Je crus un instant délirer, cauchemarder au mieux, mais il n’en était rien. Cette ombre gagna en précision, pour se transformer en une silhouette trapue et se dirigeant vers moi. L’uniforme était aussi noir que le ciel, le col étrangement vide. Il -car c’était un homme- était désormais assez proche pour que je puisse discerner son visage. Pale, renfermé, les lèvres fines et les joues creusés. À la manière dont ses yeux gris me fixaient, je sus que j’allais mourir.
Il n’y aurait pas d’autre issues, il ne pouvait pas y en avoir avec ce regard-ci, ni cette odeur d’ozone, et encore moins avec ces mains qui même gantées de cuirs, s’illuminaient.
J’allais mourir, et il n’en était pas question.
Je ne m’étais pas cassée le postérieur è courir comme une débile sous cette pluie pourrie, à ignorer ma peur du vide et escalader cette gouttière stupide, à tenir tant de temps face à un pauvre type pitoyable compensant clairement la taille de quelque chose avec sa matraque, à enfin, faire la course avec les morts pour arrêter les frais de la sorte, le dos littéralement contre mon salut.
Il allait falloir faire quelque chose, peu importe quoi, mais il allait falloir le faire.
Avec un peu de chance, ce serait un élémentaliste, et il tenterait de s’approcher. Je pourrais alors lui balayer les jambes, voir le cogner même. Le tout était d’être rapide-
Les runes percèrent le cuir, et j’aurais pu jurer que les arabesques se gravèrent dans le fin fond de mes rétines. Son ombre se scinda en deux, jusqu’à ce qu’une silhouette prenne forme et se détache de ses pieds. Elle se mit à glisser le long des dales luisantes, dans ma direction, tendant sa main griffue vers moi. Je fus prise d’un frisson abominable et tentais de replier tout mon être contre la porte. C’était idiot, bien entendu, Cassini ait pitié, Cassini ait pitié, cette main tranchante glissait vers moi, et que je ne pourrais rien faire pour l’en empêcher. Je ne parvins pas à retenir ce petit gémissement aussi minable que terrorisé. Cassini, Esprit, Baha, le Grand Constructeur, n’importe qui, par pitié-
La main grimpa les escaliers, tendit les doigts vers mon pied le plus proche. Je fermais les yeux et tentais de trouver un soupçon de paix avant l’horreur, priant pour que l’On me pardonne, ou tout du moins, que l’On ne soit pas trop implacable.
Mais la douleur mit du temps à venir, une bonne dizaine de secondes. C’était assez étrange car aux dernières nouvelles, la griffes s’était trouvée à moins d’un demi pouce de moi. Ou bien elle prenait son temps, ou bien le Conjurateur faisait face à une rebellion, ou prenait son petit plaisir à me torturer de la sorte.
J’ouvris alors les yeux. Le mage était toujours bien vivant et pas du tout occupé à se défaire d’une corruption nécromantique. Il semblait en revanche, des plus perplexe, et quand je suivis son regard, je me pris à l’imiter.
L’esprit était toujours bien là, la main toujours tendue vers mon pieds, toujours à un demi pouce de son emprise et… semblait incapable de me saisir?
On aurait dit à s’y tromper qu’un mur invisible séparait mes pauvres petits orteils de sa poigne. Elle tenta d’autres angles d’attaque, et à chaque fois, se heurtait à une surface. J’entendis au loin, à travers le sifflement de mon oreille gauche, Le mage cracha alors quelques mots en salemni et l’ombre glissa le long de la facade. Elle se dressa de toute sa hauteur, approchant ses mains de part et d’autres, sans rencontrer la moindre résistance. Les griffes effleurèrent alors les jointures des portes, un gémissement glaçant perça l’air, gravant mon dernier tympan valide avant de s’évanouir, sans demander son reste, emportant la silhouette avec elle.
Le mage eut un bref mouvement de recul et un hoquet de douleur. Il saisit sa main gauche comme si cette dernière avait été brulée vive. Il fixa la porte, les yeux si écarquillés qu’il ressemblait davantage à un hibou qu’à un crétin de la Cohorte, avant de poser son regard sur moi.
Je retins à grande peine un soupire de soulagement, mais en agissant ainsi, ce fut ma tension et ma panique qui s’envolèrent. On aurait dit que je m’effondrais sur moi même, et un mal de tête se profila à l’horizon.
« Comment.» Il finit par grommeler, la voix étrangement grave et sèche. Je mis une bonne seconde à connecter mon dernier neurone existant et à comprendre qu’il s’adressait à moi.
« Comment, quoi? » Je répondis, car visiblement mon dernier neurone fonctionnel était parti en vacances, ou en grève. À ma décharge, j’avais toujours une oreille sifflante, et ce mal de tête était venu accompagné d’un régiment entier de fanfare.
« Comment as-tu fait? » Il siffla de colère et d’incompréhension. Sur ce dernier point, il n’était pas le seul, et de loin.
« … Comment j’ai fait quoi? » Je répétais, et même avec cette migraine abominable, je parvenais encore à me rendre compte à quel point ma réponse avait été pitoyable.
De mon ton à son contenu, tout était risible. Cela aurait dû être l’occasion de lui faire peur, de déclamer quelque chose d’aussi glorieux que terrifiant. J’aurais pu prétendre avoir une vision de Cassini, ou feindre vouloir lui manger la main, n’importe quoi pour qu’il y réfléchisse à deux fois avant de m’approcher. J’entrepris de me ressaisir mais un éclair de colère zébra son regard, et il me saisit brutalement au col. Tout mon être quitta le sol, mes pieds balayant pitoyablement l’air et il me plaqua contre la porte avec une telle force que j’en eus le souffle coupé.
« Écoute moi bien, espèce de sale petite-»
« Bonsoir Scetus. » Une voix chaude, paisible même, retenti dans mon oreille encore valide.
Le mage se pétrifia net, et je ne parvins pas à retenir le petit soupire de soulagement, qui avait été si sage, qui avait si gentiment attendu dans le fond de ma gorge. Il avait mérité de sortir, et pour être franche, si je ne l’avais pas laissé faire, j’aurais éclaté en sanglot. Ça, il n’en était pas question. Pleurer devant un Conjurateur de la Cohorte, jamais.
Il cligna alors des yeux, et son regard glissa à notre gauche. Enfin, à ma gauche et à sa droite- bref il glissa et vit comme moi une toute petite silhouette blanche, une canne beige, une capuche cirée protégeant un visage ridé et apathique. Jamais je n’avait été aussi heureuse de le voir.
J’étais bien la seule. L’homme cligna à nouveau des yeux et alors qu’il réalisa ou je l’avais emmené, ses yeux me fixèrent, s’assombrir et-
Non, on allait pas s’attarder sur ce regard. Il avait encore ses mains sur mon col, la situation était bien assez nulle ainsi, inutile d’ajouter des raisons supplémentaires de paniquer.
« Je te serais grés de lâcher mademoiselle. » L’Aurateur poursuivit tranquillement. L’effet fut totalement inverse, la poigne du mage se resserra davantage autour de ma trachée. Respirer devint une tâche abominable, pas encore impossible, mais on n’en était pas loin. J’en agrippais ses bras, plongeant mes ongles dans sa chaire-
« Scetus, je ne me répèterai pas. »
Il n’allait pas me lâcher, c’était impossible qu’une brute pareil écoute les faibles protestations d’un petit papy, fut-il religieux. Je devais lui faire mal, pour qu’il me lâche-
Ses doigts se désserèrent d’un coup et je tombais lourdement sur le sol. En d’autres circonstances, je me serais abondamment plainte -au nom de mon pauvre petit postérieur- mais j’étais bien trop occupée à tousser pour émettre le moindre son.
« En voilà des biens mauvaises manières. » L’Aurateur dit, l’air vaguement ennuyé. J’ignorais ce qu’il se produisait derrière le cloitre, mais visiblement, L’Aurateur s’était fait poussé une colonne vertébrale en métal pur. Les doigts du colosse s’Agitèrent, et cette stupide odeur d’ozone revint à la charge pour me suffoquer-
Avant de s’évanouir sans demander son reste.
« Aurateur. » Le dit Scetus grommela, les lèvres à peine desserrées. Si je n’étais pas persuadée que cela était impossible, j’aurais presque pu jurer y trouver là une once de respect envers l’Ancien.
C’était bien là surprenant, de voir un colosse de six pieds quatre de hauteur faire preuve de déférence envers un petit papy centenaire. Oui, une surprise, mais des plus bienvenues. On pouvait continuer à m’en envoyer de la sorte, je ne pouvais que les recevoir avec plaisir et enthousiasme.
Je me pris même à espérer.
Ce qui était bien crétin, au passage. On m’avait assez martelé la stupidité de l’espoir, mais on avait également passé la journée à me hurler que j’étais une idiote, alors c’était cohérent.
« Bien, à quoi rime tout ce grabuge? » L’Aurateur demanda, comme s’il discutait de la pluie et du beau temps, et pas du tout d’une Sidonie étalée de tout son long sur le sol froid.
« Et bien… » Le mage prit une inspiration, et enfin, enfin, j’entendis une poussière de malaise dans sa voix.
Oh Mon Esprit Familier était officiellement réengagé. Cette brève hésitation, c’était de la musique dans mes oreilles (enfin la droite, la gauche était définitivement bloquée à 440) et je-
Mais par tous les Saint, j’étais bel et bien une idiote-
« L’asile! » Je rugis si rapidement que mes cordes vocales manquèrent d’éclater. « Je demande l’asile! »
« Je m’en étais douté. Vu la situation, et ton insistance à sonner la cloche des Indulgences-»
« Il n’en est pas question. Elle est recherchée. » Le mage siffla de colère.
« Et pourtant mon enfant, je ne vois pas un seul constable à l’horizon. Les aurais-tu perdu en chemin? »
« Ils sont incompétents. » Scetus répliqua sèchement, les mains réduites à deux poings.
« Cela m’importe peu. Toutes les brebis sont les bienvenues à l’Auratoire, qu’elles soient blanches ou tâchée de noir. Comme tu n’es pas sans l’ignorer, Scetus. » L’Aurateur dit, la voix toujours aussi tranquille, le regard tout bonnement grave.
Il aurait gifflé le mage que l’effet aurait été le même.
« Elle a posé des charges ésos à la Magiversité. » Il finit par dire, la voix réduite à un murmure tremblant.
Ce fut au tour de l’Aurateur de froncer les sourcils.
« Est-ce le cas, mon enfant? » Il me demanda alors, le regard perçant.
« Non, il ment! » Je protestai « J’étais chez moi- une multitude de personnes peuvent en attester et-»
« Les preuves sont accablantes. » La voix de cet idiot sonna comme le glas dans mes oreilles.
« Non, c’est faux! Ils ont passé la journ.e à essayer de me faire signer des aveux pré-rédiger, mais c’est faux et-»
« Des témoignages de proches- »
« Ils avaient simplement à retracer ma marque ésotérique, ce qu’ils ont refusé de faire! Ils étaient trop occupés à me tabasser à la matraque pour le faire visiblement. »
Une lueur jaillit dans les yeux bruns de l’Aurateur, et il secoua lentement la tête.
« Tu me déçois beaucoup. » Il finit par dire lentement, et mon coeur s’écrasa, jusqu’à ce que je réalise que ce n’était pas à moi qu’il jetait ce regard dur.
« Ce sont des incompétents, et cette petite peste-»
« Je ne suis pas petite. » Je m’entendis protester, et même moi je sus à quel point c’était idiot de dire ça.
« Elle a écrasé toute personne sur son chemin. »
« Wilburt m’a tiré dessus, et votre petit pote, il parlait tranquillement de me régler mon compte, et vous avez jeté des esprits à mes trousses. Excusez-moi de ne pas être restée pour discuter autour d’une tisane. Et ils sont vivants, bon, leur orgueil en aura très certainement pris un coup et je crains que la déscendance du mage soit compromise mais-»
« C’est une saleté d’omeg, elle ment comme-»
« Cela suffit. » L’Aurateur tonna, le regard- par tous les Saints, si un jour on me toisait avec tant de pitié dans le regard, j’irais me terrer sous un rocher le reste de ma vie.
Malheureusement le mage n’était pas de cette école. Ses pommettes se contentèrent de tourner à l’écarlate, et ce fut tout.
« Si je la laisse, elle se sera enfuit avant l’aube. »
« Elle serait bien sotte de quitter les prémisses de cet Auratoire. » L’Aurateur répliqua.
« C’est une idiote.»
« Excusez-moi mais il y a cinq secondes, j’étais une génie du mal à vous entendre. » Je dis, illustrant probablement que j’avais des capacités mentales inférieures à la température ambiante, mas bon.
À ma décharge, il était très tard- ou très top en fonction du référentiel, j’avais mal partout, j’avais froid, et ça suffisait.
« Je ne saurais que te conseiller de démontrer une certaine mesure Scetus. » L’Aurateur dit avant que le mage n’ait le temps de vomir les insultes qu’il avait aux lèvres.
« Et voici le mien: ne vous mettez pas sur ma route.» Scetus grinça des dents. À raison. L’Aurateur avait beau être un mage, il n’en demeurait pas moins vieux et ce Scetus-
Si c’était bien le Conjurateur de la rue, il était parvenu à invoquer une demi douzaine d’âme pendant une bonne minute, et n’avait pas la décence de trahir le moindre accès de fatigue. Cependant, nous nous trouvions à l’Auratoire, et je doutais sincèrement qu’un seul acolyte ne tolèrerait de laisser son guide s’aventurer hors de cloitre sans protection. Les tressaillements et autres bruissement provenant de l’autre côté de la porte me donnaient raison. Ce Scetus ne pouvait pas l’ignorer, les mages sentaient ce genre de chose. Il devrait faire demi tour-
Des bruits de pas, de souffles court, se firent entendre au loin. Une ombre se détacha du rideau de pluie, puis une autre, et une autre, jusqu’à ce qu’une douzaine de silhouette se dessine à quelques pas de là. Toutes bien humaines cette fois-ci, drapées de noirs, leurs cols numicroniques perçant les intempéries.
Étrangement, Scetus ne semblait pas se réjouir de cette perspective. Alors qu’une silhouette s’avança dans notre direction, son visage se renferma pour ne se réduire qu’à un masque pincé et impassible.
« Monsieur. » Une voix féminine murmura, tranchante comme une lame. Grande, filiforme, les joues creusées et les dents en pointe-
Mon Esprit Familier venait de se refaire virer.
« Ah, Sonia, mon enfant. » L’Aurateur la salua, comme si elle n’était pas en train de me fixer à la manière d’un chat.
« C’est toujours un plaisir, Aurateur. » Elle dit, sans même cligner des yeux.
« Plaisir non partagé. » Je grommelais, et elle sourit de plus bel avant de prendre un pas vers moi, la main levé-
Scetus lui agrippa l’épaule et la repoussa violemment en arrière. Elle perdit son sourire avec une telle rapidité que si je n’avais pas cessé de respiré, j’aurais probablement ris. Scetus cligna des yeux de manière tout bonnement interloquée.
Il toisa l’Aurateur pendant une éternité, et non loin de là, l’air se mit à scintiller de mille feux. L’ozone revint, comme toujours et de ma vie, aucun sol ne m’était jamais apparu aussi froid. Je ne parvenais pas à entrevoir comment cela pouvait bien finir-
« Il serait sage d’en rester là. » L’Aurateur dit, et sa voix avait perdu la moindre trace de chaleur. S’il n’avait pas s’agit de l'Aurateur, elle aurait été terrifiante même.
Scetus semblait d’être de cet avis, il leva brièvement la main et les lueurs derrières lui s’éteignirent.
« Il sera déçu » Il maugréa.
« Ainsi va la vie. » L’Aurateur renchérit.
« Déçu, de vous. »
« J’en suis navré. Transmets lui mes plus sincères amitiés, veux tu bien? »
Même d’ici, je pouvais voir les mâchoires du mage se serrer de colère, et à quel point il souhaitait casser la figure de l’Aurateur. Il ne le fit pas cependant, et commença à se dégager.
« Scetus, nous n’allons quand même pas-»
« Nous partons, elle reste ici. Pour l’instant.» Scetus maugréa.
« Elle se sera enfuie à l’Aube.» Sonia tonna.
Un regard gris se tourna vers moi. Je devais dire quelque chose, jurer que je ne le ferai pas, que je resterais bien sagement entre ces murs. J’avais après tout, dépassé mon quota de course pour la prochaine décennie-
D’un geste brusque, Scetus fit volte face, leva la jambe et un craquement sinistre résonna dans mes oreilles, très vite suivie par une douleur insensée, jaillissant de mon genoux droit. Elle irradia immédiatement dans toute ma jambe, s’insinuant dans mes veines, remontant le long de mon dos, et enfin, je m’entendis pousser un hurlement dément.
« C’était inutile.» J’entendis l’Aurateur tonner par delà la douleur.
« Essaie donc de te sauver, petite ballerine. Ce sera à cloche pieds.» Quelqu’un ricana.
Une colère noire m’agrippa les tripes et je cessais de réfléchir. De manière rétrospective, je fis quelque chose de positivement idiot, mais sur le moment, il fallait que je lui fasse comprendre, que point je le détestais, et pitoyable et, ma jambe! La douleur cependant noyait mes tentatives d’insultes dans une soupe informe jusqu’à ce que je ne tienne plus et que… Je reconnaissais que ce n’était ni élégant, ni malin, et très certainement pas féminin mais-
Je lui crachai à la figure.
Il y eut un grondement terrible au loin, et je m’en fichait cassiniment. Il pouvait toujours s’essuyer le visage d’un geste, ses petits potes pouvait s’insurger à leur bon plaisir, je lui avais craché dessus et rien n’effacerait ça. Pour cet air outragé gravé sur son visage, j’étais prête à passer à n’importe quelle caisse. Il pouvait lever sa main scintillante comme il le souhaitait, peu importe-
Quelqu’un surgit de la porte, repoussa violemment le mage et son maudit pied de ma jambe. Ce fut pire encore. Sans la pression, mon genoux avait désormais une infinité de direction pour exprimer sa souffrance au point que j’en perdis la capacité de respirer.
« Cela, suffit! » L’Aurateur tonna de colère. « Vous n’êtes plus les bienvenus-»
Le vent et la douleur eurent tôt fait d’effacer le reste. Mes oreilles étaient probablement trop saturées pour enregistrer quoique ce fut. Ce fut bien triste, car ses paroles semblèrent persuader les cohortiers de s’en aller. Les silhouettes s’éloignèrent une à une, et après un dernier regard mauvais, celle de Scetus s’évanouit dans les ténèbres.
« Par Sa Grace Divine, Sid, as-tu perdu la tête.? » Une voix familière s’écria à ma droite- Soeur Marie Charlène.
Elle était sortie depuis à peine une minute, et son couvre chef bleu clair était déjà trempé, laissant apparaitre des mèches blondes sombres. Son visage rond luisait tant il était mouillé et si elle en avait été capable, ses yeux bleus m’auraient probablement réduits en poussière sur le champs. Elle ne le fit pas cependant, et à la place me saisit l’épaule avec une poigne presque hargneuse, avant de me remettre sur pied.
Ce fut pire encore.
Ma jambe droite n’avait même pas effleuré le sol, ou quoique ce fut, mais ce changement de poids, Sainte Cassini!
C’était comme si mon genoux avait jusqu’à présent contenu un chat que l’on venait de réveiller et qui souhaitait désormais sortir, par tous les moyens. Il fallait que ça sorte, et rugir semblait être un moyen tout à fait raisonnable d’y parvenir.
C’était soit ça soit les sanglots, et j’en avais bien assez de la pluie et des choses humides pour tolérer un tel comportement de mes yeux.
« Notre petite Sidonie a eu une soirée mouvementé. Elle a avoir besoin d’un bon bain, d’un repas chaud, de nouveaux vêtements, et de soin. » Le grand Aurateur dit, son sans froid légendaire en oeuvre « Tu en profiteras, ma petite, pour nous raconter comment au nordström es-tu parvenue à te mettre dans un tel pétrin. »
Très bon chapitre, qui permet de retrouver un lieu plus hospitalier dans cette fuite : l'auratoire. Au vu du vocabulaire employé, c'est assez facile de se l'imaginer en faisant des parallèles avec notre monde à nous. Ca fait plaisir de rencontrer un personne bienveillant dans cette fuite éperdue, le papy (son nom officiel pour moi à présent xD) en impose malgré son âge... Il a l'air d'avoir un lien avec celui qui oeuvre pour la capture de Sidonie, du moins de le connaître. La petite réplique "il va être déçu" est très bien vue car on peut imaginer de nombreuses hypothèses.
La situation de Sidonie reste cependant bien fragile après cette nuit de répit. Curieux de la suite des événements mais je ne pense pas que papy va la livrer aux autorités si facilement puisqu'il la croit.
Mes remarques :
"les lèvres fines et les joues creusés." -> creusées
"Il n’y aurait pas d’autre issues," -> autres / issue,
"comme tu veux le postérieur è courir" -> à courir
"Il allait falloir faire quelque chose," -> il fallait faire ?
"que terrorisé. Cassini, Esprit, Baha, le Grand Constructeur, n’importe qui, par pitié-" très bien vu l'évocation des dieux, ça donne du poids à la peur de la narratrice
"des plus perplexe, et quand je suivis son regard, je me pris à l’imiter." -> perplexes
"la main toujours tendue vers mon pieds," -> pied
"« … Comment j’ai fait quoi? » Je répétais, et même avec cette migraine abominable, je parvenais encore à me rendre compte à quel point ma réponse avait été pitoyable." très drôle xD
"J’aurais pu prétendre avoir une vision de Cassini, ou feindre vouloir lui manger la main, n’importe quoi pour qu’il y réfléchisse à deux fois avant de m’approcher." ahah très bien
"retenti dans mon oreille encore valide." -> retentit
"soient blanches ou tâchée de noir." -> tâchées
"« Je ne suis pas petite. » Je m’entendis protester, et même moi je sus à quel point c’était idiot de dire ça." très bon ce runing gag xD
"température ambiante, mas bon." -> mais bon
"Je reconnaissais que ce n’était ni élégant, ni malin, et très certainement pas féminin mais- Je lui crachai à la figure." on la reconnaît bien xD
"et je m’en fichait cassiniment" pas mal ce mot^^
Un plaisir de te lire,
A bientôt !
Ravie que ce chapitre passe bien, et qu’il y ait bien cette incertitude ambiante (heheheheheh)!
Je fais une petite hyperfixation sur la mythologie de manière générale donc J’AIME LES DIEUX ET LES CONTES (et j’ai tendance à en mettre beaucoup ahah)
Encore merci pour tes retours, ça fait chaud au cœur!
À bientôt!
J’ai beaucoup aimé ce chapitre, alors je te fais un petit (grand) commentaire.^^
Au fil de la lecture :
« Je ne m’étais pas cassée le postérieur è courir comme une débile sous cette pluie pourrie, à ignorer ma peur du vide et escalader cette gouttière stupide, à tenir tant de temps face à un pauvre type pitoyable compensant clairement la taille de quelque chose avec sa matraque, à enfin, faire la course avec les morts pour arrêter les frais de la sorte, le dos littéralement contre mon salut. » —> Hi hi, j’adore cette partie, je trouve que Sidonie est absolument adorable avec son sarcasme et ses réflexions qu’elle ne partage qu’à nous les lecteurs.^^
« Son ombre se scinda en deux, jusqu’à ce qu’une silhouette prenne forme et se détache de ses pieds. » —> Ici, on est d’accord que c’est l’ombre du mage qui se dédouble ? Si oui, je pense que tu peux préciser que c’est la sienne.
« Il fixa la porte, les yeux si écarquillés qu’il ressemblait davantage à un hibou qu’à un crétin de la Cohorte, avant de poser son regard sur moi. » —> Hi hi hi. C’est mignon de le comparer à un hibou.^^
« Soupir » s’écrit sans « e ». :)
« « Comment, quoi? » Je répondis, car visiblement mon dernier neurone fonctionnel était parti en vacances, ou en grève. » —> J’adore cette formulation, elle est vraiment trop drôle et super bien trouvée !^^
« L’homme cligna à nouveau des yeux et alors qu’il réalisa ou je l’avais emmené, ses yeux me fixèrent, s’assombrir et » —> Ici, j’avoue, j’ai cru que Sidonie possédait un don de téléportation et qu’elle avait emmené le mage à un lieu tout à fait nouveau.😅 Je mettrais peut-être : « L’homme cligna à nouveau des yeux et, alors qu’il réalisa dans quel bâtiment je l’avais mené, ses yeux me fixèrent, s’assombrirent et », mais après, c’est peut-être juste moi qui n’était pas concentré sur le moment, au final, j’ai quand même compris. :)
« En d’autres circonstances, je me serais abondamment plainte -au nom de mon pauvre petit postérieur- mais j’étais bien trop occupée à tousser pour émettre le moindre son. » —> Hi hi, décidément, j’adore Sidonie !^^
« Oh Mon Esprit Familier était officiellement réengagé. Cette brève hésitation, c’était de la musique dans mes oreilles (enfin la droite, la gauche était définitivement bloquée à 440) et je » —> J’avoue et je m’en excuse, je n’ai pas compris ce que c’était l’Esprit Familier, ni pourquoi il était réengagé à ce moment là…😅 Par contre, j’adore l’oreille bloquée à 440 !^^
« Je dis, illustrant probablement que j’avais des capacités mentales inférieures à la température ambiante, mas bon. » —> Cette tournure aussi, je l’adore !^^
« L’Aurateur avait beau être un mage, il n’en demeurait pas moins vieux et ce Scetus-
Si c’était bien le Conjurateur de la rue, il était parvenu à invoquer une demi douzaine d’âme pendant une bonne minute, et n’avait pas la décence de trahir le moindre accès de fatigue. » —> Ici, je n’ai juste pas bien compris l’enchaînement. Je comprends que ses réflexions sont coupées, mais il ne me semble pas qu’une soudaine action intervient… Bon, ce n’est pas si dérangeant au niveau compréhension, ça m’a juste fait bizarre. :)
« Plaisir non partagé. » —> Niark, niark, niark… Désolé, je m’emporte.
« Je lui crachai à la figure. » —> Bien fait ! Pardon, je m’emporte encore…^^
Voilà voilà, désolée si mon commentaire était long à lire…😅
A bientôt, j’ai hâte de lire la suite !^^
Àaaaah ton commentaire m’a fait trop plaisir! Sidonie c’est une excuse pour mettre le plus de sarcasme possible dans un être fictif eheheheeh!
Concernant l’Esprit Familierc’est pas clair, je retravaillerai en deuxième jet, mais en gros c’est un esprit gardien (c’est une croyance de folklore, un etre issue de la conscience des ancêtres qui essaie de protéger la personne). Un peu comme Mushu dans mulan (avec supposément un niveau de compétence aléatoire, mais à nouveau c’est une croyance spirituelle, rien n’est prouvé))
Encore merci pour ton retour qui m’a donné la petite larme à l’œil! Je prends tous tes conseils et remarques en note pour la réécriture! ☺️🫶
Ah d’acc ! J’avais à peu près compris que c’était une sorte de gardien, mais je croyais qu’il existait vraiment et qu’elle essayait de l’invoquer…😅 Merci beacoup pour l’explication !^^
Je suis content que mon commentaire t’ait plu, hi hi hi, à bientôt !^^
Après sa lecture, ça va un peu reprendre des choses déjà dites dans mes commentaires précédents, mais je dois t'avouer que je continue d'être un peu perdue dans ton lore.
Je me demande s'il ne serait pas judicieux de mettre par exemple un référentiel en début de l'histoire. Qui expliquerait succinctement le fonctionnement de la ville, les fonctions des gens... (Cohorte, Auratoire...) Parce que j'ai tous ces gens qui sont nommés via leur fonction mais comme la fonction m'est inconnue, j'ai du mal à retenir/comprendre qui fait quoi.
Avec un référentiel, je pourrais m'y aller "me renseigner", ça simplifierait sûrement !
Dans le même genre de remarque :
"Une voix familière s’écria à ma droite- Soeur Marie Charlène" -> il y a beaucoup de personnages inconnus du lecteur, mais qui sont connus de l'héroïne d'après ton texte (ex : la voix "familière" de cette femme qui a tout juste été citée au chapitre précédent) et ça me donne l'impression de lire la suite d'une histoire dont je suis déjà supposée connaître les personnages.
Je l'ai également ressenti plutôt dans ma lecture, mais je me disais que des présentations plus détaillées viendraient, mais elles n'arrivent pas et les personnages présentés de cette manière se multiplient.
Ici, je ne peux que te suggérer d'expliquer succinctement qui sont ces personnes que l'on rencontre autrement que par leur fonction, pour qu'on comprenne qui ils sont par rapport à Sidonie, où elle les a rencontré, dans quel contexte. Ça aide à se souvenir des personnages et donne moins l'effet d'une pluie de nouvelles personnes !
Sur la forme :
"la gauche était définitivement bloquée à 440" -> je n'ai pas compris l'expression ^^'
Quelques coquilles :
- "cassée le postérieur è courir" -> à
- "la journ.e" -> journée
- "mas bon" -> mais
J'espère que ça t'aura été utile, mais n'hésite pas à revenir vers moi si quelque chose n'est pas clair :) À bientôt !
Oui, visiblement il y a un problème de lore à introduire de manière plus douce, je suis en train d'écrire un prologue -pas trop long, deux pages, pour présenter brièvement les fonctions!
Questions personnages, si je te dis qu'ils sont tous importants, mais pas de suite, donc leur présentation en bonne et du forme se fera attendre, tu en penses quoi? (c'est un tic qui me vient de mes lectures, j'adore les livres type la Horde du Contrevent, ou on ne présente pas vraiment ni les personnages ni l'univers, on le découvre au compte goutte ).
Encore merci pour ton retour et tes remarques :)
Pour les personnages, ça me va très bien qu'ils soient présentés au fur et à mesure. Par contre, le lore doit être net pour qu'on puisse facilement comprendre d'où ils viennent !
Je comprends l'envie que les lecteurs découvrent petit à petit l'univers, les personnages... Mais si tu as un lecteur qui ne sait ni qui est le personnage principal, ni ne connaît ceux à qui ils s'adressent, et ignore tout du monde où il se trouve et de son fonctionnement... (je grossis un peu les traits hein). Alors ça va être compliqué de conserver son attention, parce que même s'il aime se gratter la tête, il faut quand même donner l'impression au lecteur qu'il a le droit de monter à bord du navire et de comprendre certains éléments ^^
Avec plaisir !