Chapitre 1 : Le grondement
Sentinelle
Une goutte d’eau plus lourde que les autres s’écrasa sur le front de Bann, qui s’essuya machinalement le visage du revers de la main. La pluie froide qui s’abattait sur la plaine liquéfiait la terre labourée et rendait plus pénible encore le travail des paysans, peu habitués à marcher dans la boue. La plupart du temps, les averses ne duraient jamais, à peine de quoi arroser les cultures. Celle-là tombait depuis l’aube. Pourtant peu sensible aux questions religieuses, le jeune homme devait bien avouer que cette fois même lui se sentait un peu superstitieux. Entre le déluge, le mastodonte, les prêtresses mortes au canyon… Bann ne parvenait pas à se concentrer sur autre chose depuis que son père avait mentionné l’effondrement du temple du Fleuve. Il secoua la tête pour chasser l’eau qui dégoulinait le long de son nez et tenta de reporter son attention sur la forêt au loin. Le rideau de pluie qui tombait devant ses paupières et les nuages noirs qui masquaient la lumière du soleil ne lui facilitaient pas la tâche. Trempé jusqu’aux os, il regrettait la chaleur de la maison de ses parents.
Les jours où Bann devait effectuer son service de sentinelle ne faisaient pas partie de ses préférés. Piétiner dans les champs à l’affût d’une bête de l’ombre ; surveiller le ciel au-dessus de la muraille à la recherche d’oiseaux de proie ; scruter l’orée de la forêt en quête de la moindre agitation ; rien de tout cela ne trouvait grâce à ses yeux. Malgré tout, il savait que participer à la protection de la Cité était son devoir, et il aimait mieux se trouver là qu’aux hospices, à s’occuper des malades. Mais la plupart du temps, dans ces moments-là, il s’ennuyait.
Aujourd’hui, il avait été posté dans les plantations les plus à l’est de la vallée. À côté de lui, ses deux compagnons tremblaient de froid dans le vent glacé de l’hiver. Rohal, un garçon massif de l'âge de Mevanor, dépassait la plupart des hommes d’une tête. Il essayait de se réchauffer en frottant l’une contre l’autre ses grandes mains calleuses. Demka était née la même année que Bann, mais le soleil avait beaucoup plus marqué sa peau, tachée par endroit. Comme Rohal, elle travaillait avec ses parents dans les vergers quand elle n’était pas en service. Tous deux avaient été pendant des années les compagnons de jeu de Bann et Mevanor. Ensemble, ils avaient parcouru la ville, les champs, de jour comme de nuit, s’inventant des aventures incroyables et luttant contre des dangers qui n’existaient que dans leur imagination.
— Il paraît que quelqu’un est entré par effraction dans la forge de Souftir la nuit dernière, lança Demka. Les miliciens du quartier Nott étaient furieux ce matin, ils fouillaient tous les passants.
— Qu’est-ce que tu faisais là-bas au petit matin ? s’étonna Rohal, un sourire malicieux sur le visage.
Demka eut l'air soudain mal à l’aise et bafouilla des propos presque inaudibles à propos d’un garçon qu’elle connaissait. Alors que Rohal semblait prêt à l’interroger sur le sujet, Bann décida de venir à son secours. Il vérifia rapidement que personne ne les écoutait. La quinzaine d’autres sentinelles affectées à cette partie de la vallée se trouvaient trop loin pour entendre ses paroles et il n’apercevait aucun officier dans les parages. Ces derniers étaient occupés ailleurs, entre le mastodonte qui dévastait les champs et l’effondrement du temple dont tous les corps n’avaient pas encore pu être extirpés.
— C’était nous, chuchota Bann d’un ton comploteur.
Deux paires d’yeux ahuris se tournèrent vers lui, l’invitant à poursuivre.
— La forge de Souftir. C’étaient Mev et moi.
— Pourquoi vous avez fait ça ?
— On s’ennuyait, répondit Bann dans un haussement d’épaules.
Demka retroussa les lèvres en une moue boudeuse.
— J’aimerais bien avoir le temps de m’ennuyer, moi ! Mais on n'est pas tous fils d'administrateurs, certains d’entre nous doivent travailler pour aider leur famille au lieu de s’amuser à jouer les vauriens, grommela-t-elle.
À côté d’elle, Rohal hocha la tête en poussant un long soupir. Bann pinça les lèvres. S’ils croyaient qu’être fils d’administrateurs lui facilitait la vie, ils se trompaient. Ils ne pouvaient pas comprendre la déception qu’il lisait dans les yeux de ses parents à chaque fois qu’ils le réprimandaient pour son comportement, ou quand ils constataient son manque d’entrain pour les questions politiques de la ville. Et quand il rentrait avec Mevanor, tard dans la nuit, sale et écorché, même si leur père et leur mère les punissaient tous les deux, il savait que c’était lui, Bann, qu’ils tenaient pour unique responsable.
— Vous voulez connaître notre butin ? demanda-t-il en ignorant volontairement la remarque de Demka.
La jeune femme sembla lutter contre sa curiosité puis acquiesça.
— On a appris que les administrateurs Volbar avaient commandé des épées d’apparats pour la Fête du Vent. On s’est dit qu’ils n’en avaient pas vraiment besoin…
Rohal éclata de rire et lui donna une grande tape sur les omoplates. Quelques sentinelles portèrent le regard vers eux, intriguées, puis retournèrent à leur conversation dans un haussement d'épaules.
— Bien fait pour eux, approuva Rohal. Ces gens-là sont des pourris, ils s’enrichissent sur le dos des honnêtes travailleurs. Tout le monde sait qu’ils sont responsables de la moitié de la contrebande qui circule en ville, et personne n'essaie de les en empêcher.
Ils se turent pendant un moment, chacun resta plongé dans ses propres réflexions, puis Rohal demanda à Demka si elle comptait inviter son copain du quartier Nott à la Fête du Vent.
Bann s’écarta de ses compagnons et réprima un bâillement, les yeux perdus dans le vague en direction du canyon. Il se trouvait bien trop loin pour distinguer la fracture que l’éboulement avait causée dans la falaise, mais ses pensées le ramenaient inlassablement là-bas. Le temple qui s’était effondré…
Soudain, son corps se raidit, alerté par des bruits sourds en provenance du nord. Le jeune homme plissa les paupières pour essayer de discerner l’origine de l'agitation et reporta son regard vers la forêt. Les brumes qu’elle dégageait, et qui brouillaient habituellement la vue, semblaient amenuisées par la pluie, lui octroyant une assez bonne visibilité. Le sol en revanche, moins boueux que celui de la vallée mais plus humide qu’à l’ordinaire, étouffait le son des pas lourds qui paraissaient s’avancer vers eux.
— Regardez, là-bas ! s’exclama Rohal en pointant un doigt un peu plus à l’Est que l’endroit où Bann avait fixé les yeux.
Deux énormes masses de poils venaient de quitter l’ombre de la forêt et se dirigeaient vers les champs. Des ours. Pour le moment, ils n’avaient pas l’air particulièrement agressifs. Bann sentit son rythme cardiaque accélérer et prit deux profondes inspirations pour calmer son cœur. Ils pouvaient tous s’en sortir s’ils agissaient froidement et se contentaient de regagner la ville sans précipitation.
Autour de lui, les autres sentinelles s’étaient rapprochées et se regardaient entre elles comme si elles attendaient des ordres. Bann scruta les environs à la recherche d’un officier, en vain. Ils allaient devoir se débrouiller seuls. Comme personne ne semblait décidé à prendre l’initiative de diriger leur groupe, il se dévoua.
— Il faut les prévenir, chuchota-t-il en désignant d’un mouvement de tête les paysans un peu plus loin.
Ils commencèrent à se déplacer sans mouvement brusque vers les travailleurs, qui, concentrés sur leur labeur, n’avaient pas encore réalisé la menace qui s'approchait d'eux. Bann essayait d’obtenir leur attention, mais il devait se retenir de crier ou d’agiter les bras pour ne pas exciter les bêtes. Enfin, une femme leva la tête pour essuyer son visage trempé par la pluie et aperçut les sentinelles, puis les deux ours qu’ils s’efforçaient de leur montrer. Ses yeux s’agrandirent d’horreur et elle se dépêcha de prévenir ses compagnons. Alors que Bann leur faisait signe de venir calmement les rejoindre pour rentrer tous ensemble se mettre à l’abri derrière les murs de la Cité, il vit un garçon à quelques pas de lui qui semblait pris de panique. Son corps tremblait, son visage en larmes fixant tour à tour les sentinelles et les créatures.
Il allait faire une bêtise.
Bann se précipita vers lui pour le retenir, trop tard. Sa main se referma sur le vide où l’adolescent se situait un moment plus tôt. Impuissant, Bann le regarda détaler vers la ville en hurlant dans une course rendue disgracieuse par la boue dans laquelle ses pieds s’enfonçaient.
Un instant après, tous les paysans fuyaient derrière lui en poussant des cris et les bêtes qui les avaient ignorés jusque là se lançaient à leur poursuite en grognant. Les sentinelles se placèrent par petits groupes espacés entre les ours et les paysans, arcs bandés, prêts à tirer.
— Attendez qu’ils soient plus près ! ordonna Bann, la vue brouillée par le rideau de pluie qui tombait toujours devant ses yeux.
Les deux créatures se trouvaient à présent à une centaine de pas. Bann essaya de viser et décocha sa flèche. Aussitôt, une dizaine d’autres s’envolèrent, plusieurs se plantèrent dans le cuir des bêtes sans vraiment les meurtrir, quelques-unes terminèrent leur course dans le sol autour de leurs assaillants. Une seule parvint à provoquer une blessure sérieuse en atteignant la gorge du plus gros des ours. Celle de Demka, sans doute. Elle était la meilleure archère d’entre eux.
L'ours blessé poussa un grognement de douleur et ralentit légèrement, la fourrure brune de son cou prenant une teinte rouge sang. Ils n’eurent pas le temps de lancer une deuxième salve de flèches. La plus petite des deux créatures, sûrement une femelle, arriva sur eux. Elle écarta d’un coup de patte une jeune femme qui se trouvait sur son chemin, et continua à toute vitesse vers un autre groupe de sentinelles qui avaient abandonné leurs arcs et empoigné leurs lances. Le mâle, dont la blessure saignait abondamment, s’écrasa sur un garçon. Sa mâchoire se referma sur son épaule, ses griffes plongèrent dans sa cuirasse. Sans réfléchir, Bann dégaina son poignard et se précipita vers eux, le regard rivé sur la gorge sanglante de l’ours.
Les gouttes d’eau qui coulaient devant ses yeux et rentraient dans sa bouche le gênaient et chaque pas dans la boue collante lui demandait un effort considérable. Il sauta enfin sur le dos de la créature, s’agrippant de sa main gauche à ses longs poils mouillés par la pluie et le sang. L’odeur bestiale qui se dégageait de la fourrure lui piqua les narines. Sous lui, l’ours s’agita, affolé, et commença à se relever. Avant d’être violemment projeté à terre, Bann parvint à planter son poignard dans la nuque de la bête. Il sentit des griffes lacérer le cuir de son armure au niveau de sa colonne vertébrale, puis tomba à plat ventre sur le sol et entendit un bruit sourd à côté de lui.
Bann se releva péniblement, de la boue collée sur le visage. L’ours s’était effondré sur le dos, et se débattait, la lame s’enfonçant plus profondément dans sa gorge à chaque mouvement. Le jeune homme prit conscience à ce moment-là de la taille de la créature et fut parcouru d’un frisson de panique. Il se tourna vers le garçon à qui il était venu porter secours. Celui-ci baignait dans son sang et celui de la bête, le bras déchiqueté, les yeux dans le vague, sans respirer.
Des halètements saccadés et des gémissements de douleur près de lui attirèrent son attention. Il s’approcha de la femme qui avait été renversée par la femelle et posa une main sur son épaule.
— Calme-toi. Respire. Tu es vivante.
Elle fixait le monstre sans vie affalé devant eux. Un peu plus loin, le reste des sentinelles avait réussi à repousser le deuxième ours, qui battait en retraite vers la forêt.
— Je ne peux pas, je ne peux pas, répétait-elle. On aurait dû s’enfuir aussi. Les bêtes de l’ombre sont beaucoup trop dangereuses.
Bann ne sut quoi lui répondre. Il voulait la rassurer, lui dire que tout irait bien, mais la pensée du garçon qu’ils n’avaient pas pu sauver lui laissait un goût amer dans la bouche.
Ils restèrent longtemps assis dans la boue et au bout d’un moment la respiration de la fille se mit à ralentir. Bientôt, elle aussi s’endurcirait. La crainte des bêtes de l’ombre ne partait jamais vraiment, mais l’habitude permettait de l’ignorer plus facilement. Il lui jeta un dernier regard et s’éloigna à la recherche d’une trousse de soins pour désinfecter son dos qui le brûlait. Dans le feu de l’action, il ne s’était pas rendu compte que les griffes avaient atteint sa peau. Au-dessus de lui, la pluie avait cessé, mais il ne l’avait pas remarqué non plus.
Je n'ai pas trop réussi à situer les héros. Derrière une palissade ou quelque chose comme ça ? Au début, j'avais l'impression qu'il étaient en haut d'un rempart mais finalement, ils vont directement au contact des ours.
J'ai assez vite situé les trois personnages, que je suis curieux de voir développés plus tard. Le combat avec les ours fonctionne bien, est très visuel.
Je vois que plusieurs commentaires, un lien est fait avec l'Attaque des Titans (mon animé préféré), c'est vrai que c'est pertinent. Le danger qui surgit quand on ne s'y attend pas, la douleur de ne pas pouvoir protéger ceux qu'on aime et aussi dans le dernier paragraphe "Bientôt, elle aussi s’endurcirait. La crainte des bêtes de l’ombre ne partait jamais vraiment, mais l’habitude permettait de l’ignorer plus facilement". Je te conseille (et à tous les auteurs) de le regarder très très fort !
Petite remarque :
"fuyaient derrière lui en poussant des cris" espace en trop
Un plaisir,
A bientôt !
Merci pour ton commentaire :)
Les personnages sont juste dans les champs au début de l'action. C'est vrai que ça manque de précision ^^
J'ai enfin commencé l'attaque des titans haha (mais en version manga papier, je préfère ça que les animés)
A bientôt :)
Yes je comprends, moi c'est un peu l'inverse xD
A bientôt !
À l'intérieur de cette société, par contre, les rapports sociaux sont plutôt souples, avec des ponts entre la noblesse et les ouvriers.
Intéressant !
Je n'en dis pas plus sur les rapports sociaux, qui seront développés plus loin ;)
Encore merci de nous faire part de tes ressentis ! Ca nous aide bien et ça nous motive beaucoup :)
A bientôt !
J'ai trouvé le temps de venir lire un d'eux chapitre aujourd'hui et je suis bien contente :)
La scène est très bien décrite, fluide et visuelle. On s'attache directement aux autres jeunes.
Je trouve aussi une sorte d'esprit "attaque des titans". La ville est protégée, dehors règne la mort...
On sent que la société est "sous pression" mais en même temps les inégalités semblent différentes de ce qu'on lit souvent...
Bref je n'ai vu aucune typo et j'ai hate de lire les chapitres suivants parce que j'ai comme l'impression que ça va démarrer assez vite
Tu n'es pas la première à faire un lien avec l'attaque des titans, je ne l'ai jamais vue il faut vraiment que je m'y mette haha Mais tu as bien résumé !
Effectivement, la ville est un peu une cocotte minute dans laquelle la pression est en train de monter...
J'espère que les chapitres suivants continueront de te plaire ! Je te préviens tout de suite, parce que ça a perturbé d'autres lecteurs, Bann et Mevanor ne sont pas les seuls personnages principaux et d'autres points de vue et intrigues parallèles vont apparaître rapidement !
A bientôt :)
J'ai lu les deux premiers chapitres sans commenter, mais ton histoire est prenante alors je voulais te laisser un petit message pour te remercier !
J'aime beaucoup l'ambiance de ton récit, elle me rappelle un peu l'Attaque des titans (que j'adore). J'y retrouve en effet cette fébrilité où une scène paisible peut très vite être interrompue par les dangers de l'extérieur et se transformer en chaos, poussant les jeunes personnages à très vite acquérir une certaine maturité pour pouvoir supporter l'univers dans lequel ils vivent.
Une petite coquille que j'ai pu relever : le point cardinal "est" est parfois écrit avec une majuscule et parfois sans :
- "Regardez, là-bas ! s’exclama Rohal en pointant un doigt un peu plus à l’Est que l’endroit où Bann avait fixé les yeux." ;
- "Aujourd’hui, il avait été posté dans les plantations les plus à l’est de la vallée."
Il me semble qu'il faut opter pour la minuscule dans ces cas-là.
Merci encore pour ce récit, je vais de ce pas découvrir la suite !
Merci beaucoup pour ton message, ça me fait vraiment plaisir que tu aies pris la peine de commenter pour partager ton enthousiasme !! C'est très motivant et encourageant :D
J'avoue n'avoir jamais regardé l'Attaque des titans, mais tu n'es pas le premier à m'en dire du bien donc je crois que je vais devoir finir par m'y mettre ;)
En ce qui concerne les points cardinaux, j'étais persuadée jusqu'à très récemment qu'il fallait une majuscule... Alors j'en avais mis dans tout le toman ! J'ai essayé de corriger avant de publier mais j'ai dû laisser traîner quelques coquilles, oups !
J'espère que la suite continuera de te plaire !!
Venant d'un roman fantastique ça me fait sourire =)
C'est étrange l'impression que me laisse ce chapitre, peut être que ce n'est que mon état d'esprit, mais avec la pluie il y a un sentiment de lassitude dans cette scène d'action : elle est importante, il y a des enjeux dedans, mais on y perçoit l'habitude des malheurs : il n'y a pas vraiment de description émotionnelle venant de Bann à propos des ours, ils sont dangereux, imposants, Bann les considère avec respect, mais il n'est pas étonné de les voir. Un garçon est mort, la pluie tombe, le deuxième ours retourne dans la forêt, chaque parti a perdu quelque chose d'important, habitudes.
Cela laisse une impression de grâce dans cette scène d'action, et de mélancholie.
C'est parfait si tu ressens ça, c'était exactement le but :D il y a de l'action, des enjeux, et pourtant Bann (qui on le rappelle vole des épées pour le plaisir !) est un peu las de tout ça et trouve sa vie morne. et ennuyeuse...
Je suis toujours impressionné par les chapitres d'action et celui-ci est extrêmement efficace. La discussion badine du début entre les jeunes est un super contraste pour l'attaque meurtrière de la suite. Bravo pour cet ascenseur émotionnel ! Et voilà qui rend les enjeux pour la suite un peu plus consistants !
Quelques passages qui m'interpellent :
"et luttant contre des dangers qui n’existaient que dans leur imagination." -> Cette formulation déforce l'idée des risques contre lesquels ils sont justement en train de patrouiller (je comprends que c'est dans une autre temporalité, mais en fait c'est l'inverse de ce que j'aurais fait intuitivement : préparer en filigrane les dangers à venir)
"— Qu’est-ce que tu faisais là-bas au petit matin ?" -> la phrase suivante ne me donnait pas assez d'indication claire pour comprendre tout de suite que la jeune fille était sur place (j'ai juste cru qu'elle rapportait les nouvelles, ce qui se disait)
"— C’était nous, chuchota Bann d’un ton comploteur. " -> l'usage du mot comploteur en tant qu'adjectif me parait un peu artificiel.
"Comme personne ne semblait décidé à prendre l’initiative de diriger leur groupe, il se dévoua." -> là ça m'étonne que ce soit la motivation que vous lui avez trouvé ! ;-) j'ai plutôt l'impression qu'il est aussi excité qu'effrayé mais que c'est ce qu'il espérait au fond de lui, non ?
Désolé de ne pas pouvoir lire plus et plus vite... mais...
A bientôt pour la suite !!!
J'avoue que je trouve les scènes d'action particulièrement compliquées à écrire (surtout pour éviter les répétitions sur "ours", une horreur !!!), donc je suis contente que tu trouves qu'elle fonctionne. Je ne suis pas sûre que ça sera encore le cas pour la 5 ou la 10 haha mais tu as le temps d'y arriver !
L'idée était effectivement de faire comprendre au lecteur que hors des murs = danger.
Je prends bonne note de tes remarques ; je pense que les formulation sont maladroites en effet sur les trois premières. Quant à la dernière, tu as raison, c'est exactement ce que Bann espérait (un peu d'action !). Je voulais essayer de faire comprendre qu'il n'est pas officiellement le chef du groupe (pas le plus gradé, ni le meilleur, etc) mais qu'il endosse ce rôle faute d'alternative (même s'il le fait de bon coeur !). Je ne sais pas si mon explication est claire ? En tout cas je reformulerai pour que ce soit plus compréhensible :)
Ne t'excuse surtout pas, chacun lit à la vite qu'il veut/peut, si ça devient une contrainte ou une obligation c'est dommage :) Perso j'ai le temps de lire parce que j'ai fini d'écrire et qu'on n'a pas encore commencé la suite ;)
A bientôt !