4. Premiers doutes

Notes de l’auteur : (Le nom du chapitre 3 vient d'être modifié, mais le reste est inchangé)

La journée était passée vite. Très vite. Bien que j’eus du mal à comprendre pourquoi je n’arrivais pas à détacher mon regard du nouvel élève. J’avais l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, mais c’était impossible, vu que je ne côtoyais pas beaucoup de monde. Il ne semblait pas me reconnaître mais moi, j’étais sûre de l’avoir déjà aperçu. Ce que je ne comprenais pas. Dans ce genre de situation, je suis extrêmement confuse. Je passe des heures à chercher des réponses, et lorsque je ne la trouve pas, je suis de très mauvaise humeur. En passant devant la médiathèque, je n’eus cette fois aucune trace de créature lunaire. D’ailleurs je ne sais même pas pourquoi on les appelle comme ça. Si d’ici quelques jours, on ne leur donne pas un nom bien scientifique, je les appelle à ma façon (préparez-vous psychologiquement). Ce qui me dérange, c’est que personne n’est préoccupé par ces créatures ou le Marécage. Je m’arrêtai brusquement. C’est vrai qu’aucun des deux ne figure dans nos livres d’histoire. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Londres est coupée du monde depuis toujours, et pourtant on connaît par cœur la cartographie mondiale, ainsi que les autres cultures. Normal ? Absolument pas. Tout ce que l’on apprend à l’école, on ne va pas me dire que c’est les 2 scientifiques qui l’ont compris de père en fils ! Si ? Moi je ne voyais qu’une seule chose : On nous manipulait. La plupart de ce qu’on nous dit est faux, et je suis apparemment la seule à le penser. Et ce quartier qui n’est même pas censé exister…Arrivée chez moi, je jetai mon sac sur le canapé et alluma la télé.

« Une nouvelle attaque s’est fait ressentir au cœur du centre-ville alors que the Queen accueillait le ministre de la santé pour lui faire part de ses résultats hebdomadaires. Un phénomène étrange s’est alors produit : le courant s’est totalement coupé et la reine, vulnérable face à ces si étranges créatures de la nuit, n’a rien pu faire. Je vous annonce, avec une peine immense, que la reine s’est fait assassiner aujourd’hui. Les hommes politiques sont en train de se décider quant à l’avenir du pays. »

Vint alors plusieurs clichés pris dans le Buckingam Palace montrant le cercueil contenant la reine. Puis vint un flash info où je vis des dizaines de personnes défiler dans la rue pour rendre gloire et hommage à la reine. Sachant que les informations sont filmées une heure avant la diffusion, j’en déduis qu’il y avait encore des gens dehors. Alors, ne réfléchissant pas plus que ça, je pris mon téléphone, coupa les infos et sortit de chez moi, me dirigeant vers le palais. J’entendais les cris depuis ma rue, et je n’eus pas de mal à retrouver la foule. Celle-ci passait sur le Westminster Bridge, brandissant des pancartes, hurlant, pleurant, envoyant des fusées dans l’air comme si, à la mort de la reine, tout risquait de s’effondrer. Je les regardais, absente. Ce à quoi je pensais surtout, et ce que je redoutais, c’était que tous ces cris finissent par attirer ce qu’il ne faut au grand jamais appeler. Un hurlement retentit. Ce n’était plus de la colère mais de la terreur absolue. Trop tard. Je me précipitai vers le pont, ma lampe torche en main, tâchant de repérer l’ennemi de la foule, qui courrait déjà dans tous les sens. Je n’avais plus peur d’eux. Plus peur depuis que…

Il se dressa devant moi. Bien que je ne l’avais vu qu’une fraction de seconde seulement, je reconnus tout de suite l’homme qui se tenait tapi dans le coin d’une rue sombre, dans le quartier glauque. Je me figeai littéralement sur place, clouée par la surprise et l’horreur. Je ne voyais pas son visage. Son visage était…une ombre. Mais ses yeux argentés luisant étaient uniques. Unique mais terriblement terrifiants…Je me crus pétrifiée. Une onde de choc me traversa, mais qu’est-ce qu’il m’avait fait ? Lorsque je « repris conscience », je vis que toute la foule s’était carapatée, et qu’il ne restait plus que moi et la créature. Super. Je dirigeai timidement le faisceau de ma lampe sur ses (yeux ?), mais cela ne semblait pas lui faire le moindre effet. Paniquée, je lâchai un râle et reculai sans faire attention à mon équilibre fragile.

Au final, je ne sais pas si la créature s’est désintéressée de moi, mais elle finit par disparaître dans la brume qui commença à s’installer. Je lâchai ma lampe torche et tournait frénétiquement la tête tâchant de comprendre ce qui était arrivé. Il n'y avait personne autour de moi j'étais de nouveau seule, mais cette fois il n'y avait aucune créature lunaire pour m’oppresser. Je ne sais pas pourquoi elle était partie. Qu'est-ce qu'il avait desintéressée ou alors qu'est-ce qui aurait pu la repousser lui ordonner de partir ? je n'essayais pas de comprendre plus que ça. Je ne pensais qu’ à trouver des réponses à mes premières questions. Distraite par les évènements qui s’enchainaient bizarrement, sans aucune constance. Parfois il ne se passait rien pendant des jours, parfois tout s’enchainait d’un coup. Ca me fait presque penser à un calendrier…M’accoudant au pont, je contemplai cette fois le ciel noir comme de l’encre et la pleine lune qui dominait la ville, ainsi que le monde entier. Un calendrier…Pendant que je pensais, je vis quelque chose d’anormal au loin. On peut voir du Westminster Bridge une partie du Marécage. Mais il me sembla un instant que celui-ci gagnait du terrain. Un calendrier…Je me frottais les yeux, il fallait que j’arrête de penser comme ça. J’étais en train de devenir folle, ou alors j’étais en train de tout comprendre ? Quelque chose acheva mon esprit logique. Cet évènement se produit queluques dizaines de minutes plus tard :

- Hé, reviens ici !

En entendant une voix, ce qui est un luxe, je me retournai immédiatement et vit une silhouette courir vers l’autre bout de la rue. Perplexe, je restai plantée devant le pont, avant qu’un homme en costume noir accourût derrière la silhouette. A cause du vent, la capuche du fugitif se baissa et je le reconnus tout de suite : Le nouveau. Tobias. C’était lui que j’avais vu courir lors du solstice, avant qu’un homme en costume noir ne veuille ma mort en me poussant hors du pont. Une scène similaire s’était produite deux jours avant. Coïncidence ou vision prémonitoire ? Je me décalai de sorte à ce que l’homme ne me bouscule pas dans la Tamise, ce qu’il aurait fait si je ne m’étais pas poussée. Juste le jour du solstice. Juste le jour où un phénomène inexplicable se produit. Une vision prémonitoire ? Je fronçai les sourcils. De toute manière, ce n’était pas le plus important. Il me restait juste à prendre parti. Autant dire que, entre le nouvel élève de ma classe et le mec qui avait failli me tuer, le choix ne fut pas bien difficile. Je m’engageai en courrant dans une parallèle à celle où Tobias allait.

*

Tobias ne semblait pas bien connaître la ville. Il avait tourné deux fois dans un coin de rue avant de se cacher derrière un conteneur. Accroupi, il était concentré et écoutait attentivement les pas de son agresseur sur le bitume froid et encore humide pour la pluie. L’homme ne devait pas être très futé pour ne pas l’apercevoir, étant donné que son pied dépassait des poubelles, de là où j’étais, c’est-à-dire assise sur la fenêtre du premier étage d’un immeuble juste au-dessus de Tobias, je pouvais les voir tous les deux. Ennuyée, je finis par lancer :

- Tu sais on voit ton pied.

Tobias tourna la tête vers moi, perplexe, avant de décaler son pied. Il ne semblait pas surpris de me voir assise au rebord d’une fenêtre. Je sautai sur le sol en toute discrétion (bien que douloureux cela fut…) et me place derrière Tobias.

- Tu sais il ne va pas mettre longtemps avant de te trouver. Tu devrais te cacher ailleurs que derrière une poubelle.

Il m’examina longuement, me scruta de la tête au pied, avant de rétorquer :

- Et pourquoi je te ferai confiance ?

- Ce con a failli me tuer il y a deux jours, dis-je en pouffant de rire.

Par rapport à moi qui semblait plaisanter, Tobias gardait son sérieux, bien que j’avais vu que pendant la journée il avait pris un réel plaisir à provoquer les professeurs. En le scrutant à mon tour, je vis en lui une sorte d’agent secret, le genre de personne qui peut chager de personnalité facilement.

- Pas valide comme argument, dit-il.

Déçue,  je sautai et escaladait le mur derrière moi. Après quelques seconde d’attente, , j'entendis un saut derrière moi. Je vis alors le garçon qui avait refusé ma proposition quelques instants plus tôt. Il enleva de la poussière sur ses vêtements, et me dit :

- finalement, je me fie à tes arguments.

- Ok, dis-je simplement. Suis-moi.

Nous courûmes longtemps dans les rues du centre ville, fuyant l’homme qui courait, à bout de souffle derrière nous. Je sais que mon frère m’avait demandée de me tenir distante par rapport au JT, mais j’étais tellement grisée par l’émotion d’enfin pouvoir m’amuser un peu que j’oubliai ses avertissements. Finalement, nos chemins nous guidèrent vers la médiathèque abandonnée.

Nous arrivâmes devant le grand bâtiment vitré, où un écriteau indiquait : Médiathèque municipale. La porte principale était barricadée de nombreuses planches en bois, mais, après avoir fait le tour du bâtiment, nous vîmes un trou dans le mur. Assez grand pour qu'un humain y passe.

Arrivés à l'intérieur, je sortis ma lampe torche et éclaira une grande partie de la zone : Des étagères en bois recouvertes de poussières étaient disposées parallèlement dans toute la salle. Des vieux livres poussiéreux agonisaient dessus, serrés les uns contre les autres, et les vieilles plantes étaient mortes depuis des siècles...Je sais, ce spectacle est réjouissant pour la vue ! Je sortis une clé de ma poche, me dirigea vers la porte "réservé au personnel" et me glissai à l'intérieur, tout en faisant signe au garçon de me suivre. Un escalier rouillé se dressait devant nous. Je montai en premier. Arrivés dans un grenier aussi accueillant que ce qui était en bas, je frottai une allumette qui se trouvait dans une boîte fraichement posée là et une douce flamme orangée jaillit. Je l'utilisai pour allumer environ une dizaine de bougies que j'avaient laissées là le jour où j'étais allée chercher un livre que je ne trouvais nulle-part ailleurs ! Le grenier était nettement plus accueillant maintenant. Je m'assis par terre, Tobias m'imita, et, après m'être assurée que nous étions bien seuls, je lui demandai :

- Au fait, comment ça se fait que Je-ne-fais-pas-attention-aux-gens-quand-je-passe-sur-les-ponts t'ai trainé de force ?

- longue histoire, répondit-il

- Raconte-la moi, j'adore les histoires. Et puis, ça fait passer le temps.

- Tu crois vraiment que je vais tout te déballer comme ça ? Déjà, je ne te fais pas du tout confiance ! Je ne sais même pas pourquoi je t'ai suivie ! Ensuite, qu'est-ce que tu en as à faire, franchement ? Tu comptes tout déballer à la police ? Tu sais que tu finirais rapidement à l'asile ?

Je plantais mes yeux verts dans celui de Tobias. Il n'avait pas l'air à céder facilement. Mais moi non-plus. Il ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait. Moi qui avais toujours détesté ma vie à cause de son ennui, voilà que je pouvais enfin faire un truc bien, ou vivre une des aventures que j'ai tant rêvées dans mes livres. Ça peut paraître bizarre de vouloir mourir, mais quand vous vivrez dans mon monde postapocalyptique, vous comprendrez vite.

- Il faut se serrer les coudes. C'est tout. À quoi bon vivre si on ne fait rien de sa vie ?

Je détournais mon regard. Lui me fixait toujours. Je vis une pointe de pitié dans son regard. Il se détendit et dit, alors que je me levai :

- Ok, bon alors, commençons par le commencement. Je m'appelle Tobias.

- bon début d'histoire, commentais-je en me rasseyant avec étonnement. Mais dis-moi quelque chose que je ne sais pas.

Il hésita, avant d’ouvrir d’entrouvrir sa bouche pour parler, mais il n’eut pas le temps. Un craquement sonore retentit. Il provenait d'en bas. Tobias et moi crurent d'abord qu'il s'agissait de l'homme au costume noir, mais après inspection, il s'agissait en fait d'autre chose. Je descendis alors par le même escalier, et arrivée en bas me figeai de terreur. Je croyais qu’arrivés ici on serait en sécurité et à l’abri de l’homme du JT, le facteur 1. Mais je n’avais pas pris en compte le facteur 2. Une forme sombre dansait dans l'obscurité, tel un fauve.

Mais cela n'avait rien d'un animal.

Et cela n'avait rien d'humain...

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Godsifer
Posté le 18/06/2021
Salut !
À mon tour de faire un commentaire sur ton histoire !
Pour faire court, c'était génial ! Tu as un très grand talent dans ce qui est l'écriture et tu viens rien qu'en un ou deux chapitres de le prouver !
MAIS (parce que rien n'est parfait), j'ai tout de même quelques conseils à te donner, ce qui te permettrait de corriger (je l'espère) des erreurs qui gâchent la lecture telles que :
- la ponctuation. en effet, si parfois tu mettais un point à la place d'une virgule et vice-versa, je pense que la lecture serait facilitée.
- (dernier point sur les erreurs hors-scénario car je ne pense pas que ce soit très utile de passer trois heures dessus) /!\ à la grammaire --> remplacer par exemple " après qu'il ait " par " après qu'il a " ; ce qui entraîne des erreurs orthographiques.
Passons aux choses sérieuses maintenant :
- /!\ au vocabulaire : tu fais preuve d'un lexique très bien développé et ça c'est chouette ! Mais hélas, je trouve que tu ne l'utilises pas toujours au mieux (c'est-à-dire certaines fois mal formulé).
- les descriptions : on en avait déjà parlé mais parfois, il est arrivé que je me sois perdu (heureusement très peu) dans les lieux où étaient les personnages. Néanmoins, j'y reviendrai en évoquant les point plus positifs.
Maintenant, les points positifs (qui me font oublier toutes les petites erreurs que j'ai citées un peu plus tôt) :
- je reviens sur la description : si dans les premiers chapitres, on pouvait se perdre à certains moment, ceux qui ont suivi ont été géniaux ! Tu n'en as ni dit trop, ni pas assez ; c'est-à-dire que le lecteur (moi en l'occurrence) arrivait parfaitement à g
Godsifer
Posté le 18/06/2021
Pardon, j'ai validé sans faire exprès !
[...] garder une certaine liberté vis à vis de l'environnement.
- tes chapitres se terminent toujours sur une note de suspense et c'est très réussi !
- les émotions des persos sont superbement bien décrites, les persos en soi aussi mais surtout, la relation entre Helena et sont frère est très bien imaginée !
Si je peux faire un rapide bilan sur ton début de livre, je peux tout simplement dire que j'ai adoré ! Que ce soit parmi les nombreux point positifs que j'ai donnés, l'humour qui a été dosé (mon dieu ce que j'ai souri) aussi précisément que dans une recette de cuisine ou encore certaines références que je crois avoir mais que d'autres n'ont pas (George le concierge, c'est le meilleur), c'était vraiment fantastique ! Le seul petit truc que tu pourrais faire, c'est te relire afin d'éviter les erreurs bêtes (même si tu m'as déjà dit que tu n'aimais pas trop ça).
Surtout, ne te décourage pas ! Tu as un véritable talent et tu retranscris très bien ce que tu imagines ! Ton livre se dévore avec grand plaisir et il ne faudra certainement pas attendre plusieurs versions avant que tout soit parfait !
Je suis content d'avoir pu te donner mon avis comme tu l'as fait pour moi, j'espère qu'il te sera utile !
À bientôt et n'oublie pas que tu pourras toujours compter sur moi et sur beaucoup d'autres !
Misty
Posté le 20/06/2021
Wow, quel retour...C'est vraiment plaisant à lire ça ^^
Pour tout ce qui est fautes, je vais m'en occuper mais là j'ai des concours à passer et j'ai besoin de temps pour les préparer. Le genre de commentaire qui revient souvent est basé les coquilles de Voltage, et c'est un peu de ma faute...
Cela se voit que tu as prêté plus attention aux conventions d'écriture et aux erreurs qu'au chapitre, mais je m'occupe déjà de cette partie alors la prochaine fois, mise plus sur le reste.
Même si avec l'expansion du site les commentaires sont rares et je pense que Voltage sera ravie d'en recevoir un, surtout s'il vient d'un ami.


Voltage
Posté le 20/06/2021
Hey ! Je suis vraiment contente d'enfin avoir ton avis dessus !

Vraiment, ton commentaire est super agréable à lire, et super positif wow ! Je suis vraiment heureuse que tout t'ait plu, et j'espère que tu voudras continuer.

Concernant les fautes, je crois que Misty a tout dit (d'ailleurs t'abuses Sasha, t'aurais pu me prévenir que t'avais répondu -à ma place-...)
Concernant l'humour, comme l'ambiance devient de plus en plus maussade au fil de l'histoire, je mets de l'humour pour compenser comme ça le tout n'est pas trop lugubre. Je vais quand mêle le doser parce que je veux que ça reste sérieux.
J'aime les notes de suspense en fin de chapitre, mais même s'il y en aura la plupart du temps, certains chapitres s'enchaîneront et je ne pourrai pas en faire.

Encore merci pour l'attention que tu as porté au chapitre, et j'espère te retrouver bientôt dans les commentaires ^^
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