4. L'étincelle, partie 2

Notes de l’auteur : Publication : 13/06/25
Dernière édition : 13/06/25

— Grande famille, n'est-ce pas ? s'amusa Elneck. La famille Seru : un ancien Seigneur Noir, un Maître Jedi, et une agent secret. Sans parler de Madame Beniko.

— N'oublie pas ta Padawan qui devint ta femme, fit observer Seru.

— Attendez… dit Iris, à deux doigts de la migraine. Vous vous êtes marié à votre Padawan ? Et c'est votre nom de famille Seru ? Et votre prénom alors ?

— Le mariage n'a pas toujours été honteusement interdit, dit Seru. Tes maîtres et leurs soi-disant traditions stériles n'ont pas toujours fait l'unanimité. À notre époque, c'était déconseillé, pas interdit. Satele Shan elle-même eut un enfant, ne l'oublie pas.

— Quant à son prénom, continua Elneck. C'est l'un des plus grands mystères de la Galaxie, tu ne l'apprendras sûrement jamais.

— Vraiment ? s'étonna Iris. Pourquoi le cacher ?

— Ça aussi, c'est un mystère, répondit le Jedi. Je vais vous laisser entre vous, ce fut un plaisir Iris.

Elneck disparu en s'inclinant alors que l'holocron se refermait. Iris, encore déboussolée de ce qu'elle venait d'apprendre, mis quelques secondes avant de se redresser.

— Je n'en reviens pas d'avoir rencontré votre frère… souffla-t-elle.

— Un homme d'une grande sagesse et d'une immense gentillesse, répondit-il en s'approchant de la console galactique. Le Conseil Jedi disait de lui qu'il était l'un des plus grands Jedi de toute leur histoire, il était très apprécié par ses pairs et par les jeunes. Il voyait le bien partout, pourtant il passait son temps à combattre le mal, mais ça ne l'a jamais changé.

— Le travail d'Ombre… dit Iris. On n'en voyait pas souvent. 

— Et jamais au conseil, continua l'historien. Ils n'étaient que peu appréciés, la faute aux manières peu orthodoxes de certaines Ombres. Mais Elneck avait les qualités d'un consulaire au sein des ombres.

— Vous n'étiez pas proches ? demanda la Jedi. 

— Nous avons été séparés assez jeune, expliqua Seru. D'abord notre sœur, puis moi. Il a été trouvé par les Jedi après s'être enfui. Quant à moi, j'ai été envoyé à l'Académie Sith, nous ne nous sommes revus que des dizaines d'années plus tard, il commandait une flotte républicaine avec Satele Shan au-dessus de Rishi contre la flotte de Dark Marr. Il s'en est fallu de peu pour que Lana, Theron et moi arrivions à leur faire comprendre qu'il s'agissait d'un coup monté de l'Ordre de Revan pour éliminer les forces de l'Empire et de la République pour mettre son plan à exécution.

— L'Ordre de Revan ? s'etonna Iris.

— Oui, répondit-il, se lançant dans un monologue, voguant dans son esprit et ses souvenirs. À l'origine, il s'agissait simplement d'un culte de fanatiques qui suivaient les enseignements de Revan, essayant d'infiltrer l'Empire pour le réformer de l'intérieur. Mais il se trouve que Revan n'était pas mort, et sa seule volonté était de tuer l'Empereur. Il a donc pris le contrôle de l'Ordre, rassemblé des milliers de personnes dans la République et l'Empire, dans le seul but de réincarné l'esprit de Vitiate et de l'éliminer, sans succès. Revan est finalement mort en paix, et l'Empereur a réussi à se réincarner plus tard dans le corps de Valkorion, l'Empereur Immortel. Mais il faut avouer que tout ceci a eu le bon côté que nous ayons pu nous revoir, et collaborer main dans la main, République et Empire, Jedi et Sith. En plus de sceller un peu plus mon lien avec le Grand Maître, et celui avec Lana.

Iris n'avait fait qu'écouter sans oser le couper, elle buvait ses paroles avec avidité. Son récit était rempli de vérité, de passion, et on sait même la nostalgie et la joie de repenser à ces moments de vie qu'il avait eus. Elle n'osa même pas lui répondre, si bien que l'homme continua son récit, comme s'il était seul dans ses pensées.

— Je dois avouer que je suis fier d'avoir gardé cet holocron, continua Seru. Il contient toute la partie historique d'énormément de faits, de batailles, de politique, et de réflexions sur toute la vie d'Elneck. Cela m'a grandement aidé, en plus de m'avoir permis de réellement comprendre et suivre la vie de mon petit frère. Tout comme celui-ci…

Seru traversa la salle et s'approcha de l'autre holocron, en tout point semblable à celui d'Elneck, mais il émanait une aura différente. Pas différente en termes d'intensité, mais de ressenti.

— L'holocron personnel du Grand Maître Satele Shan, poursuivit-il. C'est elle qui me l'a offert, elle souhaitait que je le conserve. Je n'ai jamais compris pourquoi, elle qui était toujours attachée à l'enseignement Jedi, à perpétuer le savoir pour que jamais ne s'éteigne la lueur des Jedi. Elle aurait pu le remettre aux archives, mais il est resté là, depuis tout ce temps. Peut-être sentait-elle que cela serait utile, plus tard, des millénaires plus tard. Cela n'est peut-être qu'une coïncidence, et qu'il s'agit simplement d'un cadeau à un ami, à un frère dans la Force, mais j'aime à présent à le penser…

— J'ai toujours été intriguée par la technologie des holocron, ajouta Iris, pour rompre le silence s'étant installé.

— Cela dépasse quasiment la sphère de la technologie, répondit l'homme. Une matrice connectée à son créateur qui y a laissé un fragment de son esprit, c'est au-dessus de toute compréhension d'ingénieur. C'est…

— Presque magique, compléta la Jedi.

— Oui, c'est vrai, approuva Seru. La matrice est en équilibre constant, la moindre fluctuation peut faire s'effondrer la matrice cristalline et aller jusqu'à faire exploser l'objet, supprimer son contenu ou une partie.

— Pourtant la chute d'un holocron ne semble pas provoquer de dégât, s'étonna Iris.

— Quel affront de faire tomber un holocron… répondit l'historien, visiblement désolé, en prenant délicatement en main l'holocron de Shan. Mais tu as raison, les matrices sont physiquement très solides, mais peu en ce qui concerne la Force. Ouvrir un holocron rend la matrice fragile.

— Je vois… réfléchit la jeune apprentie. Je n'ai pas lu grand-chose sur les holocrons et leurs gardiens.

— Ah les gardiens, sourit Seru. Aussi complexe que les holocrons eux-mêmes. Il n'existe qu'un gardien par holocron, qui est souvent son créateur, sauf s'il en décide autrement, mais ça ne veut pas dire pour autant que seul le gardien peut parler.

— Comment ça ? demanda Iris. 

— En fait, continua Seru. D'autres personnes que le créateur peuvent enregistrer leur savoir dans un holocron et y laisser une part de leurs esprits. Alors, lorsque le gardien choisit de partager ces connaissances avec l'utilisateur, les autres personnes qui ont enregistré des informations peuvent apparaître et livrer leurs connaissances, mais ils ne peuvent pas apparaître en même temps.

— Ça veut dire que d'autres esprits de maître sont conservés dans chaque holocron, et dans le vôtre ? questionna Iris.

— Peut-être, répondit simplement l'homme. 

— Je vois, sourit Iris, se doutant visiblement de la réponse à l'avance. Vous le consultez parfois ?

— Je l'ai consulté des années durant afin d'étudier les secrets de Maître Shan, répondit Seru. À présent, il m'arrive occasionnellement de l'ouvrir pour demander conseil à sa gardienne.

— Seru ? Demander conseil ? pensa-t-elle à voix haute.

— Cela m'arrive plus souvent que tu ne le penses, poursuivit l'historien. Je demande conseil à la Force, mais aussi à mon maître, à Satele, parfois à Elneck… Ou même à Lana…

— Ils… peuvent tous vous parler ? continua-t-elle.

— Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force, récita Seru. Les prophètes Jedi avaient raison là-dessus. Chacun trouve sa place dans les flots de la Force après la mort. En les parcourant, vous pouvez croiser des êtres familiers par la pensée. Certains choisissent même de rester plus intensément, en apparitions, en spectre de la Force, ce fut le cas de Dark Marr, ou de mon maître, aussi étonnant que cela puisse paraître pour des Sith.

— Et Lana Beniko ? Et Satele Shan ?

— Lana n'a jamais eu cette volonté, répondit Seru. Mais je la sens parfois. Ou peut-être est-ce mon imagination. Satele n'apparaît jamais, mais je l'entends via la Force.

— C'est fascinant… souffla Iris.

— Je vais te donner un conseil, répliqua calmement Seru, avec une pointe d'amertume. Ne t'attache pas aux esprits passés, ne les attend pas, ou tu finiras par perdre la raison.

— Je…

Seru n'ajouta rien et quitta la pièce sans un mot supplémentaire. Pourquoi ajouter ça maintenant ?

À suivre…

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