5. La mère des loups (part.4)

Par Voltage

La grotte aux parois exiguës n’avait rien de chaleureux. Une aura glaciale émanait de cet endroit. La peur et l’anxiété étaient, bien qu’importants au départ, considérablement amplifiés par l’obscurité et le silence, vide, imposant. Des souffles glacials semblaient murmurer des avertissements incompréhensibles, comme des complaintes d’âmes tourmentées. La faible lueur émanant de l’unique éclairage, une simple bougie de cire, diffusait peu, et dessinait des ombres inquiétantes sur les parois. Le plafond de la grotte semblait infini, se perdant dans l’obscurité. Les murs, quoique à première vue lisses, étaient pourvus de stalactites affreusement pointues qui défendaient le côté peu rassurant de l’endroit. Une ambiance horrifiante se diffusait progressivement.

Raphaël aussi semblait anxieux, menacé. Il n’osait pas lever les yeux vers la mère des loups qui se tenait en face de lui. L’Alpha. Sous la forme que la mère des loups arborait ici, on distinguait la silhouette de loup la plus cauchemardesque qu’il soit possible d’apercevoir. Elle avait une épaisse fourrure de poils noirs. Ses griffes tranchantes étaient sorties. Ses yeux jaune-orangés, remplis du désir avide de tuer, étaient terrifiants. La mère des loups faisait au moins trois fois la taille d’un loup normal. Une aura à glacer l’âme se répandait autour d’elle. Raphaël, qui n’avait pas l’air d’avoir plus de 10 ans ici, semblait terrifié. Pour une raison que Brenna ignorait encore. Pour elle, Raphaël étant un des loups les plus puissants de la tribu, il n’avait pas trop de quoi s’en faire. Mais ici, Raphaël avait de plus en plus de mal à cacher le fait qu’il tremblait, au fur et à mesure que l’Alpha s’approchait de lui lentement. Elle effectua quelques pas vers lui, menaçante, lui tournant autour. Elle cessa soudain sa marche calme, pour se rapprocher furtivement de lui, semblant chercher à lui sauter au cou. Elle ne s’arrêta seulement au dernier moment, manquant de lui lanciner le cou, à quelques centimètres de lui.

- Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? murmura-t-elle au creux de son oreille d’une voix glaçante.

 

La vision se brouilla subitement, comme si ce n’était qu’un souvenir, ou qu’une passerelle entre lieu de départ et lieu de destination. Brenna se posait des dizaines de questions quant à ce qu’elle venait de voir. Elle sortit le crayon qu’elle avait soigneusement mis dans sa poche et commença à écrire sur sa main :

Eviter la zone enneigée, se méfier de Raphaël

Sa respiration s’arrêta soudain. Prise de stupeur, elle lâcha le stylo, qui tomba sur le sol d’un bruit étouffé. Elle fut prise de maux de tête intenses, qui lui firent perdre conscience. Elle s’écroula sur le sol, et avant de sombrer, vérifia qu’elle avait bien écrit cette ligne sur sa main. C’était le plus important.

 

 

 

Personne ne vit s’approcher à pas de velours la créature à la fourrure noire, qui examina longtemps la jeune fille à terre, avant d’écrire avec ses crocs une ligne supplémentaire sur son avant-bras, en lettres de sang.

Parmi la trentaine d'habitants de la vallée, plus de la moitié était en danger de mort, et cela par la seule présence de quelqu'un qui n'avait rien à faire là. 

Une tueuse qui n'était là que pour une seule raison, et qui essayait encore de se persuader qu'elle voulait autre chose que la vengeance.

 

fin de la partie 1

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