La vue depuis la plateforme extérieure de la base était impressionnante, outre les deux énormes tourelles, un vide de plusieurs dizaines de mètres, sans protection, se trouvait au-dessus de la plateforme. Le petit groupe se dirigea sur la droite, entrant dans le bâtiment creusé dans la montagne. Ils arrivèrent dans une première succursale avec des étagères, servant de stockage de denrées alimentaires, cela devait servir à l'époque à une sorte de petit marché. Puis, le cœur de cet étage, l'immense cantina leur apparue quelques pas plus loin.
— Nom de… souffla Alora. Combien de personnes vivaient ici ?
— Probablement quelques centaines, répondit simplement Kelborn.
— C'est gigantesque ! s'exclama Carsha en sautillant dans la cantina.
Outre la salle centrale, plusieurs salles privées avaient été creusées tout autour de la cantina et remplies de tables. Alora s'approcha du comptoir et passa sa tête par-dessus le meuble en métal avant de sourire. Il contenait des dizaines de bouteilles d'alcool des quatre coins de la Galaxie, allant du plus classique grog, au rhum corellien, en passant par différentes eaux-de-vie.
— Ah ah ! s'exclama la Twi'lek en sautant par-dessus le comptoir. Un verre, Kelborn ?
— Non, répondit-il en s'appuyant sur le meuble.
— Bon, eh ben… Moi, oui ! s'exclama la chevalière en brandissant une bouteille de liqueur d'héliofruit. Dites-moi, si j'ai bien compris ce qu'on m'a dit, vous étiez en contrat avec la République, pourquoi rester ?
— J'hésite, rétorqua le Mandalorien.
— Restez ! intervint Carsha derrière le chasseur de primes.
— Hm ? fit simplement l'homme en se retournant.
— Vous êtes doué, continua la nouvelle chevalière. Et je sais que vous avez apprécié être avec nous, vous pourriez rester et vous battre contre l'Empire ?
— Ouais, et qu'est-ce que j'y gagne ? l'interrogea le guerrier.
— Le retour de la République, la gloire, l'honneur et un emploi à vie, énuméra Carsha.
— Intéressant… songea Kelborn en bon Mandalorien. J'y penserai.
Satisfaite, Carsha s'éloigna du bar et se mit à visiter plus en profondeur la cantina.
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De leur côté, Iris et Seru s'étaient rendus dans l'aile scientifique pour s'occuper du jeune Jedi blessé. Il s'allongea sur une table au fond de l'immense pièce, entouré d'instruments scientifiques, de consoles, de cuves de produits. Il y avait également l'hologramme géant d'un Hutt, une espèce sensible ressemblant à une limace géante, à la peau violette tachetée de gris. Le tout dans une atmosphère sombre. L'élève n'était pas très rassuré, mais n'osait dire un mot.
— Blessure superficielle, décrivit Seru, une loupe surpuissante accrochée autour de sa tête pour observer avec précision les tissus. Le tir n'a pas endommagé les tissus les plus importants. Tu survivras, tu pourrais même éviter de te plaindre pour si peu.
— Comment allez-vous soigner ça ? demanda Iris, intéressée.
— Générateur de champ antiseptique, un bandage, et ça ira, répondit l'historien. La plaie est déjà cautérisée, il n'y a rien à faire.
— J'aurais cru une utilisation de techniques de soin par la Force, admit la chevalière.
— J'aurais pu, approuva l'homme en aseptisant la plaie. Mais je suis partisan d'éviter l'utilisation de la Force lorsqu'elle n'est pas nécessaire.
— Je comprends, hocha la tête Iris. Inutile de se fatiguer quand la nature le fait d'elle-même.
— ça, répondit Seru. Et aussi, il ne faut pas oublier qu'une modification de l'équilibre entraîne une réaction dans le sens inverse. Certes, c'est infime, mais il vaut mieux ne pas déranger la Force, notre chère amie, lorsque c'est inutile.
« On observe ce même phénomène en sciences physiques et chimiques, continua l'homme. Quand on modifie l'équilibre d'un système, on observe toujours une modification dans le sens qui le ramène à l'équilibre.
— Bien sûr, fit Iris. La Force est un équilibre en permanence remis en cause. C'est amusant, dans l'histoire, on voit souvent que si les Sith gagnent, les Jedi vont forcément l'emporter quelque temps après.
— Tu peux partir Jedi, conclut Seru en allant ranger ses appareils, hochant la tête à Iris dans le même temps. Mais ça n'empêche pas une utilisation quand cela n'est pas expressément nécessaire de temps à autre…
Ce n'est qu'une fois l'initié parti, qu'Iris reprit la parole en observant l'hologramme du Hutt, en le regardant de plus près, il était équipé à l'œil droit d'une sorte de monocle technologique.
— Qui est-ce ? interrogea la Jedi.
— Professeur Juvard Illip Oggurobb, répondit Seru. Un éminent scientifique de l'Ancienne République qui a choisi de venir nous aider contre l'Empire Éternel à l'époque. C'était le responsable de cette aile, l'aile scientifique et technologique. C'était un grand savant, aux idées certes farfelues, mais c'est l'unique Hutt que j'ai connu qui acceptait Basic.
— Les Hutts parlent le Basic ? s'étonna Iris.
— Je l'ignorais avant de le rencontrer, admit Seru. Mais d'après lui, tous les Hutts parlent le Basic, ils choisissent simplement de ne pas le faire.
— ça ne m'étonne même pas des Hutts, pesta-t-elle.
— D'ailleurs, continua-t-il. Tu trouveras les hologrammes des responsables de chaque aile, un peu partout, tu as dû déjà apercevoir l'Amiral Bothan Aygo et la Contre-Amirale Pardax dans le hangar, chefs de l'armée et responsables des opérations militaires. Et tu verras en visitant la spécialiste de l'Enclave de Force, et la spécialiste de la logistique…
Seru ne reprit la parole qu'en voyant Iris s'approcher de la porte du fond. Il s'agissait d'une lourde porte acier semblable à toutes les autres portes de la base, mais la chevalière, curieuse, approcha sa main de la console de commande.
— Je doute que tu comprennes l'intérêt de ce qui s'y trouve sans me trouver profondément mauvais, fit Seru.
— Qu'est-ce qu'il y a derrière ? l'interrogea Iris. Je pense que vous vous trompez.
— Comme tu voudras, dit-il simplement en ouvrant la porte d'un geste de la main.
Dans un lourd bruit de métal et de mécanismes, la porte s'ouvrit sur une immense pièce creusée dans la roche. Les seules lumières qui s'y trouvaient émanaient des cuves de bacta contenant un liquide orangeâtre. Elles contenaient des corps d'animaux par centaines, du plus petit insecte jusqu'à l'immense dragon de Krayt au fond de la pièce. Iris déglutit bruyamment en voyant ce spectacle à la fois impressionnant et terrifiant.
— Pourquoi ? demanda Iris.
— Je t'avais prévenu, souffla l'homme en entrant dans la pièce. Ces animaux sont vivants, si cela peut te rassurer. Ils sont simplement dans un état semblable à une hibernation, leur métabolisme est quasiment arrêté. Ils sont là pour conserver deux individus de chaque espèce.
— Dans le cas où l'espèce s'éteindrait ? demanda Iris.
— Non, répondit Seru. Si l'espèce s'éteint, la Force l'a voulu. Ils sont là pour être étudiés et continuer l'avancement des recherches même si l'espèce n'existe plus.
— Moi qui pensais que cela avait un but altruiste, dit Iris, visiblement déçue.
— Pauvre petite Jedi blessée dans sa pensée égoïste, pesta-t-il. "Laisser un animal dans la nature est forcément un geste altruiste."... Laisse-moi te dire une chose, la plupart de ces êtres sont plus utiles ici qu'à se faire chasser, apprivoiser, ou que sais-je dans la nature.
Iris préféra ne pas répondre, même si en effet, elle pensait exactement le contraire de Seru.
— Viendra un jour, tu comprendras peut-être, continua l'homme en s'approchant d'une cuve contenant un spécimen de reptile. Celui-ci est des plus intrigants.
Curieuse, la Jedi mit sa rancœur de côté et s'approcha. Arrivée à moins d'un mètre de la créature, elle sentit un vide l'envahir, et comme une partie de son âme la quittait, Iris se sentit chuter.
— Voilà pourquoi, s'amusa Seru en rattrapant Iris avant qu'elle ne touche le sol. Il s'agit d'un Ysalamir, un fascinant reptile qui a la capacité comme ses congénères de créer une bulle anti-Force autour de lui.
— C'est donc ça… bredouilla Iris, ayant du mal à se remettre de ce choc si soudain.
— Et encore, ajouta-t-il, la cuve réduit ce pouvoir, plusieurs Ysalamir ensemble peuvent créer des zones de plusieurs kilomètres dans lesquels la Force n'a plus possibilité d'être. C'est sûrement le seul être vivant pouvant supprimer la Force naturellement.
— C'est dingue… dit Iris. Mais on peut s'en aller ? Ce truc m'a vidée…
À suivre…