La lumière était vive dans le petit salon. Mais aussi incroyablement chaleureuse.
Calix s’y tenait debout à l’entrée, la lavallière de travers, la chemise aussi en désordre que ses mèches d’ébène. Une fine pellicule de sueur lui barbouillé la face, reliquat d’un entrainement qu’il avait terminé en catastrophe. L’épée à sa ceinture dégageait encore une subtile odeur d’huile qu’il n’avait pas eu le temps de camoufler dans sa précipitation.
Il avait ralenti sur le pas de la porte, rien que pour admirer ce tableau si merveilleux qui s’offrait à lui.
Sa belle-sœur, Isabelle, reposait dans l’un des élégants fauteuil du petit salon. Elle y fredonnait un air que Calix n’aurait su nommer mais dont la douceur apaisa tout de suite son cœur en furie.
Le jeune homme l’avait toujours trouvé belle, mais à cet instant, à cette heure du jour et baignée ainsi de lumière, elle lui fit penser plus que jamais à un astre qu’on aurait décroché du ciel, une nymphe du soleil dont la robe ivoire prenait des teintes dorées là où le jour la touchait. Ses boucles blondes dévalaient ses épaules comme des vagues soyeuses alors qu’elle admirait avec un amour le bambin dans ses bras.
À ses côtés, James Williams les couvait du regard. Son frère, si grand et impressionnant, avait abandonné pour un instant cette image de duc froid et respectable qui lui incombait. Il souriait avec tendresse au bébé qui gazouillait dans les bras de sa femme. Un bébé qui avait les mêmes prunelles d’émeraude que son père et dont les petites mains potelées se tendaient irrésistiblement vers le visage radieux de sa mère.
Isabelle fut la première à remarquer sa présence et leva sur lui un sourire d’une profonde bienveillance.
— Entre Calix.
Mais le jeune homme resta cloué sur place. La scène était si belle, en vérité, qu’il craignait de la gâcher avec son air dépenaillé et la sale odeur de transpiration qu’il devait trainer. Thésée n’avait pas été tendre avec lui lors de l’entrainement. Calix le soupçonnait fort de s’amuser à imiter leur instructeur.
Il bataillait toujours intérieurement lorsque James leva les yeux à son tour. Là où il aurait certainement froncé les sourcils devant pareille entrée, le duc se contenta d’un sourire avenant, dont la commissure agitée camouflait mal l’enthousiasme.
— Allons, ne te fait pas prier, s’amusa-t-il en lui faisant signe de les rejoindre. Tu ne veux pas rencontrer ton neveu ?
Calix hésita encore – peut-être ferait-il mieux de déposer son épée ou même de repasser plus tard ! – avant de céder. Ils étaient tous les deux si heureux que le jeune homme se voyait mal leur refuser cette requête.
Il se sentit comme un somnambule lorsqu’il approcha. Au côté de son frère qui lui céda la place, il découvrit le petit trésor dans les bras de sa mère. L’émotion lui noua si fort la gorge qu’il en eut les larmes aux yeux.
— Regarde Théore, murmura Isabelle au bébé, oncle Calix est venu te voir.
Le bébé, si petit et pourtant déjà si merveilleux, posa sur lui de grands yeux verts étincelant. Il y découvrit toute l’innocence du monde et une confiance infini alors qu’il ne le connaissait pas encore. Théore sourit largement, laissant même éclater ce qui ressemblait à un rire. Le son ravit ses parents qui posèrent sur Calix un regard étincelant.
— Veux-tu le prendre ? proposa Isabelle.
— Oh, je ne sais pas… bredouilla Calix en faisant un pas en arrière. Je suis encore couvert de poussière… Je ne saurais le tenir… Et je…
— Il ne va pas te manger, se moqua James.
— Tends les bras, l’invita Isabelle et Calix obéit malgré lui.
Elle y déposa l’enfant et laissa Calix se redresser lentement. Le jeune homme s’était raidit de tous ses membres, terrifié à l’idée de mal faire ou pire ! Inconscient à toutes ces pensées, le bébé se contenta de lui sourire largement. Et la terreur céda la place à l’émerveillement.
— Il est si petit… souffla-t-il faute d’autres mots.
— Comme tous les bébés, sourit James en s’accoudant au fauteuil.
— Tu devras prendre soin de lui, d’accord ? déclara subitement Isabelle.
Son sérieux troubla Calix qui s’arracha à la vision du bébé pour revenir à ses parents.
— Mais enfin, qu’est-ce que tu racontes ? Vous êtes là.
Dans ses bras, Théore avait commencé à s’agiter. Son beau sourire s’était envolé et Calix essayait désespérément de le bercer pour l’empêcher de pleurer.
Un sourire empreint de tristesse teinta les expressions réjouies du jeune couple.
— Mais s’il nous arrive malheur, continua James en serrant l’épaule de sa femme, c’est à toi que reviendra la charge de veiller sur lui.
— Arrête de dire des choses pareilles, protesta Calix donc l’inquiétude croissante contamina bientôt le bambin. Il ne vous arrivera rien.
Mais le regard qu’ils partagèrent en disait bien plus long que Calix n’aurait voulu le comprendre. Il s’apprêtait à protester à nouveau quand, l’espace d’un battement de cil, tout se brouilla autour de lui. Il entendit au loin une voix l’appeler, une main le secouer.
Calix ouvrit les yeux sur un bureau encombré. Ses muscles protestèrent de toutes leurs fibres alors qu’il se redressait. Une montagne de papiers l’attendait, ainsi que deux silhouettes qui se chamaillait déjà et qu’il vit d’abord trouble avant que l’image ne se stabilise. Calix se massa les tempes, la fatigue lui rendant toute sensation affreusement pâteuse, de sa bouche à ses pensées.
Il allait demander pour de l’eau lorsqu’un verre apparut sous son nez. À l’autre bout de ce dernier se dressait son assistant John Hardley et son indécrottable paire de lorgnon qui lui tombait sans arrêt au bout du nez. Il les replaça sitôt le verre saisit par le duc et se redressa comme un piquet lorsque ce dernier le remercia.
— T’as une sale gueule, lança l’homme en face de lui.
Thésée Cooper, épéiste de renom et accessoirement chef de la Garde d’Argent du domaine d’Albridge avait l’air frais comme un gardon. Une observation qui agaça aussitôt le duc dont les tempes battaient encore la marche militaire.
Calix ne lui accorda aucune attention et prit tout son temps pour vider son verre. Le voir si pimpant de bon matin alors qu’il avait dû bien s’amuser la veille dans sa taverne favorite le rendait malade. La seule chose qu’il espérait, c’était qu’Amanda lui ait rendu la monnaie de sa pièce à son retour. Mais, au vu de son large sourire et de son air badin et très satisfait, il avait dû apprécier la leçon, le bougre.
— Dis-moi, tu as fait la fête toute la nuit pour avoir une tête pareille ? relança Thésée sans se départir de cet horripilant sourire narquois. J’espère que tu t’ais au moins trouvé une belle brune pour t’amuser.
John le fusilla du regard mais Thésée ne s’en formalisa pas même le moins du monde, habitué qu’il était de ces œillades assassines.
— J’aurais préféré, répondit enfin le duc la gorge encore sèche. Malheureusement je ne dois mes cernes qu’à un petit garçon de cinq ans qui a eu une poussée de fièvre cette nuit et que je n’ai pu me résoudre à quitter.
Cela eut au moins le mérite de faire retomber le sourire de Thésée. Son ami avait la moquerie facile, mais jamais lorsque cela concernait le petit Théore.
— Comment va-t-il ? demanda-t-il soucieusement.
— Mieux, répondit sobrement Calix en examinant le document que lui tendait John. Clara s’est chargée de le mener à sa leçon du jour. Sais-tu quand Amanda rentrera ?
— Dans l’après-midi, si sa cousine veut bien lui lâcher la grappe. Il semble qu’elle soit un peu trop contente d’apprendre qu’Amanda se soit mariée. Je crois qu’elle espère secrètement qu’elle lui présente quelques bons partis de la capitale.
— Bien, souffla le duc en se frottant les yeux. Qu’en est-il de ton rapport ?
Thésée retrouva aussitôt son air mutin.
— Tout est sur le papier, chef, répondit-il avec légèreté
À bout de patience, Calix lui jeta un regard acerbe. Thésée dodelina de la tête, comme s’il hésitait à pousser le bouchon avant de céder et de réciter son rapport.
Les nouvelles étaient plutôt bonnes, Calix avait pris la bonne décision en confiant le domaine d’Albridge aux Chamberlain. Oh moins eux ne tenteront pas de détourner les fonds du service publique… songea-t-il sombrement. Il avait encore en mémoire le fiasco d’il y a trois ans lorsqu’il avait placé sa confiance dans une branche annexe de la famille et qu’il avait découvert, lors d’un voyage avec Théore, que les terres fertiles d’antan se mourraient à petit feu. Les Sawyer avaient bien profité de la naïveté du jeune duc et s’était impunément vautré dans l’argent du contribuable sans rien laisser aux habitants d’Albridge.
Calix trouvait que les bannir du domaine familial était un bien moindre coût compte tenue des dégâts qu’ils avaient causés. Il avait d’abord pensé à les faire exécuter, puis à les faire travailler comme des bêtes forcenées aux mains des paysans les plus durement touchés avant de finalement choisir de confisquer tous leurs biens et de les chasser. Une décision qu’avaient loué les souverains après que l’affaire leur soit parvenu.
Calix rêvait encore parfois de la tête de ces dames, dépossédées de leurs beaux bijoux et forcées de suivre ces messieurs dans des tenues bien en deçà de leur statut prestigieux. L’une d’elles, une cousine éloignée, avait même tenté de séduire Thésée pour le convaincre de ne pas l’abandonner à ce triste destin. Mais le chef de la Garde avait beau être un joyeux luron adepte du flirt, il n’en restait pas moins homme marié et fidèle au duché. Il avait d’ailleurs pris un malin plaisir à abonder dans le sens de cette intrigante avant de briser ses espoirs. Quant à la gifle qu’il avait récoltée, il en avait savouré la brûlure en la regardant être reconduite de force aux frontières d’Albridge.
Thésée terminait son rapport quand son regard coula vers le monceau de lettres qui attendait sur un coin du bureau.
— Tu comptes y aller ? demanda-t-il en désignant l’invitation de la comtesse Marton qui reposait, ouverte, tout au sommet.
Calix la considéra avec dérision.
— Je n’ai pas vraiment le choix, souffla-t-il en l’écartant au plus loin.
Thésée eut un petit rire.
— N’est-ce pas elle qui cherchait à te caser avec sa fille ?
— Elle essaie toujours, grommela le duc en se massant la nuque.
— Comment s’appelait-elle déjà ? réfléchit Thésée tout haut. Martha… Magda… quelque chose.
— Margaret, le corrigea Calix sans y penser.
Il se replongeait déjà dans un nouveau document que lui tendait John.
— C’est ça ! s’exclama l’épéiste en claquant des doigts. Une drôle de bonne femme. N’a-t-elle pas essayé de te faire boire un philtre d’amour l’an dernier ?
— Et l’an d’avant, répondit-il platement.
Leur dernière rencontre avait d’ailleurs été assez… spectaculaire. Il ignorait si prendre Théore avec lui fut une idée lumineuse ou la plus terrible des erreurs. Bien que, en y repensant, il devait à son neveu une fière chandelle d’avoir ainsi renversé toutes les coupes de la table en cherchant à imiter ce tour sur lui avait appris Thésée. Le verre de vin de Calix s’y était étalé entre tous, laissant échapper une jolie volute de fumée rose.
Margaret Marton en avait été si mortifié qu’elle avait prit la fuite. Calix n’avait pas cherché à la consoler, il avait prit son neveu sous le coude et avait filer aussi vite qu’elle. Thésée n’avait cessé d’en rire que lorsqu’Amanda l’avait assommée à coup de livre pour enfant.
Les philtres d’amour était le plus vile des fléaux. Il allait vraiment falloir qu’il en discute avec le roi et ses ministres. L’interdire à la vente ne serait pas possible – cela rapportait bien trop à la Couronne – mais peut-être pourrait-il en limiter la production. Ou à minima y placer quelques réglementations sur sa teneur en enchantement et les conditions d’achats. Tenir un registre officiel des acheteurs pourrait également dissuader certains de s’en procurer.
Calix se promit d’y réfléchir.
— Elle a l’air un peu désespérée, conclut sobrement Thésée en passant mes bras derrière sa tête.
— Elles le sont toutes… souffla le duc en reposant ses fiches. Si seulement leurs mères arrêtaient de leur monter la tête avec cette stupide course au mariage…
Calix se pinça l’arête du nez, excédé. Depuis qu’il était devenu duc, moins de quatre ans plus tôt, il était passé du gentil jeune homme à la cible numéro un des matrones ambitieuses. À vingt-cinq ans, il devait être le plus jeune duc après son frère, et donc une proie de choix pour toutes ces prédatrices en jupons.
Devant lui, Thésée compatissait en silence. Étant lui-même le quatrième fils d’un vicomte, il n’avait jamais eu grand-chose à craindre de la cour des miracles qu’était la capitale à la belle saison. Il avait eu la chance de pouvoir choisir son épouse non par son rang mais par amour. Aussi un peu par terreur, devait-il bien l’avouer. Mais il fallait dire qu’Amanda Cooper avait de quoi impressionner.
Elle avait fait ses classes à l’Académie Militaire avec Calix et Thésée. Petite dernière d’une baronnie sur le déclin, devenir épéiste avait été sa seule façon de participer à sortir sa famille de la ruine. Le fait de devenir gouvernante du jeune Théore n’avait été qu’un petit plus dans son parcoure, le temps d’aider Calix à s’habituer à ces nombreuses responsabilités qui avaient plu si soudainement sur lui au décès de son frère.
— Et toi, John ? relança Thésée en fourrant ses mains dans ses poches. Tu y vas aussi ?
L’assistant fronça le nez avec dédain.
— Comme si le cinquième fils d’un lointain baron de seconde zone avait sa place dans un endroit pareil, grinça-t-il des dents.
Thésée fit la moue, badin.
— Tu es sûr ? Je suis certain qu’Amanda pourrait te présenter quelques-unes de ses amies. Ou ses cousines ! L’une d’elles vient justement de s’installer au nord de la ville dans le quartier de Blue North Hill. Une charmante jeune femme. Elle serait peut-être à ton goût. Ou toi au sien.
John le considéra avec dépit.
— Merci, mais non merci. Je n’ai pas le désir de me marier pour le moment et ça ne risque pas de changer si vous continuez à essayer de me pousser vers je ne sais quelle catastrophe ambulante.
— Tu y vas un peu fort, se désola l’épéiste, tout innocence, mais John ne se démonta pas.
— Je n’ai pas oublié la harpiste de l’an dernier, grinça-t-il, le regard assassin. Ni l’amoureuse d’équitation de l’année précédente et encore moins l’obsédée des potions magique d’il y a deux mois et ses tentatives pour me faire boire quelques-unes de ses toutes nouvelles mixtures enchantées.
Thésée pouffa à ce souvenir, ce qui n’arrangea pas l’humeur de l’assistant qui semblait prêt à cracher des flammes, quand bien même il ne soit ni dragon ni magicien.
Calix n’avait pas oublié non plus. Le fiasco « Elira Burbanks » comme ils l’appelaient, resteraient certainement dans les annales, ne serait-ce que pour le cirque que l’apprentie magicienne avait causée dans la cour de Lionhall Manor.
Le vieil arbre centenaire qui en abritait le kiosque ne s’était toujours pas complètement remit de cette étrange potion verdâtre qui lui était tombé dessus et que la dame avait tenté de lancer au visage de John. Qu’importe ce que cela pouvait être, le duc était tout de même heureux que ce fut l’arbre qui l’ait reçu, car vu comme l’écorce avait si rapidement fondu, il n’aurait pas donné cher de la peau de son assistant. Littéralement.
Calix commençait sérieusement à se demander si son meilleur ami n’avait pas un penchant certain pour les furies. Entre elle et l’obsédée des cheveux qui avait fracassé le portail en déboulant à cheval pour demander après John… En définitive, il se trouva assez chanceux de n’être approché que par quelques poupées écervelées. Elles, au moins, n’étaient pas dangereuses à repousser.
— Je commence d’ailleurs à me demander si vous ne le faites pas exprès, M. Cooper, ponctua John en repoussant ses lunettes sur son nez. Craignez-vous donc à ce point que je finisse en ménage et que je quitte monsieur le duc ? Auquel cas vous n’auriez plus de tête de turque à malmener.
— Tu dramatises tout, répondit nonchalamment l’épéiste. Je ne veux que ton bonheur.
— Alors commencez par arrêter de cacher mes fiches au fond des cuisines. Et d’entrer dans mes appartements pour dérober mes lunettes, ajouta-t-il alors que Thésée ouvrait la bouche pour argumenter. Ainsi que d’échanger mes plumes contre des facsimilés explosifs qui me forcent à changer de bureau tous les mois.
À ce sujet, Calix leva un œil accusateur sur Thésée. Au-delà des bureaux, il avait également dû faire changer et par de trop nombreuses fois les rideaux que les feux d’artifices incendiaient et les carreaux que les explosions fissuraient quand ils ne volaient pas simplement en éclat. Le budget alloué au soin de Lionhall Manor avait drastiquement augmenté depuis que les Cooper avaient emménagé dans la dépendance. Calix n’aurait su dire si c’était pour le meilleur ou pour le pire.
Pris en défaut, Thésée parut mal à l’aise et tâtonna du bout de la botte sur le carrelage. Et le voilà qui joue les enfants effarouchés, se désola intérieurement Calix en laissant échapper un long silence. Cela lui faisait presque regretter l’école militaire et leur internat aux règles strictes. Là au moins, c’était dans le quartier des officiers que Thésée laissait libre court à sa mutine créativité.
— Mais le p’tit Théore adore les feux d’artifice que cela provoque, se dédouana-t-il piteusement.
— Et vous adorez me voir ajouter quelques hurlements à ce joyeux concert, l’accusa John avec une véhémence certaine.
Thésée s’apprêtait de toute évidence à rétorquer quand Calix intervint.
— Bien que vos chamailleries m’amusent grandement, lâcha-t-il dans le silence soudain, je ne suis vraiment pas d’humeur pour cela aujourd’hui. Je vous prierai donc, l’un comme l’autre, précisa-t-il en les fusillant soigneusement du regard, d’y mettre un therme. À moins, bien sûr, que vous ne vouliez que je fasse appelle à Amanda une nouvelle fois.
Seul le bruit d’une déglutition lui répondit.
— Bien, nous pouvons donc reprendre, conclut le duc.
S’il avait levé les yeux de ses fiches, peut-être aurait-il remarqué les deux teintes que ses collaborateurs venaient de perdre. Car s’il y avait une personne à Lionhall Manor dont il fallait craindre les colères, c’était bien celles d’Amanda Cooper.