33. Les totems n'ont pas peur de la plaine

Chaque solède était douce et chaque solède était douloureuse.

C’était une spirale de tristesse nichée dans les organes, un serpent sinueux qui voyageait dans les artères et les veines, les canaux respiratoires et les nerfs et les muscles et les neurones. Chaque solède était une solède de plus et une solède de moins à la fois. Merle éprouvait la gratitude de ces heures glanées avec Aymée, même quand ils les passaient dans Läbim, et puis cette joie montrait son autre profil : une grimace éternelle, figée volte après volte, dans une souffrance qui se ressentait déjà. L’inouï de ce deuil était qu’il se produisait en présence, quand Aymée était de moins en moins là. Tout comme sa maladie était neurodégénérescente, de même son existence s’effaçait petit à petit. Merle comprenait chaque solède un peu plus, ou plutôt ressentait diffusément et confusément au fond de lui, que bientôt il n’y aurait qu’absence.

Les journées étaient longues et les nuits étaient courtes.

Aymée avait besoin de moins en moins de sommeil et de nourriture. Son corps semblait s’alléger. Son ouïe s’aiguisait — enveloppée par le silence de Läbim, elle entendait une fourchette tomber depuis l’autre côté du réfectoire. Sa vue s’affaiblissait toujours plus : les traits et lignes devenaient indéchiffrables à partir de la fin de matinée ; elle se consacrait donc aux cartes au réveil, et puis les abandonnait pour le reste de la journée. Parfois, avant de dormir, elle les caressait simplement, et il lui semblait incroyable que ce papier rêche et granuleux contenait les traces d’heures passées ailleurs, loin. C’était une mine d’or et elle ne savait plus vraiment creuser.

Merle et elle partageaient une chambre de nouveau, la plupart des nuits. Il s’assoupissait sur le fauteuil, car à l’heure de la quitter le soir, la panique l’étouffait : et si elle n’était plus là le lendemain ? Aymée faisait mine de protester quelques secondes, puis le remerciait à demi-voix, car elle avait beau s’apprêter au grand départ, elle ne souhaitait pas le faire seule. Elle se disait qu’avec un regard vrai, un regard qui la connaissait, ce serait plus facile.

Il était donc avachi sur deux fauteuils — Antoine lui avait cédé le sien pour qu’il dorme un peu plus confortablement — quand la porte de la chambre s’ouvrit au milieu de la nuit. Aymée était assise dans son lit et jouait avec la lamposphère, projetant les cabanes de Canopée, les arbres de Landamæri et ses animaux sur les murs. Contrairement à son frère, elle s’était toujours sentie chez elle à Madeira. Elle était contente d’avoir exploré le monde mais elle aimait aussi invoquer ces images d’enfance. Ses yeux fatigués ne percevaient pas toutes les formes sur les murs, mais assez pour qu’elle ait l’impression de respirer l’odeur du bois.

Lorsqu’elle entendit la poignée tourner, Aymée tendit l’oreille. Quelqu’un entra dans la pièce et referma la porte derrière elle. Les pas étaient d’une légèreté extraordinaire. Aymée renifla : c’était une odeur ambrée, un mélange d’encens et de sel marin.

— Oh, fit-elle avec un sourire. Astrantia ?

— Bonsoir, Aymée.

Aymée discerna une tête ébouriffée, comme un troupeau de chevaux qui courent face au vent. Elle lui fit signe de s’asseoir sur le lit et la nouvelle venue s’exécuta. Le matelas bougea à peine tant elle se posa doucement.

Aymée vit la main d’Astrantia s’avancer vers elle et se suspendre en l’air. Elle fit de même. Leurs paumes se firent face, sans se toucher, mais si proches qu’elles sentaient la chaleur l’une de l’autre.

— Veux-tu dormir ? souffla Astrantia.

Aymée hésita, car elle brûlait de curiosité d’en apprendre plus sur l’intrigante sablière. En même temps, elle n’avait pas encore fermé les yeux cette nuit-là, et elle savait que l’aube ne tarderait plus.

— Je serai là à ton réveil, promit la thanatologue.

Rassurée, Aymée acquiesça. L’autre femme entama une mélodie sans paroles, depuis le fond de la gorge, de l’estomac. Leurs mains restèrent en place aussi longtemps que la canopéenne put rester éveillée. Les phrases mélodiques semblaient tourner, telle la soupe que préparait sa mère quand elle tombait malade petite, quand elle n’était pas encore condamnée, quand tout ce qu’il lui fallait, c’était un peu de repos et des légumes. Au fond du chant, une note basse était cette couverture pesante que son père ou ses frères déposaient sur ses épaules quand elle s’endormait sur le canapé en pleine lecture. Le sommeil s’approfondissait, l’alourdissait, comme les escaliers qui descendaient du grenier vers le salon, avec des marches si gigantesques qu’elle devait s’asseoir pour les descendre.

Pour la première fois depuis des quarts, Aymée dormit sans cauchemar, et les patients de la cure parcoururent leurs propres rêves.

Quand Aymée sentit son esprit ressurgir, elle garda les yeux fermés et écouta la conversation entre Merle et Astrantia. Elle entendit la porte s’ouvrir et Antoine émettre un hoquet de stupeur en observant lea sabliære. Avant qu’il ne dise tout un tas d’incohérences embarrassantes, Merle fit les présentations :

— Antoine, je te présente Astrantia, lea guide lea plus extraordinaire pour visiter les contrées lointaines.

— Hein ? demanda Antoine, confus. Guide de voyage ?

Il y eut une pause, pendant laquelle des pas s’approchèrent, tandis qu’il scrutait probablement l’étrangère. Celui qui entra derrière lui fut, bien sûr, Andromède.

— Oh, fit celui-ci, absolument enchanté et honoré.

Il dut faire une révérence, car Aymée entendit tout le monde pouffer de rire. Elle s’autorisa à ouvrir les yeux, entamant ainsi les quelques heures où elle verrait le monde réel jusqu’au lendemain. Cela valut le coup, car Andromède ne s’était toujours pas redressé : il maintenait sa posture avec une persévérance qui frôlait la démence.

— Vous connaissez mon peuple, devina Astrantia. Nous acceptons votre hommage.

Andromède se releva enfin et Aymée se redressa pour s’asseoir sur son lit. Les salutations se multiplièrent et croisèrent, sauf Antoine, qui restait silencieux à contempler Astrantia.

— Bon, dit Merle, on petit-déjeune et on se met au travail ?

— Avec plaisir, rétorqua Aymée férocement.

Astrantia se promena dans le parc tandis qu’ils étaient au réfectoire. Ils se retrouvèrent ensuite dans le parc (« Je préfère être dehors que dedans », admit-elle, et Aymée jura qu’elle aussi) et s’installèrent confortablement.

— Prête ? demanda Astrantia à la jeune cendrée.

Pour la première fois, ce ne fut pas elle qui plongea d’abord et elle n’eut pas à attendre non plus que Merle la rejoigne. Astrantia les embarqua en effet, d’un mouvement de pensée incroyable, dans une allée de Läbim, face à un autel grandiose.

Plusieurs statues étaient alignées, de la taille d’un bras, et sur un rocher lisse. On y reconnaissait les créatures célestes et aquatiques : les constellations que les dragons avaient créées. Merle eut envie de les toucher mais se retint ; le lieu semblait sacré. Comment ne s’érodaient-elles pas avec l’eau ? La magie des dragons les protégeaient-elles ? Astrantia s’inclina profondément devant l’autel, et Merle et Aymée s’empressèrent de l’imiter. Ils n’avaient jamais pensé à rendre honneur à qui que ce soit dans les Dunes, malgré la majestueuse architecture du lieu. Dans leur tête, le but avait plutôt été de combattre ce labyrinthe et de trouver des astuces pour s’en dépêtrer. Merle comprit immédiatement son erreur d’approche et échangea un regard amusé avec sa sœur : ils avaient cru faire des progrès spectaculaires, et d’une certaine façon c’était vrai, mais tant de choses encore leur avaient échappé.

Une lumière vive apparut soudain au bout de l’allée. Elle était d’un orange éblouissant et semblait suivie par deux silhouettes plus petites, une bleue et une verte. Ici, Aymée voyait toujours avec netteté, car c’était ce monde qui l’appelait et la coupait de l’autre. Elle distingua donc avant son frère les formes qui s’approchaient : celles qui étaient à la traîne étaient leurs totems, le cachalot et l’hippocampe. L’autre ne pouvait donc être que le totem d’Astrantia. C’était une énorme salamandre, qui nageait plus qu’elle ne marchait, et sa queue s’étendait derrière elle longuement.

Plus on passe de temps ici, plus nos totems grandissent, leur projeta-t-elle.

Combien de jours, de nuits, était-elle restée dans ce labyrinthe ? s’interrogea Merle avec stupeur. Il savait que son travail était d’accompagner des mages et leurs familles dans le dernier voyage, mais c’était resté théorique pour lui, de l’ordre du conseil, de la consolation. Ce qu’il découvrait désormais, c’était qu’elle ne se permettait pas de leur parler de la mort sans l’avoir, d’une certaine façon, explorée elle-même dans ses pensées et ses émotions, jusqu’à l’avoir vidée de son pouvoir terrorisant. Elle l’avait rendue familière, proche. Elle en connaissait le territoire et acceptait ses mystères. Il lui jeta un regard ébahi et admiratif.

Astrantia les entraîna d’un pas confiant à travers des allées. Lorsqu’il y avait des embranchements, elle leur expliquait pourquoi elle choisissait une voie plutôt qu’une autre. Il y avait souvent de minuscules signes qui indiquaient la bonne direction, et il fallait s’entraîner à les déceler : sur une haie de coraux, une branche rouge dépassait légèrement vers l’ouverture, ce qui pouvait être interprété comme une flèche ; entre deux roches de calcaire, le sol était plus profond, ce qui représentait un tombeau, et donc la direction de la mort à venir ; certains passages provoquaient l’effroi de l’animal totem, et c’était alors certain que ce n’était pas le bon chemin.

"Mais s’ils ont peur ?" projeta Merle, sans savoir comment transmettre sa question à Aymée aussi.

Elle put la déduire, cependant, lorsque Astrantia leur répondit à tous les deux.

"Les totems n'ont pas peur de la plaine. Ils savent que le ciel et l'océan sont pareils. Ce n'est pas une sagesse acquise, c'est plutôt une évidence. La raison pour laquelle ils ne connaissent pas le chemin, c'est parce que pour ça ils auraient besoin de vous connaître, vous, et en général les gens négligent leur relation avec leur totem."

Merle n’avait jamais entendu parler de son totem avant la maladie d’Aymée, donc il trouvait l’accusation un peu injustifiée. En même temps, songea-t-il, s’il avait su qu’un animal l’attendait tout au fond de l’océan, aurait-il souhaité le rejoindre ? Souvent ? Il eut le souvenir que Siloë avait essayé de lui parler des autres contrées, de ce qu’on devient, mais qu’après la mort d'Eugénie, il n’avait plus jamais voulu évoquer ces sujets. Il avait enfoui la mort parmi les racines millénaires des arbres de la forêt.

Il observa son cachalot, qui virevoltait avec l’hippocampe dans le sillage de la salamandre. Les trois totems semblaient effectivement sereins, même s’ils étaient d’humeur distincte. Celui d’Astrantia était calme et concentré : il savait où il allait et où poser sa lumière pour les aider. Lorsque des fantômes, démons, monstres apparaissaient, il les fouettait immédiatement avec sa queue, et les apparitions s’estompaient dans un nuage de sable. Merle se demanda comment l’hippocampe était censé lutter, même quand il aurait acquis une plus grande taille. D’une certaine façon, pensa-t-il, et la souffrance revenait, il n’en aurait pas besoin.

Au bout de ce premier voyage, Astrantia montra sa propre porte à Merle et Aymée. Elle en caressa le pourtour et s’inclina devant elle. Elle était faite de bois ancien et semblait entretenue, bien portante. La poignée était ronde et en argent. Lea sabliære expliqua que le moment venu, Astrantia l’ouvrirait puis ferait les quelques pas qui la séparaient de la plaine. Sa cynée se dissoudrait dans l’océan et nourrirait les dragons, qui à leur tour l’utiliseraient pour protéger les forêts, jungles, océans, prairies et montagnes. Ces environnements accueilleraient et nourriraient la flore et la faune, qui mourraient et rejoindraient la plaine.

Même si c’était douloureux, sentirent Merle et Aymée, c’était aussi tendre. C’était une dissolution plutôt qu’une disparition, une métamorphose plutôt qu’une absence, une transition plutôt qu’une rupture.

Quand ils remontèrent des Dunes, Astrantia les laissa seuls. Elle expliqua qu’elle avait des familles à visiter pendant quelques jours et qu’elle reviendrait à temps pour la célébration de la nouvelle volte. Merle ne savait pas si elle disait la vérité ou si elle leur donnait le temps de parler — car le voyage avec elle, au-delà des astuces qu’elle leur avait données, avait surtout eu pour effet de libérer les mots. Dans le parc, chacun sur un fauteuil qui faisait face à l’Ambré, les deux soupirèrent et prononcèrent laborieusement les syllabes qui avaient attendu leur tour. Le soleil était dans ses dernières heures ; aussi Aymée ne voyait-elle pas tant le monde que des taches de couleur : le bleu orangé du lac, les myriades de fleurs qui scintillaient telles des étoiles, les nuages blancs parmi le ciel rose et mauve.

— Ça ne va plus être très long, dit lentement Aymée.

— D’accord, se força à répondre Merle.

Il repoussa toutes les protestations qui venaient, les jérémiades, les supplications. Ce n’était plus l’heure ni le lieu.

— Le monde va continuer d’exister quand je ne serai plus là, continua sa sœur, et tu en feras partie.

"Non, non, non, pensa-t-il, je ne ferai plus partie de rien, je ne voudrai plus rien, je me laisserai mourir pour ne pas ressentir, de toute façon où est-ce que j’appartiens, qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce qui vaudrait la peine de rester."

— Oui, répondit-il.

— Tu continueras de sculpter parce que ça te rend heureux.

— Oui, mais…

Il crut qu’elle l’interromprait, mais elle maintint un silence respectueux. Il hésita. Pouvait-il vraiment parler de ses hésitations ? Avait-il le droit de raconter ses doutes à quelqu’un qui n’aurait bientôt plus le luxe de l’incertitude ?

— J’aimerais faire quelque chose de ce que j’ai appris cette volte.

Elle resta silencieuse, comme l’invitant à développer.

— De t’accompagner… D’être ici. D’apprendre à connaître Antoine, Andromède et Arthur. De parler avec Cora. De lire la lettre de Basile.

— Tu as lu la lettre de Basile ?

— Je te raconterai si tu veux, sourit-il.

— Je ne suis pas sûre d’en avoir envie, répondit-elle légèrement. Mais je suis contente que tu l’aies fait. Ça devait faire peur.

Il fit un signe de tête pour confirmer que ça n’avait pas été une lecture facile.

— Je crois que moi aussi je veux aider les gens à mourir, dit-il finalement.

Il avait eu peur de la réaction d’Aymée mais celle-ci confirma d’un signe de tête qu’elle trouvait l’idée sensée.

— Et ce n’est pas tout, poursuivit-elle avec un sourire malicieux.

— Ah non ?

— Elle arrive, tu sais ?

Il savait, bien sûr, de qui Aymée parlait, mais il trouvait cela atrocement embarrassant, et puis il ne savait pas quoi penser de toute cette histoire. Les dernières fois qu’il avait essayé de rejoindre Diane par la pensée, il n’avait trouvé que de l’obscurité et des chuchotements incompréhensibles. Il ne savait pas si elle s’était rendue injoignable ou si quelque chose lui était arrivé, et il ne supportait pas d’y penser, car il était complètement impuissant et qu’il avait besoin qu’elle aille bien.

— Comment tu le sais ? demanda-t-il en plissant les yeux, incapable de se retenir.

— Je ne sais pas, admit Aymée, mais je le sens. Je le sens comme si c’était vrai, tu vois ce que je veux dire ? Je l’imagine arriver ici et je sais que ça va se produire.

Merle acquiesça. Après tout ce qu’ils avaient vécu, il avait moins de mal à croire à l’impossible. Le futur n’était lu que par des mages qui travaillaient pendant des voltes sur la compréhension du temps et de ses paradoxes complexes. Il n’y avait donc aucune preuve des dires d’Aymée. Pourtant, il était content et rassuré qu’elle le pense. Il comprenait aussi, sans qu’ils aient besoin de le dire (bien heureusement), qu’elle avait vu entre Diane et lui ce que lui-même avait deviné, ce qu’il sentait chaque solède grandir en lui malgré la distance et le temps. Il y avait un futur qui s’écrivait entre eux.

— D’accord, conclut-il seulement.

Les mots suivants restèrent coincés dans sa gorge pendant de longues minutes. Il devait les prononcer. C’était nécessaire. Aymée en avait besoin. Il en avait besoin. Ils lui déchiraient l’œsophage, brûlaient son intestin, mouillaient ses yeux. Enfin, il les prononça :

— Je vivrai sans toi.

 

Astrantia tint sa promesse et fut de retour la veille de la nouvelle volte. Elle s’installa avec eux dans le parc, où ils confectionnèrent des lanternes dès l’aube, quand Aymée y voyait encore quelque chose. Lorsque le brouillard saisit ses yeux, lea sabliære continua de préparer et décorer sa lanterne en suivant ses instructions. Elle y dessina des arabesques si fines et sublimes que tous les autres patients voulurent son aide aussi. On aurait dit un soleil dans une nuit noire. Merle sentait combien il lui en coûtait en énergie d’être partout pour chacun, d’être présente à leur souffrance et à leur peur d’une façon que même les guérisseuses évitaient. Elle ne leur parlait jamais de leur corps et ne prétendait pas y connaître quelque chose, mais elle utilisait toujours le bon mot, la bonne intonation, pour qu’ils se sentent rassurés. Cette personne était comme une berceuse.

Lorsque la nuit tomba, patients, guérisseurs et villageois marchèrent tous sur les arious entre les lacs et les marais. Les goules restaient en profondeur car il y avait trop de lumière pour elles, avec toutes ces lanternes. Des enfants déposaient des guirlandes lumineuses enchantées le long des chemins. Le paysage s’illuminait. Les deux lunes étaient pleines, grosses de vie et promesses.

Certaines lanternes flottèrent sur l’eau, tandis que d’autres volaient vers les étoiles. Chacun remerciait ce qui existait puis faisait un vœu pour ce qui restait à venir : l’air s’emplissait des murmures de prières, souhaits, souvenirs.

Aymée ne voyait que les taches de lumière autour d’elle et il y en avait tant qu’elle eut l’impression de nager dans le ciel, parmi les constellations. Depuis son fauteuil, elle serrait la main de Merle et d’Astrantia.

Elle remercia les dragons pour les fleurs, insectes, arbres, chemins, humains, hiboux, colibris, abeilles, lacs, arious, sablières, chamans, cartes et magies.

Elle fit le vœu de trouver bientôt sa porte pour se dissoudre dans l’univers, qui la redistribuerait là où ce serait nécessaire.

Merle souhaita lui aussi qu’Aymée trouve bientôt le chemin qui la libérerait du labyrinthe. Sa litanie de remerciements dura longtemps et continua, tandis que les autres plaisantaient déjà tout en grignotant les pâtisseries que Pardo avait apportées.

Personne ne dormit, cette nuit-là. Ils veillèrent parmi les lanternes jusqu’à ce que l’aube les enveloppe.

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Raza
Posté le 09/10/2024
Très peu à dire, c’est un très beau chapitre qui prend le temps, qui fait ce qu’il doit. Il est le contrecoup du chapitre 31, comme je le sentais :)

Histoire: on sent que la fin vient, là, c’est sûr. On a la conversation obligatoire entre Merle et sa soeur, quiblui demande de vivre. Comme je l’avais dit, je suis pas fan des romances, parce que là par exemple, Merle va continuer à vivre, mais a-t-il vraiment surmonté son syndrome de sauveur? Peut il vivre seul? On ne saura pas, car son futur ne sera pas seul, mais avec Diane. Est- ce grave? Non, parce que je suis juste mauvais public ici biuh sur moi! <3 sur Merle et Diane.
Monde: Tu nous donnes quelques clefs de compréhension de l’univers, avec la taille des totems, mais… pourquoi l’hippocampe est petit alors?
Personnage: je me suis rendu compte d’un truc important je crois: il faudrait que la maladie d’Aymée se sente plus. Elle est trop en forme. Je pense à ces moments où la maladie trahit, par exemple on lui montre un truc elle le reconnait mal, ou on lui pose une question et elle est absente. Pas dans ce chapitre, mais dans tous les autres. La dégénérescence peut te donner un impact plus puissant si tu la distillais au long du roman
Rythme: l’ellipse de fin est un peu étrange, car je ne comprends pas combien de temps s’écoule (quelques jours? Presque un an?)
Thème : voilà Merle qui veut tuer des gens! Euh, j’exagère. Merle accepte enfin de ne plus se sacrifier, ouf, et de vivre sans sa soeur, merci pour lui<3. Il l’accepte sur le principe, nous verrons comment ça se passe en pratique (désolé Aymée, mais bon, on sait comment tu finis).
Style: il y a quelques petits trucs mais rien que tu ne verrais pas en relisant. J’aime bien les énumérations que tu as faites, elles sont top! <3
Merci
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