38. Beherzt

Par Hinata

Un bruit de pas crissa sur le sable près de lui et sortit brusquement Beherzt du sommeil. Le paysage baignait dans une grisaille froide, l’aube ne tarderait pas à pointer. Non loin de lui, Nesli enroulait une pièce de tissu sur sa tête pour y cacher sa longue chevelure verte et ses grandes oreilles effilées. Elle avait déjà sali sa peau de nymphe avec de la terre. Le reste de ses amis se préparait également à partir. L’esprit encore un peu embrumé, Beherzt se mit à ranger ses affaires.

La lumière était encore grise tandis qu’ils traversaient la dernière bande de lande qui les séparaient des collines rocheuses. Enza les en avait gardés éloignés cette nuit à cause des bêtes qui y rôdaient.

Cet homme n’était peut-être pas un soldat digne de ce nom pour son peuple, mais il connaissait sa ville et son royaume sur le bout des doigts. Beherzt comprenait mieux à présent qu’il y soit attaché au point de vouloir revenir y vivre. Non, cet endroit n’offrait pas des conditions de vie faciles, loin de là. Mais c’était son foyer.

Le souvenir de la maison de bûcheron lui revint brusquement ; vert, lumineux, violent. Beherzt renvoya sans aucune hésitation au fond de son esprit tout ce qui faisait mine de se rappeler à lui. Ce n’était pas le moment.

Leur groupe atteignit les premiers rochers qui hérissaient le flanc de la colline. Nesli lui fit une frayeur en perdant pied momentanément. Elle avait mauvaise mine. Beherzt n’aurait pas été surpris d’apprendre qu’elle n’ait pas fermé l’œil de la nuit. Pour le reste, ses amis semblaient en forme. Peut-être qu’ils auraient tout de même dû prendre un jour de repos, le voyage les avait sans doute plus fatigués qu’ils ne le croyaient. Sauf qu’ils n'avaient pas le temps. S’ils ne se débarrassaient pas de ces mammouths avant le départ de la deuxième vague de soldats, tout cela n’aurait servi à rien. Pire, une véritable guerre commencerait, qui toucherait absolument tout le monde d’une façon ou d’une autre.

Ce fut au tour d’Atkos de déraper. Il reprit son équilibre d’un léger mouvement d’ailes et continua son ascension en plaçant prudemment ses sabots entre les pierres. Ils avaient eu raison de ne pas lancer leur expédition de nuit. Ce terrain accidenté se révélait presque plus délicat à franchir qu’un rempart ordinaire. Cela expliquait mieux que tous les discours pourquoi Enza allait prendre le risque de leur faire traverser une partie de la ville. S’ils avaient dû crapahuter des heures dans ces collines, l’un d’eux aurait fini par se briser la nuque.

Alors que la crête approchait, le dénivelé se fit plus abrupt. Sans se retourner, Enza continuait de les guider dans ce labyrinthe de rochers, vers les hauteurs de la colline. Les battements de cœur de Beherzt commençaient à résonner jusque dans ses tempes. Sans surprise, Fenore le dépassa à grandes enjambées dans la montée, et le souffle à peine saccadé qui plus est.

Une fois au sommet, Enza s’arrêta, rejoint petit à petit par le reste du groupe. Parvenu à son tour en haut de la pente, Beherzt sentit une brise tiède balayer son visage. Mais cette caresse ne capta son attention qu’une seconde. L’instant d’après, ses yeux plongèrent dans un paysage sidérant.

Uh’ak, la cité des bannis s’étalait tout entière devant eux, et quelle immensité ! Au milieu de cette mer urbaine, les amas de rochers, qui s’imposaient fièrement dans la brousse, semblaient réduits à l’état de récifs émergeant difficilement des flots. La ville avait beau se lover au sein des collines, elle dégageait une force terrible. Loin d’avoir l’air perdue dans ce royaume aride, Uh’ak s’en déclarait maîtresse, libre de le recouvrir à tout instant d’une marée que rien n’arrêterait. Cette cité défiait la nature.

Comme pour se faire le héraut d’un tel message, une place forte construite à même la colline se détachait du reste d’Uh’ak. Ce n’était pas une colline ordinaire : comparée aux autres, elle pouvait prétendre à vrai dire au titre de montagne − même si cet amas de rochers n’aurait jamais pu rivaliser avec les véritables montagnes de l’Edelstein. Enza avait dessiné sur son plan éphémère ce sommet rocheux qui dominait la ville, et qu’ils avaient aperçu de loin. En revanche, ils découvraient seulement à l’instant la forteresse impressionnante qui semblait lui dévorer le flanc.

L’endroit où ils se tenaient à présent leur offrait une vue imprenable sur cette construction plaquée à la falaise, et dont personne ne doutait en la voyant, qu’elle s’étendait plus loin que portait le regard, dans les entrailles même de la roche.

− Nous allons là-bas, rappela Enza.

Son grand bras se leva pour désigner un édifice à l’opposé de la montagne et de sa place forte. L’enclos, bien sûr. Quoiqu’à cette distance, on n’aurait jamais deviné que ce regroupement de falaises formait en réalité une zone close, qui renfermait elle-même en son sein toute une horde de créatures légendaires.

− Nous allons emprunter ce fossé pour descendre le flanc jusqu’à la lisière de la ville.

Tout près d’eux, en effet, une crevasse assez large pour une personne s’enfonçait dans la terre et serpentait jusqu’au bas de la colline. S’ils s’en servaient de route, personne ne les verrait descendre. Tandis qu’ils se remettaient en marche, Beherzt se rapprocha d’Enza pour l’interroger.

− Comment as-tu pu retrouver aussi facilement l’emplacement de ce fossé dans ces collines ? C’est insensé…

− Il y a beaucoup de ces fossés autour de la ville. Et je sais bien où ils sont, puisque c’était mon travail de les creuser.

La réponse d’Enza le laissa sans voix. Ce n’était pas de la terre meuble qu’ils foulaient. Le sol était d’une sécheresse extrême, et rocailleux qui plus est. Comment des êtres-nains avaient pu tracer de tels sillons là-dedans ? Et pour quelle raison ?

− Pourquoi devais-tu faire ça ?

− Pour fournir la ville en eau pendant la saison des pluies. La tâche est dure mais essentielle. Je suis fier de m’appeler Enza des fossés.

Beherzt se sentit stupide de ne pas avoir fait le lien lui-même. Il se demanda quelle était la tâche de Goran des taillis. Combien d’autres castes existaient dans cette ville ? Au fond, cela n’avait aucune importance. Ils n’étaient pas là pour découvrir les us et coutumes de ces gens.

Enza les fit sortir de la crevasse un peu avant les premières habitations. C’était le moment pour leur groupe de se scinder en deux. Comme convenu, Fenore et lui se portèrent en avant avec Enza tandis que les autres laissaient un peu de distance entre eux avant de les suivre.

De chaque côté de la rue, les maisons basses formaient une muraille uniforme. Leurs murs de pierre se pressaient les uns contre les autres, les façades grises se succédaient sans interruption. À intervalles plus ou moins réguliers, des portes tranchaient la surface uniforme des parois. L’entrée de ces maisons n’était barrée que par une sorte de tissage en osier. Quant aux fenêtres, elles n’avaient ni rideaux ni carreaux, mais se réduisaient à de grossières ouvertures, toutes en longueur, à travers lesquelles même un enfant aurait eu du mal à se faufiler.

Alors qu’ils longeaient les maisons, Beherzt ne résista pas et tendit le bras pour en effleurer le mur gris. La surface plane, sous sa paume, avait à la fois la fraîcheur de la pierre et la rugosité régulière de l’argile. D’une certaine manière, ce simple geste le rassura. Tout cela était bien réel.

Sur la route qui les avait menés jusqu’ici, il s’était souvent efforcé d’imaginer à quoi pouvait ressembler une telle ville. Comment s’organisait une cité abritant tout un peuple ? Comment cohabitaient les différentes races ? Quels matériaux avaient-ils ici à disposition pour construire des bâtiments, pour façonner des objets, forger des armes, fabriquer des vêtements ?

Il aurait sûrement pu poser toutes ces questions à Enza et recevoir des réponses satisfaisantes. Mais puisqu’ils allaient voir la ville, Beherzt s’était résolu à attendre. Il avait beau faire confiance à leur nouvel ami, aucun témoignage ne valait son propre regard.

De fait, Uh’ak avait peut-être le mérite d’exister, mais elle n’avait pas l’air en tout cas d’une ville prospère. Le quartier qu’ils traversaient ressemblait au désert : brut, aride et inhospitalier. D’ailleurs, exactement comme la brousse ou les marais, il n’y avait pas l’air d’y avoir ici âme qui vive.

− Et si les autres soldats étaient déjà partis ? murmura Fenore à côté de lui. On arrive peut-être trop tard…

− Non, réfléchit-il à voix basse. On les aurait croisés sur le chemin. Une armée, au milieu des endroits déserts qu’on a traversés, ça ne passe pas inaperçue.

− Silence, leur souffla Enza. Les gens sont là, je peux vous l’assurer, et il vaut mieux éviter de les réveiller.

Il avait raison, bien sûr. Beherzt sonda rapidement le ciel du regard. L’horizon rosissait peu à peu. Ils devaient se dépêcher s’ils voulaient éviter une rencontre avec des bannis. Ils avaient pris soin de garder leurs armes rangées au cas où quelqu’un les surprenait, mais Enza avait été clair : cela ne prendrait pas longtemps à une personne un peu observatrice de deviner qu’ils n’avaient rien à faire ici.

Au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient des collines, les croisements se firent plus nombreux, plus récurrents. Les maisons n’étaient plus ces rectangles collés les uns aux autres. Au contraire, chaque habitation se détachait soigneusement de celles qui l’entouraient. Ainsi, en plus des rues principales, une myriade de petites ruelles serpentait entre ce qui ressemblaient de plus en plus à des huttes, basses et de formes arrondies.

Beherzt se retournait souvent pour vérifier que Domy, Nesli et Atkos ne se laissaient pas trop distancer. Près de lui, le sérieux de Fenore et la grande silhouette d’Enza l’aidait à rester calme. L’homme aux cheveux noirs avançait sans aucune hésitation. La masse claire des falaises qu’ils cherchaient à atteindre les guidait aussi, plus sûrement qu’une étoile sur un ciel d’encre.

Vint le moment où la rue, déjà beaucoup moins large et rectiligne qu’auparavant, disparut tout à fait. Ils se retrouvèrent à serpenter entre les petites maisons sur des chemins où trois personnes ne pouvaient pas se tenir côte à côte. Beherzt en profita pour jeter quelques regards par les fenêtres.

L’intérieur des maisons était presque aussi dépouillé que les façades extérieures. Les gens semblaient dormir à même le sol. Sans doute qu’ils avaient quand même des espèces de paillasses.

Beherzt songea à tous les bannis qui avaient déjà quitté leurs maisons pour conquérir la Plaine et les cités elfiques. Ces soldats n’avaient tout compte fait rien laissé derrière eux. Ils n’avaient rien à perdre, si ce n’était leurs proches.

Mais quitter sa famille pour mener une guerre dont on pouvait fort bien ne jamais sortir vivant, n’était-ce pas justement l’acte le plus difficile qui soit ? Pour que ces gens soient prêts à un tel sacrifice, ils devaient être mus par une réelle aspiration. Enza leur avait beaucoup parlé de l’aspiration de son peuple à une vie meilleure. Beherzt n’avait pu s’empêcher d’en douter. Il avait lu assez de livres d’Histoire pour savoir que sous ces beaux principes se cachait souvent une pure et simple avidité. Maintenant qu’il voyait où ces personnes étaient nées, où elles avaient grandi, il ne trouvait pas si dur de croire qu’elles aient été motivées par autre chose qu’un simple désir de conquérir, ou de se venger d’un bannissement vieux de cinquante ans. Cette conquête allait au-delà de cela. Mais pourquoi alors avait-il fallu qu’ils choisissent la violence ?

Une rumeur de conversation le sortit brusquement de ses pensées. Enza s’était raidi au point que Fenore sentît le besoin de poser une main rassurante sur son bras. Il apparut bien vite que les voix n’étaient pas celles d’adultes, mais de très jeunes enfants, qu’ils virent passer non loin entre deux bâtiments.

Leur petite troupe hétéroclite se composait aussi bien d’elfes et d’humains que d’hybrides et de nains. Ils se promenaient pieds et torses nus, comme les enfants de la Plaine. Il émanait d’eux cette atmosphère à la fois sérieuse et détendue des jeux imaginaires dans lesquels se plongeaient tous les gamins du monde. Ils prenaient soin cependant d’échanger à voix basse dans les rues endormies.

Bien que ces petits ne représentassent pas vraiment une menace, Beherzt fut immensément soulagé de les voir disparaître comme ils étaient venus à l’angle d’une maison. D’un autre côté, il sentait une nouvelle nervosité s’installer en lui. Il avait désormais la conscience aiguë que cet endroit n’était absolument pas désert. Uh’ak était habitée. Le peuple banni existait bel et bien, et il vivait dans cette ville.

Au risque d’avoir l’air plus suspects s’ils étaient aperçus, leur groupe hâta encore un peu le pas. Les bâtiments qui les entouraient à présent s’élevaient sur plusieurs étages, si bien que même en se tordant le cou dans tous les sens, Beherzt ne parvenait plus à repérer les falaises de l’enclos. Il n’avait plus qu’à suivre Enza aveuglément.

Enfin, ils atteignirent la limite de la ville. Beherzt se remémora le schéma tracé dans le sable. Ils n’avaient plus qu’à traverser l’espace qui séparait Uh’ak de l’enceinte naturelle. Au pied des falaises, un fortin abritait les bannis en charge des bêtes. C’était là qu’ils trouveraient le moyen d’ouvrir l’enclos pour laisser le troupeau s’échapper.

Si besoin, ils les feraient sortir eux-mêmes. Avec les ailes d’Atkos et le Don respectif des trois filles, ils devraient pouvoir y arriver sans se mettre en danger. Tant qu’ils restaient loin de leurs pattes et de leurs défenses, tout irait bien. Leurs défenses… Des dents en ivoire recourbées et longues comme trois hommes. Beherzt se rappelait très bien les illustrations des livres pour enfants. Il avait souvent rêvé d’un bestiaire qui lui en apprendrait plus sur les créatures de l’Ancien Temps, mais un tel objet n’existait que dans son imagination. C’est bien à cause de l’absence d’ouvrages détaillés que certaines personnes prétendaient que les dragons et autres animaux fantastiques n’avaient jamais réellement existé. Pourtant ils allaient en voir toute une horde de spécimens. C’était à peine croyable.

L’espace d’une seconde, Beherzt se surprit à espérer qu’Enza ait tout inventé. Cela faciliterait beaucoup de choses. Mais il savait - il sentait - que l’humain aux cheveux noirs n’avait dit que la vérité.

Des Dons déréglés, un royaume caché, des mammouths miraculeux… c’était comme un appel à remettre toutes leurs certitudes en question. Ou peut-être l’annonce d’un changement des plus radicaux. Lequel exactement ? Il n’en avait pas la moindre idée. Tout cela l’effrayait plus qu’autre chose. Il était curieux, mais peureux. Quelque chose s’agitait en lui, une lumière dont il ne voulait pas, un éclat qu’il voudrait étouffer dans le noir.

− Tout va bien, Beherzt ?

C’était Fenore qui le sondait de ses yeux rose pâle. Il se secoua et la rassura d’un hochement de tête. Ce n’était pas le moment de perdre pied.

Domy et Nesli les rejoignirent à ce moment-là, suivies de près par Atkos. La zone qu’ils devaient parcourir jusqu’au fortin de l’enclos était à découvert mais il était hors de question de garder leur groupe divisé en deux. À partir de là, leur capacité à se défendre primait sur la discrétion. Ils devaient être prêts pour une éventuelle altercation, et pour un repli général si vraiment les choses s’annonçaient mal. D’ailleurs, Beherzt avait encore son propre plan de secours à mettre en place. Il chercha Atkos du regard et le trouva plongé dans une observation du territoire qui s’étendait devant eux.

− Personne ne sort son arme en chemin, rappela Nesli. S’ils ont des archers et qu’ils soupçonnent nos intentions, nous sommes morts.

C’était très vrai, et leur amie avait même pour cette raison changé sa lance en pièces de métal enroulées autour de ses bras et de ses chevilles.

− Nous sommes un petit groupe de bannis venant de la ville, renchérit Enza. C’est ce qu’ils croiront jusqu’au moment où nous les prendrons par surprise.

− Arrêtez de radoter, s’agaça Domy. Le jour se lève, dépêchons-nous.

Elle n’avait pas tort, mais son enthousiasme déplaisait à Beherzt. Il aurait préféré la voir aussi sérieuse que Fenore. Domy avait un Don puissant, mais il craignait que son pouvoir ne lui soit un peu monté à la tête. Ses capacités élémentaires constituaient ses seules armes. Si son énergie s’épuisait, elle se retrouverait doublement vulnérable.

Après un rapide coup d’œil aux alentours, Enza s’avança le premier hors de la ville, aussitôt suivi par Domy puis tout le reste du groupe. Beherzt se plaça à l’arrière près d’Atkos. Au bout de quelques pas, il lui tira légèrement sur le bras pour le faire ralentir. Le muscle se tendit nerveusement. Son ami se tenait prêt à sortir son arc et encocher une flèche à la moindre alerte. Comme ils étaient légèrement à l’écart des autres, Beherzt le lâcha.

− Atkos, écoute-moi. J’ai une faveur à te demander.

Le sourcil du faune ailé se fronça, mais il lui fit signe de continuer.

− Si la situation tourne mal, vraiment mal… alors je veux que tu prennes Domy avec toi et que tu l’emmène en sureté.

Le front de son ami s’assombrit encore un peu plus.

− Je croyais que tout le monde était d’accord pour dire qu’on ne s’en sortirait qu’en restant tous ensemble quoi qu’il arrive.

− Je sais.

− Alors pourquoi tu me demandes ça ? On ne va pas vous abandonner. Je ne ferai jamais ça. Et Domyrade ne voudra pas non plus. Elle donnerait sa vie pour toi ou Nesli.

Et Atkos donnerait sans hésiter la sienne pour venger son frère, ses parents, ses amis. Beherzt comptait bien lui éviter une fin prématurée comme la leur.

− Je le sais aussi. C’est justement pour ça qu’il faut que tu l’emmène.

Domy le détesterait si elle l’entendait. Nom de nom, il espérait vraiment que tout ça n’était que du vent, qu’ils n’en arriveraient pas là, pas aujourd’hui. Il ne voulait pas être séparé de cette gamine. Mais cela valait mieux que de la voir mourir inutilement sous ses yeux. Ça, il ne l’accepterait pas.

− Je t’en prie, Atkos. Promets-moi que tu t’envoleras loin d’ici avec elle.

Son ami riva ses yeux bleus au loin, peut-être sur Domyrade qui marchait en tête aux côtés d’Enza. Finalement, il baissa la tête.

− Très bien, je le ferai.

Un poids énorme quitta les épaules de Beherzt. Ils hâtèrent légèrement le pas pour combler l’espace entre eux et le reste du groupe.

La paroi gigantesque de l’enclos se rapprochait, de même que la forme du fortin blottie dans un renfoncement. Plutôt que de bifurquer tout de suite vers le bâtiment, où les attendait probablement une garnison de soldats, Enza continua de les faire avancer tout droit. Ils allaient longer la falaise pour plus de discrétion.

Se retrouver dans l’ombre de cet immense mur d’enceinte naturel fit courir un frisson dans son dos. S’ils devaient ouvrir une porte de l’intérieur, se rendre de l’autre côté ne serait pas chose aisée. Atkos devrait probablement les transporter un à un. Non, cela prendrait beaucoup trop de temps, et ils se feraient repérer. Ou alors, ils devraient neutraliser chaque personne présente dans le fortin. Beherzt voulait éviter le combat coûte que coûte, mais il fallait admettre que mettre leurs adversaires hors d’état de nuire leur offrirait une marge de manœuvre bien plus considérable.

Si seulement ils étaient plus nombreux. Si seulement ils avaient eu le temps d’observer l’organisation de cet enclos. Si seulement tant de choses ne dépendaient pas du succès de leur entreprise.

Il fut arraché à ses réflexions par un soudain pépiement d’oiseau. Il tourna la tête et découvrit bouche bée que la falaise qu’ils longeaient s’était transformée en forêt. Non, plutôt un chaos végétal. Un amas serré d’arbres, de lianes et de buissons.

Non loin de lui, Fenore et Nesli s’étaient elles aussi perdues dans une contemplation abasourdie de ce brusque changement de paysage.

− Je croyais que les falaises faisaient tout le tour, déclara Atkos.

− Oui, moi aussi, dit Nesli. C’est bien pour ça qu’ils ont choisi cet endroit non, parce que c’était un espace complètement clos ?

Beherzt hasarda un regard en arrière. La paroi rocheuse s’interrompait bien à dix pas pour laisser place aux plantes. Il leva les yeux. Ah, ce n’était pas une rupture totale : bien plus haut, la pierre continuait de former la façade de l’enclos.

− J’ai l’impression que la falaise continue là-bas, dit Fenore.

En effet, une centaine de pas plus loin, le vert cédait de nouveau le pas sur le gris clair de la roche. C’était comme si cette étrange forêt avait poussé pour combler un trou colossal dans la muraille. Mais oui ! C’était ça ! La forêt bouchait une entrée ! Ils avaient trouvé la porte à ouvrir pour faire sortir le troupeau !

− Qu’est-ce qui vous prend ? s’écria Domyrade en revenant sur ses pas. Pourquoi tout le monde s’arrête ? Venez, Enza nous attend pour continuer !

− Ce n’est peut-être pas la peine d’aller jusqu’au fortin, lui répondit Beherzt.

Il leur exposa rapidement ce dont il était de plus en plus convaincu.

− Je suis persuadé qu’il n’y a pas d’autre brèche assez grande pour faire passer les mammouths. C’est ici qu’il faut ouvrir un passage, à travers cette forêt.

− Et comment comptes-tu faire ça ? s’enquit Atkos.

− On pourrait la brûler, proposa Nesli.

− Et alerter tous les bannis des environs, répliqua Beherzt. Brillant.

− C’est le seul moyen ! Tu préfères peut-être la tailler avec tes hachettes ?

− Tu pourrais la tailler avec ton Don.

Nesli sembla envisager un instant cette option. Elle considéra l’amas de plantes mais s’en détourna presque aussitôt avec un soupir.

− Non, je n’y arriverai pas.

− C’est le Don du végétal qu’il nous faudrait, intervint Fenore d’une voix pensive.

Tout le monde accorda à sa remarque un moment de silence. Elle avait raison, évidemment. C’était même sans aucun doute de cette manière que les bannis comptaient ouvrir cette porte. Des elfes Révélés avaient créé cette barrière végétale avec leur pouvoir, et ils déferaient de la même manière ce qu’ils avaient érigé.

− Beherzt, appela Nesli.

Son amie se précipita vers lui, posa les deux mains sur ses épaules et riva son regard émeraude dans le sien.

− Si tu es Révélé comme nous, c’est le moment de t’en rendre compte.

Non…

− Je ne peux pas croire que tout ce qui nous arrive soit le fruit du hasard. Tu as le Don du végétal, j’en suis persuadée maintenant !

Il se dégagea brusquement.

− Arrête Nesli ! Ce n’est pas le moment !

− Bien sûr que si !

− Je ne suis pas Révélé ! Il faut trouver une autre solution.

Un éclat de lumière éblouissant lui fit plisser les paupières. Quoi, déjà l’aube ? Impossible de savoir, la courbe de l’enclos leur cachait le soleil. Ils devaient se dépêcher. Le temps leur était compté. Leurs vies étaient en danger, ainsi que celles de tant d’autres gens.

− On n’y arrivera pas sans Don du végétal, s’entêta Nesli.

− On pourrait prendre en otage des Révélés bannis ? suggéra Fenore.

Atkos et Domy approuvèrent de concert. Beherzt n’aimait pas cette idée. C’était dangereux. Tout serait tellement plus simple s’il pouvait… Mais non, qu’est-ce qu’il lui prenait ? Il ne pouvait pas, c’était la pire chose à faire, ce n’était pas le moment… Cette lumière n’était bonne qu’à l’éblouir. Il avait besoin de voir.

− Beherzt ?

Les boucles sombres de Domyrade envahirent la clarté jusqu’à l’atténuer tout à fait. Il se sentit respirer de nouveau.

− Beherzt, secoue-toi. On a besoin de toi.

Oui, il était là. Il ne laisserait rien lui arriver. Il voulut le lui dire, mais son amie s’éloignait déjà. Qu’avaient-ils décidé de faire ? Beherzt avait l’impression d’avoir raté un bout de conversation.

− Où est Enza ?

Le ton alarmé de Nesli fit basculer tous ses sens aux aguets.

−  Il était là-bas près de la forêt, répondit Domy. Est-ce qu’il a continué sans nous ?

− Tu le vois quelque part, Atkos ?

Le faune ailé secoua la tête. Cette disparition ne pouvait pas être bon signe. Beherzt plaça la main sur le manche de sa hache et sentit, plus qu’il ne la vit, Fenore prête à dégainer elle aussi.

− Il doit être caché par un pan de roche, dit Domy. Allons-y.

Dans un sifflement métallique, Nesli modela de nouveau sa lance effilée au creux de sa main et emboîta le pas de leur amie. D’un mouvement tout aussi fluide que celui de Nesli, Atkos sortit son arc et y encocha une flèche. Comme Fenore sortait elle aussi son arme, Beherzt l’imita et ils marchèrent tous en direction de l’endroit où s’était tenu Enza un peu plus tôt.

Que s’était-il passé ? Était-il parti seul au fortin ? Était-il seulement caché par un relief de la falaise ? Beherzt essuya d’un geste fébrile la sueur qui coulait sur sa tempe. La tension déjà croissante devenait insupportable.

Ils feraient mieux de partir tant qu’ils en avaient la possibilité. Tout cela n’était que pure folie. Mais ils avaient fait tant de route. Ils étaient si proches du but. Les bannis existaient vraiment, ils allaient semer la destruction partout et devaient être arrêtés. Le destin avait placé Enza sur leur route, leur avait donné la chance d’agir. Beherzt devait maintenant avoir confiance en leurs capacités, comme Enza l’avait fait.

Un mouvement de feuilles bruissa sur sa droite. Tout à coup les végétaux s’ouvrirent sur tout un groupe d’individus qui bondit sur eux. Haches en main, Beherzt se prépara à se défendre mais personne ne l’attaqua : les bannis se contentèrent de les encercler. Il se força à prendre une grande respiration pour analyser au mieux la situation.

Cela s’annonçait mal. Les bannis étaient deux fois plus nombreux qu’eux. Beherzt repéra des faunes, des Ecailles et un elfe Révélé qui manipulait les végétaux de la forêt. S’ils arrivaient à se débarrasser du reste, celui-là pourrait leur servir à ouvrir le passage aux mammouths. Non, qu’est-ce qu’il racontait ? Il n’y avait aucune chance pour qu’ils arrivent à mettre tous ces hybrides hors d’état de nuire. Ils devaient fuir. Mais les bannis les acculaient déjà contre la forêt.

Un éclair blanc passa dans son champ de vision. Fenore s’élançait dague en main contre l’ennemi le plus proche. Nesli l’imita aussitôt. Les bannis attaqués se défendirent avec acharnement. Le reste les fixait, l’air prêts à bondir. Beherzt raffermit sa prise sur le manche de ses haches avec un regard en coin.

Atkos n’avait pas lâché sa flèche. Domy était restée immobile, bien campée sur ses jambes. Ses mains en apparence désarmées ne tarderaient pas à appeler le Don. Elle attendait le bon moment, comme Atkos. Non, ils devaient partir tous les deux. Mais l’adversaire avait aussi un archer… non, deux. Beherzt n’était pas de taille à les occuper assez longtemps pour permettre à ses amis de s’envoler.

Nesli roula dans la poussière avec un râle étouffé. Une flèche siffla dans les airs et arracha un cri de douleur du côté ennemi.

− Atkos, partez ! ordonna Beherzt avant de s’attaquer à la première personne qui se présentait.

L’Ecaille arrêta son premier coup et lui balaya les jambes d’un grand mouvement de queue. Le choc de la chute lui coupa le souffle. Il dévia d’un coup de hache la lance qui fondait sur lui. C’était juste. Il roula sur le côté et bondit sur ses pieds. Une liane vola tout à coup dans sa direction et lui cingla les doigts aussi sûrement qu’un coup de fouet. Il aboya de douleur et dut bondir pour ne pas recevoir sa propre hache sur le pied.

La pointe d’une lance apparut tout à coup devant sa poitrine. Il ferma les yeux mais l’Ecaille arrêta sa pointe avant qu’elle ne le transperce. Beherzt s’empressa de lâcher la hache qu’il lui restait et leva ses mains désarmées. Il sursauta quand de nouvelles lianes s’enroulèrent autour de ses poignets. Malgré lui, ses bras se retrouvèrent ligotés dans son dos.

Son adversaire baissa négligemment son arme et jeta à la ronde un regard satisfait. Beherzt sentit son cœur couler comme une pierre. Atkos était encore là et vidait son carquois sur leurs agresseurs. Littéralement sous son aile, Domy tenait l’ennemi à distance avec son pouvoir. Trois hybrides encerclaient Nesli. Fenore combattait un faune avec acharnement pendant que deux de ses congénères les regardaient, un sourire aux lèvres.

Son regard accrocha une autre faune à l’air sérieux qui se détachait du reste. Elle rejoignit justement l’Ecaille et l’elfe qui le tenaient à leur merci.

− Ce n’était que ça ?

Les soldats haussèrent les épaules.

− Il doit y en avoir d’autres, déclara celle qui était probablement la chef de cette escadrille. Où est l’humain ?

L’elfe agita les mains et la forêt s’ouvrit comme lorsque les bannis en étaient sortis. Cette fois-ci, une unique silhouette apparut, celle d’un homme de grande taille étroitement ligoté. Beherzt avait presque oublié la disparition d’Enza des fossés. Visiblement, ce n’était pas lui qui les aiderait. Au moins, il n’avait pas été tué.

Un hurlement de rage retentit. Une bannie plaquait Domyrade sur le sol. Son amie se débattait avec violence mais ses efforts ne menaient à rien.

− Dis-moi où attend le reste, ordonna la faune en se rapprochant d’Enza avec un air menaçant.

− Il n’y a que ceux-là, je le jure, geignit-il.

Il n’était pas bâillonné. Pourquoi n’avait-il pas crié pour les prévenir de l’embuscade ? Atkos et Domy auraient pu s’enfuir. Beherzt tira sur ses liens d’un grand mouvement d’épaule mais cela ne servit qu’à lui brûler la peau. Les plantes le maintenaient dans un étau d’acier.

− Tu veux me faire croire qu’aucun renfort ne vous attend dans la brousse ? fulmina la faune en dégainant un poignard. Où sont-ils ?

Elle pointa son arme à deux doigts de son œil et le visage d’Enza se décomposa.

− Il n’y a qu’eux, je le jure !

Déjà les larmes coulaient, il tremblait comme un enfant terrifié.

− Je vous le dirais s’il y en avait d’autres ! Il n’y a qu’eux ! Ne me tuez pas, vous avez promis ! Je vous en supplie…

La chef échangea un regard avec ses soldats, puis rangea sa lame. Même sans le poignard, Enza continua de sangloter. Beherzt détourna les yeux. Cet homme l’écœurait. Pire que ça, il se sentait désespérer tout à fait. Atkos et Nesli avaient arrêté de se battre. Tout un attirail de flèches, de lances et de sabre étaient pointés sur eux. Domyrade crachait des insultes, la tempe pressée contre le sol par une poigne de fer. Fenore avait bien amoché son adversaire, mais les autres étaient finalement intervenus pour l’immobiliser.

La chef se tourna vers la falaise et siffla bruyamment. Deux silhouettes ailées apparurent à un point élevé de la paroi. Il devait y avoir des niches creusées dans la roche. Ils avaient vraiment été idiots de croire que des personnes chargées de tout un enclos se cantonneraient à un ridicule fortin.

− Emmenez-le au château, ordonna la chef aux Ailés.

Les entraves végétales d’Enza furent rapidement remplacés par de bonnes vieilles chaînes accrochées à ses poignets. Les Ailés en attrapèrent une chacun et s’envolèrent sans se soucier des hurlements d’Enza suspendu dans les airs.

La faune ramena son attention sur le reste de ses prisonniers et clama d’une voix autoritaire :

− Pour le moment, nous avons été gentils. À partir de maintenant, vous serez tués au moindre geste suspect. Cela vaut aussi pour votre ami déserteur.

Les lianes qui enserraient ses poignets se relâchèrent tout à fait. Beherzt resta aussi tranquille que ses nerfs le lui permettaient.

− Enlevez vos chaussures.

Beherzt crut avoir mal entendu, mais le regard de la faune le fit tout de suite s’accroupir pour défaire ses lacets. Un cri de protestation lui fit relever la tête. Un faune avait agrippé les jambes d’Atkos et lui tailladait au poignard la toison noire qui lui recouvrait les jarrets. Evidemment, passé la surprise, son ami se laissa faire, les poings serrés à s’en faire blanchir les jointures.

− Hé, c’est une nymphe, je crois bien !

Nesli avait perdu son turban au cours de la mêlée et un soldat touchait ses cheveux d’un air fasciné. Tout comme Enza et Goran, ces gens n’avaient jamais vu de nymphe de leur vie.

− Mais non, c’est une humaine, tu as bien vu son Don !

− Et toi, tu as vu ses oreilles ?

− C’est peut-être une sang-mêlée comme moi, déclara une Ecaille.

Maintenant qu’elle le disait, Beherzt remarqua que celle-là avait la peau rose et lisse par endroits.

− Peu importe, trancha la chef. Prends-lui tout son métal.

La sang-mêlée agita ses mains vertes et une petite quantité d’objets argentés cliquetèrent en tombant sur le sable. Au lieu de les faire venir à elle comme Beherzt s’y attendait, l’Ecaille alla les ramasser à la main. Quelqu’un d’autre s’était déjà gardé de récupérer la précieuse lance de Nesli.

− Tu es sûre qu’elle n’a plus rien sur elle ?

La Révélée ennemie ferma un long moment les yeux avant de hocher la tête. De toute manière, l’air dépité de Nesli confirmait déjà qu’elle venait de perdre tous les atouts qu’elle gardait dans ses manches.

Pendant ce temps, deux autres hybrides s’étaient emparés de leurs arc, carquois, haches, dague et autres armes quelles qu’elles soient. Les bras chargés de ce butin, ils s’en allèrent vers le fortin en discutant tranquillement.

Le reste des soldats se chargèrent de les aligner tous les cinq face à leur chef. Beherzt croisa le regard de Domyrade. Elle avait encore l’air revêche. Pourvu qu’elle ne tente rien de stupide. Non, elle ne risquerait quand même pas la vie de l’un d’entre eux, ni même celle d’Enza qui les avait pourtant laissés tomber en beauté.  

– Nous allons vous conduire au palais. Restez sages et rien de méchant ne vous arrivera.

Sur ce, les bannis placés dans leur dos amorcèrent tous un mouvement. Si leur chef ne venait pas de dire ce qu’elle avait dit, Beherzt aurait vraiment pu croire que ces gens allaient les égorger dans l’instant. Heureusement, ils ne leur firent en effet aucun mal et se contentèrent de leur enfoncer à chacun un sac en toile sur la tête. Privé de la vue, Beherzt se sentit bien plus vulnérable que lorsqu’on lui avait pris ses haches.

On le fit avancer d’une bourrade dans le dos, et il se mit sagement à marcher dans l’obscurité.

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_HP_
Posté le 06/12/2020
Heyy ! (oui je dis 'hey' même si j'enchaine les commentaires xD)

"Le souvenir de la maison de bûcheron lui revint brusquement ; vert, lumineux, violent." Qui a lancé un Avada Kedavra, hein, dis-moi ?? 👀 (pardon, c'est juste que ça m'y a fait penser xD)

"Je suis fier de m’appeler Enza des fossés" Ooooh, je trouve ça merveilleux d'avoir une explication de son nom ! Et c'est super touchant qu'il en soit si fier ^^

"Ils n’étaient pas là pour découvrir les us et coutumes de ces gens." Haha non en effet xDDD

"Des Dons déréglés, un royaume caché, des mammouths miraculeux… c’était comme un appel à remettre toutes leurs certitudes en question" Oui, d'ailleurs, est-ce qu'il y a une "vraie" raison à ces Dons "étranges" ? 🤔 Je suppose, mais je serais curieuse de le savoir 😋

Bon, c'était une des options qui se baladaient dans ma tête, l'idée qu'ils soient arrêtés comme ça... Mais pourquoi juste arrêtés, d'ailleurs, pourquoi pas tués ?
Et Enza... Nan, y a quelque chose de louche 🤔 Soit il n'a finalement été qu'un traitre, soit il a négocié un truc... Je sais pas, je sais pas 🤔

Et Beherzt... Personnellement, je suis assez certaine, depuis le début, qu'il a le don du Végétal, ça paraitrait logique... Même si d'un côté, ça paraitrait trop logique 🤔 Mais son histoire de lumière, et le "vert, lumineux, violent", qui m'a fait réagir au début du commentaire... Argghh je sais pas, et je déteste ça ! XD (Mais du coup, bravo, c'est très bien fait ! xD)

Enfin, tout plein de questions qui se posent à la fin du chapitre, donc oui c'est un peu frustrant, mais je suis certaine que toi, là, derrière ton écran, sadique, tu te marres, un peu comme ça 😈 ! 👀😭🤣


"La Révélée ennemie ferma un long moment avant de hocher la tête" → ferma quoi ? Le poing ? 😅
Hinata
Posté le 06/12/2020
Yoooo (allez, moi aussi je vais te saluer en retour, parce qu'on fait bien ce qu'on veut, et vive la cordialité!)

Hahaha, tu m'as tellement tuée avec ton Avada Kedavra :rofl: Merci pour cette vanne amplement méritée XD

Alors très simple : ils ne sont pas tués drect parce que c'est la première fois que des étrangers arrivent jusqu'ici, alors les gardiens de l'enclos veulent pas faire de bourdes et vont déléguer l'affaire à de plus hauts placés, voilà ^^

MOuaaaahahahhaa je suis trop contente que tu sois encore pinaillée par des doutes sur le Don et Beherzt et toussa toussa

Haha, nan elle ferme les yeux XD Merci pour la coquille, c'est corrigé sur mon doc ! (oupsi faudrait aussi que je fasse la modif ici d'ailleurs)
Xendor
Posté le 17/10/2020
Salut,

Je me demande comment Enza s'est fait crâmer. À moins que ce ne soit une mise en scène, je ne sais pas. En tous cas, je ne suis pas étonné outre mesure de son comportement étant donné qu'il a dit lui-même être un lâche. C'est une triste affaire, se faire capturer à ce moment là était la pire chose dont ils avaient besoin.

Et puis, Behertz, je compatis. Je ne sais pas comment tu vas le tourner, mais on sent une sorte de traumatisme. On est changé du Behertz de d'habitude, qui pour une fois perd un peu les pédales.

Je reste quand même sur Enza, il y a un truc qui ne colle pas. Ok, c'est un lâche, mais il aurait pu prétendre se balader seul et essayer d'être convainquant. Ou alors je me plante et il est encore moins résistant à l'interrogatoire que je ne pensais. Une chose est sûre, c'est que c'était innatendu !

En tous cas, je trouve que les Bannis sont corrects. Ils auraient pu les tuer qu'ils l'auraient fait imméditamment. D'ailleurs, pour faire écho à ta réponse sur le chapitre précédent, je comprend pourquoi les dons sont peu utile sur le plan militaire, avec cette fichu limitation d'énergie. Mais bon, si les dons sont interchangeables désormais, il est peut-être possible que les limitations d'énergie le soient aussi, qui sait ? En tous cas les Bannis sont un peu confus vu qu'ils pensent que les dons sont respectivement propres à chaque race.

Je m'égare un peu mais ça fait beaucoup de matière à réflexion, et je suis d'avis que ce chapitre est bien fait dans ce sens.

Bon courage pour la suite :)
Hinata
Posté le 17/10/2020
Coucou !

Pour Enza je crois bien que tu as tout compris : c'est un cas vraiment très prononcé de lâcheté, il se plie toujours à la volonté la plus présente à lui dans l'immédiat, je te laisse imaginer ce que ça donne dans un interrogatoire, même bref....

Après, pour être honnête, il pouvait pas nier la présence des autres, parce que le groupe de sentinelles les avaient déjà tous repérés, mais ils ont pu apprendre qu'il n'y avait pas de renforts à l'arrière grâce à lui ... Par contre il aurait pu gueuler aux petits potes de déguerpir fissa fissa, et il s'en est bien gardé pour pas se faire épingler =.=

J'aime bien ton commentaire sur Beherzt ^^

Oui, les Dons font partie du quotidien en réalité, ils n'ont rien de vraiment sensationnels... la plupart du temps héhé...

Merci pour ta lecture si attentive !
A très bientôt ^^
Notsil
Posté le 12/10/2020
Coucou !

Eh bien eh bien, quel chapitre ! La fin du voyage est pour le moins surprenante. Enza, donc soit il s'est fait pister, soit il a négocié un truc pour sa pomme, je ne sais pas encore....

Behertz... nous cache clairement un truc, avec sa lumière. J'ai comme l'impression qu'il a peur de son pouvoir, et si le Végétal semble être le bien, avec son souvenir de cabane de bucheron.... il a fait une bêtise et a cherché à nier les évènements pour ne pas culpabiliser ?

Bon, en tout cas, maintenant, ça craint, parce qu'ils sont capturés ^^ Intéressant le cas des sang-mêlés...

Par contre, les conduire au palais, et pas en prison... est-ce que quelqu'un de haut placé n'aurait pas en fait donné l'ordre à Enza d'aller chercher ces 5 là en particulier ?

Bon, je vais peut-être chercher trop loin ^^

Un détail tiens juste : "Comment des êtres-nains avaient pu tracer de tels sillons là-dedans ?" J'ai eu du mal avec le "êtres-nains", j'aurais plutôt cru des non-nains mais après tout, pourquoi pas des nains parmi les bannis ? Du coup, pourquoi pas seulement "nains" ? ^^

Très curieuse de voir ce que tu leur réserves.
Hinata
Posté le 13/10/2020
Salut salut !
Ah, je suis contente de t'avoir surprise ( enfin j'espère que c'est dans le bon sens ^^")

Ah ha oui, les cachoteries de Beherzt sont en train de sonner de plus en plus fort à la porte huhu

Oui, ils sont joliment capturés XD Pour ce qui est de ton interrogation sur le lieu où on les emmène je te laisserai voir ;)

Ah oui, en fait je voulais dire "être-humains", mais comme on est du point de vue de Beherzt, il devrait logiquement remplacer le terme "humain" par celui de sa propre race, d'où ce terme "être-nain", mais je comprends que ce soit perturbant, il faudrait peut-être que je l'enlève... (j'avais fait pareil avec des expressions du style "force surelfique", mais ça passait mieux je crois)

Merci pour ta présence <3 A très bientôt pour la suite ^^
Notsil
Posté le 13/10/2020
Merci pour l'explication, ça prend du sens ^^
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