4. L'étincelle, partie 6

Notes de l’auteur : Publication : 13/06/25
Dernière édition : 13/06/25

Le speeder transportant Seru et Carsha arriva devant le palais royal. Seru sortit avant même qu'on lui ouvre la porte, remerciant le chauffeur d'un geste de la main, avant de s'avancer vers l'immense porte, s'arrêta à une dizaine de mètres de l'entrée. Cette dernière était encadrée par deux gardes velmoriens équipés de fusil blaster. Carsha le rejoignit, se demandant ce qu'il attendait. Elle comprit en voyant la porte s'ouvrir pour laisser passer la Reine Denira accompagnée de deux gardes cérémoniaux armés de lances décorées et d'armures légères argentés et de quelques dorures, et de quelques officiels du royaume.

— Professeur Lerann ! s'exclama la régente, pleine de joie. Quel plaisir de vous revoir ! Vous n'avez pas changé, les années vous épargnent décidément beaucoup !

— Le plaisir est mien, Votre Altesse, répondit-il en faisant une révérence suivie d'un baisemain. Les années m'épargnent, mais elles vous subliment. 

— Si je ne vous connaissais pas, je prendrais ceci pour de la flatterie mal placée ou un mensonge ! rit-elle doucement. Mais qui vous accompagne donc cher ami ?

— Oh, il est vrai, répondit Seru. Voici Carsha, ma fille adoptive.

— Votre fille ? s'étonna Denira en s'approchant de la Jedi. Vous ne m'en avez rien dit ! Splendide ! 

— Enchantée, Votre Altesse, s'inclina Carsha devant la Reine.

— Moi aussi, cher enfant, sourit la Reine. Tu dois être aussi cultivée et passionnante que ton père !

Seru salua les ministres d'une poignée de main, échangeant quelques banalités après plusieurs années sans s'être vu. La petite délégation entra finalement dans le grand hall du palais, contenant, en son bout, d'immenses fenêtres devant lesquelles, deux trônes. Carsha suivait sans savoir où ils allaient, tandis que Seru marchait au côté de la Reine.

— Son Altesse Lorac n'est pas là ? demanda-t-il.

— Non, mon mari est en déplacement de l'autre côté de la planète avec Jedidiah, répondit Denira. C'est fort dommage, vous revoir lui aurait plu.

— Peut-être aurons-nous l'occasion de nous voir, continua Seru. 

Le petit groupe fut invité par la Reine à la suivre dans les escaliers de la tour, montrant des murs richement décorés qui époustouflèrent Carsha. Il faut dire que la famille royale avait pour habitude de montrer sa richesse dans le palais, afin d'impressionner les éventuels visiteurs. 

— Jedidiah ? demanda Carsha en rejoignant la Reine et Seru, curieuse d'un nom si semblable à son ordre.

— Un Velmoc proche de la famille royale pour ses précieux conseils, expliqua Seru. Les Velmoc des humanoïdes insectoïdes et une espèce consciente native de la planète. Lorsque les humains sont arrivés pour coloniser la planète, ils se sont isolés dans les forêts et les montagnes, formant une petite tribu. Certains sont restés et travaillent en tant que servants pour les régents, ou pour de riches familles. Ils sont malheureusement en déclin depuis avant la colonisation selon toutes les études.

— Selon vos études, n'oubliez pas que vous en avez fait beaucoup, le flatta la Reine. Vous connaissez toujours aussi bien notre histoire mon cher

— Bien sûr, répondit Seru. Je n'oublie pas.

— D'accord, c'est intéressant ! sourit Carsha en continuant de suivre le rythme.

— Allons discuter des nouveautés mondaines de la galaxie ensemble, voulez-vous ? les invita la Reine.

Finalement, la Reine s'arrêta devant une immense porte en bois décorée, les conseillers et ministres continuèrent leur chemin tandis que Seru, Carsha et Denira entrèrent dans la pièce. Il s'agissait d'un petit salon richement décoré de boiseries dorées, des sièges d'époques et des tables en bois vernies, un vrai petit salon de thé de la royauté. Ils s'installèrent tous trois et se firent servir par les servants de la famille, ce n'est qu'une fois seuls qu'ils reprirent la parole.

— Alors, dites-moi, professeur, sourit la Reine après une gorgée de thé, l'auriculaire levé pour tenir sa tasse.

— Vous savez bien que je ne vous cache jamais rien, dit Seru. Les récents mouvements dans la politique galactique m'ont hâté jusqu'ici, je tenais à savoir ce que Son Altesse en pense.

— Oh mon pauvre homme, souffla Denira. C'est la nouvelle la plus morne que je n'ai jamais entendu, nous étions très attachés à la République. Mais certains, comme l'intendant Zelor, pensent que l'Empire peut nous aider là où la République nous tournait le dos.

— La République vous a-t-elle seulement tourner le dos ? demanda simplement l'invité.

— L'intendant disait qu'elle s'occupait de nous uniquement, car nous exportons nos richesses, répondit la Reine.

— J'aimerais entendre ce que vous en pensez, Denira, continua Seru. Pas ce qu'un intendant chante à propos d'un nouveau régime qu'il connaît à peine. Rappelez-vous toujours ce que je vous ai dit il y a des années, très chère, c'est vous qui dirigez, pas vos ministres, ni vos conseillers, c'est votre peuple, vos décisions.

— Eh bien… réfléchit-elle. Nous n'avions jamais eu d'embarras avec la République, l'Empire semble âpre et enclin à agir dans un intérêt qui est celui de l'ordre, sans penser aux conséquences sur les minorités.

— Vous avez raison, approuva Carsha avec entrain. L'Empire ne va apporter que la peur dans la galaxie, il faut se battre pour retrouver notre République.

— Eh bien, s'étonna la Reine. Vous êtes très absolue jeune fille.

— Veuillez l'excuser, ajouta Seru. Elle ne mesure point ses propos.

— Mais… fit la jeune Jedi.

— Ne vous inquiétez pas Carth, renchérit la Reine en souriant. Il faut comprendre le désarroi de la jeunesse, eux comme nous n'ont connu que la République.

— Vous avez raison, menti Seru. Je pense que si votre sénateur est efficace, vous n'aurez pas à vous en faire.

— C'est une autre inquiétude que nous avons, avoua Denira. Depuis le début de la guerre, le sénateur Novar s'enrichit plus qu'il n'intervient au Sénat et n'aide l'économie de la planète…

— Vraiment ? demanda le professeur. Et qu'en dit le peuple ?

— Il n'a plus confiance en lui… soupira la Reine. Mais personne ne souhaite s'y opposer pour l'élection en cours. Qui le pourrait ?

— Il vous faudrait une personne de confiance qui connaît assez bien la politique pour protéger la planète de l'influence potentiellement néfaste de l'Empire, chère amie, expliqua Seru. Il doit bien y avoir un politicien apte dans l'académie Den Velmor, je les connais bien.

— Oui, mais je ne peux les forcer, répondit Denira.

— Et vous, père ? demanda Carsha, sentant qu'elle pouvait avoir un poids sur la Reine. Vous pourriez !

— Allons, ne dis pas de sottises, rétorqua Seru, pourtant très heureux qu'elle intervienne à ce moment.

— Elle a raison professeur ! s'exclama la Reine, ravivée. Vous êtes le seul à connaître suffisamment la politique galactique, avec votre éloquence et votre poigne, vous pourriez le faire.

— Je ne suis pas un politicien, Votre Majesté, répondit l'historien. Et votre peuple ne me connaît pas.

— J'ai entière confiance en vous, affirma la Reine. Le peuple l'aura aussi si vous acceptez. Vous m'avez tout appris, jusqu'aux fondements de la politique de notre chère République, je suis convaincue que vous serez bon pour notre peuple.

— Je dois y réfléchir… répondit Seru en feignant d'être pensif.

— Mais bien sûr, prenez votre temps, professeur, sourit la régente en se levant.

Seru n'aurait pas pensé que son plan aille aussi vite. La défection au devoir du sénateur Novar était une bénédiction de la Force. C'était l'évènement parfait pour se glisser dans la vie politique de la planète en un rien de temps. Cela dit, il doutait que le sénateur laisse quelqu'un tenter de prendre sa place sans rien dire.

**

— Tu penses qu'il va réussir à devenir sénateur aussi rapidement ? interrogea Alora.

— Ce qui m'étonnerait, c'est qu'il n'y arrive pas, honnêtement, répondit Iris en s'adossant à une petite barrière entourant un parc.

— Vraiment ? s'étonna la Twi'lek.

— Je l'ai vu faire pas mal de trucs impressionnants depuis que je le connais, expliqua la Jedi. Il a des connaissances partout, et la politique ne doit pas y échapper. J'ai confiance.

— Comment tu l'as connu ? demanda la Jedi à la peau verte.

— Ah… ça… rit Iris en se grattant l'arrière du crâne. On s'est rencontré au début de la Guerre des Clones, sur Raxulon. Je m'en souviendrai toute ma vie, je pense, je me souviens m'être moquée de lui, et en retour, j'ai reçu une superbe décharge d'éclairs, c'était terrible. Mais nous avons beaucoup discuté, et depuis nous sommes restés un peu en contact.

— Amusant, rit Alora.

— Pour toi oui ! s'exclama Iris en riant, tapant amicalement l'épaule de la Twi'lek.

À suivre…

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