ, mais finalement il y a des tensions ! J'ai hâte de savoir ce qui va arriver à Alys au château.
Une ou deux coquilles :
Cette fille est une catin de sang-droit !
=> Je ne sais pas si la bonne orthographe est "sans-droit" ou "sang-droit", mais tu as mis sang-droit à deux reprises, ici aussi :
Essaye d'avoir l'air d'une pauvre jeune fille du peuple, délivrée de son fardeau par les loyaux soldats du généreux roi Lim, et pas à une catin de sang-droit
Et aussi :
Caud, si tôt au château, tu deviendras mon ombre jusqu’à nouvel ordre et tu prendras congé si et quand je l’aurai décidé.
=> il n'y a pas d'espace entre "si" et "tôt".
Voilà , au plaisir !
Bien vu pour "sans-droit" et "sang-droit", je ne m'en étais absolument pas apperçue. En réalité, le mélange des deux est fait exprès à l'oral mais en effet c'est "sans-droit" que je dois écrire ^^
Je corrige tes très bonnes remarques de ce pas :)
J'ai hâte que tu découvres la suite :)