6. Les noces rose châtaigne

Avant de s’installer dans ce village obscur

Agathe avait connu des années tumultueuses

Remplies d’hommes l’aimant toujours bien tristement

Chairs éternellement fades et désirantes

 

Certains l’avaient chérie, d’autres l’avaient voulue

Tous étaient pour Agathe un être sans visage

Qui, en posant ses mains, par dizaines sur elle,

Éveillait un désir fait de sueur et de sang

 

Et dans cette maison sans fenêtres - son crâne -

Elle entendait le bruit sublime d’une source

Qu’elle avait vue, petite, au fond d’une forêt

Rafraîchir les pieds nus d’un couple d’amoureux

 

Puis vint un jour de paix où, marchant en montagne,

Elle avait découvert un chalet à l’orée

D’un bois de châtaigniers près desquels, en lisière

Poussaient des églantiers pour une étrange noce

 

Alors, rose sauvage et méprisant le siècle

Elle ouvrit sa corolle au-dessus des châtaignes

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
MarieZM
Posté le 22/04/2025
Re-re-re- etc.

Franchement, c'est subtil, les métaphores paraissent extrêmement justes. Et relativement simples aussi. C'est ce qui fait la force de cette histoire je trouve, pas de phrases compliquées mais toujours d'une clarté glaçante (dans le thème de l'hiver, donc).

Ce paragraphe en particulier "Certains l’avaient chérie, d’autres l’avaient voulue

Tous étaient pour Agathe un être sans visage

Qui, en posant ses mains, par dizaines sur elle,

Éveillait un désir fait de sueur et de sang" fait un vrai écho pour moi.
Paul Genêt
Posté le 22/04/2025
Le passage que tu cites, il a été difficile à écrire. Ce n’est pas facile d’adopter un point de vue féminin quand on est un homme et, en même temps, je trouve l’exercice salutaire à plus d’un titre. En revanche, j’ai eu le sentiment de tordre le thème dans la suite. Il était particulièrement difficile à décliner dans mon histoire celui-là.
MarieZM
Posté le 22/04/2025
Je comprends ta difficulté pour ce paragraphe, quoi qu'il en soit c'est réussi !
Vous lisez