J’ai fait cent-dix-sept pas en long et en large dans mon appartement avant d’enfin me résoudre à l’appeler. J’arrivais pas à croire que j’allais vraiment lui demander de l’aide. Je devais virer ce connard de ma vie, et à la place je m’apprêtais à faire un pas vers lui. Si seulement l’autre terroriste était allé se pointer chez Carmin plutôt qu’ici… Mais merde, ça faisait déjà trois semaines. J’avais assez attendu, je devais faire quelque chose avant qu’il soit trop tard. Avant que… putain. J’ai pris sur moi pour ne pas retourner à la fenêtre le temps que mon portable compose le numéro, je me suis même assis sur le canapé. Puis quand il a décroché, j’ai pas pu m’empêcher de bondir de nouveau sur mes pieds.
− Allô Victor ?
− Et ben Drissou-Lapinou, tu craques déjà ? Tu t’es rendu compte que tu pouvais pas te passer de moi ?
Il m’énerve à continuer de m’appeler par ce surnom. D’un autre côté, juste d’entendre son ton goguenard que je connais par cœur, ça me rassure. J’arrive à répliquer sans que ma voix tremble :
− Dans tes rêves. Sois sérieux deux minutes, faut que je te parle d’un truc important.
− Okay vas-y, je t’écoute. Tes excuses. Je suis prêt.
Comment ? Ça sort tellement de nulle part que je ne peux pas m’empêcher de rire.
− Mes excuses ? Pourquoi je m’excuserai ?
− Ben pour ta trahison !
− Tu veux dire TA trahison.
− QUOI ?
Il tombe vraiment des nues ou il se paye ma tête ? C’est pas croyable, j’ai l’impression d’être condamné à me poser cette question pour toujours avec ce mec. Pourtant parfois il pouvait faire preuve de perspicacité. Mais à en juger par les insultes qu’il commence à me lancer de l’autre côté du combiné, il est vraiment persuadé que c’est à moi de m’excuser. Quelle blague ! C’est pas moi qui ai réduit à néant la plus grosse action jamais organisée par KEx. C’est pas moi qui ai trahi Kiwi sur un coup de tête et qui l’ai envoyé en prison pour le restant de ses jours ! Ah bon, Driss ? T’y es pour rien ? Alors pourquoi c’est en bas de chez toi que Grenade s’est pointé ?
Je jette un regard par la fenêtre et la silhouette postée en bas dans la rue me fait l’effet d’un coup de fouet. Il a pas bougé putain. J’ai l’impression que plus je le regarde, et plus sa présence grandit. Elle m’oppresse, je le vois dans ma tête même quand je ferme les yeux. Pas moyen de me concentrer sur quoi ce soit tant qu’il est là, à rôder, à me gueuler dessus avec son silence, à me faire sursauter sans bouger d’un millimètre. Il sait très bien que je l’ai repéré, il en joue. Il veut m’intimider, me faire flipper. Ça marche, putain. J’ai jamais autant flippé de mourir.
Je coupe Carmin dans sa tirade. D’habitude je prends pas cette peine, parce que de toute façon il finit toujours par perdre son souffle et j’ai plus qu’à l’achever en beauté avec quelques mots bien placés. Mais aujourd’hui, je n’en ai vraiment ni le temps ni l’envie.
− Okay okay, du calme, je lui ai dit. J’appelais pas pour qu’on s’engueule.
− Parce que si tu crois que j’ai envie de recommencer de baiser avec toi maintenant que je sais comme t’es qu’un...
− J’appelais pas pour ça non plus. Bon sang Carmin, t’es enfermé dans des schémas tellement basiques, je pensais que c’était un rôle que tu jouais, c’est pas possible d’être primaire à ce point.
Je dis ça, mais au fond de moi, je crois que je savais que ce n’était pas une histoire de rôle. Carmin est comme ça, et j’ai fermé les yeux. Est-ce que c’était avant ou après que je commence à tomber amoureux ? Putain, mais comment j’ai pu m’enticher d’un mec pareil ?
− Tu t’en plaignais pas avant, il a craché.
Quand je dis que parfois ce garçon est perspicace. Cela dit, il ne manque pas d’air non plus : j’ai commencé à dresser dans ma tête la liste de toutes les fois où il avait merdé, et ça faisait un sacré paquet de fois. C’était à lui d’ouvrir les yeux maintenant et de se rendre compte à quel point il était con et égoïste et … Sa voix m’a coupé avant même que j’ai dit quoi que ce soit :
− Bon, Diak, on s’insulte ou on raccroche ?
− Ne raccroche pas.
S’il raccroche, je me retrouve tout seul avec un danger public qui attend que je sorte de chez moi pour me sauter à la gorge. Je devais garder le contrôle de cette conversation et de l’énergumène à l’autre bout, pas parce que je lui pardonne quoi que ce soit ou que j’ai envie de revoir sa gueule ! C’est tout simplement la seule personne que je pouvais appeler à l’aide. S’il m’abandonne, je sais pas si je tiendrais le coup encore longtemps.
− Allez. Exprime-toi.
J’ai été étonné que Victor se montre aussi ouvert. L’écoute, c’était pas tellement son truc.
− Je crois que je suis suivi, ai-je lentement expliqué. Ça fait plusieurs semaines que j’ai cette impression. J’ai fait en sorte de sortir le moins possible, de surveiller mes déplacements, mais il sait où j’habite. Je peux le voir par la fenêtre, il attend en bas de mon immeuble.
− Il va pas te tuer, t’inquiète. Il s’est contenté de saccager mon appart.
− Très rassurant, Carmin, merci.
− Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Appelle les flics.
Comme si je n’y avais pas déjà pensé. C’est pas pour le plaisir que je supporte cette situation depuis des semaines, et encore moins pour le plaisir que je l’appelle lui parmi toutes les autres personnes de la terre.
− Je peux pas faire ça. Il est recherché.
La dernière chose que je veux, c’est que Grenade subisse le même sort que Kiwi. Et à cause de moi, qui plus est. Non, je pourrais pas le supporter. Au contraire, je voudrais qu’il comprenne qu’on est bel et bien du même bord. Il pourrait m’aider à sortir Kiwi de là où il est. Au minimum, lui parler, m’aider à l’empêcher de sombrer dans la folie ou le désespoir. Mais avant ça, c’est de son propre désespoir que je devais sauver Grenade. J’osais pas imaginer la colère qui l’habitait. Et qui allait finir par m’exploser à la figure si ça continuait…
− Et ben défends-toi, me lance Victor. T’es un grand garçon.
Il m’énerve. Mais plus que l’agacement, c’est la peur qui prend le dessus. Mon regard est aimanté malgré moi par la fenêtre. Je ne dois pas le laisser raccrocher, j’ai besoin de lui. Tu m’entends Victor, j’ai besoin de toi. Raccroche pas…
− Tu veux me le faire dire à voix haute, hein ? Je voudrais que tu m’aides.
− Nan, Diak, je peux pas. Je le connais
Qu’est-ce que c’est que cet argument bidon ? Et moi il ne me connait pas peut-être ? Quatre ans putain Carmin !
Je réplique sèchement :
− Depuis quand t’as le moindre respect pour les gens que tu connais ?
− T’as raison je suis qu’un connard. T’as été con de me demander de l’aide.
− Victor att…
Trop tard, il m’a raccroché au nez. Exactement ce que je craignais. J’y crois pas qu’après tout ce qu’il m’a fait, il puisse encore se vexer. De toute façon la sensibilité refoulée de Carmin est le cadet de mes soucis à l’heure actuelle. Pour une fois que j’avais besoin de lui… Mais il est ingérable, putain ! Comment est-ce que Kiwi a fait pour l’apprivoiser sans coucher avec lui directement ? Tss, pourquoi je me pose encore la question… Kiwi a un charme et une aura que je n’aurai jamais, voilà tout. Et en même temps, regarde où ça l’a mené. J’ai une pensée pour Kiwi qui doit ressasser exactement la même chose tout seul dans sa cellule. Je réalise qu’il pourrait m’aider pour Grenade. Ni lui ni Victor ne savent encore pour la boucle d’oreille. Kiwi pourrait tout résoudre, comme il sait le faire. Je me rappelle toutes nos conversations, toutes les fois où il m’a raconté comment Grenade ne s’énervait jamais, même quand Kiwi le provoquait. Je suis certain que juste avec sa voix, il pourrait faire quelque chose contre le Grenade fou de rage qui risquait de débarquer pour me faire payer. Dire que c’est toujours moi qui me suis chargé d’être là pour Kiwi quand Grenade jouait à ne plus être amoureux. Oui, mais c’est moi aussi qui n’a pas tiré sur Victor. J’aurais pu choisir Kiwi et sa cause. Je les ai tous trahis, et pour qui ? Un pauvre type qui me rit à la gueule, qui ne pense qu’à lui, n’a pas le moindre sens de l’intégrité… Tout le contraire de Kiwi. Enfin, en ce moment bien sûr que Kiwi se moque aussi. Il est d’une mesquinerie imbuvable. Mais il a une bonne raison, lui. Je l’ai trahi, et je m’en veux tellement. Je peux pas le laisser tomber encore une fois. Je sais qu’il a besoin de moi, même s’il est trop fier et blessé pour le dire. Il me rappelle quelqu’un tiens… Voilà, si j’ai supporté Victor tous les jours pendant quatre ans, je peux bien gérer Kiwi sur une décennie. J’espère bien que d’ici là j’aurais réussi et qu’il sera sorti de prison. Et puis avec un peu de chance, il m’aura pardonné. Si c’était à refaire, je le choisirais sans hésiter… Je ferais pas dans le sentiment et je…
Je secoue brusquement la tête pour chasser le visage de Victor de mes pensées et je vais regarder une énième fois par la fenêtre. Oh non. Mon cœur rate un battement avant de commencer à s’emballer. Je tergiverse pas une seule seconde et j’envoie un message à Carmin.
Il n’est plus en bas.
D’abord je reste figé, le regard fixé sur l’écran, je supplie intérieurement Carmin de me répondre. Mais même s’il répondait, qu’est-ce que ça changerait ?
J’entends encore sa voix. « Il va pas te tuer, t’inquiète. » J’ai envie de te croire, Victor. Je veux pas mourir. Mais la probabilité pour que ça arrive est putain d’élevée !
Sans lâcher mon téléphone, j’ai foncé vers la porte. Tout allait bien, elle était déjà verrouillée. Je me suis forcé à respirer correctement. Soudain un grand coup a résonné sur le bois. J’ai failli tomber en reculant précipitamment. Il était là. Il était dans l’immeuble, juste derrière ma porte. Respire, Driss. Respire. Il allait pas démolir la porte pour rentrer. C’était de l’intimidation, rien de plus. Un coup plus violent que les autres m’a fait sursauter. Et puis le calme.
Il est parti ? Qu’est-ce que je fais ? Non, Grenade a juste arrêté de frapper inutilement le battant. Il a compris que le vacarme allait finir par rameuter des voisins. Heureusement pour lui, mes voisins de palier étaient partis en vacances le week-end dernier. A cet étage on était tranquille. Tranquille, tu parles. J’ai entendu Grenade qui attaquait la serrure avec un outil. Je n’ai pas une porte blindée, la serrure n’allait pas résister bien longtemps.
Je desserre le poing pour jeter un dernier regard désespéré à mon téléphone. Rien. Tu fais chier, Carmin. La porte ne s’est pas ouverte à la volée. J’ai juste entendu un grand craquement et le verrou qui sautait, et puis un masque à gaz est apparu dans l’embrasure.
− Grenade… Je sais que tu m’en veux pour ce qui est arrivé à Kiwi…
J’ai levé les mains en signe d’apaisement, ou pour lui montrer que je n’étais absolument pas armé, ou peut-être les deux à la fois. Il est entré lentement dans l’appartement et a jeté son outil par terre sans rien dire. J’ai pas pu m’empêcher de voir ce geste comme un signe encourageant.
− On peut parler ? Il y a des tas de choses que tu ne sais pas…
Il a commencé à marcher vers moi et même si son masque n’exprimait rien, je voyais assez son corps trembler de colère. J’ai reculé en essayant de ne pas avoir l’air trop effrayé. Il était costaud mais je pouvais me défendre. Sauf que je n’avais absolument aucune envie de me battre contre lui.
− Je te jure qu’on est dans le même camp, ça ne sert à rien de nous battre. Je ne …
La vue du couteau a fait s’étrangler les mots dans ma gorge. J’ai eu envie d’appeler à l’aide, il y avait bien quelqu’un qui m’entendrait, mais j’ai pensé à Kiwi déjà en prison, et j’ai gardé le silence. L’instant d’après, Grenade fonçait sur moi et tout s’est accéléré, j’ai plus eu le temps de formuler la moindre pensée. Je me suis protégé du mieux que je pouvais avec mes bras, j’ai essayé de me dérober, je voyais dans ma tête la porte entrouverte et j’avais qu’une idée en tête : foncer dans les escaliers et partir loin d’ici et de ce fou furieux. Je ne suis pas du tout arrivé à esquiver ses attaques, c’est tout juste si j’ai pu lui rendre un coup de poing. Quand j’ai voulu le pousser pour m’enfuir il m’a agrippé et on est tombés tous les deux. C’est à ce moment-là que son couteau m’a touché au ventre. Autant je n’avais pas trop senti les coupures sur mes bras, autant ce coup-ci l’ai pas loupé. A côté de ça, la table en verre qui éclate en morceaux sous son poids et le mien, c’était vraiment rien.
Juste au moment où je me suis dit que j’avais jamais eu aussi mal, il m’a planté pour la deuxième fois, à l’épaule ce coup-ci. J’ai crié. Grenade a lâché son couteau, je ne sais pas s’il a fait exprès. En tout cas, à partir de là, il s’est mis à me frapper à mains nues. Je me suis protégé comme j’ai pu avec mes bras poisseux de sang, mais les coups pleuvaient sans interruption. J’allais mourir. La douleur était partout, je voyais rien. Et tout à coup je l’ai entendu : la voix de Carmin, qui gueulait mon nom.
« Diak ! Driss t’es où ? »
Je l’ai aperçu qui déboulait dans l’appartement. J’étais pas encore sûre à 100% que ce ne soit pas le pur produit de mon imagination. Ça l’aurait bien fait rire, de savoir qu’à ma dernière heure, c’était à sa gueule que je pensais.
« Grenade arrête ! »
Là j’ai su que tout était vrai, que Victor était vraiment venu me sauver, parce que Grenade s’est arrêté. Les coups ont brusquement cessé et je l’ai même senti qui se levait. Le verre crissait tout près de mes oreilles, mais je l’entendais à peine : le sang pulsait trop fort sous mon crâne. J’aurais voulu me lever pour aider Victor, l’empêcher de démolir Grenade aussi. Et je lui devais encore des explications. Il fallait que je lui dise pour Kiwi, que je me lève et que je lui raconte tout… Mais c’était impossible, mon corps répondait plus, putain. Et puis mon cerveau disjonctait un peu aussi… Je revoyais en boucle l’arrivée de Victor dans l’appartement. J’arrive pas à croire qu’il soit venu pour moi. Il aurait pu se pointer plus tôt… Mais il était là. Il m’avait pas laissé tomber cette fois.
Par-dessus les rugissements de Grenade, j’ai de nouveau entendu sa voix :
− Diak, va chercher les menottes !
Sans rien voir, j’ai deviné qu’il avait eu raison de Grenade, et qu’il avait besoin de moi pour l’immobiliser une bonne fois pour toutes. Je ne sais pas comment j’ai réussi à bouger, mais je l’ai fait. Je me suis levé en me tenant le ventre, priant pour avoir la force de rester debout encore un moment. C’était pas le moment de perdre connaissance. Putain, qu’est-ce que ça faisait mal. Je suis allé chercher les menottes dans mon placard. Je les ai trouvées facilement mais en mettant du sang partout.
Quand je suis revenu, je les ai tendues à Victor d’une main qui tremblait autant que mes jambes. Mon cher collègue, lui, s’en sortait très bien. Il maîtrisait les ruades enragées de Grenade qui n’arrêtait pas de nous insulter. Je me suis laissé tomber doucement par terre pendant qu’il allait le menotter au radiateur. C’était une sacrée bonne idée… Mais ensuite j’ai vu Carmin sortir son portable et commencer à tapoter tranquillement son écran.
− Qu’est-ce que tu fous ? ai-je réussi à articuler.
Je pouvais pas le laisser avertir la police. Pas après tout ça ! Je le laisserai pas tout faire foirer encore une fois !
− On a un Uber en bas dans dix minutes. Je t’emmène à l’hôpital.
Oh… Ce n’était pas une mauvaise idée non plus.
− Je... et lui ?
Grenade était attaché, mais il était loin de s’être calmé. Il tirait sur les menottes comme un fou. Et s’il arrivait à les casser et se remettait à nous attaquer ? Et si Victor se prenait un sale coup en essayant de se battre tout en me protégeant ? Mais qu’est-ce que je raconte…Il ne s’est pas non plus transformé en chevalier altruiste, tu délires, Drissou-Lapinou. C’était pas si éloigné de la vérité : je sentais mes repères se brouiller. Le bras de Victor m’a ramené momentanément à la réalité, il m’a aidé à me relever sur mes pieds.
− Il va rester là sagement, a dit Victor avec un regard pour Grenade. Il est recherché de partout. S’il appelle au secours, si quelqu’un l’entend et entre ici, il est foutu.
Grenade s’est tu. Malin Carmin… Je me suis laissé faire pendant qu’il me traînait avec lui vers la porte. Avant de sortir dans le couloir, j’ai réussi à bredouiller une dernière fois :
− On n’est pas ennemis, Grenade... Écoute-moi, quand je reviendrai. T’es en sécurité ici.
Juste après, j’ai senti que mes dernières forces m’échappaient, je n’ai pas eu d’autre choix que de m’appuyer sur Victor pour rester debout.
Je ne me rappelle pas très bien la descente des escaliers, ni le moment où on a du attendre sur le trottoir que la voiture arrive. Je sais que Victor me tenait fermement, et qu’il marmonnait un peu. Je n’ai aucune idée de ce qu’il disait, mais ça me rassurait. Je venais de me faire agresser chez moi, j’avais bien le droit de me laisser rassurer par une voix, non ? Bon.
J’ai même eu peur, quand la voiture est apparue et que la portière s’est ouverte. J’ai eu peur que Victor me laisse tout seul à partir de là. Mais non : il est rentré sur la banquette arrière avec moi, et il a gardé son bras serré autour de moi. J’avais les miens plaqués sur ma blessure au côté. Je ne suis pas médecin, mais je savais bien que je n’avais pas intérêt à perdre trop de sang. Déjà que je ne me sentais pas très lucide… J’espérais que ce n’était pas trop tard, que je n’étais pas déjà en train de mourir à petit feu. Je n’avais pas fait la moitié de ce que je voulais, dans la vie. Et puis, en dehors de mes rêves, il y avait cette nécessité toute bête : Kiwi m’attendait dans sa cellule avec la boucle d’oreille. Je pouvais pas le laisser tomber. Je n’en avais pas le droit. Oui, s’il y avait une chose que je devais encore faire, je voulais que ce soit ça. Lui redonner espoir. Sauver son goût de vivre. Et pour ça, il fallait que moi je survive.
− On est bientôt arrivés ? ai-je marmonné.
− Chut, t’es blessé, parle pas, m’a remballé Victor. On arrivera quand on arrivera.
Quoi, quand on est blessé on n’a plus le droit de parler ? Qu’est-ce que c’était que cette règle ? Il a vraiment regardé trop de films à la télé. Ou alors, il est vraiment inquiet. Je lui ai jeté un regard à la dérobée. Il regardait par la fenêtre, l’air plutôt calme. Mais je sentais que ce n'était qu’une façade. Son corps contre moi est tout sauf détendu. Et puis, sa main joue nerveusement avec mes dreads. Je crois qu’il ne s’en rend même pas compte.
Je suis content qu’il soit là. Qu’il soit venu pour moi. De ne pas être encore mort, aussi. Et ces trois joies combinées me donnent furieusement envie de nicher ma tête au creux de son épaule. Je sais qu’il y a un tas de raisons qui devraient me dissuader de faire ça. Oui mais je suis blessé, alors si je n’ai pas le droit de parler, j’ai bien le droit de ne pas me formaliser. Alors je le fais. Je sens rapidement la chaleur de son cou sur ma joue. Et ça fait foutrement du bien, comme dirait l’autre.
Alors, Diak est loin d'être mon perso préféré, mais franchement ce chap de fanfic était TROP COOL ! Même après la fin de KEM, c'était lui qui restait le plus mystérieux, alors découvrir son POV comme ça, c'est génial. Et je vois au com' d'en dessous que tu as encore tapé dans le mille, trop forte ! Tu reprends parfaitement le style originel et tu te paies le luxe de comprendre les perso en profondeur, franchement bravo !
Petites remarques sur la forme :
>Autant je n’avais pas trop senti les coupures sur mes bras, autant ce coup-ci l’ai pas loupé -> il manque un "je" avant le "l'ai"
Il regardait par la fenêtre, l’air plutôt calme. Mais je sentais que ce n'était qu’une façade. Son corps contre moi est tout sauf détendu. -> à cet instant tu passes du passé au présent, que tu gardes pour le dernier paragraphe. Je pense qu'il vaudrait mieux rester au passé.
bidouilles en encore bravo <3
Oui on est d'accord sur le mystère de Diak qui n'est jamais vraiment levé, et d'ailleurs j'ai eu du mal à le cerner en lisant et j'ai demandé de l'aide à Sorryf pour arriver à rentrer un peu dans sa tête de lapinou ^^
Merci pour la coquille !
Ah oui, j'avais remarqué ce changement, mais vu que ça passe assez souvent d'un temps à l'autre en vrai, je me suis dit que c'était pas gênant, mais si tu l'as remarqué c'est que c'est quand même un peu dérangeant donc je vais changer comme tu me me conseille je pense
Merci merci pour ton comm, ça me fait plaisir !
La bise :*
Je suis sans voix <3 <3 <3 <3 <3 (dit-elle avant de faire le pavé xD)
Merci pour cette 3eme fic qui est encore une fois tellement réussie *v* T'as réussi a faire Diak purée, un immense bravo ! je suis grave impressionnée !
Drissou-Lapinou est trop adorable dans son POV ! Je trouve qu'on ressent bien comme il doit gérer tout le monde à la fois, et tout seul. Mais des fois et ben ça couac, alors il appelle Carmin a la rescousse ! Leurs interractions me font craquer olala <3<3 et j'adore comme Carmin est tellement classe, du point de vue de Diak (meme s'il l'admet pas), par rapport a ses propres POV ou c'est un boulet !
T'as grave bien géré le suspense, meme en sachant ce qui allait se passer j'étais en stress pour Driss !
RIP la table en verre... et le placard avec du sang partout (son tour viendra xD)
merci merci merci merci merci Hinata <3 ! j'ai adoré du début à la fin <3<3
Merci merci ! J'ai pas trop de mérite cela dit haha, j'ai fait ça pour le fun et puis les personnages et la plupart des dialogues sont de toi quoi :*
Mais oui, Carmin est à la fois bien pire et bien mieux que ce que tout le monde croit de l'extérieur, il cache bien son jeu ce coquin, même à lui même d'ailleurs XD
Nan mais en vrai cette fic c'est tellement du pipi de chat à côté du chapitre d'origine qui est juste.... Ouf. Bref, je suis quand même contente de m'être faufilé sous les dreads de Drissou et je suis meeeeeega contente que ça te fasse plaisir !!! <3 <3 <3
Merci de m'avoir aidée à le cerner, ce lapinou et puis d'avoir commenté quoi, ça fait chaud au cœur <3 <3
RIP en paix table et placard, les vraies victimes de cette histoire.