Crü le Borgne, roi des Plumes noires, volait accompagné par ses sujets, en route vers la promesse d’un festin. L’un des jeunes, plus culottés que les autres, vint à sa gauche pour se faire bien voir et lui demanda :
– Oh, Grrand Crrü, pourrquroi l’Homme est-il bon ?
Les corbeaux ont ceci de particulier qu’ils ne prononcent aucun son en que sans y ajouter un re et, autant que faire se peut, ils le doublent pour marquer l’élégance de leur langage. En tous les cas, cela les oblige à bien articuler.
– Le monde apparrtient aux crorrbeaux, répondit le charismatique monarque tout en battant des ailes. Tout ce quri marrche, rrampe, vole ou échoue surr Terrre, est destiné à nourrrirr les crorrbeaux. Toutes les espèces vivantes le savent et toutes vouent un crulte aux crorrbeaux. Elles font offrrande de leurrs charrognes aux crorrbeaux.
De tous les animaux, les plus dévoués enverrs les crorrbeaux, sont les singes sans poils. Ils cronsacrrent leurr acrtivité entièrre à satisfairre les crorrbeaux. Sais-tu qur’ils ont inventé l’agrricrulturre pourr les crorrbeaux ?
Ils abandonnent les rrestes de leurr chasse et de leurr pêche aux crorrbeaux. Ils laissent une parrtie de leurrs rrepas aux crorrbeaux. Les singes sans poils aiment sustenter les crorrbeaux et les crorrbeaux aiment se sustenter des singes sans poils. Alorrs les singes sans poils s’entrrretuent pour donner de la bonne viande aux crorrbeaux.
Dis-moi, petit, as-tu déjà mangé du singe sans poils ?
– Non, oh Grrand Crrü. Il me tarrde, croa, croa, croa ! répondit le corbillat.
– Eh bien crrois-moi, croa, croa, tu vas te rrégaler. Tiens, nous arrrivons, rregrarde ce magnifique spectacle quri nous attend.
Ils passèrent par-dessus les collines, découvrant devant eux une plaine sur laquelle les singes sans poils s’étaient livré bataille, vaste étendue jonchée de macchabées. Hommes et chevaux n’attendaient que d’être savourés par les corbeaux. Le vent complice portait à leurs narines de doux effluves de chair aromatisée à l’huile d’olive pour les uns, au houblon pour les autres. Peu importait les raisons qui les avaient opposés, le bon droit qu’ils avaient pris à se massacrer. Romains ou Sénons, ils seraient appréciés par des centaines de corvidés lors de joyeuses ripailles. Allègres, les oiseaux de la Mort entonnèrent cette fameuse chanson corbeau, certes un peu paillarde mais fort populaire, Crroasse le crorrbeau.
Crü n’ayant l’usage que de son œil gauche, il avait développé des stratégies pour compenser son handicap. Voler en cercle est un art à maîtriser quand on est borgne. Partez dans le mauvais sens et, une fois sur deux, vous n’y voyez rien. Il orienta sa horde au plus large du champ de bataille afin d’examiner chaque cadavre depuis les cieux. Au fur et à mesure, il resserrait ses circonvolutions, abandonnant à sa droite ce qu’il n’avait plus besoin de regarder. Il avait la primeur du meilleur morceau et aucun de ses sujets n’aurait osé toucher le sol avant lui. La loi était claire, seul le mâle alpha mangeait en premier et Crü était incontesté. Sa cruelle réputation camouflait son handicap cyclope. Bigleux, il mettait des plombes à trouver sa charogne.
La chance lui sourit plus vite qu’à l’accoutumée. En bas gisait le plus gros et le plus musclé spécimen de singe sans poils qu’il n’ait jamais connu. Oh, qu’il avait l’air appétissant ! Une orgie de viande à lui seul. Il était grand comme deux singes et large comme trois autres. Ses bras avaient l’épaisseur des cuisses d’un bœuf et ses jambes la robustesse de celles d’un ours, à moins que cela ne fût le contraire. Il paraissait démesuré à côté de son congénère au buste bien plus long que ses jambes et aux bras pas assez courts. Ce dernier avait une grosse tête montée d’yeux globuleux. À ceux de Crü, ils feraient office de délicieux amuse-becs. Heureux de s’imaginer goûter à ces deux-là, il en fit caca dans les airs.
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Il amorçait sa descente en spirale quand un croassement d’alerte l’avertit de l’arrivée inopportune d’un rastaquouère. De son œil unique, il aperçut une curieuse silhouette qui disparut de son espace visuel presque aussitôt. Maudit œil crevé et satané vol circulaire !
À la ronde suivante, sans pouvoir l’identifier, il constata qu’une créature se dirigeait vers l’épicentre du champ de bataille. Il dut attendre la prochaine rotation pour découvrir un grand lapin. Un Géant des Flandres blanc dodelinait en direction de son singe sans poils. Le temps de son demi-cercle à l’aveuglette, il se demanda pourquoi un tel animal marchait vers sa charogne.
Mais bien sûr, sa carotte ! Il voulait lui bouffer la carotte, ce salopard ! Quand il put à nouveau le voir, c’était pour s’apercevoir que ce misérable pilleur de viande se rapprochait trop vite à son goût. Le rongeur allait atteindre le cadavre avant qu’il ne puisse exécuter ses deux derniers tours pour atterrir. Seul le stratagème d’engager la conversation lui vint à l’esprit. Il croassa à son attention :
– Rrespectueuses salutations Lapin ! Lapin, quri es-tu ? Qure fais-tu là ? Croa, croa, croa !
L’autre s’arrêta et leva la tête. Il avait l’air antipathique, voire méprisant. Il suivit Crü du regard pendant qu’il achevait sa descente en double spirale. En vainqueur imaginaire, il se pose sur le torse d’Emrys. Ha, ha, ha ! Il se tenait sur son repas et la Nature avait établi une loi claire à ce sujet : premier arrivé, premier servi. L’autre pouvait se la mettre où il voulait, la carotte. Sûr de lui, le roi des Plumes noires devint plus hardi :
– Rréponds à ma qurestion, lapin, lapiN, LAPIN, CROa, croa, croa ! croassa-t-il sur un ton que l’animal en question n’apprécia pas :
– Dzégaze dze là, répondit celui-ci.
Le rongeur s’empêtrait dans la malocclusion de ses deux grandes incisives. Il avait du mal à prononcer les se, les ze, les je, les che, les te, les de, les ne et ça faisait beaucoup. Il balaya l’air du geste de celui qui chasserait une mouche malvenue sur une motte de beurre.
– Quroi ? Croa, croa, croa ? Je ne bougerrai pas, ce cradavrre est à moi ! rétorqua Crü. C’est toi quri te crasse d’ici.
Au même instant, un second corbeau se posa à côté d’eux, croassant à son tour. Un troisième les rejoignit, puis un quatrième, un cinquième, un sixième, un septième et de nombre croissant croassant en nombre croassant croissant, ce fut une croissante cacophonie croassant de deux mille soixante-seize corbeaux qui encerclèrent l’étrange lapin. À l’évidence, le rapport de force le désavantageait.
D’un claquement de bec, Crü imposa le silence. La tête tournée comme une poule, il dévisageait de son œil unique celui qui osait défier sa royale autorité. Il aperçut alors la bedaine du rongeur aux grandes oreilles. Une curieuse tache de poils noirs barrait son pelage blanc. Elle avait la forme d’un crucifix retourné. Le seigneur des corvidés rit à gorge déployée :
– Croa, croa, croa, croa ! Il a une qréqurette avec deux croucrougnettes surr le ventrre ! Croa, croa, croa ! railla-t-il en déclenchant l’hilarité générale.
– CrooA ! Croa ! CrOa ! Croa ! CrooA ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! CRoa ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CROA ! Croa ! CROA ! CrooA ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! CrooA ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! CrooA ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CROA ! CrooA ! Croa ! CROA !
Le rongeur vexé répliqua :
– Ce n’est pas z’une quéquettze, c’est une croix à l’envers.
– Quroi ?
– Oui, une croix ! s’énerva le lapin.
– Croa, croa, il crroit qure c’est une crroix, croa, croa, croa ! renchérit Crü accompagné par sa horde.
– Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! CrooA ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CRoa ! CrooA ! Croa ! CrOa ! Croa ! CrooA ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! CRoa ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! CROA ! CrooA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! CrooA ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CROA ! CrooA ! Croa ! CROA ! Croa ! CROA ! Croa !
– Corbeau, rétorqua le lapin dyslalique, cesse de tze fice de moi. Tzu commence à me çauffer. Ze te conseille dze ne pas me cercer ou tzu vas me tzrouver.
– Ciel, se moqua encore Crü, si c’est cinq sous ces six ou sept saucissons-ci, c’est cent cinq sous ces cent sept saucissons aussi ! Allez, à toi ! Croa, croa, croa !
– CrooA ! CrOa ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! CRoa ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CrooA ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CROA ! Croa ! CROA ! CrooA ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa ! CrooA ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CROA ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CrOa ! Croa ! Croa ! CrooA ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! CROA ! CrooA ! Croa ! CROA ! CROA ! Croa ! Croa ! Croa ! Croa ! CRoa ! Croa ! Croa ! CROA ! Croa !
Les volatiles semblaient partis pour rire un long moment.
Soudain, une flamme vive surgit du sol sous chacun des deux mille soixante-seize corbeaux. En un instant, ils explosèrent tous dans une série de multiples « schproutch ! », de chair projetée, de becs calcinés et de plumes brûlées. Crü compris, « schproutch ! ».
– Espèce de connards, lâcha le lapin.
Il dodelina vers le corps sans vie d’Emrys.
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Transpercée de dizaines de flèches, de gladii et de pilums, l’immense dépouille gisait sur le sol. Sa tête tranchée avait roulé à quelques pieds de là.
Face à ce cadavre disloqué, le lapin se leva sur la pointe des pattes arrière et tendit haut vers le ciel celles de devant. Sur un ton solennel de cheveu sur la langue, il s’adressa à Emrys :
– Ô valeureux guerrier ! Par mon incommensurable puissance incontzestzable dzans l’Univers, ze fais dze tzoi mon golem, mon sampion, mon paladzin, mon héraut ! Que dzerrière tzoi, mon ombre s’étzendze sur tzous les mondzes. En mon nom, tzu portzeras craintze, souffrance, sang, feu et dzestzructzion ! Grâce aux z’immenses pouvoirs que ze tze confère, les z’Hommes me nourriront de leurs peurs, de leur mort, de leur âme ! Ils formeront mon armée des Tzénèbres et rien ni personne ne sera en mesure d’entzraver ma dzomination ! Tzu mèneras mes tzroupes et tzu arracheras leurs z’ailes aux z’anzes ! Moi, Zébub, Maîtzre absolu des z’Enfers, de tzout ce qui est en haut et de tzout ce qui est en bas, ze tz’ordzonne dze revenir à la vie !
Il hurla :
– LÈ-VEU TZOI ET MARSE-EU !
La terre trembla, se déchira en failles profondes d’où s’échappèrent soufre et matière en fusion. Le ciel s’obscurcit en un amoncellement de lourds nuages sombres d’où éclata un éclair gigantesque et rougeoyant. Il s’abattit sur le cadavre, suivi par le craquement assourdissant du tonnerre. Une odeur de viande grillée indiqua à Zébub le succès de son incantation. Il ouvrit les yeux.
La carcasse sans tête n’avait pas bougé d’un poil.
– C’est quoi ce bordzel ? se demanda le lapin dans son défaut de prononciation. Pourquoi tzu tze lèves pas ?
Il lui colla un coup de patte énervé, mais le géant resta immobile et mort. Qu’à cela ne tienne, Zébub se remit en position, pattes arrière et pattes avant :
– Ô valeureux guerrier ! et il reprit le même cantique.
La terre trembla, se déchira en d’autres failles profondes d’où s’échappèrent encore du soufre et de la matière en fusion. Le ciel s’obscurcit une nouvelle fois en un amoncellement de nuages toujours aussi sombres et toujours aussi lourds. Un énorme éclair rouge en jaillit, paf sur le cadavre. Il ne bougea pas d’un iota. Effluves de barbecue et coup de patte mécontent.
– Ze dois mal prononcer un tzruc, pensa Zébub. Allez, à cœur vaillant, rien d’impossible !
Rebelote : pointes de ballerine, la terre s’ébranla un peu plus, le ciel ne pouvait se troubler davantage et la foudre redoubla de couleur. Ça sentait le vieux four à mamie.
Coup de patte fâché.
Il reprit son incantation, la terre shake-shake-shake, le ciel tout ça, l’éclair badaboum, l’odeur de kebab, coup de patte excédé, immobile et mort, encore.
Zébub éclata de colère :
– MAIS-LÈVE-TZOI-BORDZEL-DZE-SA-MÈRE-DZ’ENCULÉ-DZE-GUERRIER-CELTZE-DZE-MES-COUILLES-DZE-BÂTZARD-DZE-SA-RACE-DZE-CONNARD-DZE-MERDZE ! hurla-t-il au rythme de coups de patte hystériques.
– À quoi joues-tu, misérable créature ? demanda la voix la plus caverneuse et la plus glaçante qui soit.
– Ça a marsé ! ÇA A MARSÉ !!
Au même instant, la pourriture infesta le sol retourné. L’air fut empli d’horribles cris d’agonie, hurlements d’âmes torturées par une indicible douleur. La nuit laissa place au néant absolu au travers duquel s’échappa une dense fumée âcre et nauséabonde. Elle se transforma en un cheval ténébreux dont le cuir décharné était scarifié et suintait de sang crasseux, de vers, de cafards, de blattes et de larves. Son corps massif et musculeux portait une lourde chaîne rouillée qui entravait des crânes humains fracassés. Son abondante crinière flottait dans une nuée de sombres coléoptères, sa queue claqua d’un puissant coup de fouet. Ses yeux noirs ne reflétaient que la désolation.
C’était Thanatos, la Mort, et il ne ressemblait pas à un petit poney.
– Réponds, intima-t-il.
À sa vue impressionnante, Zébub ne put retenir son sphincter et plop, plop, plop. Enfilés sur la chaîne, les crânes rirent d’un sadisme cruel :
– Hin, hin, hin ! Qui veut du civet de lapin ? demanda l’un d’entre eux.
– Oh oui, oh oui ! C’est bon le civet ! renchérit un autre.
– Moi, je prends le croupion, intervint un troisième.
– T’es con, c’est pas un poulet.
– C’est vrai qu’il est con.
– Peuh ! C’est vous les cons !
– Taisez-vous les crânes ! ordonna la Mort sur un ton d’outre-tombe.
– C’est pas qu’il est con, se mêla une autre caboche. C’est qu’il est sourd comme une taupe.
– C’est sourd les taupes ?
– SILENCE ! hurla Thanatos.
Sa voix retentit à mille lieues à la ronde et mit fin à l’insupportable bavardage. Il fixa le lapin de son regard de néant :
– Dis-moi, petit léporidé, qu’est-il arrivé à mes corbeaux ?
– Mais, mais… Tzhanatzos ! Tzu ne me reconnais pas ? demanda Zébub.
– Comment connais-tu mon nom, albuginé lagomorphe ?
– Ben, c’est moi voyons ! Ba'al Zebub, le Maîtzre des z’Enfers et des Tzénèbres, répondit-il.
Le cheval éclata d’un rire dont l’écho tonitruant s’étouffa soudain.
– Te moques-tu de moi ? l’interrogea Thanatos menaçant. Zébub est mon ami, un démon grand et puissant. Tu ne ressembles guère à mon ami.
Il frappa le sol d’un coup de sabot qui envoya le lapin valser en culbutes.
– Je vais t’arracher la peau du râble et t’empaler vivant sur ma chaîne, gronda-t-il en s’avançant vers lui, car tu mens.
– Tzu dzétzestze la tzomatze cuitze ! s’écria le rongeur aussi vite que lui permit son trouble orofacial myofonctionnel.
Le cheval s’arrêta net, surpris d’entendre ce détail intime. Seuls sa propre femme et son meilleur ami, Ba’al Zebub, connaissaient son aversion pour la tomate cuite. Il la préférait au naturel émondée avec un filet d’huile d’olive et beaucoup d’ail.
– Zébub ? Est-ce bien toi ?
– Ah putzain, z’ai cru que tzu allait me dzéfoncer, z’te zure. Tzu fais super peur tzu sais. Oui, c’est moi.
– Mais, que trames-tu ici… sous l’apparence d’un lapin ? s’étonna Thanatos.
– C’est Dzieu qui m’a tzransformé, répondit Zébub tout en se levant et en s’époussetant.
– Dieu ? Quelle drôle d’idée ! Pour quelle raison a-t-il fait cela ?
– Bah, on s’est dzisputzés et les mots ont dzépassé notzre pensée et, et on s’est battzu. À un moment, ça a pétzé tzrès fort, y a eu une grosse lumière et z’étzais çanzé en lapin.
– Et pourquoi ne t’a-t-il pas métamorphosé dans l’autre sens ?
– Ben… Ze l’ai tzransformé en mousse.
– Comment cela, en mousse ?
– Nan, en mousse, l’insecte. Qui fait bzzz, en mousse quoi.
– Oh là, là ! Je te prie d’articuler mieux que tu ne le fais.
– Hé, ze fais ce que ze peux ! Tzu vu mes dzents ? Ze tze dzéfie dze parler normalement avec ça dzans la bousse.
Thanatos fournit un effort de compréhension qui mit sa patience à l’épreuve. Il soupira :
– Soit. Alors d’après toi, Dieu serait une mouche désormais ?
– Ze sais pas comment z’ai fait, mais oui. C’est dzevenu une mousse. Quand on s’est vu l’un et l’autre, ze peut tze dzire qu’on s’est bien tzrouvé bête.
– Eh bien, il vous suffisait de vous retransformer.
– Z’ai essayé et lui aussi, tzu penses bien ! Impossible ! C’est tzout simplement inexplicable.
– Tu parles d’une histoire. Et pourquoi vous êtes-vous disputés au juste ?
– Psss, c’est à cause dze son fils-là, Zésus. Dzieu a dzécouvert que Ponce Pilatze m’avait vendzu son âme et… ben, il est pas con, hein. Il a tzrès bien compris que c’était moi qui l’avais fait crucifier. Alors, il est venu me tzrouver, pis on s’est dzisputzé.
– Non ? Tu as manigancé son supplice ?
– Bien sûr ! Tzu le connais Zésus ? Il ouvre tzout le tzemps sa grande gueule. Tzu tze souviens qu’il y a dzes années, Dzieu m’a proposé de s’associer, tzu sais pour notzre prozet de relizion unique. Bon, les dzeux premières versions n’étzaient pas mauvaises, mais on a dzécidzé de sortir une mise à zour.
Comme il étzait un peu busy, il m’a envoyé Zésus pour dziscutzer des dzétzails. Pour que personne n’entzende nos petzits secrets, on s’est dit qu’on allait causer dans un désert qu’il connaissait. Tzhanatzos, il a un sens de l’orientzation de merde !
Quarantze zours ze l’ai supportzé. Quarantze zours avant qu’on puisse trouver la sortie ! Au dzébut, z’ai écoutzé ce qu’il racontzait. Son prozet d’église, comment soumettzre les zens à un seul cultze, faire des martzyrs et tzout ça. C’était çouette. Mais dzès que ze lui dzonnais une idzée qui n’étzait pas la sienne, il se vexait comme un pou. Et vas-y que tzu sais pas ce que tzu dis, que Papa il est plus fort que tzoi, que Maman est vierze, que les z’autres sont tzous dzes nases, bla, bla, bla. Il tzournait en boucle.
Et pis, c’est un monomaniaque de la bouffe ! Tz’as une idée de ce que c’est de passer quarantze zours à manzer du pain et du poisson ? Tz’as la bousse qui pue les z’ordzures et ça sent la levure quand tzu pètes. Et bien sûr, comme il n’y a pas d’eau dans le dzésert, tzintzin pour le vin. On est ssorti de là, z’en pouvais plus. Ze te le dis, il m’a u-sé.
– J’entends ce que tu me racontes, mon ami, répondit Thanatos. Je ne comprends pas pourquoi tu es resté avec lui s’il était si insupportable. Tu n’avais qu’à te volatiliser.
– Ah oui. Z’y avais pas pensé.
– En tous les cas, reprit le cheval, les choses étaient plus aisées avant votre idée saugrenue de monothéisme. Je savais qu’un malheur arriverait un jour ou l’autre avec vos innovations. Cela vous pendait au nez.
– Nan, mais c’est un super prozet, hein. Tzu dzois comprendre que le monotzhéisme, c’est une simplificatzion dzes concepts, une mutzualisatzion des ressources pour un résultzat au-dzelà de tzoute perspectzive. On s’est associé, c’est du win-win dzepuis le dzébut. Tz’as autzant de tzypes qui y croient et que d’autzres qui sont contzre.
Avec le polytzhéisme, on perdzait des z’âmes à gauce et à droitze. On ne savait pas vraiment qui étzait bon, qui ne l’étzait pas. Maintenant, avec cette secondze version, le conceptz est encore plus z’abouti. C’est le futzur, Tzhanatzos.
Ce dernier, dubitatif, regarda le lapin en silence.
– C’est le futur et, malgré cela, tu as fait crucifier le fils de ton associé ?
– Oui d’accord, z’ai vu rouze et ze me suis laissé emportzer.
– Pardon, mais il a enduré de sacrés supplices avant d’être cloué sur la croix ! Les coups de fouets, les jets de pierre, une couronne d’épines sur la tête, ce n’est pas rien ! À la fin du compte, je comprends que Dieu se soit fâché. Tu as tué son fils tout de même. Un enfant qu’il a eu du mal à avoir, qui plus est.
– On peut voir ça comme ça, répondit Zébub gêné d’entendre la vérité d’une manière aussi crue.
– Bien, bien. Et comment comptez-vous remédier à cette situation ?
– Ah, mais c’est la guerre tzotzale ! Plus questzion d’associatzion. Nan, parce que tzu ne sais pas le pire. Regarde ! dit le démon aux grandes oreilles.
D’une patte, il souleva la peau de son bas-ventre. Il découvrit une grosse bourse de poils blancs.
– Ce salaud m’a enlevé la bitze ! Z’ai une paire de couilles, mais, il m’a coupé la bitze. Ça fait une semaine que ze suis trzransformé en lapin ! Ze ne pense qu’à une çose : niquer, niquer, niquer. Tzu tze rends comptze du sadzisme de ce tzype ? Ze suis sûr qu’elles z’ont dzéza grossi.
Thanatos éclata de rire :
– Ah, je comprends mieux la verge dessinée sur l’abdomen ! C’est pour te narguer.
– La verze ? Quelle verze ?
– Eh bien, sur ton ventre. La verge et les deux testicules-là, dit Thanatos en désignant le crucifix inversé sur la panse du lapin.
Celui-ci se regarda.
– Tz’es aussi con que les corbeaux, tzoi. On voit bien que c’est z’une croix mise à l’envers pour que ze la vois à l’endzroit quand ze me regardze. Ah, le salaud !
– Mmmh, répondit le cheval sans grande conviction. Moi, je vois une verge et des testicules.
– Mes stzicules, elles sont pleines à ras bord, zustzement ! Ma venzeance sera tzerrible. Ze vais tze dzéfoncer tzout ce petzit monze paradzisiaque, Dzieu, Zésus, les Anzes et compagnie. Et moi, ze prendzrai leurs pouvoirs et ze redzeviendzrai celui que z’étais. C’est pour ça que ze suis là. En lapin, ze ne peux pas mener mes tzroupes. Ze ne suis pas crédible, c’est la honte. Ce guerrier sera bras venzeur !
– Ce guerrier est mort.
– Ah oui, ça tz’es observatzeur. C’est bien pour ça que ze veux le ressucitzer.
– J’ai bien compris. Je te répète qu’il est mort.
– Tzu viens dze le dzire. Ze ne suis pas sourd.
– Quand je dis qu’il est mort, c’est qu’il m’appartient. Et ce qui est à moi, reste à moi, trancha Thanatos sur un ton qui ne laissa entendre aucun sens du partage.
– Ce n’est qu’un mort ! Tzu en as plein.
– Un mort est un mort.
– Allez ! Tzu pourrais le ressucitzer, tzoi.
– Non, je te dis.
– Comment ça, non ? Dzieu m’a racontzé que tzu avais accepté pour Zésus.
– C’est différent. Il m’a promis des centaines de milliers de morts en échange.
– QUOI ? s’écria Zébub.
– Bon, tout cela est bien beau, mais j’ai du travail, conclut Thanatos en tournant les sabots. Passe me visiter à l’occasion, nous boirons un verre et cela fera plaisir aux enfants de te voir. À bientôt, mon ami !
Le lapin-démon resta coi. Dieu et Jésus devaient avoir une sérieuse confiance en eux pour estimer que leur nouveau culte provoquerait autant de décès. Cela signifiait qu’ils lui avaient fait un chien de leur chienne et qu’ils avaient prévu que leur association se ferait à ses dépens. Soudain, il comprit !
Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! C’était évident. Cette religion moderne n’avait pas pour projet de scinder le Bien du Mal, mais d’en effacer la limite ! Chaque abruti serait libre de perpétrer les pires horreurs au nom de leur croyance. Son âme ne serait pas damnée pour autant. Au contraire, il irait directement aux Cieux ! Ces petits malins rempliraient le Paradis d’esprits à en craquer les portes ! À tous les coups, cet épisode du désert faisait partie de leur plan. Ils escomptaient que Zébub se retourne contre Jésus, qu’il le martyrise peut-être bien ! Queue de cerise sur le gâteau, on lui collait alors l’affaire sur le dos. Ah, il s’était bien fait avoir. Il fulminait.
– Attzends ! lança-t-il à l’attention de Thanatos. Moi, ze tze promets plus de morts. Dzes millions !
– Ha, ha, ha, je te connais mon ami. Tu bluffes comme tu respires, rétorqua le cheval en s’éloignant.
– Des dzizaines de millions !
– Je ne te crois pas. Quelle que soit mon affection pour toi, c’est non.
– DES CENTZAINES DE MILLIONS !!
Thanatos continua à marcher sans répondre.
– Tz’en vas pas, chouina Zébub en le regardant partir au loin.
Il éclata de colère :
– Aller c’est ça, casse-tzoi bâtzard. Enculé du cul ! Va manzer tzes morts ! Ta mère elle suce dzes ânes ! cria-t-il à travers la plaine.
Thanatos s’arrêta. Il tourna la tête en direction de son ami, revint sur ses pas d’une démarche lente, lourde et puissante.
– Répète ce que tu viens de dire, ordonna-t-il.
– Ze… ze, ze… enfin… Tzhanatzos…
– Des centaines de millions de morts ? C’est bien ça ? demanda le sombre équidé.
Zébub sauta sur l’occasion et embraya :
– Francement, z’ai pas bien fait mes comptzes mais z’arrive larzement à un solidze milliard. Mais bon, si ça ne tz’intzéresse pas, tzant pis. C’est pas un souci.
– Zébub, je te connais. Tu raconterais n’importe quoi pour obtenir ce que tu souhaites. Souviens-toi quand tu étais Hadès. Tu voulais tellement ennuyer Zeus que tu as offert des menottes à Sisyphe qui les a utilisées pour m’enchaîner. J’ai été la risée de tout l’Olympe.
– Tzhanatzos, z’étais zeune et ze ne réfléc'issais pas plus loin que le bout de mon nez. Ze suis dzésolé de tz’avoir mis dzans cette sitzuatzion. Z’ai une idzée ! Et si nous parions ?
Thanatos garda le silence tout en observant l’eunuque rongeur. L’idée d’obtenir un milliard de morts le tentait bien plus qu’il n’y laissait paraître. L’appât du gain, la curiosité et son goût pour le jeu faisaient partie des défauts pour lesquels il était réputé. Tous ces décès annoncés lui titillaient la prostate. Le lapin le savait et battit le fer encore chaud :
– Ze tze parie que la résurrection dze ce guerrier tz’apportzera tzout tzon soûl dz’âmes z’à convoyer aux z’Enfers. Z’en mettzrais ma bitze à couper !
– Ha ! N’as-tu plus piètre enjeu à proposer ? demanda le cheval. Il te faudrait récupérer ton sexe avant d’en miser la résection ! De plus, je ne vois pas ce que je pourrais en faire. Sans me vanter, je suis moi-même fort bien équipé.
– Ça va, ça va ! répondit l’autre vexé. Si ze gagne, z’organiserais une grandze paradze et ze tze montzerais pour dzéfiler dzevant les dzémons z'et les z'anzes. Tzu seras mon ceval dzevant tzout le mondze !
Cette hypothèse laissa Thanatos perplexe. Il s’imagina la scène et l’humiliation qu’il subirait dans le cas de sa défaite. Personne ne l’avait jamais chevauché. Zébub le défiait du regard et cela le piqua au vif.
– Eh, bien soit ! Si tu perds, je te propose que nous inversions les rôles. C’est moi qui te monterais devant tout le monde, lança-t-il sur comme traversé par un éclair de génie.
Le démon aux grandes oreilles écarquilla les yeux d’incompréhension :
– C’est complètzement con. Un ceval ne peut pas montzer sur un lapin.
Thanatos ricana :
– Qui peut savoir ce qu’un cheval peut monter ou non avant d’en avoir fait l’expérience ? ajouta-t-il l’air malin. Paries-tu ou as-tu peur que je gagne ?
Il tendit son sabot et Zébub le claqua d’un coup de patte, persuadé du raisonnement débile de son ami.
– Cependant, notre projet ne sera pas facile à exécuter, déclara l’équidé. Il va nous falloir trouver le moyen de ramener ton guerrier à la vie. Seule Brigit peut ressusciter une créature et elle déteste ça. Elle a cédé au sujet de Jésus quand Dieu lui a conté la tristesse qu’éprouvait la mère du petit. Ah, ma femme ! Elle est sensible aux choses de l’existence, de la poésie et de tout cela. Dans ton cas, nous serons à court d’arguments. Elle n’a jamais souffert notre amitié et elle refusera à la simple évocation de ton nom.
– Inventze un tzruc. Tzu n’as qu’à lui dzire que tzu as besoin d’un nouvel assistzant.
– Certainement pas ! Brigit a cette faculté que je ne m’explique pas de détecter quand je lui mens. La dernière fois elle était si fâchée, nous avons passé mille ans à faire chambre à part. Je peux te dire que ta semaine sans sexe, ce n’est rien à côté ! Non, nous fêtons bientôt notre anniversaire et je ne prends pas ce risque, même pour toi. Je ne me la mettrai pas à dos.
– Comment va-tz-on faire alors ?
– Laisse-moi réfléchir…
– Ah maudzitze impatzience que la mienne ! pesta Zébub. Z’aurais dû venir tze voir en premier, tze dzemandzer conseil. Z’ai fait les çoses à l’envers. Z’ai dézà dzonné mes pouvoirs à ce guerrier, tzout ça pour rien ! C’est foutzu.
– Pourrais-tu me fournir un cœur ? Un cœur pur, demanda Thanatos.
– M’enfin, ze ne connais personne qui a ça ! rétorqua le lapin.
– C’est dommage. L’un de mes employés, Monsieur Aristide, est versé dans les bizarreries. Il expérimente une science qu’il appelle chirurgie. Il prétend avoir croisé un poulet avec un phacochère. Peut-être pourrait-il nous assister dans ce projet. Malheureusement, je crains que sans cela il ne puisse y parvenir.
– Attzends, z’y pense… ze pourrais utiliser celui de Lucifer !
– Lucifer ? Comme tu y vas. Je doute qu’il te donne son cœur de plein gré, releva le cheval.
Zébub raconta alors comment il aida Dieu à emprisonner Lucifer. Ensemble, ils l’entravèrent de chaînes sur un rocher. Là, tous les jours, un aigle venait lui dévorer le foie qui repoussait chaque nuit. Il ria comme un imbécile.
– J’ai bien l’impression que Dieu t’a utilisé à ses fins, mon ami, répondit Thanatos. Lucifer était le seul qu’il craignait. Tu ne penses pas que le libérer t’aiderait à obtenir ta vengeance ?
– C’est hors de question, z’ai pris le pouvoir, ze le gardze. Dze tzoutzes manières, ze suis certzain que Lucifer me laisserait dzans cet étzat dze lapin pour me dzonner une leçon. Tzant qu’à faire, autzant m’en dzébarrasser une bonne fois en lui arraçant le cœur.
Ah, Tzhanatzos ! Ne sois pas rabat-zoie. Explorons dze nouveaux z’horizons, mon ami !
– Et pourquoi pas ? s’enflamma Thanatos à l’idée de chevaucher cette petite peluche tendre. Ton enthousiasme me plaît ! Viens avec moi, je vais te présenter à Aristide. Il faudra que tu lui fasses livrer le cœur. Je doute qu’il ait envie de le prélever lui-même.
– Tz’inquiètze pas, ze vais demander à ma sœur dze s’en occuper.
– Tiens, comment se porte-t-elle ? Cela fait longtemps que je n’ai pas vu Astarté.
– Oh tzu sais, c’est une gonzesse, hein. Un coup elle est contzente, un coup elle est ciante. Mais là, elle est motzivée à azir avec moi. Alors ça va. Elle a craqué sur Zésus, mais z‘il a préféré une certzaine Marie-Madzeleine. Il a fait voler les sentiments dz’Astzarté en éclats, elle est vénère contzre lui, ze tze dzis pas !
Les deux compères s’éloignèrent du cadavre d’Emrys, objet de leur sordide transaction. Thanatos suggéra que Zébub prenne rendez-vous chez l’orthodontiste, tandis que l’autre lui jura que non, il n’avait pas vu un seul corbeau dans les parages.
Ils disparurent dans le nuage de fumée âcre et nauséabonde.
Ah c'est trop, c'est complètement barré, j'adore... Je me suis encore bien marrée à lire ton chapitre !
Les dialogues sont à mzourir de rire !
Ça me fait plaisir de lire que tu t'es amusée.
J'aime cette entrée au coeur de la scene par les corbeaux, on attaque direct dans l'absurde, c'est génial.
"Zébub éclata de colère" et Roxane éclata de rire. Qu'est-ce que c'est con, qu'est ce que c'est BON!!!!
Je suis complètement fan de tes digressions, quand tu passes de l'épic au stupide. Typiquement, la mention du "petit poney" juste après l'arrivée grandiose de Thanatos est parfaite pour relacher la tension dans un pouffement, tout en donnant encore plus envie de lire la suite. T'as un don pour ça, depuis 4 chapitres, pitié, n'arrête jamais! L'humour est dosé au "poil" (de lapin?)
Thanatos me semble avoir un langage qui dévie parfois, passant du formel au plus familier... j'aurais conservé son langage tout le long, même quand il parle à son ami.
"Quarante jours que je l'ai supporté"; "Je suis sorti de là, j'en pouvais plus" J'adore cette version. Je suis aussi dans l'écriture basée sur la religion, et ta version est excellente. Bravo!
Le revirement de Thanatos est un poiiiil tiré par les cheveux par contre : il sait que son ami n'est pas capable de lui fournir des âmes, pourtant il y va quand même? Et pourquoi pas... je propose hein, en faire plutôt un pari ou un challenge entre les deux. Il ne le croit pas, mais le met au défi contre... (whaterver idée tordue que tu es capable d'avoir). Non?
Un super chapitre en tout cas! Vivement dimanche prochain ^^
Merci encore pour ton commentaire, ton suivi, tes compliments et tes suggestions :)
Je vais vérifier le langage de Thanatos et, je te rejoins, conserver un niveau supérieur.
Dans mon idée, Thanatos perd toute capacité de discernement quand il est question de gain. Dès qu'on lui parle de morts, il devient tout fou-dingue.
En gros, il a un côté aussi débile que les autres personnages et se laisse avoir plus facilement qu'il ne le prétendrait.
Cependant, je suis d'accord, c'est un peu trop facile. Je vais retravailler ce point. Le pari me plaît bien ("z'en mets ma b... à couper > mais tu n'en as plus" est le premier truc qui me vient en tête).
"Tous ces décès annoncés lui titillaient la prostate" : aaah ce soucis du détail...
"C’est complètzement con." Mais oui mais c'est parfait!
Au fait, tu me dois une autre tasse de thé par les narines. Te lire devient dangereux pour mes draps.
Bonne semaine!
Je cherchais depuis un bout de temps où placer le titillement de prostate.
Merci pour tzes suggestzions qui font mousse à çaque fois.
Sorry for the bed sheets !