42. Administratrice

Par Gab B
Notes de l’auteur : Bienvenue dans le chapitre 10 :)

Chapitre 10 : Le vote

 

Administratrice

 

Un léger courant d’air s’engouffra par la fenêtre, répandant dans la pièce les effluves d’épices et de viande grillée qui émanaient de la cuisine. En bas, les domestiques s’affairaient à mettre les petits plats dans les grands. À l’étage, dans le calme de ses appartements, Mara fermait les derniers boutons du col de sa tenue.

D’ordinaire, elle aimait cette ambiance un peu guindée, et très pompeuse, qu’apportait la préparation d’une réception dans leur maison. Son père profitait souvent des longues soirées d’été pour inviter les notables de la Cité et étaler sa luxueuse demeure devant leurs yeux. Cette fois pourtant, l’administratrice avait exigé simplicité et sobriété. Leurs voisins ne se laisseraient pas impressionner par de la belle vaisselle et des plats raffinés. Elle-même avait décidé de porter une robe sans fioritures et de limiter les bijoux. Inutile de tomber dans le cliché familial. Cela ne ferait que renforcer les idées déjà bien arrêtées que les Kegal se faisaient d’eux.

Elle tenta de sourire à son reflet, sans grande conviction. Cette soirée devait marquer un tournant dans la relation entre leurs deux familles, mais elle avait du mal à se réjouir. Pourquoi devait-elle y participer ? À quoi bon faire comme si sa présence avait encore une quelconque importance ?

La mine de charbon qui dessinait le contour de ses yeux se brisa sur le sol lorsque deux coups secs frappés à la porte la firent sursauter.

— Entrez, père, répondit-elle d’un ton las.

— Tu es bientôt prête, constata-t-il, satisfait, après avoir franchi le seuil de la chambre. As-tu réfléchi à ma proposition ? L’aîné des Kegal sera là ce soir.

Évidemment qu’il serait là, puisque sa sortie de prison servait de prétexte au dîner organisé par son père. Mara inspira longuement puis se détourna de son interlocuteur pour prendre une nouvelle mine de charbon dans sa coiffeuse.

— Il ne sera pas administrateur. Ses parents ont arrêté leur décision et l’ont annoncée publiquement. Ils ne reviendront pas dessus.

— Sottises, répondit son père avec un claquement de langue. Le barrage le rendra populaire. Et la fille veut-elle seulement hériter du quartier Kegal ? Décourage-la, trouve n’importe quelle façon de la retirer du tableau.

Pauvre gamine. À peine introduite dans la politique de la ville, déjà un pion dans les jeux de pouvoir de la Cité. Mara la comprenait et la prenait en pitié. À elle aussi, ses parents essayaient d’imposer leurs choix.

— Nous verrons bien ce soir. De toute façon, il y a d’autres moyens de rapprocher nos deux familles. Je suppose que cela reviendrait au même ?

— Nous verrons, comme tu dis, répondit sèchement l’administrateur. Tu devrais descendre accueillir nos invités, Dami et moi vous rejoindrons bientôt.

Mara leva les yeux au ciel et rajusta une mèche de cheveux qui dépassait de sa coiffure.

— Prends donc la meunière avec toi, ajouta-t-il avant de sortir de la pièce.

Cette fois-ci, elle attendit que la porte fût fermée derrière lui pour grimacer. Puis elle attrapa la brosse qui traînait sur la coiffeuse devant elle et la jeta de toutes ses forces contre le mur dans un hurlement rageur. Elle devait déjà supporter l’existence de cette fille, elle n’allait pas en plus jouer les nourrices !

Assise sur un fauteuil, les yeux fermés, elle se força à prendre de longues inspirations pour se calmer. Son père ne serait que trop heureux de la voir se donner ainsi en spectacle pendant le dîner. Et la petite garce passerait pour la gentille fille persécutée par la méchante belle-sœur. Non, elle devait garder son sang-froid. Elle se releva, lissa sa robe et quitta la chambre après avoir vérifié une dernière fois son chignon dans le miroir. En bas des escaliers, un air soumis, naïf et insupportable collé au visage, la meunière l’attendait. Mara la toisa avec un mépris à peine dissimulé et la dépassa pour gagner l’entrée.

Le lendemain du solstice, trois jours auparavant, en voyant Dami se pavaner dans toute la maison avec sa jeune épouse, Lajos avait simplement éclaté de rire et embrassé son fils. Comme si le futur du quartier n’était qu’un jeu. Comme si tout le travail que Mara avait accompli depuis cinq ans pouvait être balayé juste parce qu’une pimbêche avait réussi à séduire son idiot de frère dans leur dos à tous. Comme si le seul mérite de cette parvenue, être amie avec l’héritière Kegal, suffisait à éclipser les compétences de Mara.

Quand elle avait pris Dami à part, contenant à peine sa fureur, pour lui demander où il avait pêché cette fille et qui l’avait autorisé à l’épouser, il avait haussé les épaules et répondu que les prêtresses s’étaient chargées de rédiger les actes. Il avait ajouté qu’ils s’aimaient, qu’elle ne pouvait pas comprendre, et que leur relation ne devait pas être entravée juste pour une histoire de succession. Ces derniers mots ne sortaient de toute évidence pas de l’esprit étroit de son frère, mais de la bouche perfide de celle qui l’avait séduit.

Ce soir-là, elle avait cassé douze assiettes. Car ce qui pour Dami n’était qu’une amourette sans conséquence signifiait pour elle, la fille cadette et seconde héritière, la certitude de perdre un jour son statut d’administratrice au profit d’une meunière du quartier Kegal.

Au bout d’un long moment de silence tendu entre les deux femmes, la plus jeune entrouvrit les lèvres, probablement pour entamer la discussion. Elle la referma aussitôt face au regard acide que Mara lui lança. Devant tout le monde, Clane jouait la gentille petite paysanne éprise d’un notable, qui luttait pour leur amour envers et contre tous et qui se retrouvait malgré elle presque à la tête du quartier Volbar. Une histoire digne d’un conte pour enfants. Mais l’administratrice voyait clair dans son jeu et devinait sa toute nouvelle belle-sœur bien plus intelligente et calculatrice qu’elle ne le laissait paraître. Pour preuve, elle s’évertuait à essayer de discuter avec Mara alors même que celle-ci ne cachait pas son dégoût pour la situation.

Lajos et Dami les rejoignirent quelques instants seulement avant l’arrivée de leurs hôtes. Derrière les administrateurs, leur fille, à présent première héritière, semblait déprimée et intimidée. Pas vraiment l’aura pour diriger un quartier aussi important. Mais elle était jeune et sans doute influençable. Elle pourrait servir à Mara pour parvenir aux fins de son père sans céder à sa condition ridicule.

L’aîné des Kegal suivait. Son visage affichait le rictus nonchalant de celui qui n’a pas l’habitude des refus. Rasé de près, ses cheveux châtains propres et peignés, il avait l’air plus sûr de lui que lors de la visite de Mara en prison, plusieurs sizaines plus tôt. Néanmoins, il se mit à rougir quand il remarqua que l’administratrice le dévisageait et il détourna les yeux. La jeune femme se mordit les lèvres pour s’empêcher de sourire. Bann Kegal agissait comme si le monde lui appartenait, pourtant un regard un peu appuyé le déstabilisait. Ce n’était qu’un gamin. Un gamin intéressant, certes, mais pas assez pour envisager d’en faire son mari, comme son père le suggérait. Elle ne paierait pas ce prix pour récupérer son quartier.

En voyant le jeune homme marcher dans la pièce d’un pas assuré, Dami attrapa d’une main possessive la hanche de sa femme, qui essayait jusque là de passer inaperçue. Le fils cadet faillit s’étouffer quand il arriva à son tour dans le salon et posa les yeux sur eux, mais sa sœur lui donna un léger coup de coude dans les côtes et il se ressaisit rapidement. La mine congestionnée qu’il affichait toujours après avoir compris que la meunière avait épousé Dami en disait long sur ses pensées. Cette fois-ci, Mara ne retint pas son sourire. Apparemment, elle n’était pas seule à être contrariée par l’alliance improbable des deux tourtereaux.

En bonne maîtresse de maison, et une fois les politesses d’usage échangées, l’administratrice Volbar conduisit les invités jusqu’à la salle de réception où elle leur indiqua de s’installer. Elle-même se plaça en bout de table, entre Mevanor et Ada. À l’autre extrémité, quand elle s’aperçut qu’elle devrait s’asseoir entre Ateb et Lajos, Clane lui jeta un regard désespéré auquel Mara répondit par un haussement de sourcil. La petite meunière voulait jouer dans la cour des grands, elle allait être servie.

Pour impressionner ses invités, son père avait fait préparer un menu raffiné qui comprenait des œufs de poisson, du cygne, et un dessert à plusieurs étages. Il avait également choisi l’un des meilleurs vins qu’ils avaient en réserve.

— Les votes doivent avoir lieu rapidement, annonça-t-il de but en blanc, quelques instants à peine après l’arrivée du premier plat. Pour le moment, le peuple a l’air de notre côté. Nous avons été les premiers à lancer les hostilités, il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud, ne pas laisser le temps à nos opposants de renverser la tendance. Du côté des administrateurs, nous serons prêts d’ici la fin de la sizaine. Quelques généreuses donations suffiront à faire basculer les plus indécis.

— Par donation, tu veux dire pot-de-vin, intervint Ateb d’un ton réprobateur.

Lajos balaya sa remarque d’un geste de la main alors que, de l’autre côté de la table, Mara levait les yeux au ciel. Quelle hypocrite ! Elle pouvait bien s’offusquer des méthodes de son père, cela ne leur ferait pas croire qu’elle n’avait jamais corrompu personne.

— Question de vocabulaire, répondit l’administrateur Volbar. Où en êtes-vous avec Heifri ?

— Pour être honnête, nous manquons d’idées, avoua Subor en secouant la tête. Il est très fidèle à Ekvar et a dévoué sa vie à la Cité. Je ne vois pas comment nous l’amènerons à voter contre l’avis de son supérieur.

— Il suffit de lui proposer le poste de Général, déclara Dami avec un sourire narquois.

Tous les yeux se tournèrent vers lui. Son père lui lança un regard dédaigneux, alors que les administrateurs Kegal tentaient visiblement de masquer leur amusement devant sa remarque absurde. Comme si les personnes présentes dans cette pièce détenaient le pouvoir de destituer Ekvar et de nommer son Premier Commandant à sa place ! À côté de Mara, Mevanor ouvrit la bouche puis s’agita soudain sur sa chaise. Elle comprit lorsqu’il grimaça que, sous la table, son aîné venait de lui marcher sur le pied, probablement pour l’empêcher d’intervenir.

— Peut-être que lui donner l’impression que nos deux familles le soutiendront en retour s’il vote en faveur du barrage pourrait pencher dans la balance ?

La tentative de Clane de faire passer la remarque de son mari pour une brillante idée ne fit qu’agacer encore plus son beau-père.

— Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, répondit-il sèchement. Et même si c’était le cas, on ne convainc pas un homme en lui proposant la place de son mentor et ami !

Il se resservit des pommes de terre et continua d’un ton exaspéré.

— Ce sont les membres du conseil militaire qui choisissent le Général. Le Haut Conseil ne fait qu’approuver. C’est ridicule d’ailleurs ! Comment peuvent-ils désigner eux-mêmes leur chef ? De toute façon, l’existence même de cette assemblée constitue une aberration. Le Général et ses officiers servent la Cité. S’ils ont besoin de se réunir pour régler les sanctions de quelques soldats récalcitrants, soit. Mais les décisions importantes, comme un barrage sur le Fleuve, devraient être prises uniquement par le Haut Conseil. Que se passera-t-il en cas de désaccord ? La construction sera autorisée, mais les hommes d’Ekvar ne seront pas mis à disposition ? Cela ne fera qu’amplifier les tensions dans la ville et nous conduira tout droit à la guerre civile !

— C’est là-dessus qu’il faudrait jouer, proposa Subor. Avant toute chose, Heifri est loyal à Ekvar. Il ne souhaite sans doute pas que le Général soit tenu pour responsable des troubles qui ne manqueraient pas d’éclater. Ekvar ne se rend compte de rien, car il refuse de croire que les administrateurs voteront en faveur du barrage, mais le Premier Commandant sera peut-être plus raisonnable.

Mara prit un instant pour réfléchir. Elle ne connaissait Heifri que d’après les dires d’Ilohaz, qui ne le supportait pas, mais la description qu’en brossait l’administrateur Kegal semblait fidèle. Peut-être pourrait-elle demander au Commandant des éclaireurs de faire abstraction de son ressentiment et de lui parler. Après tout, il était lui aussi tout acquis au projet.

Son regard glissa vers l’aîné des Kegal. Sans le vouloir, elle ne pouvait s’empêcher de comparer les deux hommes. Celui qu’elle pourrait épouser, mais n’aimait pas ; celui qu’elle aimait, mais ne pouvait pas épouser. Ilohaz avait beau essayer de lui faire croire que la situation avait changé depuis la fête du Soleil, Mara n'en était pas convaincue. Son père n'allait pas mourir de sitôt ; elle resterait administratrice pendant encore des années avant d’être mise de côté. Et elle ne pouvait pas non plus céder sa place à la meunière si facilement. Elle n’avait pas complètement renoncé.

Lorsqu’elle sortit de sa rêverie, la discussion ne portait plus sur le Premier Commandant. À un bout de la table, les administrateurs parlaient de taxes : Nedim et Oblin avaient officieusement informé les Kegal que si la construction du barrage avait réellement lieu, tout ce qui serait importé du gouffre et vendu en ville serait soumis à un lourd impôt. Sûrement pour éviter l’enrichissement des deux quartiers les plus prospères de la Cité. Cela ne servirait à rien, à part faire grimper les prix, mais Nedim en profiterait pour rentrer des écailles dans les caisses du Trésor. Après tout, pourquoi pas, si cela garantissait son soutien. De son côté, la Grande Prêtresse avait bien exigé la réparation du temple du Fleuve.

À l’autre extrémité, Mevanor et son frère se préoccupaient des inondations que le barrage ne manquerait pas de susciter. Ils avaient consulté des bâtisseurs qui leur avaient conseillé de prévoir des trappes à ouvrir et fermer à volonté, comme pour les écluses de la ville. Cela permettrait d’évacuer l’eau chaque fois que la vallée serait trop engorgée. Malgré cela, certains champs ne pourraient être sauvés. Mara haussa les épaules face aux craintes des deux garçons. Ces terres appartenaient aux Baxig, un quartier vassal des Kegal. Ils s’en accommoderaient.

Une seule personne était restée silencieuse depuis le début du repas. À côté de Mara, le visage renfermé et maussade de la petite Kegal se tournait régulièrement vers la meunière, qui ne la voyait pas, trop occupée à chercher une phrase intelligente à placer à propos de la taxation des fontainiers.

— Je suis désolée que tu n’aies pas pu t’asseoir près de ton amie, souffla Mara à la jeune fille, qui sourit timidement et secoua la tête.

— Ce n’est rien. Je suis la benjamine, j’ai l’habitude d’être mise à l’écart des discussions importantes, répondit-elle d’un ton résigné.

Elle sembla sur le point de continuer, se ravisa et hésita encore quelques instants.

— Est-ce que tu étais au courant ? demanda-t-elle finalement.

L’espoir brillait dans ses pupilles. Mara plissa les yeux. Dami n’était visiblement pas le seul à avoir tenu le secret sur sa relation. Mais elle ne pouvait pas l’avouer à sa voisine.

— Bien sûr. Pas toi ?

Le visage de son interlocutrice se décomposa, comme si l’administratrice venait de la gifler, et ses cils s’embuèrent de larmes. Elle parvint cependant à les retenir et renifla discrètement. Elle lui confia qu’elle n’avait appris que très tardivement les fiançailles de son amie, dont elle ignorait qu’elle entretenait une liaison, et l’identité de l’époux seulement le lendemain du mariage. La petite Kegal ne comprenait visiblement pas pourquoi la meunière avait fait tout un mystère de leur histoire d’amour et semblait sceptique sur ses sentiments envers Dami.

— Je pensais qu’elle en pinçait pour Bann, soupira-t-elle. Elle aurait pu faire partie de la famille, être administratrice à ses côtés si les choses s’étaient passées différemment.

Mara retint une exclamation de surprise. Les pièces du puzzle venaient enfin de s’emboîter. Voyant son avenir compromis par la désertion de l’aîné des Kegal, la jeune ambitieuse avait simplement misé sur un autre cheval. C’était encore pire que ce qu’elle avait imaginé.

— Elle sera administratrice, déclara-t-elle d’un ton qu’elle voulut le moins amer possible.

Ada parut étonnée.

— Quand mon père ne sera plus là, et que Dami dirigera le quartier, c’est elle qui prendra ma place, expliqua la brune.

— Vraiment ? répondit son interlocutrice en lançant un regard dubitatif vers Lajos. Je pensais qu’il pouvait choisir qui lui succéderait, comme mes parents.

Mara inspira profondément et se força à sourire, mais serra plus fort sa fourchette entre ses doigts. Les yeux d’Ada s’agrandirent encore de stupeur quand elle comprit ce que l’administratrice taisait. Que son père pouvait, mais ne voulait pas. À moins d’épouser Bann Kegal, une condition ridicule et insensée. Tout ça pour renforcer les liens entre les deux quartiers et affaiblir le pouvoir central. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? De toute façon, il ne le verrait pas ! Il ne pouvait pas réellement croire que la meunière serait une meilleure administratrice qu’elle, même en tant que meilleure amie de l’héritière des Kegal ! En réalité, elle le soupçonnait d’avoir sauté sur l’occasion du mariage de Dami pour pouvoir la manipuler. Une fois de plus, il avait l’ascendant sur elle alors qu’ils auraient dû se trouver sur un pied d'égalité. Et elle détestait ça.

— La situation a le temps d’évoluer d’ici là, reprit Mara d’un ton ferme pour clore la discussion. Tu commences bientôt ton apprentissage, non ?

La jeune fille soupira et baissa la tête vers son assiette.

— Je ne sais pas si j’en serai capable. La politique de la ville me dépasse. J’espère qu’Oblin sera patient avec moi, il va devoir me supporter pendant les deux ans de mon apprentissage.

— Il manque souvent de tact, mais il n’est pas méchant. Et tu n’as rien à craindre de la politique. La plupart du temps, il suffit de serrer des mains et de promettre quelques écailles. Je dois voir un ou deux administrateurs dans quelques jours, ajouta-t-elle après une courte pause. Tu pourrais te joindre à moi, cela enverrait un signe d’unité aux autres quartiers.

Ada releva la tête vers elle en la hochant vigoureusement, les yeux brillants de reconnaissance. Mara eut un petit sourire. La jeune fille se révélait facile à cerner. Elle semblait sincère, humble, et surtout avide d’attention. Restait à découvrir si elle pourrait en faire une alliée.

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