Diane avait peur de perdre courage dès qu’elle croiserait les yeux gris du capitaine. Le navire était proche de Madeira et tout semblait emprunt de l’urgence nostalgique des arrivées.
— Je voulais vous remercier. Je n’ai pas l’habitude qu’on me donne une chance.
Oren acquiesça sans un mot. Elle avait des questions à lui poser mais hésitait.
— Pourquoi vous ne parlez jamais de vous ? demanda-t-elle.
Oren tourna vers elle un regard amusé et elle prit conscience que c’était déjà une question personnelle. Elle allait la retirer, lorsqu’il fit une moue prometteuse.
— J’ai appris que certains amis portent des visages d’ennemis, et certains ennemis des visages d’amis.
— Vous avez peur d’être attaqué ?
— Je protège mes proches. Si je me fais prendre en pleine mer, ça ne regarde que moi, mais les civils que j’aime, ceux qui vivent bien arrimés à la terre ferme, c’est à moi de m’assurer qu’ils sont en sécurité.
Ils entendirent le rire de Félix au loin et les injures de Malo en retour.
— Et mes étoiles de mer aussi, j’essaye de les protéger. Je les rends intraçables, j’efface leur identité.
— On dirait une demi-vie, commenta Diane.
— Au contraire. Depuis le haut du mât, on a conscience à chaque seconde de la hauteur qui nous sépare du sol et ça rend le vent plus vif et l’eau plus salée. Il n’est plus question de recevoir des bons points ou des mauvais points.
Diane voulait savoir si parfois il rentrait voir sa famille, s’il avait des enfants, des frères, des sœurs, et quel genre d’éducation ses parents lui avaient donnée. Pour une fois, cependant, elle contint sa curiosité et ne cribla pas son interlocuteur de questions. Peut-être glanerait-elle des parcelles d’informations s’ils étaient amenés à se revoir au fil des voltes. L’essentiel n’était pas dans le passé ou dans les confidences. Oren était là, face à elle, pleinement lui-même. Si elle voulait apprendre à le connaître, c’était au présent que cela aurait lieu.
Elle se sentit tranquille pendant le reste de la journée : rangea ses affaires dans la malle, reçut une fausse carte d’identité de la part de Félix, au nom d’Ursula Souliana (« Non, mais personne ne va me croire, c’est ridicule ») et eut une énième réunion avec Basile.
Après avoir recopié son discours, elle avait été honnête avec lui : elle n’avait pas compris grand-chose. Tout ce qu’elle avait retenu, c’était qu’il se jetait des fleurs en expliquant comment il révolutionnait le monde de la médecine.
Depuis, ils avaient simplifié des phrases, ajouté des virgules, souligné les points sur lesquels il devait mettre l’emphase, et il lui avait récité le tout presque quotidiennement, pour l’apprendre par cœur et pour que Diane peaufine la traduction au fur et à mesure. Elle était convaincue que c’était une punition des astres pour avoir utilisé sa magie sur Bianca. Elle essayait de se l’imaginer parfois, dans un palais donnant sur un canal d’Arroyos, se morfondant parmi ses servantes, mordant une minuscule bouchée d’un festin. Les remords ne venaient décidément pas.
Le discours prenait forme. Ce qu’elle en saisissait désormais, c’était que Basile parlait de l’importance de sa discipline : l’histoire de la médecine. Grâce aux chercheurs comme lui, on remontait la piste des symptômes, comme un détective le ferait avec les criminels d’une organisation complexe. Cela permettait d’éviter les âneries comme l’idée selon laquelle la fatigue chronique n’affectait que les personnes faibles ou âgées. Diane se dit que ça ferait un bon début de lettre à Ludivina ; combien de fois celle-ci l’avait traitée de vieille tortue décrépite pour la persuader de sortir de son lit ? Et d’ailleurs, elle qui débitait des prescriptions à tout bout de champ, sur quoi fondait-elle ses avertissements ? Qu’est-ce qui était savoir et qu’est-ce qui était superstition ?
— Et est-ce que c’est vrai que les poissons de boue transmettent la grippe et qu’il ne faut pas les toucher ni les regarder de trop près ? demanda Diane.
— Quoi ? ! s’étouffa Basile.
— Et que les lutins donnent de la toux à ceux qui posent trop de questions ?
Basile grommela une phrase inintelligible sur les septains.
Diane fit une annotation dans son journal de bord : « Chercher l’histoire des superstitions des Sept ? »
— Tu ne parles que du cerveau, constata-t-elle lorsqu’ils passèrent au rangement.
— On n’échappe pas à ses origines. À Ilyn, on apprend que l’humain est aussi quantifiable que les précipitations et les insectes. Alors j’étudie la magie à travers les connexions neurones qu’elle provoque et les obstacles qui peuvent se former.
— Pourquoi ta collègue m’a posé une question sur la cendrure ?
— Parce que c’est le grand mystère médical de notre époque. Et qu’on entend bien le résoudre.
— C’est pour ça qu’on va à Madeira ?
Il le dévisagea un instant.
— Non, répondit-il, on va à Madeira pour encourager la collaboration internationale dans la recherche médicale.
L’un n’empêchait pas l’autre, mais Diane comprit qu’il n’en dirait pas plus.
Avec les dernières lueurs de l’après-midi, dans une boucle parfaite de crépuscules portuaires, l’équipage aperçut le rivage. Cette fois, Diane, qui avait retenu la leçon, resta dans le carré avec Basile.
— Pourquoi on n’a pas longé la côte ? demanda-t-elle.
— Les vents sont trop violents près du continent, récita-t-il.
— Est-ce que tu connais tous les livres que t’as lus par cœur ?
Il haussa les épaules, comme pour s’excuser. Ils entendirent des éclats de voix depuis le pont et passèrent la tête par l’escalier. Un minuscule navire s’était approché du leur et les invitait à les suivre jusqu’à un point d’ancrage. Ils iraient ensuite un par un sur le petit bateau, afin de répondre à des questions.
— Ils se foutent de la gueule du monde, pesta Malo, ça s’est jamais vu pour un voyage dans la Triade.
Le capitaine obtempéra néanmoins et Ulysse manœuvra dans leur sillage.
Un casqué grimpa à bord, vérifia d’abord les papiers du véhicule, puis invita tout le monde à retourner dans leur cabine respective. Ils iraient les chercher un par un.
Diane eut l’impression d’attendre éternellement seule sur sa couchette. Plus les minutes s’élargissaient, devenant obèses, élastiques, plus la pièce, au contraire, semblait rétrécir, l’étouffer. Elle maintenait le rideau fermé et se tenait immobile dans la pénombre. Son ouïe s’affinait-elle, ou imaginait-elle les bruits de pas et de voix qui martelaient le port ? Étaient-ils vraiment certains d’avoir affaire à des casqués et non à des pirates ? De toute façon, les casqués n’étaient-ils pas juste des pirates à la solde du gouvernement ?
La nuit était tombée lorsqu’on vint la chercher. C’était un homme joufflu avec des moustaches qui pendouillaient. Il la précéda de quelques pas, confiant qu’elle le suivrait. Ils ne croisèrent aucun membre de l’équipage. Diane eut la sensation désagréable qu’ils avaient disparu, comme s’ils n’avaient jamais existé, qu’elle avait tout inventé. Les milliers de lueurs au ciel comme sur l’océan accentuaient son sentiment d’irréalité.
Elle embarqua sur l’autre bateau et s’installa dans le carré, où deux casqués l’attendaient avec un bloc-notes.
Elle déclina son identité, la raison de sa venue, et ne repensa aux mots du capitaine que lorsqu’elle donna son pays d’origine. Ils demandèrent le nom du village et une image surgit dans son esprit : la devanture de la boulangerie, sa pelouse et les arious qui y menaient ; un dédale de verdure, d’eau et de soleil ; sa famille et leurs clients qui s’agitaient derrière la vitrine ; un crapaud qui coassait dans l’eau. C’était à elle de protéger son monde.
— Madame ?
Diane cligna des yeux — et mentit.
Qu’avaient raconté les autres ? S’inventaient-ils des neveux et des nièces pour mieux protéger leurs amis ? Avaient-ils tous des proches sur la terre ferme ?
— Raison de votre venue ?
— Je vous l’ai déjà donnée, tenta-t-elle, mais face à leur regard elle soupira et recommença : encourager la collaboration internationale dans la recherche médicale.
— Qu’est-ce que c’est que la collaboration médicale ?
— Je ne sais pas, soupira-t-elle, j’imagine que c’est chercher des solutions ensemble plutôt que séparément.
— Des solutions à quoi ?
Le ton de la voix était plus aigu que sur la question précédente, ce qui alerta Diane. Ils cherchaient quelque chose. Les questions n’étaient pas vaines.
Elle activa la toile et analysa leur essence. L’un avait des fibres rouges, aussi solides que les mailles d’une corde, qui illuminaient sa musculature : comme certains hommes de main de la Ceinture, il pouvait décupler sa puissance physique. L’autre avait de fines tresses violettes et roses, qui formaient comme des rails autour de son cerveau : doté d’une exceptionnelle mémoire, il pouvait réfléchir vite, d’autant plus dans les situations de crise. Cette engeance-là était redoutable mais avait ses points faibles. Il se fondait toujours sur le passé pour prédire l’avenir, et vouait un culte à sa sacro-sainte logique.
— Les maladies les plus communes, improvisa Diane, provoquent des symptômes tolérables mais qui se transmettent à tout bout de champ. On réfléchit à des normes de sécurité pour endiguer les épidémies. Cela passerait notamment par l’implémentation de contrôles médicaux réguliers, l’usage de masques et la mise en place de gestes barrières.
Elle parlait le langage du casqué, dont les tissus lumineux s’assouplirent. Elle lui paraissait raisonnable, sans doute plus que ses congénères — sauf Ulysse et Camélia, dont le sérieux imperturbable avait dû lui plaire.
— Ce n’est pas ce que nous a dit votre collègue, intervint l’autre casqué, manifestement agacé que personne ne fît attention à lui.
— Ah, parce que vous comprenez quelque chose à ce qu’il raconte, vous ? Ça me sauverait la vie que vous m’expliquiez, parce que franchement le Conservatoire l’a embauché principalement parce qu’il est de bonne famille, je crois, et je comprends, hein, il connaît l’ambassadeur depuis des voltes, mais honnêtement la moitié de ce qu’il dit, c’est flou. Je me suis même demandé s’il ne baragouinait pas des mots au hasard pour avoir l’air intelligent, le pauvre.
Pas un seul mensonge : Diane transpirait la sincérité.
— Il nous a dit que vous étiez sa secrétaire, insista le casqué en consultant ses notes.
— Vous savez comment sont les nobles, grinça-t-elle, toujours convaincus que le monde est à leur service. Il ne parle pas un mot de madéen, donc sans moi il serait bien en peine de réussir ce qu’on est venus entreprendre.
C’était un pari risqué, car elle ne connaissait pas l’opinion des forces de l’ordre madéennes sur la noblesse. Les officiers échangèrent un regard mais ne firent aucun commentaire.
Le plus difficile pour Diane était de ne pas pouvoir poser de questions à son tour ; les interrogatoires seraient bien plus agréables s’ils étaient réciproques. À la boulangerie, Ludivina avait dû instaurer des heures ouvertes (toutes les questions étaient les bienvenues) et des heures fermées (motus). Au Conservatoire, certains professeurs avaient pris l’habitude de l’accueillir après les cours pendant une demi-heure, tandis que d’autres la fuyaient dans les couloirs.
Le plus fou, c’était que tous les doutes qu’elle formulait n’étaient qu’une infime partie de ceux qui se pressaient dans son cerveau.
— Que savez-vous du capitaine ?
— Rien.
— Pardon ?
— Rien, il dit jamais rien. Deux semaines que j’essaye de lui arracher des informations sans succès. Un mur. Ça fait bizarre, je vous dis que ça.
— Et l’équipage ?
— Pareil. Les jumeaux ne se quittent pas d’une semelle, Ulysse et Camélia ne lâchent qu’un mot tous les trois jours et Félix enchaîne les blagues stupides.
Elle perçut un infime hochement de tête chez l’analyste, signe que cela confirmait ses propres observations.
— Le premier soir je me suis dit qu’ils étaient bizarres, mais on s’y fait, et puis ils sont pas méchants.
Elle l’avait dit comme d’un serpent qui se tortille vite mais ne mord pas.
Ils la raccompagnèrent sur le pont. Il n’y avait plus de place dans la salle des cartes, donc ils la mirent dans la cuisine d’appoint. Elle entendit des insultes, le claquement d’une porte et un couinement. À travers la toile, elle vit que c’était Idris et qu’ils n’avaient pas pris Malo avec lui. Le pyromane respirait consciencieusement pour ne pas perdre son calme.
Diane sentit sa propre colère brûler à l’intérieur et dut arrêter de suivre Idris mentalement pour ne pas elle-même déclencher d’incendie. Il ne dirait rien. Ils le relâcheraient vite.
Elle se concentra sur la faim qui lui donnait envie de fouiller les placards. Malo remarquerait le moindre aliment manquant, et puis rien ne lui disait qu’ils allaient pouvoir accoster : peut-être qu’ils devraient retourner en pleine mer, avec ces réserves de nourriture. Plus elle se convainquait de l’importance de ne toucher à rien, plus son corps réclamait un encas. Cela eut le mérite de la maintenir occupée jusqu’à l’arrivée d’Idris dans la cuisine.
Il se tenait voûté, les mâchoires serrées et le regard sombre. Il respirait bruyamment.
Diane ne fit pas un geste vers lui, devinant qu’il avait besoin d’espace.
Lorsqu’ils entendirent Malo vociférer en se rendant sur l’autre bateau, Idris se crispa tant que Diane fut obligée d’intervenir.
— Idris. Idris, tu connais l’histoire du Bois Originel ?
Il hésita à l’écouter, alors elle se hâta de continuer.
— Quand il a émergé de l’océan, les dragons ont été stupéfaits d’y trouver une forêt qui grouillait déjà de vie. Il n’y avait pas d’animaux mais un immense organisme végétal : des milliers d’arbres liés entre eux par du mycélium.
— Le mycélium, répondit-il sans pouvoir s’en empêcher, c’est les champignons qui vivent sous la terre et parlent avec les racines.
— Exactement. Ils peuvent raconter toute l’histoire des forêts si on sait les écouter.
— C’est toi qui les as écoutés ?
— Non, c’est un révérend qui a raconté cette histoire à mon père.
Elle ne précisa pas que le révérend en question avait abandonné l’ermitage mais n’était pas parvenu à se réhabituer à la vie en société. Il avait dû tant souffrir, à se tenir ainsi, debout entre deux mondes. Son père l’avait retrouvé pendu.
— Et ensuite ? demanda Idris.
— Ensuite, les dragons ont demandé au mycélium qui il était et d’où il venait, car il semblait encore plus vieux qu’eux.
— Et ensuite ?
— Et ensuite, sourit Diane, le mycélium a rétorqué que le temps n’existait pas, qu’il n’était qu’une des nombreuses incarnations du mana.
— Pas net.
— Non, du tout. Comme toi, les dragons ne se sont pas satisfaits de cette réponse. Ils ont continué d’enquêter sur le mystère du Bois Originel, mais soit ils ont gardé la réponse pour eux, soit ils ne l’ont jamais trouvée. En tout cas, on dit qu’ils vénèrent cette forêt autant qu’ils vénèrent nos parents à tous.
— L’océan et les étoiles.
Diane acquiesça. Idris était songeur.
— C’est un endroit qui existe pour de vrai ?
— On dit que c’est Inkala, le bois à l’ouest de Landamæri, et qu’il est protégé par les bras coriaces du fleuve Naomh.
— À Madeira !
— Où d’autre ? C’est le pays…
— … des forêts enchantées, termina Idris avec un sourire bienheureux.
Quand Malo débarqua dans la cuisine, elle fut abasourdie de le trouver aussi calme et pointa des yeux méfiants vers Diane. Dehors, Oren discutait du temps dégagé avec les casqués qui l’emmenaient à son tour.
— Qu’est-ce que tu lui as raconté ? aboya Malo.
— La légende du Bois Originel.
— Le mycélium est plus ancien que les dragons ! raconta Idris.
Malo considéra ses yeux pétillants de joie, puis reposa le corps et la tête contre le mur.
— Ce n’est pas contre toi, fit-elle à Diane sans la regarder. Mon unique priorité c’est de protéger mon frère.
— Je ne lui ferai jamais de mal.
— Même avec les meilleures intentions du monde, on finit toujours par blesser les gens.
Diane observa ces jumeaux, qui avaient traversé ensemble des enfers qu’elle n’osait imaginer, et ne répondit rien.
L’interrogatoire d’Oren fut le plus long, mais aussi le dernier, alors Diane eut le privilège et le désespoir d’assister à la préparation du repas en attendant son retour. Elle tenta de fusionner avec la porte pour ne pas déranger les jumeaux dans leurs mouvements. L’huile pimentée piqua ses yeux, son nez et sa gorge. Les oignons coupés achevèrent de la faire pleurer. Elle eut sans doute sangloté à cause d’un autre ingrédient s’ils n’avaient pas enfin été libérés.
— Bonne continuation ! leur souhaita à tous le casqué.
Diane se dit qu’il ne manquait pas de toupet ; et le pire, c’est qu’il avait l’air sincère.
Ils accostèrent enfin aux Rondins, le village portuaire qui servait de porte d’entrée à Madeira et d’antichambre à Canopée.
Au port, une fois les cordes nouées et la taxe payée, ils dévorèrent leur dîner tardif.
Diane suivit ensuite Basile jusqu’à l’Aubane de la Gare, où ils se reposeraient quelques heures avant de prendre un train à l’aube. Les autres les rejoindraient à Canopée quelques jours plus tard, par le fleuve. À travers la nappe de sommeil, Diane ne distinguait guère plus que les lumières perçantes des réverbères. Elle, qui avait tant idéalisé son arrivée, se retrouvait maintenant face à son propre épuisement.
Elle traduisit les propos de Basile et de la réceptionniste de l’Aubane de façon complètement automatique — il lui précisa le nom de la réservation puis lui confia des lettres à poster pour Ilyn — et, lorsqu’ils se retrouvèrent dans leur chambre, lui céda volontiers la priorité pour la salle de bains. Elle s’allongea sur l’un des deux lits et sombra dans un sommeil sans rêves.
Lorsqu’elle se réveilla dans un sursaut, il restait encore trois heures avant le départ, mais pas la moindre particule de sommeil dans son corps. Une pensée l’électrisait : elle était à Madeira. Elle se tourna d’un côté et de l’autre sur son lit pendant une éternité, puis renonça. Ne voulant pas réveiller Basile, elle s’extirpa discrètement de la chambre et rejoignit la réception.
Elle sourit face à tout ce bois qui pullulait : les coffrages des murs, la charpente apparente au plafond, le parquet verni, la sculpture en chêne. Elle venait d’un pays multicolore, aux façades qui déclinaient les couleurs de l’arc-en-ciel, aux épices, brocantes, robes extravagantes ; et elle débarquait dans un univers où tout lui semblait uniformément brun.
— Une petite faim nocturne, madame des Rosiers ?
Diane se tourna vers la réceptionniste, qui ressemblait à une poupée, avec son visage cendré, sa queue-de-cheval tirée jusqu’à remonter les sourcils et le sourire figé.
— Je vous recommande La Pince et l’Écaille, derrière la gare, ils font un superbe turbot.
Qui mangeait du turbot au milieu de la nuit ? Diane n’était pas certaine d’être réveillée : et si cette inconnue révélait un visage de monstre et l’écrasait sous une patte géante ?
Elle fila dehors et l’air frais la rassura. Elle se dit que ça pourrait être amusant, finalement, de goûter une spécialité locale.
Elle chercha la gare des yeux mais ne trouva pas le bâtiment majestueux auquel elle s’attendait. À la place, il y avait une guérite fermée et un panneau près des rails. Elle suivit les lignes parallèles du regard et frissonna en observant comment elles s’enfonçaient parmi les arbres, dont les branches crochues semblaient menaçantes dans la nuit. Un vent froid la remit en marche.
Aucun restaurant en vue. Peut-être était-ce plus loin ?
Elle entendit des murmures dont elle ne trouva pas la source et n’osa pas basculer sur la toile de peur de tout ce qu’elle apercevrait. Un village entier pouvait-il être hanté ? Un pays ? Était-ce le prix de vivre parmi des forêts millénaires ?
Elle eut envie d’appeler à la rescousse la silhouette carrée de Ludivina, avec ses mains sur les hanches et sa mâchoire masculine que ses cheveux adoucissaient. Elle n’avait jamais été si loin de chez elle. Rentrerait-elle saine et sauve un jour ? Elle avait tant tiré sur ses racines qu’enfin elle prenait conscience de leur existence.
Elle ne trouva jamais le restaurant mais, heureusement, elle ne se fit pas assassiner et retrouva son chemin.
Bruyant, gigantesque, vieux comme l’océan, le train n’était pas ce qu’elle attendait d’un pays de la Triade du Solstice. Comme c’était le seul de la journée, il était bondé. Les passagers vidèrent le buffet en quelques minutes, comme une horde de fourmis sur un pique-nique qu’on eût perdu de vue un instant.
— Le contrôle d’hier était tout à fait inhabituel, dit Basile.
Il ne parlait jamais gratuitement, donc Diane interrompit sa quatrième tartine pour l’écouter.
— Vous disposez bien sûr de votre temps libre comme vous l’entendez, continua-t-il, mais faites attention. Qui dit augmentation des contrôles, dit nouvelle menace.
Diane trouvait qu’il y avait une myriade d’autres explications à un renforcement de la surveillance gouvernementale, mais était trop exténuée pour lancer un débat.
Elle acquiesça et posa sa tête sur la fenêtre pour s’endormir. À son grand désarroi, cependant, Basile s’éclaircit la voix et commença une fois de plus à lui réciter son discours.
J'aime beaucoup la conversation du début et les perles de sagesse du capitaine. J'aime aussi que Diane essaye de s'adapter au caractère de son interlocuteur, même si cela lui coûte, elle mûrit notre petite Diane <3 Par contre il y a une petite incohérence non ? Tu dis qu'elle a envie de savoir plein de choses mais qu'elle s'empêche de poser trop de questions, qu'elle pourra le faire plus tard, mais en même temps tu dis que, si elle veut le connaître, c'est maintenant ... du coup c'est un peu paradoxal il me semble.
"Ursula Souliana" => XDDD
Basile dit qu'il étudie la magie à travers les connexions neuronALES, du coup question = comment fait-il pour les quantifier, ces connexions ? Ils ont des appareils le permettant ? De quelle technologie ?
"les papiers du véhicule" = est-ce qu'on dit un véhicule pour désigner un bateau ? Je dirais plutôt un bâtiment, ou un navire.
"Malo remarquerait le moindre aliment manquant" => ah donc Diane est revenue sur leur bateau ? Tu ne l'as pas mentionné.
Pourquoi Diane est-elle exténuée à la fin du chapitre ? Alors qu'elle a beaucoup dormi ?
Un chapitre où il se passe plein de choses ! Peut-être gagnerait-il en fluidité et en clarté à être coupé après le débarquement de Diane et Basile au village ?
Intrigue : je me demande pourquoi le bateau a été contrôlé, ce qu'ils cherchaient et s'ils en ont après Diane. Oren avait raison de vouloir protéger les matelots !
Personnages : On commence à bien connaître Diane, j'aime toujours autant son caractère, mais du coup j'aimerais connaître un peu mieux les personnages secondaires. Oren et les matelots sont représentés via un ou deux traits caractéristiques (les jurons et le côté protecteur de Malo, la différence d'Idris, le côté taciturne de Oren...), et c'est très bien fait pour les différencier tous vu qu'ils sont nombreux, mais il y en a un qui reste encore un peu flou, c'est Basile. Il paraît un peu effacé, ce qui m'étonne vu sa position importante, du coup je reste sur ma faim. Je continue ma lecture rapidement !
À bientôt <3
Histoire: ici, pas grand chose à dire de ce point là. On arrive à bon port, et on est dans l’expectative.
Perso: Diane est égale à elle même, elle ment mais on ne sait pas trop pourquoi ici. Basile est tranquille, ce que j’attends de lui. Je trouve que Diane le juge bizarrement, de ce qu’elle voit de lui et de ce qu’il fait, mais après tout, elle n’est pas hyper forte en relations sociales.
Monde: yes yes de la magie! Du type qui augmente les capacités… mmh, j’aime, mais à manier avec précaution. Est ce que vraiment quelqu’un qui a une super mémoire, finirait seulement à la douane? Il n’y a pas plus intelligent comme poste ?
Style: j’ai trouvé le passage de l’histoire autour du mycelium un peu “grosse ficelle” mais pas sûr que ça soit l’avis d’un lecteur.rice lambda.
“Diane cligna des yeux — et mentit” : ici je m’attendais à ce qu’il y ait la réplique. Comme elle n’est pas donnée, j’ai.eu un sentiment de vide.
Sur la phrase : “Il ne parlait jamais gratuitement”, je ne suis pas sûr que cela soit tant le cas que ça.
Rythme : peut être la fin est un peu rapide, avec la sortie dans la forêt, le retour, le dialogue. Après tu auras noté que j’aime quand ça prend son temps, donc c’est peut être un biais personnel.
Thème: ici, le thème de l’acceptation de soi ne m’a pas paru spécialement traité, mais d’un autre côté, ce n’est pas bien grave si ce n’est pas fait à tous les chapitres en long en large et en travers.
Merci et à bientôt!
- Tu as raison : ce chapitre manque d'un fil rouge. Je pense qu'il est censé raconter le fait que Diane réalise ENFIN son rêve d'aller dans un autre pays... et qu'en fait c'est toujours repoussé. Que ça commence à "Terre !" et qu'elle soit en attente apoplectique de visiter, d'être ailleurs, de voir comment ça se ressent... et puis qu'il y ait : l'interrogatoire, puis un dîner-débrief de l'interrogatoire sur le bateau, puis l'installation à l'auberge. Et c'est seulement à ce moment-là dans la nuit que Diane peut errer dehors, et j'ai envie de faire de cette errance le moment magique que c'est de marcher dans un autre pays, de nuit, épuisée, un sentiment à la fois de peur et de joie pure. Et peut-être arrêter le chapitre là. Que ce soit un souffle d'exploration, plutôt.
- Le contrôle aux frontières annonce des choses pour la suite, oui, mais je suis d'accord avec toi : ça manque de punch pour maintenant. Je pense plutôt faire ficher Diane ici, parce que c'est typiquement un truc qui la ferait flipper (moi aussi, d'ailleurs). Qu'il y ait conséquence fâcheuse immédiate. Ca veut dire aussi qu'elle devra se tenir à carreaux à Madeira parce que son statut est déjà précaire, ce qui lui rajoute une tension intéressante (et la renvoie à son statut compliqué à Arroyos).
- Je vais préciser pourquoi Diane tente de mentir pendant l'interrogatoire.
- C'est bien vu ta question sur le lien entre magie et statut social du métier. C'est un des trucs qui me passionne le plus dans ce monde : comment les types de magie sont perçus différemment en fonction du contexte (culturel, géographique, temporel, politique, économique) ? Il faudrait que je me fasse une carte et des listes pour préciser tout ça et voir si effectivement la mémoire promettrait des postes plus importants.
- Et merci pour les corrections de style, j'irai rectifier tout çaaaa.
Merciiiii ♥
Ce chapitre m'a permis de me rappeler certains trucs du début que j'avais oubliés, notamment le lien ténu qui existe entre l'histoire de Merle et celle de Diane : la question sur la cendrure lors de l'entretien, et le travail de Basile qui y est lié. J'avais totalement zappé, mais c'est chouette ! Je vois aussi qu'en arrivant dans ce pays, on est clairement chez Merle et Aymée, les descriptions de leur ville m'ont mis des tas de belles images d'arbres en tête, sans que je m'en souvienne hyper précisément pour autant (c'est dû à mon rythme erratique de lecture, mais le souvenir vague que j'en avais était le bon, et ça c'est cool ! Pour moi ça veut dire que c'était suffisamment évocateur pour laisser des traces :)).
En revanche, j'ai aussi eu quelques soucis de compréhension autour du contrôle effectué et de la place de l'équipage par rapport au taff de Basile. Je vais essayer d'être précise en me basant sur des citations :
- "Qu’avaient raconté les autres ? S’inventaient-ils des neveux et des nièces pour mieux protéger leurs amis ?" -> J'ai bien retenu des précédents chapitres qu'Oren engage des gens un peu marginaux voire hors-la-loi, donc je comprends pourquoi ils mentent sur leurs identités. Mais ici, je ne capte pas qui sont ces "amis" qui sont évoqués, tout comme je n'arrive pas à faire le lien dans la première scène entre les activités de l'équipage et les civils dont il est brièvement question. Si quelqu'un est arrêté, pourquoi est-ce que ses proches seraient inquiétés (autrement que par la perte de la personne je veux dire) ? J'ai l'impression que quelque chose m'échappe, soit une composante de l'univers (plus répressif voire dictatorial que je me le figure, peut-être), soit une précision narrative que j'ai loupée. Je vois aussi un éventuel souci de cohérence entre la précision du contrôle à quai et le fait qu'à côté de ça Merle a pu arnaquer un hôpital pendant 9 ans. Ce n'est pas la même chose, clairement pas la même priorité pour celleux au pouvoir, ok, mais quand il y a contrôle généralement, est-ce que ce contrôle ne s'étend pas partout ? Je ne sais pas, mais ça me questionne.
- "Les autres les rejoindraient à Canopée quelques jours plus tard, par le fleuve." -> Je n'avais pas compris qu'ils resteraient aux côtés de Basile et Diane une fois le trajet achevé. Ça a peut-être été dit et expliqué et j'ai oublié, c'est très possible ! Mais là aussi ça me questionne du coup. Qu'ils aillent à Canopée (qui semble être la ville importante) pour, je sais pas, transmettre leurs marchandises ou chercher de nouveaux passagers, c'est ce à quoi je me serais attendue. Mais là, avec "les rejoindraient", j'ai l'impression qu'il y a autre chose.
Et ça va rejoindre un autre point que je veux évoquer, qui n'est pas une incertitude pour le coup mais plus une certaine gêne, un truc qui ne me convainc pas totalement. J'aime pas faire des retours critiques aux histoires que j'aime, parce que les points que je soulève semblent toujours plus importants que le reste qui me plaît... donc j'ai besoin de le redire avant toute chose : je suis emballée par cette histoire et j'ai envie de continuer ! J'espère que le point soulevé aura un intérêt à tes yeux.
Il s'agit de la relation entre Diane et l'équipage. Je t'en parlais déjà un peu dans mon précédent commentaire je crois, mais ce chapitre cristallise des trucs qui me font vraiment tiquer. Pour le dire simplement, je trouve que l'équipage fait trop confiance à Diane, trop vite. Un point positif, c'est qu'il y a une raison évoquée : son statut de myfyr la range, si j'ai bien compris, dans les marginaux désignés. Mais je trouve qu'au niveau relationnel, ça va quand même beaucoup trop vite, surtout avec des personnages que tu dépeins comme difficiles d'accès (Oren et Malo dans ce chapitre, notamment). Je cite les deux passages particulièrement concernés à mes yeux :
"— J’ai appris que certains amis portent des visages d’ennemis, et certains ennemis des visages d’amis.
— Vous avez peur d’être attaqué ?* (au passage : je ne comprends pas bien l'enchaînement des répliques, je veux dire la logique qui le sous-tend. J'ai l'impression que les révélations sont un peu forcées, du coup.)
— Je protège mes proches. Si je me fais prendre en pleine mer, ça ne regarde que moi, mais les civils que j’aime, ceux qui vivent bien arrimés à la terre ferme, c’est à moi de m’assurer qu’ils sont en sécurité."
-> Je trouve curieux qu'Oren, qui craint si j'en crois sa première phrase d'être trahi par des proches (c'est ça l'idée non ? amis ennemis ?), confie ainsi ses craintes à la nouvelle venue. Il a l'air d'avoir traversé des tas de trucs qui lui ont donné, je n'en doute pas, de la clairvoyance sur les gens qu'il croise et pour savoir à qui faire confiance, mais je trouve ça quand même un peu facile.
"— Ce n’est pas contre toi, fit-elle à Diane sans la regarder. Mon unique priorité c’est de protéger mon frère." et "Diane observa ces jumeaux, qui avaient traversé ensemble des enfers qu’elle n’osait imaginer, et ne répondit rien."
-> Autant la dernière phrase me paraît à sa place : ils se sont rencontrés il y a... tiens, je ne saurais pas dire exactement combien de temps le trajet a duré. En ressenti, je dirais quelques jours. Si la précision a été donnée, je l'ai loupée... En tout cas la rencontre est récente et Malo est un personnage endurci par un passé difficile : Diane le perçoit, s'interroge, imagine des trucs, ok. Mais la phrase de Malo, je la trouve vachement "mise à nu" pour un personnage telle qu'elle ! En plus, on le sait, on le comprend. Elle pourrait presque dire seulement "Ce n'est pas contre toi", et Diane glisser qu'elle ne fera jamais de mal à Idris, comme pour la tranquilliser ; parce qu'elle a compris ce lien, et nous aussi. Mais que Malo le lui livre sur un plateau, ça ne me paraît pas... conforme à ce que par ailleurs tu veux dessiner pour le personnage. Pareil pour Oren, du coup. Il y a ce que tu laisses entendre d'eux, et ce qui se produit quand ils dialoguent avec Diane, et je trouve les deux un peu trop différents.
L'ensemble donne donc une impression de facilité, ce qui est super dommage car tout le début tournait autour des galères de Diane et je trouvais ça tellement chouette ! Et puis, en tant que lectrice, je me dis du coup "ok, alors c'est juste un trajet, mais en fait c'est clair que les marins vont rester, on ne les présente pas aussi précisément pour des prunes." Très dur à éviter cet effet... je sais de quoi je parle :') Pour donner un exemple que je sais que tu as lu, dans l'Euphrosyne de Nothe, y a un peu de ça aussi mais je ne sais pas comment il se débrouille (enfin si je sais, il est trop fort, c'est tout), je trouve qu'on ne le sent pas trop, qu'on est un peu en suspens, est-ce qu'on va revoir ces personnages ou pas. Peut-être que la longueur des chapitres et la précision globale dont il fait preuve aident à faire passer mieux la pilule, là où le format que tu utilises met en exergue certaines scènes significatives, qui du coup me semblent enchaînées très rapidement ? (je dis pas que tu dois changer ton format. Je sais pas ce qu'il faudrait changer, si besoin de changement il y a...)
En tout cas, j'aurais trouvé plus cohérent que les premiers rapports de Diane avec l'équipage soient empreints de curiosité, peut-être des deux côtés mais surtout du sien (eux voient passer du monde, non ?), qu'il y ait des trucs esquissés, des petits mystères à peine soulevés, des personnalités qui se dessinent tout juste ; et que par la suite, quand ils seront amenés à se revoir, les choses se poursuivent un peu plus vite à la faveur de nouveaux événements qui les rapprocheraient, par exemple (?). Voilà, je sais pas ce que tu pourras faire de tout ça, mais j'espère fort que ce sera constructif.
Dernières petites remarques de forme :
- "Était-ce le prix de vivre parmi des forêts millénaires ?" la formulation m'a fait drôle, peut-être "le prix à payer pour..." ?
- "tout semblait emprunt de l’urgence nostalgique des arrivées" empreint, du verbe fort rare empreindre (j'ai dû demander à antidote)
"Diane se dit que ça ferait un bon début de lettre à Ludivina ; combien de fois celle-ci l’avait* (-elle) traitée de vieille tortue décrépite pour la persuader de sortir de son lit ?" -> petit doute sur le "celle-ci". C'est bien Ludivina, que j'imaginais plutôt vieille, qui traite Diane encore enfant (ou ado ? en tout cas plus jeune) de vieille tortue ? Ça m'a fichu le doute, mais ce n'est pas très important.
→ Ha, sur pourquoi les proches vont se faire enquiquiner si quelqu'un est arrêté. Alors, oui, il y a un aspect plus dictatorial en sous-fond. Il y a une centaine de voltes environ, les trois pays les plus "développés" de la planète ont formé un accord économique, militaire, politique, culturel, qui s'appelle la Triade. Même si les pays semblent toujours avoir une ambiance sympathique (sort of), l'atmosphère globale a changé, les forces de l'ordre communiquent et les gens fichés sont surveillés. La question est : à quel point j'explicite tout ce tintouin ? Clairement plus que je ne l'ai fait, en tout cas ahahaha.
→ Ton long point sur Diane et l'équipage me fait cogiter sévère (en bien !). Déjà, merci pour ta formulation, parce qu'à aucun moment je n'ai senti de douleur ou peine ou panique, ce qui est tout un art.
Commençons par le simple. Je suis entièrement d'accord que Malo et Oren ne devraient pas se livrer du tout.
Ensuite, comme je te disais dans un autre commentaire, j'ai justement envie de donner à ces trois chapitres du peps et de la tension, et je m'étais dit justement : et si je mettais Diane un peu plus dans la mouise, et que tout était un peu plus difficile d'accès pour le moment, y compris les personnages. Si elle ne rencontrait que des portes fermées au début ? Ces gens sont occupés, font leur métier. Elle est larguée et elle découvre que la vie de voyage, ce n'est pas exactement la colonie de vacances qu'elle s'imaginait (et que j'ai écrite pour le moment, en effet).
Je pense que c'est un subtrat de premier jet, ce qu'il y a là, en fait : je rencontrais moi-même les personnages, et je savais qu'ils étaient importants pour la suite, donc je m'efforçais de les placer entièrement ("Alors voilà, ça c'est Rose-Marie, elle aime le jasmin, son chien et les nappes à carreaux"), alors qu'en fait j'aurai le temps plus tard.
Par ailleurs, j'ai ce vrai truc personnel qui déteint sur mes romans (ugh) : soit je sens quelqu'un et je le comprends dès la première rencontre (ou j'en ai l'impression) et je fais confiance et tout est transparent ; soit je ne sens pas la personne et je me ferme et bonjour pour que ça change ahahaha. Et c'est un peu ce qui est dommage ici, c'est que du coup je perds l'opportunité de faire une évolution plus organique des rapports entre Diane et les autres. Autant elle je peux la jouer sur ce mode labradoresque de tout ou rien, autant les autres, qui sont des marins aguerris et qui voient en effet du monde passer, peuvent être beaaaaaaucoup plus longs à se révéler et à intégrer quelqu'un.
En tout cas, c'est une belle piste de réécriture de ces chapitres, qui me semblent flottants et stagnants et étranges en l'état. Soit je les corse et tends, soit je les élague en un seul chapitre, à voir, je vais tenter différents trucs.
→ Merci pour tes remarques de détail. (Oui, c'est Ludivina qui traite Diane de vieille tortue décrépite ahahahah.) Empreindre est désormais mon nouveau verbe préféré, merci.
J'espère que tu poursuivras ta lecture malgré ces chapitres incertains de traversée, que je vais me faire une joie et une priorité de revisiter cette semaine. Merci encore pour ta lecture bienveillante et porteuse !
-> Pour la "dictature" : pas trop besoin de mitrailler d'infos je pense. Tu fais déjà sentir à travers plusieurs éléments qu'il y a du contrôle. En l'état, on n'est pas absolument sûrs que ce soit bien l'impression que tu veux transmettre parce qu'à côté, il y a plein de trucs illégaux / rigolos qui se passent, mais je suis sûre que ça va se lisser et s'expliciter avec le temps, surtout si on fréquente des persos qui ont un peu de bouteille et ne se font aucune illusion sur la répression qui peut leur tomber dessus.
-> sur ton idée de réécriture "portes fermées" : c'est une super idée ! Ce serait très enthousiasmant ! (Ouais, je vais l'avouer : j'adore Diane, mais je sens que je vais particulièrement me réjouir de la voir galérer... un petit peu quoi ! C'est juste qu'elle est chouette quand elle est poussée dans ses retranchements et j'aime son côté soûlée de tout !) Et je comprends parfaitement ce qui a pu te pousser à écrire comme ça jusque-là. Comme je te disais, j'ai eu des soucis très semblables avec la partie bateau de ma précédente version...
ET JE TIENS À DIRE que même si ces chapitres sont améliorables, bah ils contiennent plein de trucs top. Cet équipage est top. La cérémonie des fleurs en papier est topissime. Le "Carré !" vénère du capitaine où on sent qu'ils vont se faire gronder m'a séduite. Les descriptions bateau-esques sont parfaites. Bref, tu as une super base sur laquelle bosser ! Donc bien sûr que je vais poursuivre :)) à très vite !
Dans ce chapitre, le bateau se fait contrôler et Diane arrive enfin à destination.
Je ne comprends pas bien pourquoi tout l’enjeux du chapitre tourne autour du contrôle des douanes. N’est-ce pas un élément banal et attendu ? Et si ça ne l’est pas, n’y-a-t-il alors aucune conséquence au contrôle ? Si les casqués cherchent des gens à pouvoirs magiques, le pyromane aurait pu être arrêté, histoire de montrer que le pays où ils se rendent lui est hostile ? Sinon, le contrôle ne sert pas à grand-chose. Quelles sont les conséquences ? Et pourquoi Diane se comporte-t-elle ainsi avec le casqué ? Il serait plus logique de répondre à ses questions, plutôt que de critiquer son employer, voire de l’insulter carrément.
De même pour la virée nocturne de Diane. Tu ne décris pas la ville et elle ne va nulle part. Pourquoi développer ce paragraphe dans lequel il ne se passe pas grand-chose ?
Enfin, elle monte dans le train, mange au buffet puis arrive la fin du chapitre. Il me manquerait un cliffanger ou quelque chose à me mettre sous la dent, car il n’est rien arrivé de spécial à Diane durant tout le chapitre, quand bien même elle est enfin arrivée à destination. Y-a-t-il un changement de climat, de décor, un but, des questionnements ? Ce n’est pas assez perceptible à mon avis. Et tu ne développes pas du tout son lien avec Basile, comme si elle était seule, ni son intérêt pour son travail, comme si elle s’en moquait. Pourquoi ce choix ? Je trouve que cela diminue le suspense.
Mes notes de lecture :
« Pour une fois, cependant, elle contint sa curiosité et ne cribla pas son interlocuteur de questions. »
> Elle ne l’a jamais fait donc je pense que tu peux enlever le « pour une fois »
« reçut une fausse carte d’identité de la part de Félix »
> Pourquoi ? Et comment est-ce possible ? Il lui donne une carte d’identité volée à une autre ? C’est dur de créer de faux papier. Pourquoi en a-t-elle besoin, je ne comprends pas. Elle n’en a pas ? L’Académie n’a pas vérifiée ce point avant de partir. À priori, elle est leur employée à présent et tout devrait être en ordre. À moins qu’elle n’ait perdu sa carte d’identité ? Mais tu ne le dis nulle part ?
« c’était qu’il se jetait des fleurs »
> Cette phrase m’a retenue. J’ai cru au début qu’il jetait vraiment des fleurs, car c’est ce qu’ils font au début, en jetant des fleurs de papier dans l’eau. Puis après, ça a fait tilt dans ma tête !
« Elle était convaincue que c’était une punition des astres pour avoir utilisé sa magie sur Bianca. »
> Pourquoi ? C’est son boulot non ? N’est-elle pas payée pour ce travail ? En tout cas, elle semble avoir des difficultés pour se mettre au travail !
« Elle était convaincue que c’était une punition des astres pour avoir utilisé sa magie sur Bianca. Elle essayait de se l’imaginer parfois, dans un palais donnant sur un canal d’Arroyos »
> À quoi réfère le « l’ » d’ « elle essayait de se l’imaginer » ? Elle essayait de s’imaginer quoi ? Je suis perdue.
« l’importance de sa discipline : l’histoire de la médecine. »
> J’ai cru comprendre que c’était une sorte de neuroscientifique ? pas un historien ?
« Grâce aux chercheurs comme lui, on remontait la piste des symptômes, comme un détective le ferait avec les criminels d’une organisation complexe. »
> Dans ce cas, il n’est pas historien, mais médecin. (décidément)
> N’est-il pas chercheur ?
« Tu ne parles que du cerveau, constata-t-elle lorsqu’ils passèrent au rangement. »
> Je croyais qu’il ne faisait que parler de son discours ? On ne l’a jamais vu parler de quoi que ce soit d’autre, incluant le cerveau ou tout autre sujet.
« — Tu ne parles que du cerveau, constata-t-elle lorsqu’ils passèrent au rangement.
— On n’échappe pas à ses origines. »
> Je ne comprends pas le lien entre ces deux phrases. Pourquoi répond-il cela ? À quelles origines fait-il référence ici ? On dirait un dialogue de sourd où personne ne s’écoute ni ne se répond.
« — C’est pour ça qu’on va à Madeira ? »
> Je trouve qu’elle devrait connaître cette info. Pourquoi ne pas demander avant ? À l’académie ? Ce serait le minimum de chez minimum pour montrer qu’elle s’intéresse à son travail. Je crois que mon boss me tuerait si, dans l’avion, je lui demandais pourquoi on se rend à Washington pour une conférence par exemple. Quelle question, ça ne me viendrait même pas à l’idée en fait, j’aurais trop honte de la poser. Cela afficherait un tel niveau d’incompétence. Je pense que ce n’est pas valoriser ton personnage de la faire dire ça. Est-ce ton but de la faire paraître paresseuse comme ça ? Ce n’est pas la première fois que j’ai ce sentiment et si tel est le cas, tu devrais limite encore enfoncer le clou.
« Cette fois, Diane, qui avait retenu la leçon, resta dans le carré avec Basile. »
> Pourquoi ? Quelle leçon ?
« — Pourquoi on n’a pas longé la côte ? demanda-t-elle.
— Les vents sont trop violents près du continent, récita-t-il.
— Est-ce que tu connais tous les livres que t’as lus par cœur ? »
> Je ne saisis pas l’échange. D’une, pourquoi pose-t-elle cette question ? Il y a mille raison de pourquoi ils ne longent pas la côte, s’ils arrivent d’en face par exemple. Pourquoi les vents sont-ils plus violents près du continent ? Et pourquoi change-t-elle brusquement de sujet et lui demande s’il connaît des livres par cœur ? Est-ce une pique ? Si c’en est une, pourquoi la faire ? A-t-elle un réelle dédain pour les intellectuels ? Il est vrai qu’elle déteste l’Académie qu’elle a plaqué en en claquant la porte. Si elle hait à ce point le travail intellectuel, pourquoi travailler pour un vétérinaire, puis pour un chercheur ? Si elle valorise le travail manuel, pourquoi ne pas chercher un travail plus manuel ? Il me manque une explication ou quelque chose avant pour bien cerner sa psychologie.
« Il nous a dit que vous étiez sa secrétaire »
> L’entretien n’était pas clair pour moi : j’ai vraiment cru qu’elle était son interprète.
« — Il nous a dit que vous étiez sa secrétaire, insista le casqué en consultant ses notes.
— Vous savez comment sont les nobles, grinça-t-elle, toujours convaincus que le monde est à leur service. Il ne parle pas un mot de madéen, donc sans moi il serait bien en peine de réussir ce qu’on est venus entreprendre. »
> Pourquoi cette réponse, alors qu’elle pourrait juste acquiescer ? Elle ne lui répond même pas en fait.
« C’était un pari risqué”
> … et inutile !
J’ai lu le dialogue un peu en diagonal. Pourquoi parlent-ils de dragons et de mycélium à ce moment-là ? Ça n’est pas connecté avec l’action et ça constitue une sorte de parenthèse au récit. Où veux-tu nous emmener avec ce bloc de texte ?
“Les autres les rejoindraient à Canopée quelques jours plus tard, par le fleuve. »
> Les autres ? Qui donc ? Les autres chercheurs ?
« Elle, qui avait tant idéalisé son arrivée, se retrouvait maintenant face à son propre épuisement. »
> On ne l’a jamais vue idéalisée son arrivée.
« lorsqu’ils se retrouvèrent dans leur chambre, lui céda volontiers la priorité pour la salle de bains. »
> Il manque le sujet : il/elle ? Diane/Basile ?
« Elle ne trouva jamais le restaurant mais, heureusement, elle ne se fit pas assassiner et retrouva son chemin. »
> Mais ? À quoi aura donc servie son escapade nocturne ? Elle ne découvre rien et ne va nulle part.
« le train n’état pas ce qu’elle attendait d’un pays de la Triade du Solstice »
> Pourquoi ? Comment est-il ? À quoi s’était-elle attendue ?
Un chapitre un peu confus pour moi, dans lequel les objectifs de Diane ne sont pas clairs. Les péripéties tournent en rond et souvent, je n’ai pas bien compris leur utilité (le contrôle des casqués sans conséquence, le dialogue sur le mycélium puis sa ronde nocturne sans description de la ville ni de son but). Enfin, elle monte dans le train et le chapitre est terminé. Il me manquerait un pique de rappel de ce qu’elle fait là, quels sont ses sentiments, ses espoirs, ses objectifs. Aussi, Basile qui est aussi un personnage important est à peine esquissé depuis le début. Or, ça fait déjà 7 chapitres qu’elle est partie avec lui. On devrait déjà le connaître et surtout, connaître le lien qui les unit.
Je te donne mes ressentis en vrac, j’espère qu’ils te seront utiles, sinon jette tout 😊 N’hésite pas à revenir vers moi si tu as des questions
Je pensais que j'avais commenté ce dernier chapitre en date, mais en fait non, j'avais juste noté deux trois trucs. J'ai donc mis tout ça à peu près au propre et complété, et me voilà !
Je vais commencer par un point bête : qui est Malo ? Voilà la question que je me suis posée le plus souvent dans ce chapitre. xD Je suis pas bonne pour les prénoms, je l'ai annoncé, mais je me disais quand même que ce prénom-là m'aurait marquée. (À cause de la ville de Saint Malo, tout simplement. Ma culture géographique est pour ainsi dire inexistante quand elle n'est pas erronée. Bref.) Je suis donc allée ressortir ma petite antisèche du chapitre 4, et je me suis dit que ça pouvait correspondre à Marlène, à la fois par la sonorité et par le contexte. J'ai raté la partie où il est dit que c'est son surnom, ou bien il y a eu un re-baptême intempestif à mon insu ? C'est traître, de modifier les prénoms au fil de la lecture sans prévenir, tu sais. xD M'enfin, c'est tout aussi joli, et je suppose qu'il n'y a que les gens qui ont déjà commencé leur lecture qui seront perturbés, donc rien de grave. On ne l'a connue sous un autre prénom que pendant quelques chapitres. Si c'était 2 tomes, l'adaptation aurait été un poil plus rude. ^^
Maintenant pour le reste. Évidemment, le rappel de la question sur la Cendrure durant l'entretien d'embauche (que j'avais un peu oubliée, je l'avoue, la faute à lire au compte-goutte), commence à poser en pointillé le lien qui va se former entre l'arc de Diane et celui de Merle. Certes, c'est aussi un peu présagé par le résumé, mais bon, ça ne diminue par le fait que les miettes sont bien installées au fil du texte et que ça ne tombera donc pas du ciel lorsque ça arrivera. Je sais que c'est du travail de s'organiser pour semer ce genre de petits cailloux, alors je le note. =)
Basile, qui m'avait bien plu durant ledit entretien, ne se dessine pas beaucoup plus pour le moment. En conséquence, je trépigne un peu en ce qui le concerne. Mais peut-être que j'ai juste exagéré son rôle dans l'histoire. Pour l'heure, à part avoir le mal de mer dans son coin et écrire des discours pompeux à partir de livres qu'il connaît plus ou moins par cœur, il ne s'est pas particulièrement distingué. Je reste attentive, cependant. Je ne sais pas pourquoi il m'intéresse, mais bon. Voilà. Peut-être qu'il va me décevoir à un moment et que je vais le lâcher comme une vieille chaussette, qui sait. Ou alors tu vas t'en débarrasser en le tuant bêtement. Je suis ouverte à tout ce que tu nous réserves ! ^w^
Je manque sans doute d'attention, car je n'ai pas trop suivi et par conséquent pas trop ressenti l'origine du stress du contrôle des douanes. Si c'est uniquement dû au type de magie dont est dotée Diane, comme sa fausse carte d'identité en attesterait, alors la tête de linotte que je suis n'aurait pas dit non à un petit rappel. Disons que le problème ne m'a pas frappée comme si alarmant que ça juste avant, quand Marlène/Marlo a voulu dénoncer Diane aux autorités. De mémoire, le capitaine a dit qu'il la couvrait comme il couvrait tous les écarts de son équipage, et c'est tout. Si le plan de la couvrir spécifiquement lors de l'approche du port avait été plus appuyé à ce moment-là, parce que ça représente un danger plus élevé que d'habitude, la pression de ce contrôle aurait sans doute un peu plus coulé de source pour moi. Là, à la lecture, j'ai eu l'impression que tous les personnages avaient quelque chose de grave à cacher, comme s'ils étaient un bateau pirate ou des contrebandiers. Ça m'a laissée un peu paumée. Parce que même s'ils ont des squelettes dans les placards, ce n'est pas la première fois qu'ils se font contrôler, donc ils devraient pour leur part ne pas être plus tendus que ça. Je précise que je suis très mauvaise pour percevoir les sous-entendus. Je ne dis pas qu'il faut tout épeler tout le temps, mais je rate facilement des indices. Donc si ça se trouve il n'y a que moi qui n'ai pas saisi la tension avant et tout va bien. =D
Tout ceci étant dit, les entretiens avec les douaniers étaient forts distrayants. Ça fait passer les autorités pour des blaireaux, mais bons, ils sont appelés les Casqués... Naïvement, on s'attend à ce qu'ils aient la tête dure. (Jeu de mot volontaire et éhonté de ma part. ^^) Une mauvais expérience avec la Police comme avec les hôpitaux, peut-être ?
Cette histoire de forêt originelle est très intrigante. Diane en parle pour distraire Idris et le calmer (toujours des bons passages, les passages avec Idris, d'ailleurs), mais on sent bien, avec l'omniprésence de la matière boisée par la suite, que ça va avoir une importance. Dragons et champignons, voilà un écosystème qui fait rêver !
Et aussi, j'ai enfin réussi à placer d'où le nom "Madeira" m'était familier ! Ça prend tout son sens, si c'est "le pays des forêts enchantées". Habilement placé.
Cette réplique a très bien résonné pour moi : "Même avec les meilleures intentions du monde, on finit toujours par blesser les gens." Même si c'est ultra cynique, je ne peux qu'acquiescer.
La mini-visite de la ville portuaire la nuit est sympathique. J'ai cru qu'il allait arriver quelque chose à Diane, mais non, elle se perd juste un peu et rentre. Comme elle le dit, il est heureux qu'elle ne se fasse pas assassiner. Chaque rebondissement en son temps, cependant. C'est vrai qu'il n'y a aucune raison pour que les personnages enchaînent les péripéties, après tout. Pourquoi on s'y attend dans les livres ? Ça n'a pas de sens.
Et pour finir, on embarque à bord d'un train bondé. C'est tout de suite moins cool pour les gens qui n'aiment pas la foule (tu tapes dans tous les trucs que je connais, c'est un véritable bingo ^^), mais c'est sûr que ça change d'un bateau au grand large. Très bonne variation des décors de ta part, donc.
Je me demande combien de temps on va rester au même endroit cette fois-ci. Comme j'ai une mauvaise évaluation des durées (en écriture comme en lecture, c'est fabuleux), je m'attendais à rester plus longtemps sur le bateau, par exemple. Ceci dit, on est supposé revoir l'équipage un peu plus tard, donc ça paraît logique de les avoir présentés avec autant de détails même si on ne les a pour le moment côtoyés que pour quelques chapitres. Enfin bref. Je me laisse porter par ton rythme ! Je suis assez flexible sur ce plan ! Tant que je ne rate rien, ça me va.
Bon. Ce commentaire est beaucoup plus fouillis que je ne le voudrais, mais je ne sais pas si j'arriverais à faire mieux, alors je vais rester là-dessus avant de faire pire. xD
À bientôt !
P.S.:
- "d’avoir à faire à des casqués" -> "avoir affaire à"
- "Ce n’est pas que nous a dit votre collègue" -> "pas ce que" (il manque juste un mot, à moins que ce soit volontaire pour faire oral, mais ce serait inattendu)
- "le train pas ce qu’elle attendait d’un pays de la Triade du Solstice" -> "n'était pas" (je suppose)
Merci pour ta lecture et ton commentaire détaillé <3
Mille fois pardon pour le re-baptême de Marlène/Malo (car tu as vu juste !). Je ne savais pas la meilleure façon de faire. Est-ce que si ça arrive une prochaine fois avec un autre personnage (qui sait), je mets une note d'auteur sur le nouveau chapitre pour prévenir ? Est-ce que j'envoie un MP à mes lecteurs en cours ? Est-ce que je préviens sur mon JdB ? Qu'est-ce qui serait le mieux ?
Chouette que les cailloux marchent ! Plein de petits indices qu'il est laborieux d'installer, en effet, mais c'est sympa quand ça fonctionne.
Basile prend de l'importance tout doucement, ne désespère pas, il grandit peu à peu dans le roman (je crois).
Ahahahaha c'est vrai que les institutions ont la vie dure dans mon roman.
Mmmmm ta question sur pourquoi on stresse du contrôle m'amuse beaucoup. Parce que moi ça me stresse énormément de me faire contrôler pour le simple principe que je me fais contrôler. Je n'ai jamais rien à cacher, je respecte les lois à un point aberrant, mais le processus du contrôle me met dans tous mes états. Bon, en plus, effectivement, parmi nos amis, il y a des passés très, très complexes (qu'on va découvrir au fur et à mesure, youpi), mais je ne pensais même pas à ça à l'origine. Est-ce que tu penses que le chapitre serait plus "intéressant" (dans le sens de rythmé, intense) s'ils avaient une raison spécifique de stresser ? Ou est-ce que le fait que ce soit un contrôle inattendu peut suffire ? Et auquel cas je soulignerai juste cet aspect-là.
Ahahaha ta description de la mini visite portuaire de Diane me rappelle qu'à l'origine, dans cette scène, je prolongeais un peu l'aspect "mon dieu cette forêt est hantée". C'est moins une scène d'action qu'un moment de : ouhlà c'est quoi ce pays + renforcer l'aspect forêt enchantée.
Ravie que le clin d'oeil Madeira t'ait plu, et la phrase cynique de Malo.
AHA suspense pour les voyages, les décors, tout ça, tout ça. Tiens-moi au courant de ton ressenti là-dessus, parce que le cycle s'appelant Les Errants, c'est très important pour moi la notion des déplacements et durées, l'espace-temps de l'histoire, etc.
Merci pour les coquiiiiiilles, je vais corriger ça de ce pas.
Merci infinimeeeeent <3