6. Tentative d'évasion

Ròbin n’avait pas prévu de fuir dès le premier soir. Il avait besoin que les membres du convoi lui fassent un minimum confiance pour avoir une marge de manœuvre plus large. Il avait donc pris son mal en patience et attendu. Six jours s’écoulèrent sans que sa détermination ne faiblisse. Les deux séances de vol auxquelles il avait participé s’étaient avérées catastrophiques et Antoìne de Maràvie ne semblait toujours pas décidé à lui faire retirer ses chaînes.

Après avoir quitté la campagne de Vandrenèj et les grands chemins, ils s’apprêtaient à longer la cité de Cràte en gardant leurs distances. Pour le moment, ils cheminaient dans la plaine entre les élevages de vaches, de chèvres et de moutons. Ils ne croisaient des fermiers que de loin et les bêtes qui relevaient la tête à leur passage les considéraient d’un œil mou.

Dormant tous les jours à la belle étoile, ils avaient instauré des tours de gardes dans la nuit. Officiellement, il s’agissait de se méfier des bandits des routes, voire des groupes qui auraient identifié leur but et souhaité prendre leur place dans la chasse au dragon. Mais Ròbin restait lucide : il était le seul à ne pas posséder un tour de garde.

Il regrettait de s’être autant éloigné de Vandrenèj. La capitale était son territoire. Là-bas, il aurait pu rejoindre des alliés très vite – l’influence de la Tourbière s’étendait même hors de la ville. On l’aurait aidé à se débarrasser de ses chaînes et il serait rentré dans le Marais en toute discrétion. Mais si l’impératrice l’avait trouvé une première fois, elle pouvait réitérer l’exploit ; Ròbin allait devoir refaire sa vie ailleurs et de zéro. Cràte, ville d’origine d’Àstrid l’insupportable chevalière-wyverne, pouvait être un bon point de départ. Ses chaînes ne seraient pour l’instant qu’un détail ; il avait juste à choisir le bon moment.

Il se méfiait surtout des gardes impériaux et d’Antoìne. Àstrid était moins dangereuse : sous ses airs vigilants et zélés, elle n’avait pas l’air de savoir ce qu’elle faisait. Màrc n’était pas censé avoir reçu un entraînement de combattant, mais Ròbin devait bien saluer sa maîtrise du fouet et n’avait aucune envie de l’affronter, surtout s’il réveillait au passage les wyvernes orphelines.

Le choix le plus stratégique était Mùrielle. Elle n’était qu’une élémancienne d’ingénierie et non une élémancienne de combat. Elle savait certes bien se servir de ses capacités, mais elle n’avait jamais dû les éprouver en situation réelle d’adversité. Dans le pire des cas, il mentionnerait leur passé commun pour détourner son attention. Il n’avait pas d’armes ; son seul objectif serait de se mettre hors de portée d’elle et de son arcanisme. Par chance, malgré ses chaînes, il courait plutôt vite.

Six jours après leur départ, il passa donc à l’action. La deuxième leçon de vol qu’il subit fut l’évènement de trop et acheva de le convaincre de faire une tentative le soir-même. Il attendit que tout le monde se soit endormi et patienta assez longtemps pour que Mùrielle prenne son tour de garde.

Alors que la nuit était bien avancée, le feu de camp brûlait toujours. La lumière qu’il émettait avait légèrement baissé mais la lune était loin d’être pleine. Ròbin surveilla la tri-élémancienne du coin de l’œil et attendit que sa silhouette commence à s’affaisser sous l’effet de la fatigue. Il profita alors de l’obscurité ambiante pour s’extirper de son sac de couchage et s’éloigner du camp. Il avait longuement réfléchi à la stratégie à adopter – devait-il tenter de voler une arme pour la suite ? – mais il était arrivé à la conclusion que plus il serait rapide, mieux ce serait. Prenant garde à évoluer dans le dos de Mùrielle, il s’écarta suffisamment pour se mettre à courir sans risquer de réveiller tout le monde et accéléra, le sourire aux lèvres. Rapide, efficace et discret. Un vrai renard.

Il n’avait pas parcouru vingt mètres qu’il s’écrasait contre un obstacle invisible dans la nuit.

La violence du choc le projeta en arrière, il se rattrapa comme il put sur les mains et sentit une onde de douleur remonter dans ses bras. Il atterrit sur les fesses avec un grognement. Un filet de sang coula sur son menton : sa lèvre fendue par Àstrid la veille s’était rouverte. Il poussa un juron formidable, tout bas, et jeta un regard en arrière. Le camp se détachait à la lumière du feu faiblissant mais personne, y compris Mùrielle, n’avait bougé.

Ròbin se releva et se sentit franchement stupide lorsqu’il tendit les deux bras devant lui, comme un aveugle, pour tenter de délimiter les contours de l’obstacle qu’il avait heurté dans l’obscurité. Il se rendit très vite compte que l’objet était aussi haut que lui. Malgré la faible luminosité, il était presque sûr qu’aucune ombre n’indiquait la présence de quelque chose de solide. Il fit un tour complet sur lui-même ; il avait l’impression d’être enfermé dans un carré de verre. Quelle que soit la direction vers laquelle il se tournât, il rencontrait une résistance.

Il jura de nouveau lorsqu’il comprit. L’air s’était densifié autour de lui pour constituer une barrière infranchissable et dans son dos, Mùrielle s’avançait vers lui. Elle tenait l’une de ses mains à la hauteur de son visage et une petite flammèche brûlait au creux de sa paume, éclairant ses traits.

— Je me demandais quand est-ce que tu allais passer à l’action.

Ròbin croisa les bras et soutint son regard. Il y eut un silence ; il s’étira un long moment alors qu’aucun des deux ne semblait prêt à bouger ou à prendre la parole. Puis Ròbin explosa :

— Elle est insupportable ! s’écria-t-il.

Il jeta un regard par-dessus l’épaule de la tri-élémancienne, mais les silhouettes endormies autour du feu, à vingt mètres de là, restèrent immobiles.

— Elle est naïve, elle regarde le stratège comme s’il était un dieu et bon sang ! elle ne se pose aucune question ! On dirait qu’elle n’a rien dans la cervelle.

Le ton de sa voix baissa alors qu’il prenait la mesure de ce qu’il était en train de raconter. De toutes les choses qu’il aurait pu dire, de tous les stratagèmes qu’il aurait pu improviser pour duper la vigilance de Mùrielle…

Il se rendit brusquement compte que la tri-élémancienne était en réalité le pire choix d’adversaire possible. Elle l’observait d’un œil brillant où il crut déceler une once d’amusement.

— C’est à cause d’Àstrid que tu veux prendre la poudre d’escampette ?

Ròbin grogna.

— Rassure-moi, tu comprends qu’on puisse se poser des questions sur la gestion de la bataille des champs du Rònan, n’est-ce pas ?

Mùrielle croisa les bras.

— Je ne m’intéresse plus vraiment aux tactiques militaires de l’empire depuis la mort de mon père, répondit-elle.

Ròbin se souvint brusquement de ce qu’elle avait dit lors de leur entrevue avec l’impératrice. De ce qu’ils avaient dit tous les deux en même temps.

— L’incendie ?

Ròbin gardait un souvenir joyeux et chaleureux de la famille de Mùrielle, un peu comme de la sienne, d’ailleurs – mais il n’aimait pas y penser. Venus tout droit de Nistrèd, les parents de Mùrielle avaient établi leur commerce juste à côté de la boutique tenue par son père et ses oncles – tailleurs de père en fils. Mùrielle et Ròbin avaient grandi en courant ensemble dans les rues des Faubourgs.

Mùrielle fit non de la tête.

— Ta mère ?

— Non plus.

Ròbin fronça les sourcils :

— Qu’est-il arrivé à ta famille ?

Une ombre passa dans le regard de la tri-élémancienne. Autour de Ròbin, le mur d’air ne s’était pas abaissé.

— Je ne veux pas en parler… dit Mùrielle. Pas comme ça. Pourquoi est-ce que tu veux t’enfuir ? Si tu t’enfuis, l’impératrice te traquera et mettra toute la Tourbière à tes trousses. Sans compter le fait que notre mission ne sera un succès que si nous affrontons tous le dragon. Il y a six crochets sur le filet métallique et on a besoin de Màrc pour nous guider sans y être harnaché… Tu peux être sûr que les autres te poursuivront jusqu’au bout des Terres Sauvages.

Ròbin soupira.

— C’est toujours mieux que d’accepter qu’on nous sacrifie pour de la politique ! Tu te rends compte qu’on a aucune chance, j’espère ?

— Si notre succès dépend de tes talents de cavalier wyverne, nous n’avons aucune chance, en effet.

Ròbin n’adhéra pas à la tentative d’humour, pourtant si rare de la part de la tri-élémancienne. Il passa une main sur son visage en se détournant.

— Je ne peux pas ne rien tenter. Je ne le supporterais pas.

Il y eut un nouveau silence. Le mur de vent était toujours en place.

— Tu vas m’empêcher de partir.

Ce n’était pas une question, simplement une affirmation. Mùrielle remua sur ses jambes. La petite flamme qui brillait dans sa paume soulignait les traits fins, presque maigres, de son visage et réhaussaient la monture dorée de ses lunettes. Ròbin pouvait retrouver en elle l’enfant qu’elle avait été : elle avait peu changé. Pouvait-il en dire autant ?

— Je voudrais juste… hésita la tri-élémancienne. Te convaincre de rester. J’aimerais aussi savoir ce qu’il t’est arrivé après l’incendie des Faubourgs.

Ròbin laissa échapper un grognement de frustration. Pourquoi s’intéressait-elle à ce qu’il était devenu ? Et pourquoi mourait-il d’envie de lui répondre ?

Elle ne s’était toujours pas décidée à abaisser sa barrière de vent. Il devait détourner son attention. Avec toute l’agressivité froide dont il était capable, il lui lança :

— Si j’avais eu une arme, tu serais morte.

Impassible, Mùrielle ne le lâcha pas des yeux. Pourquoi ne reculait-elle pas ? Pourquoi voulait-elle savoir ? Il se sentait à la fois heureux et dégoûté qu’elle ose s’intéresser à lui, après ce qu’il était devenu. Il n’aimait pas la confusion dans laquelle elle le plongeait.

— Je suis plus le gamin des Faubourgs que tu as connu !

Même sans arme, il était capable de lui faire du mal. Il aurait dû se jeter sur elle, il aurait dû l’étrangler avec les chaînes qui lui entravaient les poignets, il aurait dû tenter quelque chose. N’importe quoi. Mais il ne pouvait pas s’y résoudre.

La vérité, c’était qu’il était tout aussi curieux qu’elle. Lui aussi voulait savoir ce qu’elle était devenue, comment elle en était venue à occuper un poste administratif corrompu. Si son intuition était la bonne et qu’elle avait si peu changé, où était la fillette dont les pouvoirs s’étaient réveillés lorsqu’elle avait raté une marche d’escalier ? Il s’en souvenait encore – il était là quand c’était arrivé. Elle avait failli réduire la boutique de son père en cendres lorsque, sous l’effet de la surprise plus que de la douleur, elle avait spontanément pris feu en dévalant les dernières marches sur les fesses.

Presque sans s’en rendre compte, il lui répondait déjà doucement, à mi-voix :

— Après l’incendie des Faubourgs, j’ai été livré à moi-même comme des dizaines d’autres. Mes parents étaient morts et il ne restait plus rien du tailleur. Les autorités de la ville nous ont chassés pour mener l’enquête, puis pour reconstruire. La plupart d’entre nous n’a jamais été autorisée à revenir sur les lieux. On a été forcé d’habiter le Marais.

Il haussa les épaules, ni tout à fait triste ni tout à fait en colère. Il énonçait les faits.

— Je m’en suis juste sorti un peu mieux que les autres. Et puis les autres ont fini par s’en rendre compte. C’est comme ça que la Tourbière est née. On est rien de plus que des orphelins chanceux.

Mùrielle laissa passer un instant. Son silence devient plus lourd lorsqu’elle abaissa son mur de vent : Ròbin ne s’était pas rendu compte du ronronnement grave qu’émettait l’obstacle. Après sa disparition, ses oreilles bourdonnèrent et il se sentit légèrement étourdi pendant quelques secondes. Il ne bougea pas.

— Toute ma famille a survécu à l’incendie, dit-elle. Mes parents ont remonté leur affaire de zéro, dans un autre quartier, et ça a fonctionné pendant un temps. Ils sont morts dans un naufrage lorsque je suis entrée en première année à l’Institut.

Une confidence pour une confidence. Une histoire pour une histoire. Deux morts pour deux morts. Ròbin lui jeta un regard surpris.

— Et leur boutique ?

— Leurs investissements ont coulé avec eux. J’ai vendu les locaux pour financer le reste de mes études et je ne suis plus jamais sortie de l’Institut.

— Pourquoi l’ingénierie et pas le combat ? insista Ròbin.

Il aurait pu s’enfuir. Prendre ses jambes à son coup, là, maintenant. Elle ne l’aurait pas retenu, il le voyait dans ses yeux. Il aurait dû s’enfuir mais il ne bougeait pas. Elle haussa les épaules.

— Pourquoi pas ? C’est plus tranquille.

Elle croisa les bras. Il ne bougeait toujours pas.

— Je ne suis plus le gamin que tu as connu. J’ai fait des choses que tu ne peux même pas imaginer.

— Alors qu’est-ce que tu fais encore là ?

Il émit un son qui tenait plus du grognement frustré que du rire amusé – mais le doute était permis.

— Tu crois que l’impératrice sait qu’on se connait ? demanda-t-il.

— Je ne pense pas. Sinon, elle ne m’aurait pas choisie.

Elle avait souri mais fronça soudain les sourcils :

— Je repense à ce qu’Àstrid a dit hier…

Elle ignora le reniflement méprisant qu’il ne put retenir et poursuivit :

— Qu’est-ce que tu fais là, en réalité ? C’est quoi l’intérêt pour l’impératrice d’ajouter un criminel à une mission déjà tendue ?

Il haussa les épaules. Il avait une idée de la réponse à cette question, mais il ne s’agissait encore que d’une hypothèse. Il n’avait pas envie d’y penser – c’était susceptible de lui faire reconsidérer sa décision de rester. Elle soupira.

— Dans tous les cas, je pense que tu as plus de chances de t’en sortir en restant avec nous. Qui sait ? Il y a peut-être un scénario, aussi improbable soit-il, dans lequel on capture vraiment Finnòdon. Si tu t’enfuis… ce soir, ou demain, ou après-demain… Je te vois mal passer le restant de ton existence chassé comme une proie par tout l’empire. Pour la même raison que tu as essayé de t’enfuir ce soir, tu ne te laisseras pas traquer jusqu’à la fin de tes jours.

Alors qu’ils retournaient ensemble vers le campement, le mercenaire se sentit envahi d’une colère noire qui vint le bousculer comme une vague. Il était enchaîné, bon sang ! Prisonnier et il renonçait à s’enfuir ? Comment avait-il pu se faire avoir aussi facilement ? Il ne devait compter sur personne ; l’espoir que Mùrielle avait un instant représenté – celui de sa vie d’avant – n’était rien. Elle ne pouvait pas l’aider, il le lui avait dit : il n’était plus le même que dix ans auparavant.

Une autre occasion se présenterait. Il s’enfuirait.

***

Le lendemain, lorsqu’ils reprirent la route, Mùrielle laissa son cheval traîner à côté du chariot et se retrouva à la hauteur d’Antoìne, à côté de qui Ròbin était assis. Elle considéra un instant les chaînes du mercenaire – il n’avait pas lâché l’affaire et avait encore demandé qu’on les lui retire quelques instants auparavant.

— Vous ne voulez vraiment rien faire ? dit-elle.

Le stratège impérial lui jeta un regard surpris.

— À propos de ces chaînes ? Bien sûr que non ! Dois-je vous rappeler les crimes qu’il a commis ?

— Pour lesquels vous n’avez aucune preuve, grogna Ròbin.

— Nous allons bientôt arriver en vue de Cràte, puis de Maràvie. Je sais que nous allons passer Cràte de loin, mais il va bien falloir nous ravitailler à Maràvie… Tôt ou tard, on va devoir les lui enlever.

Songeur, le stratège baissa les yeux pour considérer les arguments de la tri-élémancienne.

— Et puis… poursuivit-elle.

Elle eut un sourire et se pencha vers le stratège par-dessus sa selle.

— Vous savez, il a fait une tentative d’évasion, cette nuit.

Les regards que Ròbin et Antoìne tournèrent vers elle se valaient en surprise.

— Vraiment ? Pourquoi ne nous avez-vous pas réveillés ?

Mùrielle haussa les épaules.

— Pourquoi réveiller tout le monde ?

— Alors, vous…

Antoìne hésitait, les yeux écarquillés, et Mùrielle fit preuve de patience.

— Vous avez réussi à l’empêcher de fuir ?

— Bien sûr ! Ce n’était pas bien compliqué.

Elle plissa les yeux et regarda fixement Ròbin.

— Nous sommes loin de Vandrenèj, ajouta-t-elle. Quand bien même il parviendrait à s’enfuir, il n’irait pas bien loin. Il est tout seul maintenant.

Ròbin détourna la tête. La froideur avec laquelle elle avait énoncé ce dernier fait lui donna l’impression d’avoir rêvé leur discussion de la veille et raffermit sa résolution à faire une deuxième tentative

— Je suppose que vous avez raison, grommela Antoìne. Nous l’avons à l’œil, de toute façon… Oui… je suppose qu’on pourrait le libérer… mais seulement pendant la journée.

***

L’automne était arrivé et il commença à faire un peu plus frais. Il n’était pas rare qu’ils voyagent sous la pluie et l’humidité les rendait irritables. Le vent soufflait souvent et les leçons de vol étaient devenues difficiles. Même s’il était libéré en journée, Ròbin était plus désagréable que jamais. Il avait cessé de provoquer ouvertement Àstrid et compensait en affichant son mépris dans une attitude détestable. Mùrielle n’en fit pas les frais – il l’évitait.

Il ne comprenait pas pourquoi elle avait convaincu Antoìne de le libérer en révélant qu’il avait fait une tentative de fuite. Il ne comprenait pas non plus pourquoi elle l’avait regardé dans les yeux en lui affirmant froidement qu’il était seul. Bien sûr, il savait qu’il ne devait pas compter sur elle. Mais il ne pouvait pas s’empêcher d’être déçu.

— Si vous savez voler par grand vent, vous savez voler par n’importe quel temps, leur dit Àstrid un soir.

Couverts de boue et de pluie, les joues rougies par le froid, ses deux élèves lui lancèrent le même regard noir.

Mùrielle avait l’impression de ne faire que progresser pour régresser par la suite. Si un jour elle se faisait obéir de sa wyverne et se sentait à l’aise en vol, c’était pour se faire peur le lendemain. Les progrès de Ròbin n’étaient pas plus flagrants et la tri-élémancienne voyait bien qu’Àstrid s’inquiétait de leur avancée.

Un après-midi, cinq jours après la tentative de fuite de Ròbin, ils pénétrèrent dans une forêt qui sentait bon la terre humide suite aux averses de début de journée. Les jambes des chevaux écartaient sur leur passage les fougères qui rongeaient la piste ; le sol spongieux d’humus étouffait leurs pas. Ils voyageaient selon leur formation habituelle : un garde impérial ouvrait la marche, Mùrielle et Àstrid le suivaient à cheval en avant du chariot et les deux autres gardes fermaient le convoi. La forêt était légèrement clairsemée et le soleil mouchetait leurs visages de taches d’ombre et de lumière. De temps à autre, ils voyaient passer au-dessus d’eux Màrc et les wyvernes.

Quelques mètres avant d’atteindre la lisière du bois, le chariot se coinça dans un trou et ils durent tous descendre pour aider à le dégager. Mùrielle observait les gardes travailler à l’écart en tenant les rênes de son cheval dans une main. Elle fut rejointe par Ròbin, qui ne dit rien.

La tri-élémancienne regardait le trou où s’était encastré les roues avant du chariot sans vraiment le voir. Ce n’était pas la première fois qu’un tel événement survenait. Elle ne se rendit pas tout de suite compte que la forme du trou était trop parfaite et trop circulaire pour qu’il ait été creusé par un animal ou par une pluie torrentielle. La pensée ne traversa son esprit que lorsque l’air siffla à ses oreilles.

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Edouard PArle
Posté le 23/12/2021
Coucou !
Très intéressante la scène entre Mùrielle et Robin qui permet d'en apprendre plus sur leur passé commun et leurs blessures. Les évasions ratées du renard du marais pourraient devenir un running gag sympa^^
Je suis pas super fan du titre du chapitre, je trouve qu'il spoile un peu (même si on se doute que Robin va rater son coup).
Je ne suis pas un grand fanatique de descriptions mais ce pourrait être sympa d'avoir quelques passages pour visualiser les paysages qu'il traverse, il y a forcément des trucs sympas^^
J'ai bien aimé la petite évocation de quelques chose qu'on ne connaît pas qui a poussé l'impératrice à choisir Robin, curieux de voir ce que c'est^^
Et la fin de chapitre donne envie de lire la suite. Piège ? Accident ? Mmmh on verra bien.
Une petite remarque :
"où s’était encastré les roues" -> s'étaient encastrées
Un plaisir,
A bientôt !
Thérèse
Posté le 27/12/2021
Haha c'est vrai que le titre du chapitre spoile, j'avais jamais réalisé x) C'est vrai que je pourrais rajouter des descriptions... même si en réalité il fait nuit et Robin ne va pas bien loin x) Merci pour ta lecture !
Edouard PArle
Posté le 28/12/2021
Tu pourrais insister sur l'obscurité, ça pourrait donner une ambiance à la scène^^
Joren
Posté le 04/11/2021
"que les autres Et puis les autres ont fini par s’en rendre compte."
Ponctuation :)
"tu ne te laissera pas traquer jusqu’à la fin de tes jours." -> laisseras

Holala. Je ne sais pas ce qu'annonce la fin (hormis un piège) mais en tout cas ça s'annonce dangereux.
En tout cas ça a l'air toujours aussi maitrisé de bout en bout. J'ai beaucoup aimé la scène nocturne entre Robin et Murielle. J'aime ce couple Murielle Robin (il fallait la faire une fois dsl ^^). J'apprécie le fait qu'il se soit que c'était la plus faible de ses adversaires avant de réaliser que c'est la plus dangereuse ^^
Thérèse
Posté le 04/11/2021
Merci pour tes remarques :)
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