31) Rendez-vous

 

— Oui, c’est une bonne idée que tu as eue ! complimentais-je en jetant un regard autour de moi avec le sourire. L’endroit est sérieux sans être trop classe, tous les styles musicaux y sont représentés, et on a pu trouver une table un peu à l’écart. J’aime beaucoup, concluais-je avec un grand sourire.

— Haha, arrête, tu vas m’gêner, plaisanta Améthyste en cachant son visage derrière le menu de l’établissement.

Je n’y aurais moi-même pas pensé, mais un club de karaoké un peu classe était l’endroit idéal pour nous deux. De plus, il ne se trouvait pas loin d’une station de bus, comme tous les endroits importants de la ville, de ce que j’en savais.

— Améthyste, commandons un cocktail pour deux ! déclarais-je ne me laissant impressionner par les images sur la carte des boissons. J’ai toujours voulu faire ça !

Évidemment, cela ne manqua pas d’arracher un petit rire amusé à la Napolitaine :

— Waouh, ça fait pas un peu cliché ? plaisanta-t-elle.

— Ce qui est cliché, c’est ta coupe de cheveux ! ripostais-je en la frappant gentiment sur la tête avec la carte.

Puis j’entendis un serveur s’approcher de nous, et avant même que je n’eusse le temps de relever la tête :

— Hé ben, vous vous disputez déjà comme un vrai couple, c’est mignon ça !

Je reconnus évidemment tout de suite ce timbre de voix qui ne passerait inaperçu nulle part :

— Dax ! m’exclamais-je alors en lui souriant. Tu travailles ici ?

— Oui ma chérie, il faut bien joindre les deux bouts comme on dit, commenta-t-elle avec son détachement habituel. Et donc tu as ramené la catastrophe ambulante pour ton tout premier rendez-vous… souffla-t-elle en plissant des yeux à l’attention d’Améthyste.

Cette dernière grimaça avant de se cacher derrière son menu, obtenant un rire amusé de la part de notre serveuse.

— Oui, une vraie catastrophe ! approuvais-je avec un rire joyeux.

— Hey ! On sort à peine ensemble et tu prends déjà plus ma défense ! s’offusqua Amélie.

— Bon alors les cousines, qu’est-ce que je vous sers ? demanda Dax.

— Je veux le cocktail pour deux ! réclamais-je avec l’enthousiasme d’une enfant, ce qui fit rire les deux autres.

— Aller, ça roule mes biches ! déclara alors la serveuse avant de repartir d’un pas plein d’entrain.

— Alors… comme ça, c’est notre rendez-vous, hein ? Genre… rendez-vous, rendez-vous...? voulut s’assurer Améthyste.

— Oui ! répondis-je sans hésiter en hochant la tête. Un rendez-vous galant !

À mon grand étonnement, je parvins à faire rougir Amélie. Elle n’était jamais plus adorable que lorsqu’elle était vulnérable. Et même si la soirée venait à peine de commencer, je me sentais déjà tout excitée à l’idée qu’elle se prolonge.

— En plus, je t’ai prévu une surprise ! déclarais-je avec un clin d’œil.

— Oh, heu, j’aime pas les cadeaux t’sais, balbutia Améthyste. Et puis j’ai tout c’qui m’faut…

— Oh, ne t’inquiète pas ! La rassurais-je c’est trois fois rien, mais je suis sûre que ça va beaucoup te plaire ! Mais il faudra te retenir de me sauter dessus ! précisais-je avec humour.

— J’peux rien promettre ! répondit la Napolitaine du tac au tac, non sans un petit fou rire.

Et lorsque Dax nous amena notre cocktail, mes yeux s’écarquillèrent de joie. Je n’avais jamais vu autant d’extravagance et de couleurs, je me sentais comme une petite fille le jour de son anniversaire. Il y avait toute sorte de fruits par-dessus la boisson, de la crème chantilly en quantité déraisonnable, des bonbons divers plantés dedans, des palmiers en papier multicolore brillant, le tout rehaussé d’un feu de Bengale.

Je ne manquais pas d’éclater de rire en voyant la chose, si colorée et étincelante qu’Amélie dût remonter ses lunettes sur son nez pour s’en protéger.

— Bordel, t’en as pas un peu fait des caisses ? protesta-t-elle auprès de notre serveuse.

— Non, c’est comme ça qu’on est censé le servir, répondit simplement Dax avec un haussement d’épaules. C’est juste que des fois j’ai la flemme.

Et moi je continuais à rire et à m’émerveiller devant cet improbable montage de toute sorte de sucreries et de décorations fantaisistes. Ce qui ne manqua pas d’étonner Améthyste qui, sans perdre son sourire, secoua la tête :

— Héhé, t’as quel âge sérieusement ? T’as jamais eu c’genre de trucs pour ton anniv' ?

— C’est la première fois que je vois une chose pareille ! justifiais-je aussitôt. Crois-moi, tu ne peux pas imaginer à quel point un anniversaire de la bourgeoisie Anglaise peut être austère.

Il nous fallut donc entamer la bête, et Amélie semblait connaître toutes les manières amusantes de déguster ce genre de chose, comme un vrai couple.

Elle me demandait souvent de fermer les yeux et de deviner le nom du bonbon ou du fruit qu’elle me faisait manger. Elle venait aussi parfois lécher sans retenue les traces de chantilly sur mon visage. Ce dernier geste me procurant chaque fois un frisson d’excitation et d’appréhension mêlées. Nous étions en public après tout, et ça n’était pas un geste dépourvu d’intimité. Cependant, elle semblait prendre garde à ne jamais dépasser les limites, comme si elle pouvait deviner sur mon visage ce que je trouvais acceptable ou borderline.

Puis, évidemment vint le temps de chanter. Je savais que je n’y échapperais pas, puisqu’Amélie avait choisi un karaoké comme lieu de rendez-vous, alors je m’y étais préparée depuis notre arrivée.

Une chanson en français était cependant hors de question. Mon accent ressortait beaucoup trop à ces occasions, et cela gâchait les paroles. Et puis je n’aimais simplement pas l’idée.

Aussi, en me retrouvant sur scène, face à l’écran qui me proposait de choisir ma chanson, je me mis à réfléchir à quelque chose. Une chose à laquelle je n’avais pas pensé.

Je ne devais pas chanter quelque chose de trop obscur pour Améthyste, ou le reste du public. En fait, tout particulièrement pour Améthyste. Mais elle ne parlait pas anglais…

C’est alors qu’une idée me vint, une idée que je trouvais géniale. Je fis donc ma sélection et espérais ne pas avoir trop perdu la main.

Comme prévu, Amélie réagit dès les premiers accords de la musique et afficha un immense sourire avant de faire un signe faussement gêné.

Et pour tout dire, je ne me débrouillais pas trop mal, malgré quelques cafouillages :

♫ “Heart and soul, I fell in love with you heart and soul,

The way a fool would do madly, because you held me tight,

And stole a kiss, in the night.”

J’entendais une bonne partie du public taper dans ses mains, certains même reprenaient les paroles en chœur. Ma seule déception fut de ne pas pouvoir jouer moi-même la petite ligne de piano qui faisait tout le corps de la chanson. Mais ma plus grande joie fut de pouvoir contempler le visage d’Améthyste s’illuminer de joie, de la voir être touchée par mon geste…

Et un rapide et discret coup d’œil à l’aide de Cool Cat, que je maîtrisais désormais assez bien, m’avertit que chacune de mes petites attentions chaque fois que je la laissais dépasser un petit peu les bornes, sa libido grandissait.

Mais je n’avais pas peur. J’étais même pour ainsi dire enthousiasmée à l’idée de vivre cette expérience avec elle, surtout s’il s’avérait, comme je le pensais, que je sois bel et bien attirée par les femmes.

Cependant, la phrase du Dr Walsh me tournait dans la tête depuis qu’elle l’avait prononcée. Elle m’avait dit que, même soumis à des impératifs biologiques indépendants de notre volonté, l’amour pouvait trouver son chemin, tout comme le désir.

J’avais rapidement tiré la conclusion que ma fascination pour Améthyste, ses manières, son corps musclé, sa manière de bouger sur scène, sa philosophie si rafraîchissante, sa façon de parler… Tout cela n’était que des traits relativement asexués de sa personne.

Sauf peut-être le souvenir d’avoir vu sa poitrine, ce qui m’avait mise en émoi. Cependant, je n’avais pas eu la même réaction avec celle de Shôgi.

En ce qui concernait mon désir et la forme qu’il pouvait ou ne pouvait pas prendre, tout cela restait encore à découvrir. Mais le désir d’exploration, lui, était aussi clair que le cristal.

J’eus droit à des applaudissements, à des remarques de plus en plus taquines de la part d’Amélie, ainsi que, comble du bonheur, plusieurs de ses passages sur scène. Autant dire que sa voix particulière, un brin rauque, donnait un timbre tout particulier aux titres rock qu’elle interprétait. Le tout sans se soucier de son mauvais anglais ou de son accent italien qui revenait subitement à la charge lorsqu’elle chantait dans les aigus. Il y eut quelques fausses notes bien assumées, mais globalement, on sentait qu’elle était particulièrement rompue à l’exercice.

Mais si j’avais dû noter un moment particulier de cette soirée, ce fut vers la toute fin. Nous avions bu quelques verres, les clients commençaient à partir et l’ambiance générale était devenue plus posée.

Et comme si elle n’avait attendu que cela, Améthyste se leva encore de table, après avoir gagné notre petit duel de bras de fer chinois. Jeu qu’elle venait tout juste de m’apprendre.

Et ce qu’elle chanta sur scène acheva de me faire penser que, définitivement, et sans aucun doute possible, je l’aimais.

— Pour cette fin d’soirée, j’tenais à chanter quelque chose, spécialement pour Emily, précisa-t-elle dans le micro, sur un ton bien plus calme que d’ordinaire. C’est une ballade, précisa-t-elle.

Déjà, je fus surprise d’entendre mon prénom entier sortir de sa bouche. De mémoire, je n’aurais même pas su dire si elle l’avait déjà prononcé. J’avais déjà les joues rouges, dues à l’agitation et à l’alcool, mais je sentis soudainement mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Je m’asseyais alors bien droit sur mon siège, tournée vers la scène.

Ma deuxième surprise fut de voir Dax apporter une guitare à Améthyste, une guitare folk. Pas la plus facile à jouer par définition, à cause de ses cordes métalliques et de son tirant globalement plus élevé qu’une guitare classique.

Et pourtant, après une simple et profonde inspiration, Amélie se lança, et ce fut magnifique.

Sa voix était bien plus juste, son jeu à la guitare semblait avoir été répété minutieusement et pendant de très longues heures. Et même si je ne connaissais pas vraiment ce morceau, je compris parfaitement les paroles, pour lesquelles la Napolitaine faisait un effort considérable en termes de prononciation.

Cette chanson m’était adressée. Aussi, j’en ressentis les paroles avec d’autant plus d’intensité :

♪ “Trust I seek, and I find in you

Every day for us something new

Open mind for a different view

And nothing else matters

I never opened myself this way

Life is ours, we live it our way

All these words I don't just say

And nothing else matters” ♫

Submergée par l’émotion, je ne pus réprimer une petite larme. Je trouvais cela beau. La musique elle-même était belle, mais également très bien exécutée par Améthyste, qui avait certainement dû fournir un effort particulier pour pouvoir en maîtriser le doigté, puis les paroles. Et avoir le courage de chanter, aussi juste, devant d’autres personnes.

Le retour au campus fut relativement silencieux, tandis que nous arpentions les rues après être descendues de notre bus. J’aurais aimé que la marche jusqu’aux dortoirs dure plus longtemps, afin de profiter encore un peu de cet état de flottement et de bien-être.

Amélie posait parfois simplement sa tête sur mon épaule avec un sourire, moi je passais une main dans son dos, sur son épaule. Puis elle m’embrassait la joue, et j’avais envie de l’embrasser en retour, moins chastement, avec plus de fougue encore. Mais je ne le faisais pas, pour ne pas briser le cocon feutré de cette ambiance si particulière.

Au cours de la soirée, la pluie avait cessé de tomber, mais le sol restait encore humide, et l’odeur de la végétation fraîchement arrosée emplissait toujours l’air du campus.

Et malgré cette ambiance propice à la détente, je sentais un nœud au creux de ma poitrine, comme une angoisse diffuse qui aurait choisi de se manifester au moment où j’étais le plus décontractée. Je pris alors une grande inspiration avant de souffler tout doucement, espérant chasser cette sensation.

— Hey, ça va, Lili ? demanda Améthyste en prenant délicatement ma main, avant de se mettre devant moi comme pour m’observer. T’angoisses ?

Je me contentais de hocher un peu honteusement la tête. La soirée avait été parfaite, cette promenade nocturne jusqu’aux dortoirs était des plus agréable, et moi j’angoissais. Je trouvais cela vraiment inapproprié.

— Hey, c’est normal, souffla la Napolitaine avec son habituel sourire décontracté. C’est ton premier rencard avec une autre nana, et puis tu vas devoir te coltiner Satriani demain… résuma-t-elle avec un petit rire.

— Oui, c’est sans doute pour ça… répondis-je vaguement. Je suis désolée, je ne veux pas gâcher cette soirée, elle était parfaite jusqu’ici.

Améthyste eut alors un petit rire gêné, mais sans perdre son étrange sourire. Elle semblait avoir pris la chose comme le plus beau des compliments.

— Nan, tu gâches rien Lili, m’assura-t-elle en posant une main contre ma joue. Parce que j’vais grave bien m’occuper d’toi. On va s’faire un bon thé, puis j’t’enroulerai dans une couette propre et on se matera des séries, des films, ou même de la zic' ! C’est un remède radical ! conclut-elle en venant poser son front contre le mien.

Des propos si candides, mais tenus avec tant de sérieux étaient la marque de fabrique d’Amélie. Une des raisons majeures qui me donnait envie de passer du temps avec elle.

Aussi, me laissant plus que d’habitude aller à mes instincts, je pris ses mains et les fis passer dans mon dos, avant de venir blottir mon menton au creux de son épaule.

— Merci Améthyste… soufflais-je tandis que mon angoisse se dissipait petit à petit. Je suis tellement contente de t’avoir comme amie que… que je n’imagine même pas à quel point je serais heureuse que tu sois ma petite amie… confessais-je.

— Haha, t’as pas idée ! taquina-t-elle en me caressant gentiment le dos. Allez, on va s’rentrer vite fait, OK ?

— Oui.

Je la serrais contre moi une dernière fois avant de lui prendre la main et de reprendre notre marche en direction du bâtiment G.

Nous passâmes très rapidement la salle commune de l’entrée, évitant d’attirer l’attention du trio qui regardait un film sur le grand écran, puis nous filâmes dans notre chambre.

En refermant la porte derrière moi, j’échangeais un petit fou rire avec Améthyste. Notre opération de furtivité ayant été un succès. Et sans trop savoir pourquoi, nous trouvions cela hilarant.

Je fis ensuite signe à Amélie de s’asseoir sur le lit, avant de me diriger vers mon violoncelle, exécutant les préparatifs nécessaires afin de pouvoir jouer dans les meilleures conditions possibles.

— Oh, un concert privé ! C’est ça ma surprise ? demanda-t-elle en haussant un sourcil.

— Exactement ! déclarais-je tandis que je faisais tourner mon archer au bout de mon index. Et je t’assure que tu vas beaucoup apprécier ! concluais-je en attrapant mon archer à pleine main, juste pour l’effet de style. Bon, si mon oreille est toujours ce qu’elle était, je devrais pouvoir rapidement le retrouver.

Je me mis en position, puis je fermais les yeux.

Tout d’abord, ma mémoire auditive se mit en action, tout semblait bien en ordre de ce côté-là. Puis mes réflexes de violoncelliste firent bouger mes doigts sur le manche, cherchant la bonne position.

Et enfin, la partition se dessina dans ma tête, et mon bras droit entra en action.

De manière assez surprenante, il ne me fallut que quelques secondes pour trouver la meilleure interprétation possible. Et c’est avec un certain plaisir que je constatais que le visage d’Améthyste s’était illuminé en reconnaissant la mélodie. Cette même musique qui avait accompagné mon réveil ce matin. La Napolitaine m’avait semblé l’adorer, j’eus donc rapidement l’idée de lui faire la surprise de la lui jouer. Même si j’aurais aimé pouvoir répéter un peu avant.

— T’es trop forte… souffla Amélie en retirant ses lunettes. Magnifique… le thème de Terra au violoncelle, c’est juste du génie…

Sa réaction me fit sourire. Ce genre d’exercice n’était pourtant pas grand-chose, lorsque l’on avait mon éducation musicale. Et d’ailleurs, je ne l’exécutais franchement pas parfaitement. Il m’aurait fallu écouter la musique plus longuement, avec une meilleure qualité. Mais ce simple exercice plaisait tellement à Améthyste, que je continuais ainsi de jouer, ne m’arrêtant que lorsqu’elle commença à applaudir.

— C’était du délire ! s’exclama-t-elle. T’es trop balèze, Lili ! Wahou !

— Haha, arrête, ce n’est rien ! répondis-je avec un petit rire amusé. Tu m’impressionnes au moins autant quand tu danses.

Cette déclaration la fit apparemment rougir et elle détourna le regard avec un petit rire gêné.

Sans ses lunettes, elle était d’autant plus expressive qu’elle n’avait en temps normal pas le réflexe de faire attention aux mouvements de ses yeux.

— Merde, t’avais raison… souffla-t-elle.

— Hm, à quel sujet ?

— J’vais avoir du mal à pas t’sauter d’ssus, conclut-elle avec un large sourire.

À partir de ce moment, la soirée prit une tout autre tournure.

Ce genre de taquineries étaient insignifiantes en temps normal, mais dans notre situation, chacune d’entre elles détenait un fond de vrai, une expression de nos réels désirs.

J’appréciais vraiment le temps passé avec Améthyste à découvrir ses jeux vidéos, écouter ses compositions, tenter de les reprendre au violoncelle, lui enregistrer des samples…

Mais derrière ces amusements innocents, il y avait quelque chose d’autre, comme une tension.

Je savais qu’elle me voulait, elle savait que je la voulais aussi. Mais je ne savais pas comment m’y prendre, j’appréhendais autant que je désirais que cela arrive, et ça, elle le savait également. Mais il lui fallut du temps pour trouver le courage de prendre les devants.

Cela commença par une simple phrase, dite avec un peu plus de sérieux que toutes les autres :

— Dis, Lili… Y s’fait tard… ça te dirait qu’on prenne un bain, avant d’aller au lit ? avait-elle proposé.

Et, à partir du moment où nous nous retrouvâmes toutes deux dans la baignoire, heureusement assez grande pour ce faire, mon cerveau était paralysé, mon corps passé en pilote automatique.

J’étais assise dos à elle, encerclée par ses jambes, et j’adorais cette sensation, en plus de celle de l’eau chaude sur mon corps. Et si au début, elle ne faisait que me frotter le dos, ses gestes devinrent rapidement des caresses, puis s’étendirent petit à petit au-delà de mes épaules. Et moi je ne pouvais m’empêcher de trembler légèrement, mais tout en espérant qu’elle continue. Une étrange et enivrante sensation d’appréhension et de désir…

Mais le désir finit par prendre le dessus, grâce aux bons soins d’Amélie.

Mais c’est bel et bien au moment de la rejoindre sous les couvertures que je me trouvais un nouveau courage. Devenant entreprenante à mon tour, ne souhaitant rien d’autre que de la laisser continuer de me faire découvrir ce qui m’était alors inconnu.

Nous jouâmes bien longtemps au jeu de la proie et du prédateur, échangeant nos rôles de temps à autre, pour au final en venir à l’inévitable confrontation entre les deux prédateurs que nous étions alors, emplis de désir et assoiffées de les combler.

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