4. L'étincelle, partie 4

Notes de l’auteur : Publication : 13/06/25
Dernière édition : 13/06/25

Seru profita du reste du voyage pour consulter son holocron personnel qu'il avait apporté, agenouillé devant ce dernier, le même que celui qu'il avait offert à Iris. Il parcourait les dizaines de milliers d'informations contenues à l'intérieur, les ordonnant, les modifiant même d'une simple pensée. Il avait d'ailleurs demandé une chose à Carsha avant cela.

— Lorsque tu ouvriras l'holocron de ton maître, commença l'homme. Pourras-tu lui demander si elle connaissait le nom d'Ursa Olms ? C'est important.

Cet holocron, en plus d'être d'une forme particulièrement complexe, avait autre chose de spécial. Construit exactement comme son frère jumeau, tous deux avaient la faculté de se connecter et d'échanger leurs informations à distance, si l'un recevait une information, l'autre également. Ce qui permettait à Iris d'avoir une mine d'informations inépuisable à chaque instant. Les dernières connaissances récupérées dans les archives Jedi prendraient sûrement des mois, voire une année entière à Seru pour tout ranger, organiser, mettre en forme et compléter les mémoires de la Galaxie. Mais le temps n'y était pas, il prendrait ce moment plus tard. Pour l'heure, il devait se concentrer sur sa tâche, intégrer d'une manière ou d'une autre le Sénat Galactique afin d'observer qui pourrait être de potentiels alliés. Et pour ça, Velmor était le point parfait, le sénateur du secteur Halori y était originaire, et Seru connaissait on ne peut mieux le pouvoir en place. Comme il l'avait dit, il fut le professeur de la jeune Denira lorsqu'elle n'était que princesse. À l'époque, il s'était tendu dans le secteur Halori pour en apprendre plus sur la progression des colons du secteur Koros, au cœur du Noyau Profond, lors de leur expansion dans cette région de la Galaxie aux alentours de 1000 av.BY. Pour cela, il avait rejoint Velmor, et ses interrogations l'avaient conduit à rencontrer le Roi de l'époque, qui avait déjà prévu de donner la main de son fils, Lorac, à la fille d'un riche de la planète, en la personne de Denira. En échange de toutes les archives et écrits du secteur, le Roi demanda à Seru d'instruire Denira sur tous les domaines possibles et imaginables. D'abord réticent, il accepta en entrevoyant les savoirs du système à portée de main. Il enseigna à Denira pendant plusieurs années, épluchant en parallèle les informations promises, il lui apprit l'Histoire, les sciences physiques, chimiques, astronomiques, biologiques, mathématiques, la politique, tant de domaines et d'autres qu'il connaissait. On lui proposa même un poste équivalent à celui de doyen de l'académie de Velmor, qu'il refusa, même s'il devait bien avouer qu'il avait apprécié jouer le rôle de professeur. Une fois son instruction terminée, il quitta la planète, revenant de temps à autre lorsqu'il passait dans ce coin de la Galaxie. À présent, il espérait bien revenir et se servir de ce passé pour rejoindre les hautes sphères de la République.

Un léger tintement sonore au loin indiqua à Carsha la moitié du trajet déjà lorsqu'elle s'assit en tailleur devant l'holocron, fermant doucement les yeux et plaçant sa concentration sur l'objet. Elle essaya d'en faire le tour avec l'esprit, tentant de comprendre sa construction et son mécanisme. Fronçant légèrement les sourcils, elle fit flotter l'objet dans l'air, canalisant son esprit sur ce cube d'informations, afin de le déverrouiller. Il lui fallut de longues minutes avant d'appréhender le fonctionnement et de finalement réussir à pénétrer la matrice, faisant pivoter les angles du cube. Une lumière en émana, et le gardien apparut au-dessus de l'objet.

— Maître ! s'écria Carsha en ouvrant les yeux.

— Oh, sourit l'esprit de Satele. Bonjour ma jeune apprentie.

— Vous m'avez manqué ! dit-elle en souriant, laissant couler des larmes sur ses joues.

— Alors, j'en conclus que le reste de mon esprit a rejoint la Force, répondit calmement le Grand Maître. Ne sois pas triste Carsha, je n'ai pas disparu, je ne disparaîtrai jamais.

— Oui… chuchota la chevalière. Je sais…

— Mais dis-moi… remarqua la gardienne. Tu n'as plus ta tresse… Félicitations Chevalière Beanor.

— Merci maître, sourit-elle jusqu'aux oreilles. J'aurais aimé que cela soit vous qui me la retiriez… C'est Iris et son ami, l'homme équilibré dont vous avez entendu parler, qui m'ont fait passer les épreuves.

— Iris et l'homme équilibré ? s'étonna Satele. Pourquoi eux ? Ce sont les maîtres qui… 

— La République n'existe plus maître, bredouilla Carsha. Tout le monde… est mort… Et vous aussi…

— Alors les choses ont changé depuis la dernière ouverture de cet holocron… dit-elle. Je vois, raconte-moi.

Carsha passa de longues minutes à expliquer à la gardienne les derniers évènements, venant enrichir les connaissances de l'objet sans y penser.

— Thorn… réfléchit le Grand Maître, une pointe de doute et de tristesse dans la voix. Qui aurait cru… Au moins vous avez pu sauver quelques Jedi, vous avez bien agi.

— Merci maître, répondit la chevalière.

— Vous devez rester unis pour avancer, conseilla la gardienne. N'oublie pas, cet holocron peut à lui seul reconstruire l'Ordre Jedi, il contient tout le savoir nécessaire à vous guider et même former des dizaines de générations, prends-en grand soin.

— Bien sûr ! s'exclama Carsha. Oh ! Une dernière chose, savez-vous qui est Ursa Olms ?

— Comment connais-tu ce nom ? demanda Satele.

— Seru, répondit l'ancienne apprentie.

— Je vois, dit-elle. Ursa Olms est mon ancêtre, c'était une sénatrice de l'Ancienne République au moment de la Grande Guerre Galactique, une grande diplomate, bien plus encore que je ne l'ai été. Elle a eu deux jumelles qui devinrent Jedi. Dans cette famille, on garde le nom de Olms depuis des millénaires, et j'ai hérité de ce prénom tout aussi symbolique.

— C'est dingue… souffla Carsha.

— Intéressant, n'est-ce pas ? sourit Satele. Notre nom était autrefois très connu au sein de la République, et je dois dire que je suis fière d'avoir pu lui redonner un peu vie. Qui aurait cru qu'une Olms deviendrait Grand Maître et diplomate de la République ?

— Merci maître ! sourit la chevalière.

— De rien, sourit-elle en retour après s'être inclinée en guide salut. Reviens me voir quand tu en auras besoin.

Carsha se leva, l'holocron se fermant immédiatement et alla quérir Seru en courant jusqu'au poste de pilotage.

— Je sais ! s'exclama-t-elle, pleine de fierté.

— Que sais-tu donc pour me déranger avec ta joie à peine dissimulée ? grogna presque l'historien en ouvrant les yeux.

— Qui est Ursa Olms ! sourit Carsha.

— Vraiment ? demanda-t-il, piqué dans sa curiosité.

— Eh ouais ! C'est l'ancêtre de mon maître ! 

— Alors c'est ce que je pensais… dit-il, pensif. Le nom de Olms a perduré jusqu'à nos jours. Je suis impressionné.

— Vous la connaissiez ? demanda la chevalière.

— Seulement de nom, répondit l'homme. Mais c'est suffisant pour savoir le genre de femme dont il s'agissait. Forte, sage, diplomate, protectrice, et une faculté à toujours gagner les discussions diplomatiques. Une femme comme on n'en faisait plus jusqu'à ton maître semble-t-il.

— Oui ! sourit Carsha. Maître Satele était la Jedi la plus diplomate de tout l'Ordre.

— C'est possible, dit Seru en s'asseyant sur le fauteuil du capitaine. Dommage que son nom et ce qu'il représente se soient éteints avec elle.

— Ouais… dit Carsha, ayant pris soudainement un coup au moral.

— Merci pour ces précisions, ajouta-t-il. Tu devrais aller te reposer.

Seru avait consacré un document entier de ses archives à conter ce qu'il connaissait de la famille Olms. Il était étonnant qu'un nom porté par une femme ait perduré aussi longtemps. À son époque, les enfants de la famille portaient le nom de Olms, peu importe que ce soit la mère ou le père qui le porte. D'ailleurs, si une femme Olms se mariait, son mari devait lui aussi porter ce nom. Intéressante et étonnante tradition qui semble avoir perduré même après la perte des pouvoirs et de la richesse de la famille. Une nouvelle information et un nouveau lien étaient à ajouter dans ses archives.

À suivre…

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