3. Un moment de repos, partie 6

Notes de l’auteur : Publication : 06/06/25
Dernière édition : 06/06/25

Plusieurs heures passèrent, la nuit était tombée sur Odessen, laissant place à un ciel noir constellé d'étoiles et aux doux sons du vent et de la faune environnante, spectacle dont l'hôte des lieux avait décidé de profiter. Il s'était retiré dans l'enclave de la Force, au sous-sol de la base, à genoux dans un petit bassin naturel, dans lequel coulait un filet d'eau provenant d'une ouverture dans le plafond, les yeux fermés et le visage neutre, méditant. Il avait troqué sa tenue renforcée pour un bas de bure souple, et aucun haut, montrant d'ailleurs quelques cicatrices et la blessure au bras infligée par son récent duel.

C'est cet instant que choisit Alora pour pénétrer dans la pièce qui autrefois devait servir à l'entraînement et à l'instruction des êtres sensibles, mais qui aujourd'hui servait d'archives. On y retrouvait quelques bureaux, sur lesquels étaient entreposés des papiers et des livres ouverts, et après un court escalier, deux murs métalliques semblant être des murs d'archives, l'un bleu, à gauche, l'autre rouge, à droite. La femme à la peau verte conclut qu'il s'agissait d'archives sur les Sith et les Jedi. D'ailleurs, un certain nombre de cubes mémoires étaient connectés à ses murs de données, Alora pensa immédiatement à un transfert de données, spécialiste en technologie qu'elle était. Continuant lentement son chemin, elle monta le second escalier. Elle tomba face à une femme en hologramme devant une immense statue entourée des mêmes bannières retrouvées un peu partout dans la base. Elle fronça les sourcils, elle ignorait totalement l'espèce de la jeune femme se tenant devant elle. Elle en fit le tour, intriguée, mais rien n'y fit, elle était sûre de n'avoir jamais vu une espèce semblable.

— Je ne sais pourquoi j'avais l'intuition que tu viendrais ici, souffla la voix de Seru, à gauche de la statue.

Alora sursauta et fit volte-face en direction de la voix derrière elle, s'en approchant doucement.

— Que souhaites-tu ? poursuivit l'historien.

— J'ai mal agi, s'inclina Alora. Je n'aurais pas dû me jeter sur vous.

— Je n'accepte pas tes excuses, répondit-il.

— Qu-Quoi ? bredouilla-t-elle.

— Elles sont inutiles, continua Seru. En vérité, tu avais raison sur certaines choses.

— Comment ? s'étonna la Jedi en s'approchant. Raison ?

— Approche et médite avec moi, jeune Jedi, répondit l'homme.

Alora, un peu hésitante, fit quelques pas en avant, s'arrêtant à quelques centimètres de l'eau. Elle leva la tête pour observer les rayons de la lune passer à travers l'ouverture et venant illuminer la statue penchée derrière elle. L'atmosphère avait quelque chose d'apaisant. Elle se lança finalement et entra dans l'eau, venant s'agenouiller devant Seru, posant ses mains sur ses cuisses et fermant les yeux. Le son de l'eau venant tomber dans le petit bassin naturel en était presque berçant.

— Laisse l'eau te guider, dit paisiblement Seru. Remonte son courant jusqu'à son origine, suit le vent jusqu'aux étoiles, jusqu'au centre de la Galaxie, jusqu'au berceau de la Force.

— La Force émane du centre de la Gala…

— Cesse tes interrogations et écoute, jeune Jedi, l'arrêta Seru. Tu avais raison de dire que je n'ai pas droit de vie ou de mort sur quiconque dans ce monde, c'est vrai. Pour tout dire, j'avais simplement la sensation que Bane avait encore un rôle à jouer, en bien, ou en mal, et que je ne devais pas intervenir.

— On nous apprend à suivre nos intuitions, dit Alora, se laissant bercer par les paroles de son hôte et par le flux de la Force autour d'eux.

— Tu comprends, dit l'historien. Ne sois pas trop prompt à dispenser mort et jugement, la vie, même d'un ennemi, peut être bénéfique.

— Bénéfique ? demanda-t-elle. J'aimerais que tout ceci ne soit jamais arrivé…

— Comme tous ceux qui vivent des heures sombres, lui assura Seru. Mais ce n'est pas à eux de décider. Tout ce que nous devons décider, c'est : que faire du temps qui nous est imparti ? Il y a d'autres forces à l'œuvre dans ce monde à part la volonté du mal. La Force vous a tous désignés pour survivre, toi comprise, et c'est plutôt encourageant, non ?

— Vu comme ça… souffla la Jedi.

— Tu peux toujours voir les choses de différentes façons, renchérit l'homme. Tu peux choisir de voir la mort comme une fin et un événement triste, ou choisir de la voir comme un commencement, et possédant une part heureuse.

« Il n'y a p…

— Pas de mort, il y a la Force, le coupa Alora, portée par ses paroles.

L'historien esquissa un léger sourire, qui ressemblait plus à un rictus qu'autre chose. Il sentait que la Jedi commençait à comprendre, qu'elle regagnait un peu d'espoir. En ces temps sombres comme celui-ci, l'espoir pouvait faire beaucoup, une petite étincelle pouvait réussir à décider entre ceux qui allaient survivre, et ceux qui allaient inexorablement se diriger vers la mort.

— C'est dans les temps les plus sombres que nous devons trouver la lumière au fond de chacun, dit Seru, comme s'il répétait une phrase apprise par cœur. C'est ce qu'a dit un jour Satele Shan

— Très sage, répondit-elle doucement.

— En effet, approuva-t-il. Maintenant, au lieu de nous observer, joignez-vous à nous.

Seru avait senti de nouvelles personnes s'approcher, il semblerait que cette méditation avait eu un écho plus lointain qu'il l'aurait pensé. Iris, Carsha, la Padawan, les deux initiés et Kelborn qui était vraisemblablement parti dans la nature.

— Je vous avais bien dit qu'il saurait, rit Iris à l'attention des jeunes Jedi.

Acceptant l'invitation de l'hôte, ils vinrent se mettre dans l'eau avec eux, se mettant en cercle, dans la même position qu'Alora et Seru.

— À présent, continua-t-il. Concentrez-vous simplement sur ce qui vous entoure, sentez le courant provoqué par la Force, sentez ce fluide vous parcourir. Dites-moi…

— C'est… étrange… réfléchit Alora. Ce n'est pas comme sur Coruscant, c'est calme… Comme sur Tython… Mais c'est différent… On ne sent pas le côté lumineux comme là-bas… C'est… équilibré…

— Oui, ajouta la Padawan. On dirait… la paix…

— Mais aussi le pouvoir, continua Iris.

— Et la liberté, fit l'initié blessé.

— La vie et la mort, ajouta Carsha.

— Bien… approuva Seru.

Il continua en récitant un mantra.

« À travers toute chose, l’équilibre habite,

Il n’y a pas de paix sans passion pour créer la vie,

Chacun sentait les flux de Force s'intensifier autour d'eux, comme si leur esprit était poussé en dehors de la pièce vers les forêts alentour, comme un oiseau volant entre les arbres.

Il n’y a pas de passion sans paix pour guider le cœur,

Jusqu'aux somptueux lacs et rivières de la planète, des lieux calmes et reposants.

La connaissance est inutile sans la force d’agir,

Le pouvoir est aveugle sans la sérénité pour voir,

Il y a la liberté dans la vie,

Il y a un rôle dans le mort,

Passant par un animal en train de naître et commençant à bouger à côté d'un autre, âgé rejoignant paisiblement la Force.

La Force est tout, et je suis la Force. »

Pour finalement faire le chemin inverse, retrouvant leurs corps et rouvrant les yeux, comme se réveillant d'un rêve.

— C'est beau… souffla Carsha.

— Ces quelques phrases représentent la Force dans son ensemble, ajouta Seru. Elles sont le fondement de l'atmosphère de cette planète et le ciment de ma vision de la Force.

— Comme notre code Jedi, dit l'initié.

— C'est l'idée, répondit Iris. C'est comme ses règles à lui.

— Je n'ai qu'une question pour vous, dit Seru, observant chacun des convives. Qu'allez-vous faire du temps qu'il vous reste ?

— On peut pas rester ici ? s'inquiéta Jungéo.

— Vous pouvez, assura Seru. Vous pouvez aussi partir si vous le souhaitez.

— Combattre l'empire, s'exclamèrent presque simultanément Iris et Carsha.

— Je vais rester, dit Aria. Pour l'instant…

— Je veux me battre, assura Alora.

— Je reste, dit Perell.

— Je vois, conclut l'historien. Vous allez donc demeurer seuls, je pars également.

— Qu'allez-vous faire ? demanda Iris.

— J'ai quelques contacts qui pourraient nous permettre d'avancer, dit-il simplement. Je vous expliquerai.

À suivre…

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