Lysander fit le trajet retour dans un état second ; quand il passa de l’extérieur à son hall d’entrée, il se figea un instant. À travers le bourdonnement dans ses oreilles, il capta le craquement du plancher à l’étage et la porte du bureau qui s’ouvrit.
— Tu es rentré, Lyz ? appela son père.
— Qui veux-tu que ce soit ? répondit-il avec un claquement de langue agacé.
Sa mère ne rentrerait pas avant encore deux heures. Il se déchaussa tandis que son père descendait. Une pulsation désagréable battait fiévreusement derrière ses paupières.
— Quelque chose ne va pas, fiston ?
En cette seconde, Lysander détesta tout chez son père. Les lunettes au bout de son nez, son t-shirt froissé, sa légère odeur de sueur, les miettes de biscuit au coin de ses lèvres et celles qui parsemaient son pantalon. Il détesta l’écarquillement progressif de ses yeux bruns et l’élan de son corps maigre dans sa direction alors qu’il s’exclamait :
— Mais Lyz, tes mains sont toutes écorchées !
Il voulut s’en saisir mais Lysander les lui arracha sèchement.
— Je vais me doucher.
Il avait la gorge serrée et le besoin de s’isoler là, maintenant, le pressait de toute part. Son père le retint par le poignet alors qu’il posait le pied sur la première marche.
— Lyz, qu’est-ce qui…
— Mais fous-moi la paix ! s’écria-t-il.
La stupeur sur les traits de Charles le heurta mais de loin, d’au-delà le raclement de couteau sur son crâne. Avant même d’y réfléchir, il avait couru jusqu’à la salle de bain, s’y était enfermé et recroquevillé contre le battant.
Il avait horriblement mal à la tête et la culpabilité grimpante lui faisait comme une mélasse glacée dans le corps.
Il entendit et sentit son père juste derrière la porte. Il écouta un moment son souffle heurté, le grattement des ongles sur le bois, la plainte du sol quand il déporta son poids vers l’avant.
— Pardon, papa. Je me sens pas très bien. C’est rien pour mes mains. J’ai grimpé dans un arbre.
Il lui avait fallu beaucoup d’énergie pour empêcher sa voix de trembler.
— Je vois. Je vais bientôt attaquer le repas. Si tu te sens mieux, viens m’aider. Après ton bain, je veux dire.
— Okay.
Son père regagna le bureau et Lysander souhaita plus que tout disparaître de la surface de la Terre.
J'espère qu'il finira par trouver un équilibre !
Une petite coquille qui fait moins mal :
- « Mais Lyz, tes mains sont toutes écorchées ! » -> tout écorchées (sinon, ça veut dire que toutes ses mains sont écorchées, ce qui est vrai aussi, mais ça fait penser qu’il en a plus que deux !)
Mais tu sembles avoir ressenti ce que je voulais transmettre. Une réelle victoire pour moi !
Va falloir que je me remette dans le bain car je ne sais plus trop où j'étais au niveau de l'histoire. C'est pas du tout toi le problème, c'est moi, hein XD (j'ai lu plein de trucs avant, donc c'est le bazar dans ma tête ^^')
J'aime beaucoup voir comment réagissent les parents de Lyz face aux crises de ce dernier, c'est toujours intéressant de s'attarder sur ce point-là :)
A bientôt !
En tout cas c'est hyper gentil de revenir par ici ♥ Merci Draiko !
De rien :)
Mais d'autant plus percutant du coup !
"Il avait horriblement mal à la tête et la culpabilité grimpante lui faisait comme une mélasse glacée dans le corps." Petit coup de cœur pour cette phrase /paragraphe
À la prochaine ! ^^
♥