6. Révélation

Notes de l’auteur : Voilà la suite des aventures ! Je publie de manière moins religieuse car je suis à fond sur un projet de one-shot fantasy style Renaissance italienne que je travaille au sein d'un atelier trop choupi qui m'aide à développer mes compétences, surtout scénaristique (gérer la tension, c'est pas forcément ma priorité, j'aime surtout raconter des liens entre êtres vivants :P )
Bonne lecture Phémie ;D (et celleux qui liraient dans le silence éventuellement ?)

Comme Ahia l’avait promis, les Elfes virent bientôt se détacher les habitations de Mérin. Une longue prairie semée de roches claires ainsi qu’un petit lac reflétant la nature alentour les séparaient du village.

À l’arrière, une forêt de pins reprenait ses droits sur l’étendue herbeuse. Kalan pouvait distinguer divers chalets construits en arc de cercle autour d’une paroi rocheuse dans laquelle étaient encastrés deux grandes bâtisses. Ces deux constructions étonnantes semblaient avoir été taillées dans la montagne et Kalan nota que tout Mérin paraissait bâti pour s’unir à la nature environnante. Le lieu était si serein et si harmonieux qu’il sut être au meilleur endroit pour Nessan et sa gorge se serra tant il était envahi de diverses émotions. Mérin et ses montagnes étaient idylliques, tout ne semblait que verdure et lumière.

Le petit lac paraissait s’être installé là uniquement pour refléter la magnificence du lieu. Au côté de Kalan, Epo semblait tout aussi enchantée par la vue qu’elle contemplait bouche bée, les yeux brillants. Le groupe d’Elfes arriva près de l’étendue d’eau qui s’était formée sur ce coin de montagne relativement plane.

Sur leur gauche se trouvait un vaste enclos, dont Kalan ne comprit le contenu qu’au moment où de grands hennissements les accueillirent. Chardon répondit avec enthousiasme aux congénères qui galopaient en direction des barrières pour venir sentir les nouveaux venus. Le petit pie prit le temps de souffler contre les naseaux des inconnus tandis qu’Onyx, plus réservé, resta auprès de Tourmaline. Kalan attendit patiemment que leurs montures aient terminé les présentations afin de poursuivre leur chemin.

Pour arriver à Mérin, il fallut encore enjamber trois fins ruisseaux qui alimentaient le lac. L’air frais, l’écoulement délicat de l’eau, l’espace verdoyant… Kalan se sentait relativement apaisé, pour peu que son corps mis à rude épreuve puisse l’être. Avant de rencontrer un quelconque Elfe, trois chiens surgirent à l’entrée du village et donnèrent l’alerte.

— C’est nous, mes braves, leur cria Fylen.

Les trois gardes canins tendirent l’oreille à cette voix familière et humèrent l’air. Leur attitude changea aussitôt et leurs queues se mirent à frétiller. Kalan décida de descendre d’Onyx afin de laisser Popi rencontrer ses congénères dignement sur ses quatre pattes. Neko proposa tout de suite d’échanger leur monture et Kalan fut étonné de son empressement tandis qu’Epoline éclata de rire.

— Neko est une Sombre beaucoup trop fière, pouffa-t-elle. Elle peut dire ce qu’elle veut de mon sale caractère, elle est trop attachée à son image d’Elfe aux couleurs sobres pour monter un cheval tacheté ! 

— Mais pas du tout ! se défendit Neko.

— C’est vrai, maintenant que j’y pense, quand tu as dû prendre un cheval de la garde, tu as choisi au hasard un gris, sans même regarder les pies ! surenchérit Kalan.

— Ne les écoute pas Onyx, personne ne peut comprendre notre grandeur, murmura-t-elle en caressant son hongre, le sourire aux lèvres.

Kalan n’était de toute façon pas mécontent de retrouver Chardon et Nessan. Aucune posture digne et confortable n’avait été trouvée pour son frère qui était ligoté sur la selle, la tête pendante contre le bas. Une raison de plus pour se réjouir d’arriver à Mérin.

À leur approche, les chiens vinrent sentir Ahia et Popi qui se laissèrent inspecter avant d’être rapidement acceptés. Les deux camarades à quatre pattes préférèrent cependant rester auprès de Kalan dans cette situation nouvelle et inconnue. Deux Hypnotiques et un Sombre autour d’une table attenante aux premières bâtisses du village les saluèrent. Kalan remarque une stèle gravée des mots de Mérastol « Mérin, la croisée des destins », pendant qu’un des Hypnotiques déclarait :

— Touma, Fylen et Orielle, bon retour parmi nous ! Je vois que vous êtes accompagnées. J’ai déjà envoyé un message à Omèle pour lui assurer votre retour.

— Je te remercie, répondit Touma. Et Holl ?

— Ce vieux fou s’est mis en marche dès qu’il vous a aperçues. Il m’a crié dans le crâne qu’il n’était pas aveugle et qu’il devait finir une tâche importante avant de nous rejoindre. Il avait l’air pressé.

— C’est rare que Holl laisse l’émotion le gagner, nota Touma.

— En effet, il ne s’emporte que lorsqu’il s’agit du sujet de votre mission, répondit une vieille Cornide qui venait à leur rencontre.

Elle était drapée dans une robe large. Ses cornes petites et pointues dépassaient de ses longs cheveux gris qui cascadaient jusque dans son dos. Kalan n’avait jamais vu de Cornides aussi âgées et contempla sa chevelure déteinte par le temps. Ni les Sombres ni les Hypnotiques ne changeaient de couleur avec l’âge et cet aspect le fascina. La Cornide les regarda de ses yeux verts d’un air serein et bienveillant avant de saluer les Elfes qui découvraient Mérin.

— Bienvenue, je me nomme Omèle. Je suis l’aînée du village, et donc en quelque sorte la gardienne de la sérénité de Mérin. J’espère que vous trouverez chez nous un lieu de vie et d’apaisement. 

Comme pour contrecarrer son souhait, un Hypnotique d’une cinquantaine d’années aux cheveux et à la barbe turquoise arriva à la hâte malgré la canne qu’il tenait fermement dans une main. Il parlait d’une voix pleine d’entrain :

— L’Essentiel, Wakami ! Je te l’avais bien dit, il est là !

Kalan eut un hoquet de surprise quand l’Elfe pointa sa canne dans sa direction et le regarda de ses yeux vides, les mêmes que sa grand-mère. Un Visionniste se cachait donc à Mérin ? Il remarqua que celui-ci trainait derrière lui le fameux Wakami, comme un enfant qui tire un parent par la main. Le jeune Hypnotique aux cheveux verts regarda Kalan bouche bée avant de répondre à son aîné :

— La demi-portion de Sombre, là ? Holl, c’est ton Essentiel, ça ? s’étonna-t-il.

Les retrouvailles commençaient bien ! Kalan bouillonna :

— Tu sais ce qu’elle te dit la demi-portion, face-de-pin ? Tu es à peine plus grand que moi !

Wakami lui répondit par un sourire goguenard, tandis que le dénommé Holl s’approchait.

— Mais non ! Pas le jeune Sombre ! Juste là… À côté ! 

Wakami s’approcha, les sourcils froncés.

— C’est un chien, tu es sûr de toi ?

— Mais… Vous ne le voyez pas ? balbutia Holl.

Kalan, Ahia et Popi se mirent à trépigner, mal à l’aise. Wakami dévisagea son aîné avant de se tourner vers Kalan.

— Tu n’es pas avec ton frère ? Je vous pensais inséparables. 

— Eh bien si, il est là, répondit-il en désignant Nessan, accroché à Chardon.

Wakami ouvrit grands ses yeux verts et passa la main sur le front de Nessan. Il la retira presque aussitôt.

— Nous avons mieux à faire que d’écouter tes délires, tu ne sens pas qu’il y a un Sombre en danger ?! s’énerva-t-il auprès de Holl en défaisant les liens de Nessan afin de le prendre dans ses bras. Tu nous expliqueras tes foutues histoires d’Essentiel plus tard, nous devons mener Nessan au sanctuaire !

Le jeune Hypnotique s’en alla d’un pas rapide. Kalan se retourna frénétiquement, ne sachant que faire. Touma lui serra l’épaule et empoigna les rênes de Chardon avant de lui dire doucement :

— Vas-y, nous sommes assez pour nous occuper de ta monture. 

Kalan hocha la tête en guise de remerciement et s’élança derrière Wakami et Holl, Ahia et Popi sur les talons. L’Hypnotique aux yeux blancs s’enquit :

— Qu’as-tu vu, Wakami ?

— Son esprit est morcelé, blessé et craintif. Tu le consulteras une fois qu’il sera installé dans un lit de soin. Touma l’a déjà observé ? demanda-t-il à l’attention de Kalan.

— Oui, mais elle ne peut rien faire pour alléger sa peine. 

Dans l’agitation, Nessan ouvrit les yeux et remua. Il prit bientôt pleinement conscience et se débattit en criant dans les bras de Wakami. L’Hypnotique s’arrêta pour mieux le tenir et éloigna son visage des coups du jeune Sombre. Kalan vit les yeux exorbités de son frère regarder frénétiquement dans toutes les directions. Il n’eut pas le temps de s’approcher que ce dernier se rendormait. Wakami souffla et poursuivit son chemin, comme si de rien n’était.

— Il l’a endormi avec bien plus de facilité que moi et avec une douceur dont j’aurais été incapable en pleine action, lui transmit Ahia, épatée.

Kalan relâcha la joue qu’il s’était inconsciemment mordue. Au moins, son frère était entre les mains d’un expert. Wakami et Holl foncèrent en direction de la paroi rocheuse où était apparemment bâti le sanctuaire. Le monument était façonné de manière sobre et élégante. Dès leur entrée dans le hall d’entrée, une Sombre les accueillit. Wakami ne fit preuve d’aucune politesse et demanda d’un ton pressé :

— Un lit libre en soin mental ! 

La Sombre ne s’offusqua pas de ce ton impérieux et regarda Nessan d’un air malheureux avant de les emmener au premier étage. Là, elle les mena jusqu’à une porte entrouverte et les fit entrer dans une chambre éclairée par deux petites fenêtres.

Wakami déposa Nessan sur le lit puis la Sombre lui retira ses chausses avant d’aller chercher une bassine d’eau. Elle fit appeler un Cornide par une jeune Hypnotique qui passait dans les couloirs. La pression retomba quelque peu et Kalan s’approcha de Nessan, lui prenant une main.

— Tout va bien Ness, on va pouvoir se reposer un peu ici. 

Holl, les yeux fermés, plaça sa main sur le crâne de son frère. Il resta ainsi quelques instants avant de pousser un long soupir.

— Tu peux faire quelque chose pour lui ? demanda Wakami.

Kalan regarda les deux Hypnotiques, paniqué. Ils doutaient pouvoir aider son frère à s’en sortir, ici, dans un sanctuaire ? Il attendit la réponse de Holl, le cœur battant.

— Je n’en sais rien. Ce ne sera pas une mince affaire mais d’ici une année, je pense qu’il pourrait revenir à lui, s’il n’est pas réticent à nos soins, déclara-t-il.

— Une année ? Et vous n’en êtes même pas sûr ? demanda Kalan, dépité.

— Premièrement, tutoie-moi, personne n’est supérieur à personne ici, répondit l’Hypnotique calmement. Ensuite, ton frère a subi de lourds dégâts et il ne connait pas notre équipe de soin. Je ne sais donc pas si son mental nous fera assez confiance pour se laisser soigner. Finalement, oui, il faudrait probablement une année pour y parvenir. Il pourrait se réveiller avant, mais il aura ensuite besoin de reconstruire son esprit. 

Kalan s’assit parterre, désabusé. Les forces qui l’avaient maintenu debout et vivant tout ce temps pour venir en aide à Nessan venaient de le lâcher. Ahia et Popi l’entourèrent, l’une sentant sa douleur par son don, l’autre étant un chiot à qui les blessures de l’âme n’échappaient pas. Wakami s’accroupit en face de lui.

— Que s’est-il passé ? demanda-t-il.

Kalan resta muet, comme si aucune énergie ne pourrait plus faire remuer la moindre parcelle de son corps, même ses lèvres et sa langue. Wakami lui prit le menton, dans un geste étonnement doux de la part d’un Elfe aussi brusque. Il l’obligea à le regarder dans ses beaux yeux verts.

— Écoute, la santé de ton frère dépendra aussi de tes réponses et de ta coopération. C’est injuste de te demander de faire face, mais dis-nous ce que Nessan a vécu.

Kalan déglutit avec difficulté. L’esprit d’Ahia, plein de tendresse et de soutien vint envelopper le sien, pour lui donner la force de parler. Il prit courage et s’efforça d’en puiser également dans le regard déterminé de Wakami.

— On a été arrêté pour vol. On aurait dû simplement croupir en prison mais un chef de garde a découvert des sympathies envers l’Alliance dans l’esprit de Nessan. Il a fait venir un Hypnotique d’Esli pour s’occuper de lui. Et là… J’ai eu la chance qu’il n’ait plus la force de me détruire comme Nessan. Je l’ai entendu crier, c’est comme si je sentais sa souffrance…

— Un Hypnotique d’Esli ? demanda Wakami, la mâchoire crispée. Peux-tu me le décrire ?

— Il avait des cheveux rouges, sa marque était brune je crois et… Et il te connaissait. 

Les traits de plus en plus crispé, l’Hypnotique demanda :

— Pourquoi cette enflure a-t-elle parlé de moi ? 

— Il a dit qu’il finirait bien par réussir à briser les barrières que tu avais posées sur nous. 

— Je vois, dit-il en se redressant. Holl, tu as entendu ? Viol de mémoire du meilleur Hypnotique de l’armée, sûrement convalescent après notre altercation. Sinon Kalan n’y aurait pas échappé et les barrières que j’avais posées sur l’enfance de Nessan et son origine auraient été percées.

— J’ai entendu, confirma son aîné. Une chance qu’il n’ait pas tout ravagé.

— Une chance ? s’énerva Wakami. Peut-être que s’il n’avait pas reconnu mon œuvre, il aurait fouillé partiellement sa mémoire et ne se serait pas acharné à le détruire ! 

Il sortit de la chambre d’un pas rageur. Holl soupira, comme s’il avait pressenti l’événement arriver.

— Rattrape-le ! lui ordonna Ahia.

—Pardon ? s’étonna Kalan, qui n’avait pas d’autre énergie que pour se poser par terre.

— Sa souffrance est énorme, ne le laisse pas partir dans cet état ! Tu es le seul à pouvoir apaiser sa culpabilité, même un tout petit peu. 

— Mais…

— Moi, j’y vais !

La louve se leva et trottina jusqu’à la sortie de la chambre. Kalan, qui ne voulait pas laisser son amie seule s’ébroua et se leva. Il regarda l’Elfe aux yeux blancs et demanda timidement :

— Je vous laisse mon frère et mon chiot, je… Je reviens. 

Il courut à petites foulées derrière Ahia. Elle avait barré la route à Wakami au bout du couloir, l’empêchant de prendre les escaliers. Quand Kalan approcha, celui-ci se tourna vers lui, les yeux brillant de colère.

— C’est quoi le problème de ton chien ? persifla-t-il, les mâchoires crispées.

— Wakami, pourquoi tu es autant en colère ?

— C’est évident, non ? Parce que je suis en partie responsable de ce qui arrive à ton frère.

— Je ne vois pas pourquoi.

— Alors je vais t’expliquer ! Cet Hypnotique d’Esli se nomme Erok. C’est mon rival depuis toujours et il me hait. Et il n’y a pas que pour ça qu’il me déteste… Si je n’avais pas balisé vos souvenirs, il n’aurait jamais fait de liens entre nous et il n’aurait peut-être pas détruit l’esprit de Nessan.

— Peut-être…

— Tu comprends maintenant ? Ton chien veut bien me laisser partir ?

— Non. Je ne suis pas d’accord avec toi, tu ne peux pas savoir ce qu’il se serait passé ! Peut-être qu’il aurait vu ton image dans nos souvenirs de toute façon. Peut-être qu’il aurait découvert nos origines dans la Ceinture et reconnut notre famille ! Elle aurait été en danger ! Je ne pense pas qu’il ait voulu prendre de gants avec Nessan, quoiqu’il ait vu. Tu as peut-être sauvé mes parents, ma sœur et ma grand-mère, qui sait ? 

Surtout si cette dernière était une Visionniste recherchée, mais il ne voulut pas changer de sujet. Wakami croisa les bras, il n’avait pas l’air prêt à se pardonner ni à écouter Kalan.

— Quel têtu, il est pire que toi ! Tes paroles lui ont ôté un petit peu de poids, même s’il ne veut pas se le permettre, lui transmit Ahia.

Il n’eut pas le temps d’en apprendre d’avantage qu’une voix dans son dos l’interpela.

— Kalan ? 

L’intéressé se retourna et découvrit un Cornide qui s’apprêtait à rentrer dans la chambre de son jumeau.

— Calib ! s’écria-t-il. Je ne m’attendais pas à te voir ici. 

Cela lui sembla logique après réflexion, puisque Touma avait fait déménager sa famille.

— Je soigne beaucoup de monde, j’ai repris mes habitudes de Geld, répondit le Cornide. C’est plutôt moi qui m’étonne de te voir ici, c’est Touma qui t’a trouvé ? Où est Nessan ? 

Kalan s’assombrit. Il serra les poings et se raidit, il n’avait pas envie de raconter l’histoire à nouveau.

— Il est dans la chambre, répondit Wakami pour lui. Tu peux entrer et demander le compte rendu à Holl.

Calib s’exécuta en hochant la tête puis Wakami se tourna vers Kalan.

— Tu vas rester planté là ?

— Et toi, face-de-pin, tu comptes prendre racines ici si ma chienne ne te laisse pas passer ?

— Voilà, tu retrouves de ton mauvais caractère ! J’ai failli m’inquiéter. 

Kalan eut un demi-sourire. Il ne se sentait pas de bouger pour autant. Les paroles de Holl se répétaient en boucle dans sa tête. Une idée lui traversa l’esprit, mais il n’osa pas la formuler. En voyant Holl sortir de la chambre il trouva le courage de demander du bout des lèvres :

— Tu ne pourrais pas le faire ?

— Pardon ? demanda Wakami, les sourcils froncés.

— Mon frère, tu ne pourrais pas l’aider ? Il te connait et il t’a fait confiance. Si c’est toi qui le soignes, il saura qu’il est en sécurité. En plus, tu es l’Hypnotique le plus doué que j’aie rencontré.

— Puissant et doué dans un domaine tel que celui du soin, ce n’est pas pareil. C’est impossible !

— Bien au contraire, le contredit Holl. C’est une idée excellente, tu pourrais prêter main forte à un Hypnotique du sanctuaire.

— Mais je n’ai jamais soigné personne dans cet état ! J’ai apaisé quelques esprits tout au plus.

— Et tu t’en es très bien sorti ! Nous en reparlerons plus tard. Kalan, tu es d’accord de laisser ton frère aux soins des membres de cet étage ? C’est dans leurs habitudes de s’occuper des personnes dans son état et nous sommes attendus dans la salle de réunion.

— J’ai confiance en Calib, affirma Kalan. Il y a beaucoup de gens comme Nessan ?

— Sept personnes, mais pas toutes aussi affectées, répondit Wakami avec certitude, comme s’il tenait les comptes de cette partie du sanctuaire.

Holl confirma d’un hochement de tête.

— C’est beaucoup…, murmura Kalan. Je vais voir mon chiot et dire à Nessan que je reviens tout de suite.

Ahia sur les talons, il regagna la chambre de son frère, toujours endormi. Un Hypnotique accompagnait Calib et le salua rapidement d’un signe de tête. Ils s’étaient chargés de changer ses vêtements et de l’installer confortablement. Popi avait sauté sur le lit et se tenait aux pieds de son frère.

— Il refuse de bouger de là, lui dit Calib en désignant le chiot.

— On peut l’y laisser ? S’il est bien, j’aime autant qu’un compagnon reste aux côtés de Ness.

— Bien, nous laisserons la porte entre-ouverte, ainsi il pourra sortir si besoin.

— Merci infiniment, Calib. Je suis attendu, mais j’espère te revoir, toi et tes filles, qui vont bien j’espère.

— Toujours pleines de vie, oui, soupira-t-il avec le sourire.

Kalan assura à son frère qu’il reviendrait bientôt et caressa Popi avant de sortir. 

Ahia et lui suivirent Holl et Wakami jusqu’à la bâtisse voisine, elle aussi encastrée dans la falaise. Là, ils les guidèrent jusqu’à une grande pièce au milieu de laquelle trônait une table ronde. Epo, Neko, Touma et Omèle les y attendaient. 

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Phémie
Posté le 21/04/2025
Coucou ! Je vois que tu as été plus productif que moi ces dix derniers jours ^^
Fantasy Renaissance Italienne, ça doit bien changer de style !

Ce chapitre vient répondre à une grosse attente : qu'on s'occupe enfin de Nessan, qu'on sache s'il a une chance de s'en remettre. Pour le coup, c'est peut-être fait avec un peu trop de précision dès le début (pour en revenir à la tension scénaristique ^^). On comprend bien que, ce qu'il a, c'est pas un rhume, et donc la durée de convalescence est incertaine. Donner "1 an" ça me semble pour le coup un peu trop précis. J'aurais bien vu un petit dialogue qui donne une idée du décalage entre les attentes de Kalan et la réalité (style "ça va prendre du temps"
" du temps, c'est à dire? Plusieurs jours ? ... Plusieurs mois ?"
"Peut-être plusieurs années")

Ensuite, le village : super beau, j'adore les bâtiments en baume comme ça, à flanc de falaise. La description est top.

L'arrivée : super aussi, j'aime bien cette agitation qui règne, l'arrivée de Wakami dans un flot de mouvement et de dialogues croisés, chacun préoccupé par un sujet différent (et pour le coup, il y a pas mal de sujets différents à aborder!)

Holl : j'aime déjà beaucoup ce personnage ; les Visionnistes sont tous des personnages très intéressants qui me plaisent particulièrement, et celui-ci a l'air d'avoir le caractère bien trempé. Il fait un super duo avec Wakami.

Wakami : c'était celui que j'étais le plus contente de retrouver. Je trouve que c'est un des personnages les mieux construits avec Kalan, car il est nuancé, bourré de contradictions, il a des défauts bien identifiables qui apportent beaucoup à la dynamique du récit.

Le dialogue que j'ai trouvé un petit peu moins naturel que les autres, c'est celui entre "Wakami, pourquoi tu es autant en colère ?" et "Tu as peut-être sauvé mes parents, ma sœur et ma grand-mère, qui sait ?"
Ahia a dit à Kalan que Wakami se sentait coupable, et Wakami à déjà dit que c'est peut-être parce qu'il a reconnu son travail que son rival avait détruit l'âme de Nessan, donc je pense que, plutôt que poser cette question, Kalan aurait directement pu balancer un truc mi-provoc mi-sympa du style "Merci face de pin. Tes barrières ont peut-être sauvé ma famille."
J'aime beaucoup le passage juste après, où Kalan lui demande de soigner Nessan, il est touchant et spontané.

Niveau forme, j'ai juste relevé cette phrase, il m'a semblé qu'il manquait un truc :
"Avant de rencontrer un quelconque Elfe, trois chiens surgirent à l’entrée du village et donnèrent l’alerte."
-> "Avant qu'ils ne rencontrent le moindre Elfe, trois chiens..."

"Ils doutaient pouvoir aider son frère à s’en sortir, ici, dans un sanctuaire ?"
-> j'ai un doute, on peut faire l'ellipse du "de" ici ?

A très vite :)
ANABarbouille
Posté le 22/04/2025
Merci pour ton retour :D
C’est ps mal cette idée pour le pronostic je note ! Et je vais revoir ce dialogue
J'aime bien Holl et Wakami aussi j’espère qu’ils continueront à te plaire hehe ! Même si mon perso préf restera toujours Popi
Phémie
Posté le 22/04/2025
Haha c'est vrai que Popi = personnage essentiel <3
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