– Salutations...
La voix fluette était accompagné d'une main tendue. Nour tenta de reprendre ses esprits et se releva, seule. Elle reconnut tout de suite le garçon aux cheveux blonds.
– Tu me suis ? demanda-t-elle, sur la défensive.
– J'ai vu le dragon piquer sur toi. Je pensais que je pourrais t'aider. Pourquoi tu n'as pas bougé ?
Il est sérieux lui. J'ai bien faillit me faire bouffer !!!
– Je dirais plutôt que tu me suis, répondit-elle à la place.
– Nom d'un p'tit péteux, jura-t-il en faisant rouler les yeux sur le côté avant de finalement admettre penaud : c'est peut-être bien vrai. C'est que tes vêtements sont très particuliers, et je t'ai jamais vu à l'école. Mais, peut-être que je me trompe et que tu es simplement en visite.
– Non, c'est toi qui as raison, je suis perdue, fit-elle en bougonnant, après quelques secondes de réflexion.
– Je suis Oren Tannen, dit le garçon avec son plus beau sourire. Tu n'es pas blessée ?
– Moi c'est Nour Apsoum, et tout va bien, répondit-elle de mauvaise grâce. C'était bien un dragon ?
– Evidemment.
Evidemment.
– C'est habituel ici de se faire attaquer par un dragon? demanda-t-elle alors pour briser la gêne qu'elle ressentait par le visage trop jovial du garçon.
– Non. Mais ils sont assez joueurs, ils sentent la peur chez les humains, ça les amuse. On dirait que t'en avais jamais vu avant.
Non mais j'hallucine des oreilles !
– Et lui c'est qui ? demanda-t-elle en désignant la statue du menton.
– C'est Myrddin évidemment, répondit-il avec un léger rictus.
Merci, je sais lire.
– Comme Merlin l'enchanteur, le grand mage, celui qui aida le roi Arthur dans ses aventures ?
– J'imagine que Merlin est une variante de son nom dans un autre monde, mais oui c'est bien cela. Lui dirait qu'il est druide avant tout.
– Tu en parles au présent ?
Et comme quelqu'un de réel !
– Evidemment.
Evidemment. Devait-elle croire cette histoire abracadabrantesque? Croire que Merlin l'enchanteur existait vraiment, était encore vivant ?
– C'est vrai qu'il est extrêmement vieux, mais aussi très puissant. Pourquoi pensais-tu qu'il est mort ?
– Peut-être parce que ce n'est qu'une légende, laissa-t-elle échapper.
– Tu plaisantes ? demanda-t-il avant de voir la mine déconfite de la jeune fille. Tu sais au moins où nous sommes ?
Nour hocha simplement la tête.
– L'île, c'est Epoké. Au sommet, se trouve le Sanctuaire et le Conseil d'An Domhan. Tu as forcément entendu parler d'An Domhan ?
Nour grimaça, un peu agacée, et Oren poursuivit :
– Mais si voyons, c'est dans le pays que Myrddin, ses compagnons, et les dragons ont trouvés refuge après les persécutions. T'as pas appris ça en cours ? Mais d'où tu viens ?
Nour hésita.
– Dans quel monde vis-tu ? insista Oren.
Quel monde ? Alors elle avait raison, le médaillon l'avait envoyé très, très loin. Elle eut soudain une furieuse envie de ronger ses ongles.
– Eh bien, la Terre, dit-elle tout bas.
– Terra ? Oh elle est bien bonne celle-là. Pourquoi tu veux pas me dire d'où tu viens?
– Je te dis la vérité, de Terre.
– Tout le monde sait que c'est impossible. Tu as dû te blesser quand tu es tombée tout à l'heure.
– Merlin, enfin Myrddin, vient bien de la Terre ? s'énerva-t-elle.
– Oui, mais le portail y menant a été condamné peu de temps après leur arrivée. J'en reviens pas que tu saches pas ça.
Nour fronça les sourcils, mécontente. En guise de réponse, elle lui raconta le médaillon, les mots prononcés et son réveil dans la remise. Elle lui montra le bijou, comme pour prouver qu'elle n'inventait rien.
– Ces motifs ne me disent rien du tout, admit Oren en faisant la moue.
– Tu vas quand même m'aider ? demanda-t-elle après un trop long silence d'Oren.
– Nour, tu mens pas ? Tu viens vraiment de Terra ? demanda Oren l'air contrit.
– Evidemment. Et ce monde, comment il s'appelle ?
– Doradéa.
Jamais entendu ce nom.
– Salutations Tannen, les interrompit alors un homme qui passait sur le chemin. Salutations mademoiselle dit-il avec son plus beau sourire. Oren, content de voir que t'as troqué tes tricots contre une petite amie. J'adore le bonnet que tu m'as confectionné, mais être seul tout le temps, ça tourneboule le ciboulot et on vire dingo.
L'homme portait un longue barbe brune broussailleuse, et avait la stature d'un géant. Il scruta Nour de la tête aux pieds, de la malice dans le regard.
– C'est pas ma petite copine, se défendit Oren, le feu aux joues. Et, être seul, eh bah, eh bah...
– C'est mieux que d'être mal accompagné, intervint Nour.
– Je vois que vous vous êtes bien trouvé tous les deux, fit l'homme en secouant la tête d'un air de dépit. Mes amitiés à ton père, fit-il avant de reprendre son chemin.
– Whaou, quelle répartie. Tu l'as bien mouché, s'extasia Oren, un grand sourire aux lèvres. Merci.
– Il l'avait mérité, répondit-elle en lui rendant son sourire.
Oren la fixait toujours, visiblement sous le charme.
– Suis-moi, l'invita-t-il enfin. Nous allons retourner en ville, jeter un œil à cette fameuse remise.
Nour acquiesça en silence, mais grimaça. Dans la remise, elle avait répété les inscriptions du médaillon plusieurs fois, sans succès.
– Et si jamais ça donne rien, ajouta Oren en voyant sa mine dépitée, je t'emmènerais au Conseil, les sages sauront probablement quoi faire.
– Comment sont-ils, ces sages ? demanda Nour, mi-figue, mi-raisin.
– Vieux, pour la plupart. Pas très sympathiques, je dois bien l'avouer.
– Myrddin doit aussi y siéger ?
– Oh non, Myrddin vit reclus dans le bois mélancolique. Il n'en sort jamais et refuse les visites, enfin c'est qu'on raconte.
C'était donc vrai, Merlin l'enchanteur vivait dans ce monde, comment pouvait-elle croire une chose pareille ? Croiserait-elle bientôt la fée Morgane ou des chevaliers de la Table ronde ? Cela lui donna le tournis. Elle espéra que les sages du Conseil soient du même acabit que le vieux druide, alors elle serait chez elle avant la nuit tombée.
– C'est vrai que tu tricotes ? l'interrogea-t-elle non sans amusement.
– Oui c'est vrai, je trouve ça génial. Tu commences avec une simple pelote de laine, et tu te retrouves avec un bonnet, une écharpe ou un pull.
– J'ai jamais essayé, avoua Nour, mais dit comme ça, c'est vrai que ça donne envie.
C'est avec le coeur un peu plus léger qu'elle suivit Oren le tricoteur, sauveur de jeune fille en détresse à l'occasion.
J'aime toujours autant Oren, il est mignon avec son béguin pour Nour. Le monsieur qui passe, il est bien dessiné, moi je le trouve sympathique. Mais qui est-ce ?
Une suggestion pour Myrrdin : si c'est Oren qui suggère le nom de Merlin (connu mais pas couramment utilisé à Epoké), plutôt que Nour qui laisse entendre qu'elle sait qui est Myrrdhin ?
- J'ai bien faillit me faire bouffer
- je t'ai jamais vu à l'école => vue
- les dragons ont trouvés refuge => trouvé (COD placé après)
-content de voir que t'as troqué tes tricots contre une petite amie. => j'aime bien le jeu sur les sonorités !
C'est amusant cette idée de tricot, je me souviens plus que c'était présent dans l'ancienne version ! Il faudrait que ce trait de caractère ait un rôle à un moment ou à un autre dans l'histoire : l'élément anecdotique qui devient décisif, tu sais :) en plus c'est drôle !
A très vite !
C'est vrai, c'est peut-être mieux que Merlin vienne d'Oren, je vais voir ça.
Il n'y avait pas de tricot dans l'ancienne version. Je n'y avais pas pensé mais c'est sûr qu'il faut en faire quelque chose, t'as trop raison.
Merci pour tes bonnes idées, et de me faire réfléchir :)
A bientôt
Quelques informations bienvenues et des personnages sympathiques qui ne font pas de la rétention d'information pour rien ! Voilà qui donne un chapitre agréable à lire (on le trouverait presque un peu court).
- J'ai l'impression qu'il y a encore un saut étrange à la 2ème ligne "Nour tenta"
- "Nom d'un p'tit péteux, fit-il en faisant rouler les yeux sur le côté. C'est peut-être bien vrai, admit-il, penaud." la double incise est très étrange.
Tu pourrais sois la fusionner
"Nom d'un p'tit péteux, fit-il en faisant rouler les yeux sur le côté avant de finalement admettre, penaud. C'est peut-être bien vrai."
Soit rompre le dialogue.
"- Nom d'un p'tit péteux.
Fit-il en faisant rouler ses yeux sur le côté. Puis, il finit par admettre, penaud.
- C'est peut-être bien vrai."
- En restant sur cette phrase : "fit-il en faisant" cela fait un peu répétition, "jura-t-il" serait peut-être plus approprié.
- " Ceci dit, " j'ai dû relire deux fois cette phrase, je pense que cette expression n'est pas très naturelle dans la conversation et pourrait être supprimée.
- "Oren, ce jeune tricoteur, sauveur de jeune fille en détresse à l'occasion." tu as une répétition de jeune un peu "lourde", pour garder l'aspect emprunté de la déclaration peut-être un "Oren le tricoteur, sauveur de jeune fille en détresse à l'occasion." (de toute façon on a bien compris qu'il était jeune)
Pour le reste c'est très clair et cela se lit bien. On attend la rencontre avec le conseil et peut-être un voyage dans le bois mélancolique !
J'avoue, j'ai piqué cette expression à la série Malcom.
J'ai pris en compte tes remarques, c'est vrai que c'est mieux comme ça. Merci.
Pour le voyage dans le bois il faudra encore attendre.
A bientôt ;)