4- Souvenirs

   Les souvenirs remontent. Je reviens dans mon passé. Je ne suis plus Liam Pollock l'héritier du manoir mais le jeune Liam, garçon de 10 ans comme les autres. Je me rappelle encore de ce jour là...

~*~

  C'était le début de l'automne... Il y avait un peu de vent mais l'air gardait la chaleur de l'été passé. Comme tous les matins, je me rendais à l'école. Le chemin était long et tortueux alors j'avais du me lever tôt pour m'assurer de ne pas être en retard. Je suis arrivé vant le portail juste avant que la cloche ne sonne. Je m'apprêtais à rentrer quand de gamins surgirent devant moi. L'un était grand et costaud. Il avait un œil-au-beurre-noir et un pansement sur l'arcade sourcilière. L'autre était plus petit mais n'en restait pas moins grand pour son âge. Il portait une casquette rabaissée sur son crâne de telle sorte qu'on ne pouvait pas voir son visage. Ces deux garçons étaient Tom et Eric : deux enfants qui se plaisaient à embêter les moins forts. Au moment même où je les avais vu, je savais que j'allais avoir des ennuis...

    Et j'avais raison... Tom s'avança vers moi d'un air menaçant :

- Toi là ! Passe-moi ton sac. 

- Quoi ? Non ! J'en ai besoin ! m'exclamais-je. 

Ce fût Eric qui reprit la parole:

- Pardon ? Qu'est ce que tu viens de dire ? Je n'ai pas bien compris... 

- Eh bien... Je crois bien avoir dit non... J'ai besoin de ce sac, il est à moi.

Ce n'était pas la première fois que j'avais à faire à des gars comme eux... D'habitude, je faisais profil bas et j'obeissais mais là ça avait été plus fort que moi... Je devais garder mon sac. Et je le garderai. Enfin... C'est ce que je pensais...

    Les deux gars s'approchèrent de moi dans une attitude menaçante. Je reculais en me maudissant de leur avoir tenu tête. Soudain je ne pûs plus reculer. Un arbre me bloquait la route. Avant que je ne le contourne, Tom me saisit et me bloqua contre le tronc, m'écrasant à moitié l'épaule droite, tandis qu'Eric me donnait un coup de pied dans le ventre avant de me prendre mon sac de force. Avec un ricanements, les deux garçon jetèrent un par un tous mes cahiers sur le sol, prenant bien soin de les éparpiller. Ils vidèrent ma trousse dans un arbre, les stylos se déversèrent et se coincèrent dans les branches. Ils jetèrent mon sac dans l'eau d'une marre boueuse toute proche et s'enfuirent en riant.

    Enfaite ça me faisait ni chaud ni froid que mes affaires soient éparpillées... J'avais juste peur d'arriver en retard à l'école. Je ramassais tout ça le plus rapidement que je le pus. Mes genoux étaient écorchés après avoir grimpé dans l'arbre. Et tout le bas de mon corp était boueux parce que mon sac avait été jeté au milieu de la mare. Je me résolus à porter toutes mes affaires dans mes mains vu que mon sac était inutilisable.

    J'arrivais donc à l'école dans cet état, sous le regard atterré de la maîtresse. Tout le monde s'est moqué de moi, Tom et Éric les premiers, évidemment. La maîtresse me punit et le renvoya du cours pour une heure. Quand je revins, je n'étais pas plus propre qu'avant. Disons que la boue avait juste séchée. Dans la classe, on se moquait tellement de moi que j'en ai raté mon contrôle de sciences qui avait lieu ce jour là. 

    Pendant la pause midi, je pris un de mes stylos pleins de feuilles et mon carnet poussiéreux et je m'installais dans un coin reculé de la cour. J'étais bien naïf de croire qu'on me laisserait tranquille... Tom et Éric revinrent me voir, une lueur malveillante dans le regard. J'ai levé  le nez de mon carnet très calmement. Je ne savais pas pourquoi mais je me sentais d'humeur taquine aujourd'hui :

- Oui ? C'est pourquoi demandai-je en souriant. 

- On a vu ton carnet... Tu tiens un journal intime ? demanda Éric à son tour. 

Aussitôt, son ami me prit le carnet des mains et commença à lire devant tout le monde. Ce n'étais pas un journal intime mais un roman. Après la lecture, Tom commença à arracher les pages qui s'envolèrent, portées par la brise. Je me levais d'un bond et je pris le carnet des mains de cet idiot sans cervelle :

- Tu ne touches pas à ça.

- Tu vas me faire quoi sinon ? Hein Liam Pollock ? Tu vas le faire quoi ? 

- Tu vas le savoir très bientôt.

Comme une certaine colère s'était accumulée depuis ce matin, je ne pris pas le temps de réfléchir. Je me jetais sur Tom et je lui donnais deux coups de poing dans le visage. Sans attendre la réaction de la maîtresse et comme les barrières qui délimitant la cour étaient basses je m'en fuis en courant.

    Je sentais les larmes dévaler mes joues. Ce roman, je l'écrivais depuis 3 ans. Dedans, je relatais ma vie mais légèrement différente et le personnage ne portait pas mon nom. Ce que Tom venait de faire sans sans rendre compye était affreux. Il avait arraché 14 pages de mon récit, 14 pages de souvenirs. Ces souvenirs seraient perdus à tout jamais...

    Quand je rentrais dans la maison sans mon sac et plein de boue et d'egratinures, maman poussa un cri d'horreur. Papa n'étais pas là. Il n'était jamais là... Ma mère n'étais pas en colère... Non. En revanche, elle avait été très inquiète quand elle m'avait vu arriver en pleurant dans ses bras. Malgré ma saleté, elle me serra très fort dans ses bras et peu à peu, mes muscles arreterent de se contracter. Elle me caressa tendrement mes cheveux châtains foncés et m'observa de ses yeux gris comme les miens. Elle m'emmena dans la salle de bain ou je me rinçai vant d'aller dans ma chambre. Elle ne m'avait pas demandé ce qui n'allait pas, elle s'était contentée de me consoler car elle savait que je ne répondrai pas à ses questions. 

Elle m'apporte à manger et alla chercher mes affaires à l'école en disant à ma maîtresse que j'étais malade et que je viendrai pas cet après-midi. Je dormi tout le reste de la journée et je ne me réveillai seulement le soir, quand j'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir.

    Jhon et Erwan rentrent. Jhon s'assoit sur le bord de mon lit :

- Ça va ? me demande-t-il. 

- Maman nous a dit que tu rentré en pleurant à la maison et que tu n'es pas allé à l'école de l'après-midi... 

- Mon livre... 

- Comment ? dit Erwan. 

- Mon livre... Ils ont arraché 14 pages de mon livres. Il y avait 20 souvenirs écrits dans ces pages. J'ai perdu 20 souvenirs de mon enfance... 

- Mais qui ça "Ils"? 

- Tom et Eric. 

- Ce seraient pas les deux garçons qui embêtent tout le monde, les deux grands baraqués ? 

- Oui. Il l'on prit mon sac et éparpillé mes affaires partout et ils ont jetté mon sac dans la boue juste avant que j'arrive à l'école. Et après ils ont arraché les pages de mon livre.

- On va aller leur parler et tu verras, après ils ne t'embeterons plus ! s'exclama Erwan. 

- Non mais c'est bon... Après ça va retomber sur moi ! protestai-je. 

Sans m'écouter, mes frères s'en allèrent de la chambre. Je ne sais pas ce qu'ils dirent à Tom et Éric mais plus jamais ils ne revinrent m'embêter. Personne n'osa plus m'embêter depuis ce jour là. 

~*~

    Je rouvre doucement les yeux. Je suis de retour dans le présent. Je souris. Mes deux frères m'ont toujours aidé. Surtout quand je n'étais pas d'accord. Et ça ne m'a pas toujours apporté de bonnes choses... Alors ils peuvent bien venir aider pour les travaux... Je me sens lourd, je suis très fatigué mais je ne sais pas pourquoi. Je m'apprête à entamer une courte sieste quand j'entends un bruit de chute. Ça doit être un objet assez lourd vu le bruit que ça a fait... 

    Je me retourne et là, posée sur le sol, je vois un sabre. Sa lame scintille doucement d'une lueur bleutée. Des signes étranges ( des runes ?) sont gravées sur la lame et la poignée argentée surmontée d'une pierre vert émeraude. L'arme est tout simplement magnifique, je n'en ai jamais vu d'aussi belle... Je m'approche avec précaution et je la saisit. À première vue, elle paraissait lourde mais dans ma main elle est si légère... Cet 8nstant est irréel, mes yeux gris clairs sont hypnotisés par les reflets de la lame. Mes runes semble se mouvoir lentement. Soudain, je peux lire ces signes, ils forment un mot. Un nom peut être ? Je comprend ce qui est écrit : Oriïn. Quel est donc ce mot ? Je ne le connais pas. Je chercherais dans un dictio navire. Et pour l'épée ? J'irai voir un spécialiste. Et je vais aller revoir la doyenne. Cette fois-ci, elle a intérêt à répondre à mes questions...