34. Le tournoi

Les plantes de pieds coincées dans les étriers, elle s'était élancée. Son esprit de compétition avait rapidement pris le dessus. Ce qu'elle avait jusque-là perçu comme une contrainte relativement agaçante revêtait désormais des allures de quête sacrée. Stigmate de cette enfance passée cernée par les jeunes mâles, elle avait développé très tôt cette combativité à toutes épreuves. Elle avait dû faire ses preuves en permanence, ne supportant pas l'idée d'être la fillette qu'on abandonne à ses poupées et contes de fées, et avait finalement développé, par certains côtés, plus de travers typiquement masculins que n'importe lequel de ses frères et cousins. Notamment la compétitivité. De tout temps, il avait fallu qu'elle soit la plus rapide à la course, la plus téméraire aussi, celle qui grimpait le plus haut et le plus vite aux arbres, celle qui frappait le plus fort, celle qui crachait le plus loin, celle qui jurait le plus vulgairement également. C'était ainsi, en surpassant tous les membres de sa fratrie qu'elle était devenue la chef de bande, celle qui était apte à faire descendre de cheval un grand blond de plus d'un mètre quatre-vingt en un claquement de doigt et un simple regard dissuasif. Alors pas question qu'un quelconque péquenaud du coin lui dérobe sa première place. Qu'importe qu'elle se retrouve dotée d'un cheval trop nerveux, d'une bombe trop grande qui n'avait de cesse de lui glisser sur les yeux, et des vieilles Converses absolument pas adaptées pour la pratique de ce sport. Elle se devait de remporter cette course, comme absolument tout ce qu'elle entreprenait dans la vie. Éternelle insatisfaite, perfectionniste totalitaire, la deuxième place serait vécue comme un échec cuisant. 

À vive allure, la brise lui sifflant aux oreilles, elle ne tarda pas à faire la différence. Elle venait de prendre plusieurs mètres d'avance sur ses adversaires après quelques minutes de coude à coude dans un premier axe très étroit. La véritable différence se ferait sur terrain plus vaste, lorsqu'elle remonterait vers les bois. Le fils du boulanger, le seul visage familier, se trouvait déjà à la traîne, et bientôt elle ne le verrait plus en se retournant. Sur ses talons, un illustre inconnu lui collait à la croupe. Il remontait rapidement la faible distance qu'elle avait instauré entre eux. N'arborant aucune couleur, entièrement vêtu de noir, elle s'en trouvait incapable d'en déduire son appartenance à un quartier, au point qu'elle se demandait comment elle avait pu ne pas le remarquer sur la ligne de départ. Sur les quais, et jusqu'au port, l'axe bien plus large lui permit de creuser l’écart. Néron lui obéissait aussi parfaitement que s'il avait été une extension d'elle-même. Tant et si bien qu'elle acheva le premier tour de piste largement en tête, et dépassa les gradins à toute vitesse plusieurs longues secondes avant le plus rapide de ses concurrents. 

Cela dit, tout le mérite ne lui revenait pas forcément puisque, tandis que les autres cavaliers subissaient les foudres des habitants des différents quartiers, elle-même semblait être passée entre les gouttes. Elle avait vu juste, son statut de petite baronne lui évitait les handicaps infligés aux autres coureurs. Mais alors qu'elle allait retrouver la piste de terre menant aux bois, tellement plus agréable pour elle comme pour Néron que les pavés inégaux, les choses se compliquèrent en même temps que le cavalier noir se matérialisait à sa hauteur. Elle ne comprenait pas comment il était parvenu à la rattraper aussi efficacement, mais le long de cette route isolée de tout, elle se sentit comme seule au monde, à la merci de cet inconnu bien trop proche à son goût. À tel point que, incommodée par sa bombe trop large, elle profita d'une ligne droite pour la détacher et l'envoyer valdinguer dans les bosquets de bordure de chemin. Elle la récupérerait plus tard, se promit-elle, mais pour l'instant elle devait se détacher de cet agaçant concurrent. 

Comme s'il lisait cette détermination en elle, le cavalier noir se laissa distancer de quelques mètres. Il lui laissa prendre la tête jusqu'au château, profiter de ce feint sursis et se détendre suffisamment pour la surprendre, à nouveau, lorsque les ruelles succédèrent au sentier. L'étroitesse des axes ne lui permettait plus de le semer, et ils se retrouvèrent dans une forme de cohabitation dont ils ne pourraient s'extraire que sur la grande place, lorsque l'espace requis à toute manœuvre serait à nouveau d'actualité. Au coude à coude, elle pouvait presque entendre la respiration haletante de l'étalon de son concurrent, tandis que le sien donnait tout ce qu'il avait pour garder la tête. Les boucles au vent, à moitié couchée sur son destrier, c'est en jetant un regard furtif à l'autre cavalier qu'elle vit cet éclat bleu métallique entre elle et lui. 

Un éclat surréaliste, totalement hors sujet dans le contexte actuel. Quelque chose de bien trop contemporain au milieu d'une course de chevaux dans un décor médiéval. Elle ne comprit pas tout de suite. Il fallut plusieurs interminables secondes pour que l'information visuelle remonte jusqu'à son cerveau et que ce dernier, dans un effort colossal de concentration, lui offre une analyse qu'elle se refusa à entendre dans un premier temps, tant elle semblait ridicule.

Elle voulut vérifier à nouveau, mais son attention fut accaparée par tout autre chose. Là, face à elle, quelques mètres plus loin, à l’orée du bois se tenait l'imposante et attractive stature auréolée d'ombre d'un Russe. Une fraction de seconde, ce fut le laps de temps dont elle disposa pour noter sa présence avant de le dépasser, et remarquer que ce n'était pas elle qu'il contemplait, mais son concurrent et l'objet grésillant qu'il tenait entre ses doigts. La violence de son regard confirma les soupçons de son cerveau et acheva de convaincre l'inconsciente de la réalité de son analyse. Un deuxième coup d'œil sur l'objet confirma ses craintes et accéléra les battements de son palpitant. 

Un taser. L'éclat bleu, le grésillement. Il s'agissait d'un taser que le cavalier noir tentait d'approcher de la robe de Néron. La panique gonfla en son sein, et ce fut sans plus aucun ménagement qu'elle claqua son talon contre le flanc de sa nerveuse monture. Elle aurait dû s'arrêter sur la place, contraindre son concurrent à l'exposition face à la foule plutôt que de poursuivre la course et se condamner à l'isolement du sentier qui reviendrait immanquablement. Mais dans l'urgence de l'instant, elle n'y songea pas. Elle ne pensait plus qu'à le distancer pour l'empêcher de s'approcher de sa monture. 

Un choc électrique ne tuerait pas Néron mais l'affolerait suffisamment pour désarçonner sa cavalière, en plus de lui infliger une douleur vive. Privée de sa bombe, Astrée risquait bien plus que quelques bleus. Surtout lancée à l'allure qu'il lui imposait. Certes, tous les coups étaient permis, mais n'avait-il pas conscience des risques qu'il lui faisait prendre en agissant de la sorte ? C'était sa vie qu'elle jouait en cet instant. Et pour une simple course hippique dont elle se serait volontiers passé. 

Il lui fallait encore tenir quelques kilomètres. Une poignée de kilomètres, un ultime tour de piste qu'elle se savait incapable d'achever dans ses conditions. Sa monture n'en pouvait plus, la panique faisait perdre ses moyens à la cavalière, et dans son dos l'audacieux concurrent gagnait du terrain. Il n'était même plus question de ne pas perdre la course, seulement de ne pas perdre la vie aussi bêtement que ça. Elle allait devoir ruser, faire preuve d’inventivité. Autant de fonctions que son cerveau ankylosé par la panique n'avait plus, constata-t-elle, lorsque une silhouette se matérialisa dans son champ de vision. 

Là, droit devant elle, déboulant de nulle part, à une dizaine de mètres, là où les bois succédaient aux quais, Syssoï était apparu. Elle crut d'abord à un mirage, à une création de son esprit tordu au crépuscule d'une trop courte vie, avant de faire le lien entre sa position initiale et l'actuelle. Tandis qu'elle avait dû contourner tout le village en se pliant à la piste en large boucle imposée par la course, il avait suffit au danseur de traverser les bois en ligne droite, pour couper en une diagonale parfaite. 

Pour le reste, à savoir ses raisons et ses intentions, elle n'avait pas eu à se poser la moindre question. Ses réflexes inconscients avaient absolument tout supplanté. Sans trop comprendre comment ni quand elle avait pris cette décision, les actions s’enchainèrent. Son pied droit s'était échappé de l'étrier. Son bras s'était tendu du même côté. Et ce fut tout aussi naturellement, avec une facilité plus que déconcertante, que les doigts masculins s'enroulèrent autour de son avant-bras. Et le pied taille quarante-quatre prit la place laissée vacante dans l'étrier. Néron lancé à vive allure, ce numéro de haute voltige était aussi improbable que surréaliste. Pourtant ce fut bien dans son dos, sur cette même selle, que le danseur acheva sa cascade avec agilité. 

Le tout n'avait duré qu'une toute petite seconde, mais force était de constater l'improbabilité de ce qu'il venait de se passer. Syssoï venait de monter sur un destrier lancé en pleine course, sans la moindre hésitation, sans la moindre maladresse, comme si ce numéro avait été répété des années durant, comme si tous deux se trouvaient être des cavaliers émérites et sur-entraînés. Après tout, pour ce qu'elle en savait, c'était peut-être le cas du danseur, bien qu'elle-même ne soit pas montée sur un cheval depuis une dizaine d'années.

— Passe-moi les rênes ! scandait-il à son oreille en passant ses bras autour d'elle pour joindre le geste à la parole.

— Pourquoi ? Non ! répondit son ego à sa place.

— Sérieusement, Astrée ? Tu crois que c'est le moment de te la jouer suffragette ? s'agaça-t-il, sa voix réfrigérante et acide dans le creux de son oreille tandis qu'il récupérait les rênes qu'elle lui lâchait à contre-cœur.

Elle lui avait déjà cédé ses étriers, et désormais les mains libres, elle se sentait démunie, privée de tout appui. Comme coincée dans une voiture sans ceinture, ni airbag à quelques secondes de l'inévitable crash. Alors, à défaut, elle s'accrocha au pommeau, et en rapprocha son bassin pour offrir plus d'espace à son passager clandestin sur l'assise d'une selle absolument pas prévue pour deux. Ainsi coincée entre la crinière de sa monture et le corps du nouveau cavalier, elle s'autorisa un regard en arrière, en direction de l'inconscient concurrent. 

Il n'était qu'à quelques mètres d'eux, mais devant les efforts de motivations exercés par Syssoï sur Néron, l'écart commençait à se creuser. À deux, ils pesaient tellement plus sur la monture qu'elle se demandait comment il était parvenu à obtenir cette accélération. Mais bientôt les virages, les courbes et les petits axes reprendraient, et Néron perdrait de son avance. Au détour du premier virage, justement, elle le perdit un instant de vue, et au détour du second, le bras du danseur venant lui ceinturer la poitrine acheva de détourner son attention.

— Accroche-toi ! lui ordonna-t-il le ton empreint d'urgence.

Surprise, elle détourna le regard de leur poursuivant pour le reporter droit devant elle, sur cette barrière qui délimitait la piste de course et bloquait l'accès à une ruelle latérale. Une barrière haute vers laquelle le russe dirigeait inexorablement leur monture.

— Mais qu'est-ce que tu fais ? paniqua-t-elle en comprenant ses intentions. Néron n'est pas prévu pour la course d'obstacles !

— Accroche-toi ! se contenta-t-il de répéter sans ralentir sa course.

Cette fois, elle rangea son esprit contestataire, et s'accrocha fermement d'une main à cet avant-bras masculin, et de l'autre au pommeau de la selle, avant de clore fermement ses paupières. Quitte à frôler la mort, autant éviter de la contempler de trop près. Et encore moins de l'anticiper. Aussi sentit-elle l'envolée de l'étalon plus qu'elle ne le vit. 

Le calme, c'est le sentiment qui lui vint en premier. Le calme après les chaos du galop, le calme et le quasi immobilisme, avant le choc d'un retour sur terre. Néron avait sauté. Néron avait survolé l'obstacle sans même le toucher. 

Elle rouvrit les yeux sur ce constat, tandis que le russe dans son dos tirait sur les rênes pour immobiliser sa monture. Il lui fallut quelques mètres pour l'arrêter, mais lorsque l'écho des sabots leur parvint depuis la ruelle perpendiculaire à celle dans laquelle ils étaient terrés, Néron se trouvait parfaitement statique. Le cavalier noir ne fut qu'un tracé sombre entre deux pans de murs, puis le bruit d'une course effrénée qui s'éloignait de plus en plus tandis qu'il pourchassait un fantôme. Bientôt il dépasserait la ligne d'arrivée, et là seulement constaterait la supercherie. 

En attendant, coincée à l'écart de la course, Astrée tenta de calmer les battements de son cœur avant de s'interroger sur la suite à donner à tout ceci.

— Où as-tu appris à monter comme ça ? demanda-t-elle alors qu'il lançait Néron au pas dans la ruelle, les éloignant toujours plus du tracé initial de la course.

— Je ne sais pas, éluda-t-il, avant de rapidement enchaîner sur autre chose. Où est passée ta bombe ?

— Elle était trop grande, elle me gênait.

La tête ailleurs, elle répondait avec franchise sans pour autant réellement prêter l'oreille à cette ébauche de conversation. Il était bien trop proche pour qu’elle ne parvienne à utiliser son cerveau correctement. Les bras masculins l’encerclaient, son bassin l’emprisonnait, son souffle dans sa nuque l’enivrait. Il était tout autour d’elle. A la fois trop et définitivement pas assez. Et toute l’attention se focalisa sur ses mains qui accrochaient les rênes avec fermeté et habilité.

— Elle te gênait ? s'étranglait-il d'incrédulité. Est-ce que tu as conscience du risque encouru par simple souci esthétique ? 

L'incrédulité, toujours présente, avait cédé un peu de place à cette colère mal contenue qu'elle connaissait bien. Et le cerveau d’Astrée redémarra.

— Ha non, ne commence pas à m'engueuler ! Et cesse de me confondre avec Charlotte. Rien à faire de l'esthétique ! Le truc me tombait sur les yeux, je voyais plus la route. Et puis, à l'origine, tout ce que je risquais c'était quelques détritus dans les cheveux, je ne pouvais pas prévoir qu'un mec allait se pointer armé d'un taser.

Il ne répondit rien, se contentant de conserver le silence tout en lançant Néron au petit trot, à présent qu'ils se trouvaient suffisamment éloignés de la piste pour que l'écho des sabots ne soit plus un souci. Il garda tant et si bien calme et silence qu'une pointe de culpabilité fit son apparition chez la jeune femme. Après tout, il était venu à son secours. Encore une fois. Il lui avait permis d'échapper aux griffes du cavalier noir en la forçant à sortir de la piste. Une idée qu'elle n'aurait probablement jamais eu d'elle-même, puisqu’elle ignorait que Néron était capable de sauter aussi bien, en plus d'obéir à la perfection.

— Bon, d'accord, pardon d'avoir crié, se fendit-elle d'excuses lorsque le silence devint trop pesant. Et merci.

— De ?

— D'avoir volé à mon secours... Encore une fois. À croire qu'à ton contact je me retrouve systématiquement reléguée au rôle ingrat de jeune damoiselle en détresse.

— Je n'ai absolument rien de l'ange gardien, ne te méprends pas, rétorqua-t-il bizarrement sérieux. Disons que nous sommes quittes, désormais.

Techniquement, ils ne l'étaient pas. Certes, elle l'avait probablement sauvé du chauffard, mais avant ça, lui-même l'avait tiré des griffes de l'ivrogne entreprenant. C'est ce qu'elle était sur le point de lui répondre, lorsqu'il coupa le flot de ses pensées en reprenant la parole.

— Quand as-tu cessé d'avoir peur de moi ?

De quoi parlait-il ? Brusquement extirpée de sa contemplation silencieuse, elle décolla son dos de son buste -ce qui en soi était déjà un bon indice- afin de pouvoir lui lancer un regard interrogateur. D'un bref mouvement de menton, il lui désigna son avant bras sur lequel la jeune femme sévissait. Oh ça ? Surprise de sa propre audace, elle ôta immédiatement sa main pour la ranger sagement sur le pommeau de la selle. Lui, par contre, ne bougea en rien ce bras qui barrait le ventre féminin et s’accrochait à sa taille.

— J'ai toujours peur de toi, avoua-t-elle finalement, d'une petite voix escarpée.

Elle ne le craignait plus comme précédemment. Elle n'avait plus peur qu'il s'en prenne à elle alors qu’au contraire il n'avait de cesse de veiller à sa survie. Ce qu'elle redoutait, en revanche, était bien pire. Cette influence qu'il avait sur elle, cette aptitude à conquérir chaque parcelle d'inconscient et de conscient, ce besoin qu'il faisait naître dans ses entrailles, cette nécessité de lui qu'il avait développé en elle, ces chaînes qu'il avait déployées tout autour de son être. Ces chaînes qui l'immobilisaient, l'enracinaient, l'enclavaient à lui. Il la tenait. Il était arrivé comme un bulldozer, avait fracassé la porte d’entrée, s’était installé tranquillement, et occupait les ruines avec ses airs de propriétaire. 

Ce n'était plus sa présence qu'elle redoutait, c'était tout le contraire. Elle appréhendait son absence et tout ce qui en découlerait. Elle craignait ses sautes d'humeurs, pas les extrêmes, juste le centre, le neutre. Elle supportait ces éclats de voix, ses emportements, ses excès d'attention, mais souffrait de sa distance, de ses silences, de son indifférence. Elle ne tolérait que très peu sa propre vulnérabilité, et pourtant s'il fallait qu'elle soit en danger pour qu'il daigne lui accorder son attention, alors elle était prête à recruter une dizaine de cavaliers noirs. De ça elle avait peur, d'elle-même, mais surtout de ce elle qu'il avait créé lui.

— Et maintenant ? demanda-t-elle en le voyant obliquer dans la ruelle parallèle à la précédente pour reprendre la route de la piste, tout au bout. C'est quoi la suite ?

— Tu vas retourner dans la course et la finir, annonça-t-il en immobilisant la monture à moins d'un mètre de la barrière qui délimitait la piste de l'autre côté.

Sans qu'elle n'ait le temps de protester, il mit pied à terre avant de lui rendre les rênes. Il vérifia qu'aucun concurrent n'était en approche puis déplaça la barricade de manière à ce qu'elle puisse passer avec Néron.

— Je te retrouve sur la place, lui affirma-t-il devant son air affolé, sa grande main s'occupant de flatter l'encolure de la bizarrement très docile monture.

— Attends ! lui intima-t-elle, bloquant sa main de la sienne pour l'empêcher de s'éloigner.

— Il est loin, Astrée, probablement déjà sur la ligne d'arrivée à savourer sa victoire, lui affirma-t-il en se méprenant sur ses inquiétudes. Je te kidnapperais bien, mais j'imagine que ta disparition ne passerait pas inaperçue.

— Mais non, je ne te parle pas de ça ! s'impatienta-t-elle en oubliant de relever la dernière partie de son discours. J'étais en tête ! J'allais la remporter cette foutue course. Comment je vais expliquer ça ?

Une interrogation bien triviale à la lumière de ce qu’elle venait de vivre. Mais cette futilité fut ses derniers mots avant qu'elle ne fasse claquer les rênes et ne s'élance à nouveau sur la piste.

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Notsil
Posté le 30/04/2021
Ah ah, jolie course-poursuite à cheval !

Bon, un peu dubitative qu'à 2 ils sèment l'autre seul sur sa monture, juste ^^ Le numéro de voltige, top ^^ Mais du coup, il est derrière la selle ?

Je m'attendais à ce qu'il saute ensuite sur le cheval du poursuivant et/ou qu'il lui colle une mandale.

J'aime beaucoup l'évolution de leur relation, Astrée lutte moins et accepte davantage, certes avec une pointe de fatalisme ^^ et lui semble se montrer plus conciliant voire explicatif.

Y'a limite une déclaration d'amour, là, dans le "je te kidnapperai bien" (quoique c'est aussi un peu flippant ^^).

J'aurais bien vu que ce soit lui qui fasse démarrer le cheval tandis qu'elle continuait de perdre du temps à parler :p
En tout cas qu'elle rejette la faute sur lui de ne pas avoir gagné, c'est tout elle ^^

Mais, je me demande si l'autre cavalier aura effectivement terminé la course, ou s'il aura plutôt disparu une fois qu'il aura compris que sa cible n'était plus là...

J'attends de voir si elle devra choisir un bonhomme en tant que gagnante, ensuite :p
OphelieDlc
Posté le 06/05/2021
"J'aurais bien vu que ce soit lui qui fasse démarrer le cheval tandis qu'elle continuait de perdre du temps à parler :p" - Mais j'adore cette idée ! Tellement plus drôle et visuelle que la mienne. Je te piquerais bien cette version lors de la réécriture, si tu m'y autorises. L'image est parfaite ! :))

"Bon, un peu dubitative qu'à 2 ils sèment l'autre seul sur sa monture, juste" - La tarée de véracité que je suis s'est longtemps posé la même question (c'est d'ailleurs pourquoi Astrée l'évoque aussi), mais puisque j'avais besoin qu'ils sèment le fou-furieux, j'ai fini par accepter la plausibilité de cette scène en rejetant tout le mérite sur la toute puissance de Néron et la taille Polly-Pocket d'Astrée.

Ravie que ça te plaise toujours ;) Merci encore pour tes retours et ta lecture, évidemment.
Notsil
Posté le 06/05/2021
Oh, pas de souci ;) Les idées sont libres comme l'air ^^ J'avais un visuel, pendant cette scène, (certainement piqué d'un film ou d'un bouquin, tiens) d'une bonne claque sur la croupe et le canasson qui se barre avec l'air outré de la cavalière interrompue :p (plutôt film je pense, mais alors lequel... ).

Et ouais, Néron gère, on va dire ça :p Ça expliquera qu'il démarre au 1/4 de tour pour aller donner la victoire à Astrée ensuite ^^
OphelieDlc
Posté le 07/05/2021
Oui, ça me parle aussi. Enfin, je visualise tellement l'exacte même chose que toi que je me dis que ça doit être dans un ou plusieurs films. :)
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