33. Quoi qu'il advienne

Par Romane
Notes de l’auteur : Je poste ce chapitre assez tardivement et à un niveau de fatigue avancé, après avoir pas mal cogité dessus et l'avoir réécrit plusieurs fois ^^' Pas vraiment satisfaite, je trouve qu'il y a trop de blabla... Mais en même temps, c'est peut-être nécessaire ? Je serais heureuse d'avoir votre avis.

Fid veilla Viya une large partie de la nuit. Sa voix, plus grave, plus hypnotique, murmurait l’Odyssée, l’emmenant sur des territoires inconnus où la peur n’existait plus.  Son âme s’apaisait. La douleur des révélations de son mentor la brûlait encore, mais à avancer dans les pas d’Ulysse, une certitude nouvelle émergeait en elle : Fid avait projeté sur elle des espoirs qu’elle n’avait pu satisfaire, mais elle avait un chemin. Son chemin.

Au matin, la jeune fille se sentait revigorée et elle marcha aidée de Dan et d’Élisabeth jusqu’au bureau de Véra. C’était une grande pièce au parquet grinçant et aux murs laissés blancs, simplement meublée d’une bibliothèque, d’un guéridon surmonté d’une théière et d’une table qui croulait sous les dossiers. Véra occupait le fauteuil qui se trouvait derrière et Fid et Archie s’étaient installés sur deux des trois chaises qui lui faisaient face.

   Viya prit le dernier siège disponible. Ses deux amis demeurèrent debout dans son dos. À sa grande surprise, Ariane les rejoignit peu après et s’appuya au mur, les bras croisés et le visage fermé.

— Si je vous ai réunis ici, c’est pour discuter de la suite des événements, commença Véra. Vous partirez pour le Prieuré cette nuit, par bateau. Les garde-côtes restent dans le sud de la baie, ils ne vont aux abords du littoral nord de l’Archipel, ce qui présentement nous arrange. De là, vous naviguerez jusqu’au bras du fleuve. Vous serez alors sortis de la gouvernance d’Hydendark. Vous accosterez au premier village que vous trouverez et chercherez un transport terrestre pour vous rendre au Prieuré.

— C’est hors de question.

Contre toute attente, ce n’était pas son mentor qui avait parlé, mais Ariane.

— Ma chère, commença la cheffe des Légendiers.

— Non !  l’interrompit la jeune femme blonde.  Vous savez tous très bien qu’elle est la prochaine étape !

Viya, elle, n’en avait aucune idée, aussi frissonna-t-elle quand Fid répondit :

— Les gens ont été horrifiés d’apprendre que nous tirions nos histoires de cette faille qui les a traumatisés. Ils vont demander notre dissolution.

Véra soupira et farfouilla dans ses papiers pour en sortir une lettre décachetée.

— Ils l’ont déjà fait.

Viya eut un coup au cœur. Ariane, elle, blêmit et se tourna vers Fid.

— Et tu es notre seul espoir d’empêcher ça !

— Viya a besoin de Fid, rappela doucement Archie. Les délibérations pourraient durer des semaines. Il serait déraisonnable de repousser leur départ à une échéance inconnue. De toute façon, sa précédente tentative pour convaincre le Conseil s’est soldée par un échec.

– Il peut essayer encore ! Sans lui, on court à notre perte, pour une fille qui a joué un rôle certain dans notre chute et ne mérite même pas d’être des nôtres !

— Comment oses-tu ? s’indigna Élisabeth.

— Retire ça ! embraya Dan. Ce genre de propos est indigne d’un membre de la Confrérie.

           – Pas s’il s’agit de sauver ce qu’il en reste !

Un silence de mort tomba sur la pièce. Viya eut trop chaud, puis se sentit soudain frigorifiée. Elle chercha le regard de son mentor, qui conserva le sien rivé sur Ariane. Une larme avait glissé sur la joue de cette dernière et sa lèvre tremblait. Elle était bouleversée. Viya n’avait que trop conscience de ce que le départ de Fid signifiait pour la Confrérie, mais l’idée de partir sans lui était intolérable.

— Je suis désolée, commença-t-elle, je…

Tais-toi, siffla la blonde en braquant sur la future Protectrice deux yeux furieux.

Ses deux petits mots lui firent l’effet d’une gifle.

« Tais-toi », prononçait Eugénia alors qu’elle renversait sur le matelas de Viya un encrier.

« Tais-toi », susurrait-elle dans le dos de sa rivale alors que celle-ci se tenait debout sur la scène de l’amphithéâtre, prête à se livrer à une joute oratoire.

« Tais-toi ! » lui hurlait-elle alors que sa victime tambourinait contre la porte des toilettes où sa tortionnaire l’avait enfermée, à cinq minutes du début d’un examen capital.

Viya baissa la tête, incapable de répartir. Elle vit du coin de l’œil le regard de son mentor se poser sur elle, le maudit pour son silence et se détesta plus encore pour le sien.

— Jeunes gens… commença Archie d’un ton conciliant.

Il s’interrompit. Fid venait de se lever. Le bruit de son fauteuil éraflant le parquet remplit toute la pièce, suivi par celui de ses pas lents alors qu’il comblait la distance qui le séparait de la jeune femme blonde. Celle-ci se plaqua au mur, une excuse déjà au bord des lèvres. Mais le Légendier prit sa main, lui sourit doucement et la regarda au fond des yeux.

— Je sais ton histoire.

Il était sans doute l’unique homme au monde à prononcer ce mot de cette façon, à y lire un palimpseste réécrit au-dessus de la vie.

– C’est moi qui t’ai trouvée et je connais ce que tu as traversé. Je comprends mieux que quiconque ici la peur que tu peux ressentir à l’idée de voir notre famille tomber. Je t’ai donné ta chance, maintenant je dois aider Viya. Mais je te promets que même si la Confrérie devait s’effondrer, je serais, nous serons, toujours là pour toi. D’accord ?

Ariane essuya ses larmes du bout des doigts et acquiesça.

Fid se tourna vers Véra.

— En parlant de famille…

— Tu ne pourras pas leur dire au revoir, anticipa-t-elle. Nous allons contourner un édit royal. Si le Palais nous interroge, mieux vaut que nous soyons peu  à le savoir. Ariane te remplacera au Conseil, elle est jeune, mais elle se défend en rhétorique et je ne pouvais pas lui cacher la vérité. Pour des raisons de sécurité, les Légendiers demeureront désormais sur l’Archipel, sauf toi. Tu seras officiellement rentré ce soir au 12 Dreamyard Alley, en raison de ta phobie. Viya pour sa part sera hautement contagieuse et restera confinée avec Dan et Élisabeth. Qui vous accompagneront en réalité dans le nord.

Le visage de Fid s’était fermé alors qu’elle déroulait son exposé, mais il se figea tout à fait sur la dernière phrase.

    – Certainement pas ! Le Prince Héritier s’imagine déjà que nous sommes des traîtres. S’il apprend que nous avons quitté la ville en dépit de la quarantaine, je ne donne pas cher de notre peau. Je n’ai pas envie que nous soyons quatre à balancer au bout d’une corde.

– Élisabeth et moi mesurons les risques. Nous ne sommes plus des enfants. Et tu auras besoin de nous.

– Faux, faux et encore faux.

Dan croisa les bras. Même s’il approchait la vingtaine, son air boudeur le faisait ressembler à adolescent.

– Enfin, Fid, soit un peu réaliste… Tu te déplaces avec une canne… et n’oublies pas que nous en aurons pour au moins une nuit de bateau.

À ces mots, le Légendier fut saisi d’un spasme et se détourna pour prendre une profonde inspiration.

Lorsqu’il leur fit à nouveau face, des gouttes de sueur perlaient à son front et son regard était orageux. Mille insultes sans doute se pressèrent à ses lèvres, mais sa réaction leur donnait raison.

— Et puis, enchaîna Véra, si la Confrérie tombe… je préfère savoir que certains d’entre vous sont loin d’ici.

Le Légendier avait fermé les yeux, abattu. Viya prenait conscience du sacrifice qu’elle lui imposait.

— Très bien, accepta-t-il. Mais je ne peux pas partir sans dire au revoir à ma famille.

Véra le dévisagea longuement, déchirée entre l’émotion de son ami et son devoir.

— Je te fais confiance pour ne rien divulguer, finit-elle par céder.

 

 

*

 

 

Les adieux avaient été une torture.

Dans la Maison, l’atmosphère était douce, mâtinée de rires et des craquements du feu qu’on avait allumé pour repousser le froid et les ombres de la nuit. Personne n’avait encore conscience de la menace qui pesait sur l’avenir de la Confrérie, et Archie et Véra donnaient le change. Ariane s’était retirée, incapable d’assister à cette mascarade.

– Je sais que j’ai… assommé nombre d’entre vous avec mes théories, avait-il débuté en déclenchant quelques rires. Mais je suis convaincu que les histoires nous guident, que nous allons puiser en elles la lumière qui manque à nos hivers. C’est grâce à elles que j’ai commencé la mission la plus importante de toute mon existence. Raconter. Vivre pour soigner l’âme des gens, parce que pour une histoire transmise, il y a parfois mille personnes heureuses. Elles m’ont - elles nous ont - menés jusque-là, et je sais qu’elles continueront à nous accompagner, quoi qu’il advienne. Tôt ou tard, Hydendark redeviendra un lieu où nous pourrons tous, Orateurs, Écrivains, Légendiers, vivre de notre passion et métier sans l’ombre. J’ai conscience qu’Igane a lancé ses attaques pour se venger de moi, et je vous demande pardon.

– À t’arroger tout le crédit, tu vas finir par nous vexer, avait embrayé Archie avec malice. Nous sommes parfaitement capables de nous attirer des ennuis sans toi.

Il y avait eu quelques rires. Fid avait alors fermé les yeux. Les mots se pressaient à ses lèvres, trop nombreux pour qu’il puisse les prononcer tous, trop intimes pour qu’il ne soit pas rattrapé par sa propre pudeur, trop chargés d’émotion pour que sa voix ne flanche pas.

Isabelle, une Légendière d’une quarantaine d’années s’était alors approchée de lui et l’avait enlacée.

– Nous aussi, on t’aime.

Tout ce que Fid n’était pas parvenu à confier aux siens flottait encore en lui quand il gagna l’embarcation. Il partait comme un lâche, incapable de faire preuve du moindre courage, et il se détestait.

Les eaux noires ourlaient sous les étoiles et un frisson de peur incontrôlable descendit le long de son dos. Une nuit entière sur les flots…

 Les trois jeunes gens étaient déjà à bord. Il voyait la silhouette de Viya, qui, la tête tournée vers lui, le regardait avec confiance. S’il n’avait pas ouvert pour elle la porte des histoires, s’il ne l’avait pas entraînée sur ce chemin, peut-être serait-elle déjà sauvée. Il n’avait pas le droit de l’abandonner.

Il recula pourtant d’un pas.

Une main se posa entre ses omoplates pour l’empêcher d’en effectuer un second.

Archie l’avait accompagné. Par  amitié, mais plus certainement pour qu’il ne se défile pas.

Le Légendier se tourna vers le rouquin pour ne plus regarder la mer.

— Je devais avoir à peu près cette tête la première fois que je t’ai vu, sourit ce dernier.

Un très mince rictus étira les lèvres de son confrère à ce souvenir. Quand Archie avait sonné à la porte du 12 Dreamyard Alley, il n’était qu’un adolescent venu d’un quartier pauvre du Field à l'est d'Hydendark, voleur à ses heures. Lorsqu’il avait compris que Fid s’occuperait d’évaluer son admissibilité chez les Légendiers, le gamin s’était liquéfié.

— Tu peux le faire, mon ami.

L’ancien Orateur acquiesça  et Archie l’étreignit avec force.

Fid se hissa dans l’embarcation avec l’impression d’entrer dans un cauchemar, il s’affaissa contre la coque. Alors qu’Élisabeth commençait à manœuvrer, l’odeur des embruns prit d’assaut ses narines et lui souleva l’estomac. Il ferma les yeux. Une sensation trop familière de décharge électrique envahissait sa jambe. Les prémices d’une crise, au plus mauvais instant.

– Je suis là, murmura soudain Viya tout près de lui.

Concentré sur son tourment, il ne l’avait pas entendue approcher. Elle s’installa à ses côtés. Il passa un bras autour de ses épaules et elle abandonna sa tête contre son torse. Ses cheveux sentaient la camomille et le parfum chassa le temps d'un très court instant sa nausée. Il s’obligea à retrouver contenance et à ouvrir les paupières.

– C’est moi qui suis là, répondit-il.

Il la vit sourire. Puis il fut pris d’un nouvel accès de mal de mer et il bascula sa tête en arrière, vers les étoiles.

– Fid ?

– Mmmh ?

– Puisque tu es là, tu crois que tu pourrais continuer à me raconter l’Odyssée ?

– Maintenant ?

– Oui.

– Tu ne veux pas plutôt me laisser mourir en paix ?

– Pas avant au moins de savoir la fin. Est-ce qu’Ulysse rentre chez lui ?

– Je serais un bien mauvais Légendier si je divulgâchais ainsi l’issue ! s’offusqua-t-il.

Ravie de le voir reprendre un peu d’aplomb, elle tira sur eux la couverture qu’elle avait emportée avec elle et se cala de son mieux contre la coque du navire. Il s’était arrêté à la toute fin du neuvième chant où Ulysse, qui tentait toujours de retourner dans sa patrie d’Ithaque, venait d’attirer sur lui la colère du dieu de la mer. Il rencontrerait ensuite Éole, un dieu qui l’assisterait dans son voyage en lui offrant une outre dans laquelle étaient piégés tous les vents mauvais qui pourraient l’éloigner de chez lui. Mais les compagnons du guerrier ouvriraient le cadeau divin et répandraient les souffles contraires. La route se poursuivrait alors, encore et encore.

Il appela à lui cette histoire qu’il connaissait par cœur. Amie fidèle, elle se coula en lui en un baume bienfaisant, jusqu’à habiter les moindres fibres de son être. Viya ferma les yeux. Et lui commença à raconter.

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Edouard PArle
Posté le 09/04/2024
Coucou Romane !
Trop de blabla ? Non ! J'ai d'ailleurs préféré ce chapitre au précédent. Tu dénoues la tension du personnage d'Ariane, le personnage de Fid fait de jolis adieux aux autres légendiers et c'est le grand départ. On a un très joli moment entre Fid et Viya, vraiment touchant lorsqu'il commence à lui raconter l'Odyssée. J'ai bien aimé la description de ses cheveux, de leurs gestes... Très immersif et beau. On dirait un peu son père. (et pourtant c'est pas vraiment la manière dont je décrirai leur relation dans son ensemble)
Le parallèle entre l'Oyssée et le départ de Viya vers le lieu de son enfance est aussi plutôt bien vu (=
Mes remarques :
"Vous savez tous très bien qu’elle est la prochaine étape !" -> quelle
"s’était alors approchée de lui et l’avait enlacée." -> enlacé
"Par amitié, mais plus certainement pour qu’il ne se défile pas." un espace en trop
Un plaisir,
A bientôt !
Louison-
Posté le 04/08/2021
Coucou !

Alors moi je le trouve très bien ce chapitre :) Je ne trouve pas qu'il y a trop de blabla, et c'est même nécessaire qu'ils discutent pour mettre les choses à plat avant que chacun fasse ce qu'il a à faire ^^ Donc oui, pour moi je le trouve chouette. Il a un côté un peu serein, et c'est cool qu'ils se quittent tous sans rancoeur, même avec Ariane.

Contente que Dan et Elizabeth accompagnent Fid et Viya, je pense que c'est bien qu'ils soient plusieurs pour "affronter" le Prieuré ! Me réjouis beaucoup, d'ailleurs, d'y arriver. Je suis sure que c'est un endroit bien mystérieux *-*

Et le fait que Fid raconte à Viya l'Odyssée, j'aime trop, vu que Viya "rentre" à la maison. La référence est super parlante pour la scène, et c'est cool que tu aies introduit l'Odyssée très tôt dans l'intrigue et qu'elle prenne tout son sens seulement maintenant ! Joli pour ce petit coup-là ;))

Voilà, bisou !
Romane
Posté le 15/08/2021
Coucou Louison ! je suis vraiment désolée pour le retard avec lequel je te réponds !
Merci pour ta lecture et ton retour rassurant !

Très contente que tu aies compris la référence à l'Odyssée. J'avais un peu peur que le lecteur passe à côté, mais ce n'est pas le cas donc c'est chouette !
Contesse
Posté le 26/07/2021
Coucou Ciel ;)

Un chapitre de transition, si je puis dire (ça n'a absolument aucune connotation négative hein, comprends-moi bien x)), qui a quelque chose d'apaisant quelque part, je ne saurais trop dire pourquoi !
Le fait que les Légendiers fassent enfin quelque chose pour essayer de sauver leur Confrérie, même si c'est en quittant la ville, c'est satisfaisant et ça donne de l'espoir ;)

Aussi je me suis aisément laissée bercée par les vagues, les étoiles et l'Odyssée à la fin du chapitre, cette scène finale a des allures de berceuse très agréables :)

J'ai hâte de voir comment Fid et Viya vont s'en sortir et comment va se passer leur arrivée sur la terre ferme ! Je prie pour qu'ils ne leur arrivent pas malheur, et en même temps je SAIS qu'ils arriveront jusqu'au Prieuré, c'est nécessaire :)
D'ailleurs, je les ai vus comme père et fille dans ce chapitre, comme quoi, ça évolue à chaque chapitre xD Mais c'est encore une fois toute la beauté de cette relation inqualifiable ;)

A bientôt pour la suite (je ne désespère pas d'être à jour, un jour) <3
Romane
Posté le 27/07/2021
Merci pour ta lecture Momo !
Contente de savoir que tu as apprécié ce chapitre !

je suis désolée je sais que je poste beaucoup et assez régulièrement, ça doit être frustrant de voir les chapitres s'accumuler... Heureusement j'acheve bientôt la publication !
Contesse
Posté le 27/07/2021
Oui, je panique un peu dès que tu publies des nouveaux chapitres parce que je vois mon retard se creuser mais...
Je ne désespère pas un jour d'être à jour, quand l'histoire sera entièrement publiée déjà xD Dans tous les cas, je me réjouis toujours de te lire <3
Dodonosaure
Posté le 15/07/2021
Je l'ai trouvé très bien ce chapitre. Il fait office d'intermède vers l'aventure suivante, c'est normal qu'il soit moins rebondissant que les précédents.
Mention spéciale pour ce "divulgâchais" dont j'ai aimé l'esprit.
Romane
Posté le 16/07/2021
Bonjour !
Merci pour ton retour sur ce chapitre :D Il me rassure beaucoup, d'autant qu'il est assez raccord avec les avis des autres plumes <3
Isapass
Posté le 11/07/2021
Moi je n'ai pas trouvé qu'il y avait trop de blabla (mais en même temps j'ai moi-même tendance à faire des dialogues interminables XD). En tout cas, ça ne m'a pas du tout gêné.
Et je suis ravie que Dan et Élisabeth partent avec Fid et Viya ! Je situe moins bien Élisabeth mais Dan me plaît beaucoup.
Peut-être que tu pourrais tailler un peu dans les introspection de Fid, à la limite : on voit qu'il est ému grâce aux dialogues, aux étreintes, etc... ce n'est pas forcément nécessaire de le dire (show dont tell ;) )
Quant à l'histoire d'Ariane, j'ai du mal à voir si ça constitue une anecdote en soi, ou si c'est nécessaire à l'intrigue. Dans le premier cas, je ne suis pas complètement convaincue : quel est l'impact sur Viya ou Fid ? Qu'est-ce que ça apporte à l'histoire ? Dans le second cas, ne tiens pas compte de ma remarque : je verrai bien comment ça s'intègre.
Je reviens vite pour la suite.
Romane
Posté le 13/07/2021
Merci pour ta lecture Isa !
Je vais essayer de travailler un peu plus Élisabeth, j'ai conscience qu'elle manque un peu de présence
Je pense que tu as raison, je pourrais aussi couper un peu les introspections de Fid, je vais y réfléchir.

dodoreve
Posté le 08/07/2021
Beaucoup de blabla... nécessaire, oui :) Il me semble que dans la première partie, ce qui est important est surtout l'attention accordée à Ariane et la manière dont on comprend un peu mieux son histoire (en tout cas c'est ce qui me frappe, d'autant plus qu'un lien est fait avec Eugenia). Peut-être qu'effectivement, ça pourrait être montré d'une autre manière. Peut-être qu'elle pourrait prendre Viya à parti dans la seconde discussion, pour qu'il n'y ait plus qu'une discussion si le blabla te gêne à ce point - mais je ne sais pas si ça fonctionnerait vraiment. L'intérêt ici c'est aussi d'avoir leurs deux points de vue, et si tu essayais de les mêler, le risque serait qu'on n'accorde pas assez d'importance aux adieux de Fid.
Voilà, j'essaie de mettre mon ressenti à l'épreuve de tes incertitudes, mais du coup je me dis que c'est quand même bien écrit de cette manière ? D'autres plumes te diront ; en tout cas moi ça m'a plu et je n'ai pas ressenti de longueur pénible.
"une certitude nouvelle émergeait en elle : Fid avait projeté sur elle des espoirs qu’elle n’avait pu satisfaire, mais elle avait un chemin. Son chemin." > Et puis ça en plus c'était chouette, comme un petit détail de rien du tout mais qui est très important il me semble.

"Elle s’installa à ses côtés. Il passa un bras autour de ses épaules et elle abandonna sa tête contre son torse." ( ⚆ _ ⚆ ) (mes bonnes mœurs outrées)
(J'en rigole hein, mais je note toutefois que là ça fait décidément romantique)

Petites choses relevées :
"Vous savez tous très bien qu’elle est la prochaine étape !" quelle* ? sinon je n'ai pas trop compris
"je serais, nous serons, toujours là pour toi" serai*
dodoreve
Posté le 08/07/2021
(J'essaie de réfléchir avec toi puisque tu nous le demandes, mais ouste tes incertitudes et ta fatigue : même si tu continues de mettre à l'épreuve ce que tu écris - et ça, c'est ce qui fait sa qualité - j'espère que tu es fière de ce que tu fais. Moi je le suis pour toi <3)
(Voilà fallait bien que je sois un peu neuneu dans mes déclarations à un moment)
(Courage et repos <3 !)
Romane
Posté le 09/07/2021
Salut Dodo <3 Et déjà, merci pour ton commentaire qui me donne de l'énergie !

""une certitude nouvelle émergeait en elle : Fid avait projeté sur elle des espoirs qu’elle n’avait pu satisfaire, mais elle avait un chemin. Son chemin." > Et puis ça en plus c'était chouette, comme un petit détail de rien du tout mais qui est très important il me semble." ==> Tu as tout à fait raison, là-dessus. Peut-être que je me plante (on verra ce que les lecteur.ices en penseront à la fin de l'histoire), mais je dissémine de petits indices un peu partout. Sur les personnages, leurs évolutions, sur l'intrigue....Donc quand je dois réécrire pour des raisons de rythme, c'est toujours un défi de garder les détails glissés dans la narration x)
Le passage qui heurte tes bonnes mœurs a aussi son importance xD
Tu trouves ça vraiment romantique ? En réalité, je ne sais pas trop si ça l'est ou pas. Pour moi, c'est plutôt amical, mais je peux comprendre que ça soit ambigu (et je ne veux pas que ça le soit, parce que V. est quand même mineure). Je me dis que c'est peut-être trop intime, comme contact.

""Vous savez tous très bien qu’elle est la prochaine étape !" quelle* ? sinon je n'ai pas trop compris ==> C'est bien "quelle", je corrige (fatigue, fatigue). Est-ce que si je modifie la phrase, cela règle ton incompréhension ou bien est-ce qu'elle est liée à la suite ?
"je serais, nous serons, toujours là pour toi" serai* ==> Yes, je modifie !

Honnêtement, je sais pas si je suis fière de ce que je fais. Il y a un truc qui me terrifie avec cette histoire : c'est d'avoir un écrivain méchant comme Igane. Parce que je les respecte tellement que je ne veux pas porter atteinte à travers lui à la profession, tu vois ? xD Et en même temps, le but de ce roman, c'est bien de déclamer mon amour aux histoires... Mais il me fallait une menace adéquate avec l'univers... et quoi de mieux qu'un auteure qui pervertit son art ? Bref, mon cerveau tourne, tourne....

Merci pour la douceur de tes mots et ta bienveillance <3
dodoreve
Posté le 09/07/2021
"Tu trouves ça vraiment romantique ?" Oui, et en tout cas ça comporte une ambiguïté qui me gênerait si je me mettais deux secondes à la place de Fid (homme adulte, autorité, tout ça tout ça, on en a déjà discuté). Mais en fait ça me gêne par rapport au contexte actuel : à l'université comme partout, des hommes adultes profitent de leur emprise sur des jeunes femmes (mineures ou non). (Je donne l'exemple de l'université puisqu'il me semble plus correspondre qu'à celui du lycée. Viya a beau être mineure, son indépendance est davantage celle d'une jeune femme adulte, je trouve.) Ton univers est-il moins patriarcal ? Parce que malgré tout on sent très bien que c'est une relation avant tout amicale (ou en tout cas pas "malsaine" au sens qui me fait peur). Dans les faits, Fid n'a jamais eu aucun geste déplacé, et l'infériorité que Viya ressent n'est aucunement liée au fait qu'elle soit une jeune femme (du moins je ne le ressens pas comme ça). C'est donc mon regard qui s'inquiète et qui fabule. Et je me rappelle un moment où Fid s'étonnait de cette faille qui lui envoyait les écrits de George Sand. Peut-être que ça serait intéressant à creuser, cet écart...? Pas forcément d'un point de vue militant (qui a déjà l'air de t'épuiser), mais comme détail -- est-ce que ça pourrait être intéressant ? Peut-être que ça calmerait mes yeux prudes (encore une fois j'en ris). Peut-être qu'ils n'ont pas besoin d'être calmés, et que c'est justement cette ambiguïté inquiétante qui permet de poser d'elle-même question...? Pardon de ne pas te donner d'avis tranché, mais je préfère te laisser mes questions que rien du tout. (Tu as dû t'y faire, maintenant. ^^)
"""Vous savez tous très bien qu’elle est la prochaine étape !" quelle* ?" > Sur le coup je me demandais si l'option "qu'elle" cherchait à désigner Viya ("la prochaine étape, c'est que Viya...") et c'est ça que je n'aurais pas compris. Puisque c'est bien "quelle", tout est bon pour moi :) !
Bisous <3
Romane
Posté le 09/07/2021
Merci pour tes précisions.
Je ne m'en étais pas forcément aperçu. Mon univers ne me paraît pas forcément patriarcal, donc je ne lisais pas dans leur relation d'enjeu de domination ou d'emprise, qui se serait manifestée à ce moment précis. Et comme Fid est aromantique, il n'y avait pas pour moi d'ambiguïté possible.Mais réflexion faite, si. Et comme je suis sensible à ce problème d'emprise, je pense que je vais changer.
Il y aura un autre passage qui peut prêter à confusion, tu le relèveras peut-être ^^
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