— Descendez immédiatement ! mordirent Eleonara et Sgarlaad en chœur.
Avec une grimace, l'elfe toussa. Un déchirement dans sa gorge l'avait réprouvée pour son abus vocal dans lequel elle avait concentré tout son venin. Son ami mikilldien, quant à lui, s'était assombri, creusant une fente entre ses deux sourcils.
L'alchimiste s'assit en tailleur entre les deux bancs, à côté de Voulï.
— Trop tard, répondit-il avec un clin d’œil et un petit haussement d'épaules.
Sgarlaad n'attendit pas pour réagir. Il ramassa Amazzard par le col et l'expulsa hors de la lune d'eau. Eleonara courut se pencher sur la proue pour tenter de retirer le tronc obstruant la voie. Ils n'avaient pas un instant à perdre. Les Arèniens pouvaient couper l'alimentation en eau à tout moment, les laissant à sec ou avec un cours d'eau trop faible.
Elle manqua de s'étouffer. L'alchimiste avait contourné Sgarlaad pour la saisir à bras-le corps. Il la projeta de l'autre côté de la barque, en plein dans la selle attachée de Voulï. Sonnée par l'impact et la douleur dans ses côtes, Eleonara se mit à genoux en grognant. Comme elle aurait voulu le battre et l'acculer, ce chien errant d'alchimiste !
Ses alentours s'étaient floutés, mais elle recouvrit rapidement son acuité visuelle. Armés de rames, Sgarlaad et Amazzard, chacun debout sur une banquette, escrimaient et esquivaient les coups de pale qu'ils s'échangeaient. Derrière eux, Sebasha...
Une éclaboussure.
— Accrochez-vous ! hurla la Chercheuse en s'accroupissant sur le pontage avant.
À l'aide d'une rame, elle avait décroché le tronc faisant obstacle. Celui-ci s'enfuit avec le courant. La lune-d'eau accéléra si brutalement que tous furent projetés en arrière.
L'alchimiste était toujours dans la barque.
Eleonara frôla l'hystérie. Cette escapade virait au cauchemar !
— Que fiche-t-il là ? Nom d'une fosse à fange !
Ses mots lui griffèrent dans la gorge et elle dut se taire, le vertige de la vitesse lui ayant coupé le souffle.
— Je reproche la même chose au Nordique, rétorqua Sebasha, avec ses tresses teintées d'argile sifflant derrière elle comme des fouets.
Indignée, Eleonara se cramponna aux côtés de la barque qui prenait encore de l'allure.
— Vous m'avez trahie ! J'ai passé des années à le fuir et vous l'amenez au pas de ma porte ! C'est un assassin !
L'air se coinça à nouveau dans ses poumons ; la nausée l'avait rattrapée. Eleonara serra les dents, de peur que son estomac lui fuît par le gosier. Elle tremblait, et pas uniquement à cause de la folle course en barque. Écrasé entre Voulï et Sgarlaad se tortillait l'homme aux mille poudres, peu séché par le temps et fort tanné par le climat. Un bras autour d'une banquette, il lui rendit son hostilité par le seul œil qu'il parvenait à maintenir alerte, car sa paupière droite demeurait obstinément collée vers le bas dans une espèce de clin d’œil permanent. Elle le fixa sans respirer comme pour le compacter, le suffoquer par force mentale. S'ils s'étaient trouvés dans une maison, elle aurait déjà lancé une pièce de mobilier. Sebasha et Amazzard étaient-ils donc, en plus de voisins, alliés ?
Respirer le même air que lui était pire que se noyer dans un tonneau de bière.
— Plains toi pas, maugréa l'alchimiste, ventousé à sa banquette et repoussant Voulï du genou. Personne ne nous a averti que vous embarqueriez un satané cheval !
— C'est un poney ! rectifia Sgarlaad qui, entre deux tressautements de la lune-d'eau, surveillaient où ils allaient.
— Jette de l'eau sur ta rage, Eleonara, somma l'Opyrienne. Ta méfiance est légitime, mais nous avons besoin de Hémon. Il est mysticophile !
— Quoi ?
Eleonara frissonna de pied en cap. Hémon Amazzard, cet homme perfide, fourbe et trompeur, un mysticophile. La panthère et le vautour travaillaient vraiment ensemble. Le monde ne faisait plus aucun sens.
Sgarlaad et elle échangèrent un regard avisé. Si les Mysticophiles se dédiaient au bien commun, ils employaient parfois des méthodes peu éthiques. Amazzard en était la preuve incarnée.
— Ce monstre a expérimenté sur moi !
Une vague l'arrosa. L'eau lui rentra dans la bouche et dans les yeux. Ça ne l'empêcha pas de décocher deux coups de talons dans les doigts d'Amazzard. Jamais elle ne lui ferait confiance. Jamais. Il l'avait contaminée. Il l'avait changée en fontaine de poison.
L'alchimiste, baigné lui aussi, cracha de l'eau et un juron.
— Range tout de suite ton air de chaton menaçant, gamine ! On est dans le même camp. Tu as vu mon laboratoire, tu penses que je t'empoisonnais, mais cela est incorrect. Je t'ai fait cadeau de la mithridatisation.
Eleonara s'asphyxia sur sa salive. Elle avait froid, elle voulait vomir. Elle ne supportait plus son regard détaché et si vide de compassion.
— Ce n'est pas un cadeau ; c'est une malédiction !
— Ta stupidité est exceptionnelle ! Ingrate, tu ne sais même pas ce que tu dis. À mille reprises, tu a été à un cheveu d'être découverte. Tu aurais mieux fait de m'écouter, à Terre-Semée. Si tu m'avais obéi, je t'aurais enseigné tout ce que je savais et tu aurais pu évité d'évincer un monastère entier et de plonger la plus influente cité opyrienne en quarantaine !
Eleonara ne voulut pas regarder Sgarlaad mais elle y fut obligée, car le corps de celui-ci s'amollit soudain, lâchant la banquette à laquelle il se retenait. Eleonara s'étira pour le rattraper avec ses jambes fléchies, les genoux sous ses aisselles et ses pieds calés contre ses hanches. Elle serra ses chevilles et gémit, craignant ne pas pouvoir tenir une telle demande physique bien longtemps.
— Réveille-toi, Sgarlaad ! Je t'en prie, réveille-toi !
Un sourire s'ouvrit sur le visage de l'alchimiste comme une plaie au couteau.
— Oooh, mais ton ami est cassé. Très, très, très intéressant !
Eleonara aurait pu envoyer Amazzard percuter le plafond.
— Homme minable, comment osez-vous ? Vous n'avez pas idée de ce que vous venez de déclencher ! Je vous ai écouté à Terre-Semée, rectifia-t-elle comme si elle avait bu un jus acide. Ce n'est pas de ma faute si Dalisa vous a enfoncé un de vos propres flacons dans l’œil !
— Comme si je pouvais l'oublier.
Eleonara comprit alors pourquoi l'œil droit de l'alchimiste demeurait clos. Ses paupières avaient été cousues ensemble, juste au bord des cils. Amazzard avait perdu un œil à cause de Dalisa Taberné.
La barque accélérait exponentiellement ; les cris de l'air perçaient les tympans d'Eleonara qui avait peur de décoller et finir au plafond.
Entre ses pieds nus, Sgarlaad remua, revenant à lui-même. Ce n'avait été qu'un trou de conscience, pas une mort-sieste.
— Qu'est-ce que...
— Nous sommes sur la lune-d'eau avec Sebasha et l'alchimiste, déballa Eleonara en mikilldien afin qu'il se repérât rapidement. Je suis une elfe, et oui, tu le savais déjà. S'il te plaît, accroche-toi à quelque chose, je vais te lâcher !
La lune-d'eau se cogna contre un coin, Sgarlaad glissa de son étreinte et rentra dans la banquette arrière. Il s'y accrocha avec un rictus de douleur.
— Nous aurons assez d'élan pour le dernier saut.
Sa voix fatiguée résonnait à peine dans la cavité rocheuse et ne couvrait pas les bourdonnement de l'eau. Il jeta un regard noir à Amazzard.
— Le dernier saut ? s'affola Eleonara.
— Je t'avais dit qu'il y aurait un instant de...
Le bleu de la nuit et le blanc de la lune les inonda. Un ciel serti d'une infinité d'étoiles, de constellations et d'épais nuages s'ouvrit au-dessus d'eux.
Ils churent dans le vide.
Tous eurent la respiration coupée et la vertigineuse impression d'avoir raté une marche d'escalier, Voulï compris. Puis la barque atterrît avec une éclaboussure spectaculaire, un raz-de-marée. L'embarcation rencontra la mer avec une telle puissance qu'Eleonara cru qu'elle sombrerait ou qu'elle se renverserait. Pluies et giclures arrosèrent les passagers, or l'eau ne les avala pas : la coque remonta seule, propulsée vers les cieux par les forces de la physique. On se blottit contre les banquettes, les vivres, les sacs et Voulï. Une flaque s'agglomérait au fond de la barque, une flaque que l'elfe se dépêcha d'évacuer en se servant du creux de ses mains, puis de gobelets que Sebasha lui lança. Voulï, rendu aveugle par son bandeau, récupérait toujours son souffle, la langue tirée et les oreilles pivotant dans tous les sens, n'ayant toujours pas digéré les secousses du tour en bateau.
Ils étaient sortis de la cité. Ils étaient sortis !
La nuit était chargée et ténébreuse. Des grondements menaçaient au loin, mais la pluie ne baignerait pas Arènes avant plusieurs jours. Énergique, le vent encourageait les vagues vers la bonne direction : le nord.
Eleonara se racla la gorge et lança à Sgarlaad en mikilldien :
— À trois, on passe l'alchimiste par dessus bord, d'accord ?
— Silence ! chuchota Sebasha qui, derrière une façade de neutralité, avait de plus en plus de mal à dissimuler son exaspération. Il faut nous coller à la paroi de grès, ramez !
Elle ne s'était pratiquement pas exprimée depuis son arrivée, mais maintenant, elle pointait vers le haut, sondant chaque passager de ses yeux sombres.
— Les gardes des remparts ont dû entendre l'éclaboussure. Si nous nous dissimulons à la base des murs, ils ne nous apercevront pas dans la nuit. Nous repartirons plus tard, lorsque leur attention sera ailleurs.
On suivit ses instructions à contrecœur, amenant la lune-d'eau contre le grès rouge. Comme prédit par la Chercheuse, des voix lointaines leur parvinrent sous forme d'échos.
— Je ne saisis pas comment cet Einhendrien pourrait être Mysticophile, murmura Sgarlaad en rattachant le bandeau sous la gorge de Voulï.
— Je ne sais pas ce que vous dites, Monsieur le Nordique, mais vous me jugez bien vite, maugréa Amazzard. Avez-vous seulement regardé de qui vous vous entourez ? Une tueuse de nonnes ?
Outrée, Eleonara ouvrit la bouche. Sgarlaad la considéra.
— Vous ne m'apprenez rien de nouveau, Monsieur. Nous vous déposerons sur la côte la plus proche et nous nous dirons au revoir.
Sebasha, qui n'avait d'yeux que pour le sommet du bloc de grès et l'horizon, rabroua son collègue.
— Dis-leur, Hémon ! Il n'y a pas de sens de nourrir ce mensonge plus longtemps !
— Ce n'est pas le...
— FAIS-LE.
Amazzard soupira comme un enfant habitué à être envoyé au coin. Son regard croisa le fer avec celui d'Eleonara.
— Je t'ai mithridatisée pour ton propre bien. Tu n'es pas la seule à avoir reçu des doses. Avant de procéder sur toi, j'ai testé chaque substance sur moi-même. La mort-aux-rats, la...
Les yeux de l'elfe se changèrent en fente.
— Et alors ? Dois-je vous remercier pour m'avoir souillée ?
L'alchimiste fouilla une des nombreuses poches de son manteau, de laquelle il tira un étui de cuir. Il l'ouvrit et lui tendit les bésicles clouantes qui y reposaient.
— Ce n'est pas le moment de faire de la lecture ! ragea-t-elle. Et je ne suis pas presbyte !
— Enfile-les et regarde-moi. Argh, j'en ai marre de toujours devoir te convaincre. Toi, une bougre de fille qui, au moindre mot qui lui déplaît, décampe !
Eleonara lui arracha les verres ronds des mains et les cala sur son nez. Ses alentours devinrent plus nets, plus tranchants et contrastés. Avec les secousses du bateau, elle en eut la nausée.
Amazzard se rapprocha tant bien que mal et se coiffa le côté de la tête, la face orientée vers la droite, pour lui présenter son oreille gauche.
Au premier abord, elle lui trouva un petit air de coquillage ; rien d'anormal. Des replis délicats et de petites rides marquaient l'hélix, dus au vieillissement de la peau. Un grain de beauté trônait sur le lobule. De taille moyenne et arrondie ; une oreille humaine telle qu'Eleonara voyait tous les jours depuis qu'elle pouvait graver ses souvenirs. Sauf que non, elle n'était pas si anodine que ça, cette oreille.
Méticuleux, son regard retournait toujours à la gouttière de l'hélix. Plus Eleonara l'observait et plus son ventre se serrait.
Effacée, une couture blanchie épousait le bord du pavillon. Une cicatrice.
Lentement, l'elfe abaissa ses verres et dévisagea l'alchimiste comme s'il venait de se matérialiser du néant. Ce visage de salaud éhonté, ces poings de meurtrier, cet esprit expérimentateur, soudain, lui semblaient plus familiers que jamais.
— Vous vous êtes tranché les oreilles, souffla Eleonara avec horreur. Vous... vous êtes un elfe.
— Je l'étais. Oui et j'ai failli crever d'une infection. Voilà ce qui arrive quand on ampute ses oreilles soi-même à onze ans et ce, avec des moyens déplorables. Le résultat était si laid que j'ai dû réitérer l'incision trois fois. Maintenant, je suis un entre-deux ; je peux marcher sans couvre-chef dans le monde des Hommes. Eh non, je ne connais pas Hêtrefoux, car moi aussi j'ai grandi hors de son ombre.
Eleonara était si atterrée que les mots de l'alchimiste lui coulaient des conduits auditifs sans être retenus. Face à elle, Sebasha guettait sa réaction. Sgarlaad, lui, affichait une moue de désapprobatrice.
— Je suis toujours pour le mettre à l'eau, marmonna-t-il.
Eleonara se plaqua une main sur le front. Non, ce n'était pas possible. Ça n'avait aucun sens. Les elfes n'étaient pas censés être comme ça. Pas comme lui.
— Oh Diutur, ne me dites pas que vous êtes mon père.
— Bien sûr que je ne suis pas ton père. Jamais je n'aurais engendré une telle sotte.
Sgarlaad haussa les épaules.
— Dans certains contes, quand la protagoniste a des origines obscures, elle finit souvent par...
— Je ne suis pas son père et elle n'est pas la héroïne d'une saleté de comptine !
— Vous êtes libre, laissa filer Eleonara avec un temps de retard. (Puis, fronçant les sourcils :) Vous êtes un couard.
— Non : je suis un stratège, un savant et un survivant.
Eleonara pinça les lèvres. Elle en savait plus quoi en penser. Elle avait besoin de s'isoler, de prendre le temps, de réordonner le chaos qui la gouvernait.
— Bon, les coupa Sebasha, si vous avez terminé les chamailleries, à mon avis, nous pouvons profiter de... ça sent le brûlé.
— C'est le devant de la lune-d'eau, suggéra Sgarlaad. Il s'est élimé.
L'Opyrienne n'eut pas l'air convaincue.
— Ramez, insista-t-elle, les enjambant pour se tenir debout à l'arrière, la main en visière. Je garde nos arrières.
La hâte au ventre, Sgarlaad et Eleonara ramèrent en silence pour s'éloigner des remparts de grès rouge sans attirer l'attention des archers. Amazzard tenait fermement la bride de Voulï pour l'empêcher de bouger.
Ce fut alors qu'une pierre de la taille de la barque, ovale et lisse, émergea des eaux dans un remous de giclées d'eau, de secousses et de vagues. Sauf que ce n'était pas une pierre ; la chose n'en avait que la couleur, car une bouche rose géante s'ouvrit à côté de la barque, vomissant un son à la fois rauque et nasillard, semblable à un croisement entre le cri de la vache, du cochon et du canard. La gueule était comme un piège, avec des dents et des défenses pointant dans différentes directions, courbées comme des bananes. Effaré, Voulï écrasa l'alchimiste contre le côté de la barque ; Eleonara et Sgarlaad se couvrirent la bouche l'un à l'autre et avalèrent leurs cris muets.
— Ramez ! appuya Sebasha, toujours sans hausser la voix. Ramez, il peut nous renverser ! Allez !
S'estimant vainqueur de ce concours de force, l'animal s'immergea jusqu'à ne laisser que ses yeux, ses minuscules oreilles rondes et ses gros naseaux dépasser des flots, plus intéressé à rejoindre la plage verte pour la nuit.
Plus Eleonara l'étudiait, moins elle ne l'identifiait. Un sanglier aquatique chauve ?
— Qu'est-ce que... qu'est-ce que c'était ? demanda-t-elle, essoufflée, une main sur son sternum.
Son cœur cognait sauvagement contre sa paume. Elle se détendit : les vagues sous la barque s'aplatissaient.
— Un hippopotame, les notifia Sebasha. Ils rejoignent la côte au coucher du soleil normalement. Ils peuvent être très agressifs quand ils le veulent. Les tuer peut rapporter beaucoup d'argent, par ici. Il en va de même pour les crocodiles. Nous avons eu affaire à un retardataire. Ce n'est pas normal...
— Des crocodiles ?
Eleonara n'en avait vu que dans les miniatures de manuscrits, mais à en juger la taille de leurs dents, mieux valait les éviter.
Malgré la nuit, un étrange soleil orangé se reflétait dans l'eau. Eleonara cligna des yeux, cherchant la source de la lumière autour d'elle. La lune était blanche, alors pourquoi...
Des formes brandissant des torches apparurent une à une aux bords des faubourgs et sur le ponton du havre.
Au loin, des cloches retentirent. Au sommet de la roche-muraille rouge de la cité, des gardes poussèrent des exclamations. Leurs collègues sur les rives leurs répondirent, suivis par les échos des Religiats sur les quais du port.
Des sifflements égratignèrent l'air.
Avant que l'elfe pût dire « ouf », Sebasha se jeta sur elle pour la plaquer contre le fond de la coque. Un bouquet de flèches se planta dans le bois, sur les côtés, les plats-bords et entre les jambes de l'alchimiste. D'autres éraflèrent leurs crânes. Un projectile cloua même le sarouel d'Eleonara aux planches.
— Par les torrents de la tourmente ! jura Sebasha. Ils nous ont repérés !
j'ai adoré la scène de la bagarre alors que la barque prend de la vitesse. Ça donne un rythme d'autant plus trépidant, avec deux points culminants : la véritable identité d'Amazzard et la chute dans la mer ^^ Au sujet de l'alchimiste, je suis tombée de ma chaise! Un elfe?! C'est une sacrée surprise mais ça ne le dédouane pas du traitement qu'il a infligé à Elé!! Enfermée, prisonnière d'humains qui la maltraitaient, tout ça pour satisfaire à des expériences cheloues? Il est gonflé d'espérer de la reconnaissance è_é
Comme Isapass, je trouve que tu as très bien fait d'évacuer direct la question de la paternité. C'était vraiment un poncif à éviter ;p
Mais comme elle aussi, je m'inquiète de voir arriver la fin et trop peu de réponses T_T Je sens que je vais ronger mon frein pour la suite :D
A bientôt
Alice
Eh oui, Amazzard est un elfe et Eleonara est super déçue (mais très rassurée qu'il ne soit pas son père ! Je ne voulais pas créer de suspens là-dessus^^ )!
Quant au manque de réponses, comme je l'ai dit dans un commentaire précédent, n'hésite pas à me dire si certaines de tes questions n'ont pas eu de réponses ;) J'ai toujours peur de dévoiler les choses trop vite, mais rien dévoiler non plus ce n'est pas bien !
Quant au récit... WHAAAAAAAT ? Amazzard est un elfe ?!!!! Alors ça je l'avais pas du tout, du tout vu venir ! C'est tellement génial ! Je sens que l'image des elfes parfaits qu'Elé s'est construite va encore être largement remise en question ! Il va falloir quelques sérieuses explications pour qu'il se justifie de tout ce qu'il a fait subir à cette pauvre Elé !
Et bravo pour la question "est-ce que vous êtes mon père ?" : j'ai trouvé ça tellement fort que tu devances les interrogations du lecteur conditionné par le cliché du père qui sort de nulle part ! Quelle finesse !
Evidemment, la contrepartie c'est que comme d'habitude, j'ai envie de me rouler par terre pour avoir la suite ! Or, je sais que la suite n'est plus très longue... bouuuuuuh. Bon, je vais me consoler en allant commenter l'interlude avec ma copine Melvine et mon chouchou Agnan (Agninwur, pardon !). Et puis quand tu auras publié les derniers chapitres, je me consolerai en entamant enfin la BL du tome 1 XD
Mes petits pinaillages habituels :
"Un déchirement dans sa gorge l'avait réprouvée pour son abus vocal dans lequel elle avait concentré tout son venin." : à vérifier mais il me semble que "réprouver" ne peut s'utiliser que passivement. En plus réprouver ne veut pas tout à fait dire "punir" mais plutôt "désapprouver", or, il me semble que punir ou un de ses nombreux synonymes (châtier, sanctionner, corriger), serait plus adapté.
"Il ramassa Amazzard par le col et l'expulsa hors de la lune d'eau."/"L'alchimiste avait contourné Sgarlaad pour la saisir à bras-le corps." : il me semble qu'il y a un problème entre ces deux phrases, parce que j'avais déduit de la première qu'Amazzard n'était donc plus dans le bateau, mais ensuite, j'ai l'impression qu'il s'attaque à Elé depuis l'intérieur du bateau. Est-ce qu'il y est remonté ou est-ce que Sgarlaad n'a pas réussi à l'envoyer par-dessus bord ? Bref, il y a là un petit manque de clarté qui nuit à la visualisation de la scène, à mon avis.
"Ses alentours s'étaient floutés, mais elle recouvrit rapidement son acuité visuelle." : elle recouvra (c'est le verbe recouvrer, pas le verbe recouvrir ;) )
"Ses mots lui griffèrent dans la gorge et elle dut se taire, le vertige de la vitesse lui ayant coupé le souffle." : "la griffèrent dans la gorge" ou "lui griffèrent la gorge"
"Écrasé entre Voulï et Sgarlaad se tortillait l'homme aux mille poudres, peu séché par le temps et fort tanné par le climat." : je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu veux dire par "séché par le temps". Tu veux dire qu'il n'a pas vieilli ? Peut-être que "peu ridé par le temps" serait plus clair ? Et je mettrais un "mais" ensuite, plutôt qu'un "et".
"Le monde ne faisait plus aucun sens." : je mettrais plutôt "n'avait plus aucun sens" (sans pouvoir vraiment expliquer, d'ailleurs, c'est plus une intuition)
"Je t'ai fait cadeau de la mithridatisation." : j'adore le "cadeau" !
"Un ciel serti d'une infinité d'étoiles, de constellations et d'épais nuages s'ouvrit au-dessus d'eux." : je pinaille mais s'il y a d'épais nuages, comment voit-elle les étoiles et les constellations ? ;)
"la vertigineuse impression d'avoir raté une marche d'escalier" : j'adore l'euphémisme !
"Pluies et giclures arrosèrent les passagers, or l'eau ne les avala pas" : mais l'eau ne les avala pas
"la coque remonta seule, propulsée vers les cieux par les forces de la physique." : excellent !
"Il n'y a pas de sens de nourrir ce mensonge plus longtemps !" : Je dirais plutôt "ça n'a pas de sens, de nourrir ce mensonge plus longtemps" ou "Nourrir ce mensonge plus longtemps n'a pas de sens"
"Les yeux de l'elfe se changèrent en fente." : en fentes
"Il l'ouvrit et lui tendit les bésicles clouantes qui y reposaient." : clouantes ? Au temps pour moi : j'ai trouvé dans sur wikipédia ! (bon, après, tu risques de perdre un peu tes lecteurs avec cette expression dont j'ignorais l'existence. Mais on lit aussi pour se cultiver, hein ! Peut-être que bésicles suffiraient, ceci dit)
"Et je ne suis pas presbyte !" : idem, je n'ai compris cette allusion que grâce à wikipedia ;) Tu fais le tri entre les lecteurs curieux et les autres XD
"— Je ne suis pas son père et elle n'est pas la héroïne d'une saleté de comptine !" : l'héroïne (oui bizarrement, le h de héroïne est muet alors que celui de héros est aspiré)
"Elle en savait plus quoi en penser. " : Elle ne savait plus
"— Ramez, insista-t-elle, les enjambant pour se tenir debout à l'arrière, la main en visière. Je garde nos arrières." : tu pourrais dire "se tenir debout à la poupe", ça t'éviterait la répétition de "arrière(s)"
"Plus Eleonara l'étudiait, moins elle ne l'identifiait. " : moins elle l'identifiait
"Un sanglier aquatique chauve ?" : Mouahahahaha ! ♥
"— Un hippopotame, les notifia Sebasha." : es-tu certaine que les hippopotames nagent dans l'eau salée ? Parce que là, ils sont sur la mer, on est d'accord ? Bon après, personnellement, je m'en fiche un peu de la vraisemblance mais je me suis posé la question. Toujours sur wikipedia, je trouve que certains hippopotames vivent dans les mangroves qui sont remplies d'eau salée, remarque, mais comme ça dans un port, je ne sais pas si c'est possible.
Je mange et j'enchaîne sur l'inter chapitre !
Hahah, je suis très contente que le petit secret de l'alchimiste ait eu son effet. Il cache bien son jeu, le monsieur!
C'est clair, après ça, Eleonara va devoir se poser des questions; Amazzard n'est pas très admirable, c'est vrai !
Hahahahahah c'est exactement ça: quitte à le crier sur tous les toits, je voulais que ce soit clair: Eleonara et Amazzard n'ont aucun lien de parenté xD
Hêtrefoux II t'as vraiment mise dans tous tes états, c'est très rigolo à suivre hihi. Ne t'inquiète pas, la fin est un poil plus longue que tu crois ^^ et si je t'écris, c'est que j'ai fini *insérer petite danse ici * Evidemment, je suis complètement KO xD
Tes pinaillages m'ont tellement fait rire (j'ai tout corrigé!), surtout les problèmes de cohérence, avec Amazzard qui réapparaît dans la barque et ces pauvres hippopotames hors de leur habitat naturel. (J'ai reformulé le passage et Sebasha insiste bien que ce n'est pas normal et qu'il ne devrait pas être là.... est-ce que ça se sent que je tiens un peu trop à cet hippopotame complètement hors-sujet?)
Merci pour ton enthousiasme et ton oeil d'aigle pour relever toutes les vilaines coquilles !