Mùrielle partageait sa chambre avec Àstrid, mais la chevalière-wyverne était allée se coucher après avoir pris une douche rapide dans la salle de bain attenante. On leur avait attribué une pièce vaste, meublée de deux grands lits à baldaquins, d’une table ronde avec chaises assorties et de deux armoires. Un épais tapis recouvrait le sol de parquet vernis et on avait même fait apporter des vêtements de voyage neufs. Mùrielle ne se rappelait pas avoir un jour dormi dans une chambre aussi grande, mais elle n’était pas d’humeur à profiter de son environnement. L’intensité lumineuse dégagée par les chandelles accrochées près des tables de nuit ne cessait de fluctuer depuis qu’elle était arrivée.
Elle finit pourtant par se déshabiller puis par profiter du bain qu’on avait fait chauffer. Elle passa les vêtements neufs et jeta les siens en un petit tas crasseux et malodorant dans un coin de la salle d’eau.
Lorsqu’elle retourna dans la pièce principale, la cheminée s’était éteinte et il faisait noir. Davantage par réflexe que par besoin de lumière, la tri-élémancienne se pencha sur l’âtre. Elle fit un geste du doigt et une braise rougeoya avant de relancer le foyer.
Pieds nus sur le tapis moelleux, Mùrielle s’avança vers son lit. Àstrid dormait déjà, la tête enfouie sous les couvertures, et on ne distinguait d’elle qu’une mèche de cheveux blonds qui dépassait de la couette. La tri-élémancienne ouvrit son propre lit, mais elle n’avait pas réellement envie d’aller se coucher tout de suite. Elle était trop prise, comme depuis deux jours, par les récents événements.
La chambre possédait deux fenêtres au cadre assez haut. Le plus silencieusement possible, Mùrielle alla en ouvrir une et passa la tête dehors. Aucun son ne lui parvenait depuis le jardin, cinq étages en contrebas. Des arbres fruitiers bruissaient sous l’impulsion d’une brise nocturne et fraîche. Mùrielle s’enveloppa dans sa nouvelle cape de voyage. Outre le murmure discret des feuilles, elle finit par percevoir l’écoulement d’une fontaine. Une odeur de fleurs montait jusqu’à elle, accentuée par l’humidité déposée par les averses récentes.
Sur le sol, la silhouette de l’encadrement de la fenêtre dessinait une marque pâle. La fenêtre de la chambre voisine était elle aussi éclairée mais restée fermée. Mùrielle pouvait voir les lignes droites qui délimitaient les carreaux de verre, projetées sur le sol du jardin.
Dans son rectangle de lumière, Mùrielle distinguait sa silhouette aplatie – elle s’était appuyée sur le rebord – et son cou rentré dans ses épaules. Elle était hantée par l’attaque du convoi.
Elle y pensait la journée et les images du combat revenaient la trouver pendant la nuit. Le sentiment qui prédominait, à mesure que la scène repassait sous ses yeux, ce n’était pas la peur, mais la honte.
Mùrielle s’était sentie impuissante, inutile et lâche. Elle avait paniqué et n’avait rien trouvé de mieux à faire que de se protéger, elle seule, mettant Ròbin en danger par la même occasion. Elle n’avait été d’aucune aide à ses compagnons.
Elle n’était pas une élémancienne de combat. Ces derniers étaient connus pour leur incroyable puissance de feu, entraînés à lancer d’immenses jets de flammes, à déchaîner les eaux, à soulever la terre et faire frapper la foudre. Ils opéraient à l’abri, derrière les troupes, et leurs formidables capacités étaient à l’origine de bien des victoires dans l’histoire militaire de Vestrià. Elle était une élémancienne d’ingénierie, elle était destinée à travailler sur des chantiers, à sonder la terre et les fondations des immeubles, à évaluer la constructibilité des terrains et, en de rares occasions, à calmer les éléments en cas de catastrophe naturelle. Elle n’était pas faite pour se battre. Mais elle restait une élémancienne et elle avait honte de s’être laissée paniquer et de n’avoir rien tenté.
Jamais au cours de sa vie n’avait-elle autant eu l’impression d’être un imposteur. Tout au long de ses études, elle avait travaillé dur – pour décrocher une bourse, pour être la meilleure de sa promotion. Son zèle lui avait valu de nombreux éloges… en provenance d’élémanciens administratifs, ignorants tout de la réalité des grands chemins. Mùrielle avait l’impression de s’être complètement trompée. À quoi lui servait donc son don si elle était seulement capable de dessiner des plans ?
Un événement survenu plusieurs années auparavant ne cessait de lui revenir en mémoire. Le souvenir était précis alors que jusqu’à présent, elle avait tout fait pour éviter d’y penser.
***
C’était une nuit, lors de sa première année à l’Institut, juste après la fin des examens. Une étudiante plus âgée était venue frapper à la porte de sa chambre.
— Suis-moi s’il te plaît, j’ai quelque chose à te montrer, avait-elle dit sans préambule.
Mùrielle avait froncé les sourcils. Après une semaine éprouvante, elle voulait juste avoir la paix et aller se coucher.
— Tu ne me reconnais pas ? avait dit l’étudiante devant sa réticence. Je suis la déléguée des dernières années. Viens, ça vaut vraiment le coup.
Mùrielle réalisait désormais qu’elle n’avait jamais vérifié l’identité de l’étudiante. Elle aurait très bien pu lui mentir pour l’inciter à la suivre. Dans tous les cas, Mùrielle lui avait emboîté le pas à travers les couloirs de l’Institut. Elles avaient quitté les ailes des chambres étudiantes pour longer dans bâtiment principal, rentrer dans la bibliothèque et descendre dans les profondeurs de l’Institut. Mùrielle avait vite cessé d’essayer de mémoriser le chemin complexe qu’elles avaient emprunté.
Après avoir vu une volée interminable de marches défiler sous leurs pas, elles étaient arrivées dans une galerie de couloirs sombres où l’air sentait l’humidité et les eaux usées. Mùrielle avait commencé à avoir peur en prenant mesure de la profondeur à laquelle elles s’étaient enfoncées. Mais elle pouvait difficilement faire marche arrière sans aide et s’était contentée de suivre l’étudiante, qui les éclairait d’une flamme brûlant au creux de sa paume.
Bientôt, cette flammèche s’était avérée superflue : des torches fixées aux murs suffisaient désormais à éclairer leurs pas. Elles avaient fini par atteindre une porte, isolée au fond d’un couloir. L’étudiante avait frappé une série de coups selon un rythme particulier. Mùrielle se souvenait encore de la séquence.
La porte s’était ouverte sur un garçon ayant l’âge d’être étudiant mais qui ne portait pas l’uniforme réglementaire. Il avait remplacé sa robe d’élémancien par un pantalon et une tunique à manches courtes qui laissait voir ses avant-bras nus.
— Ah ! s’était-il exclamé. Tu dois être Mùrielle, je suppose ? Bienvenue chez les Taupes ! Je m’appelle Paùl.
Mùrielle lui avait serré la main sans répondre et il s’était écarté pour la laisser entrer. L’étudiante qui l’avait conduite jusque-là avait refermé la porte derrière elle.
La pièce, basse de plafond, avait des airs de cave à vin. Elle n’était pas remplie de fûts mais recouverte de tapis d’entraînement tressés. Elle était éclairée par quelques torches fixées aux murs et plusieurs bougies posées à même le sol entre les tapis. Une bonne dizaine d’étudiants, qui avaient eux aussi abandonné leur uniforme, s’y entraînaient.
— Tu te demandes sans doute ce que nous fabriquons ici et ce que tu viens faire là-dedans !
Le dénommé Paùl, qui l’avait accueillie, lui avait laissé quelques instants pour observer l’endroit et la considérait d’un air bienveillant. Son visage lui était familier : elle l’avait plusieurs fois aperçu lors de manifestations officielles. Il était membre du conseil étudiant et sur son poignet étaient enroulés un ruban rouge et un ruban jaune – un bi-élémancien.
— Eh bien d’abord : félicitations ! avait-il poursuivi. Si tu as été amenée jusqu’ici, c’est que tu as attiré notre attention. Ton don pour l’élémancie et ta familiarité avec les Arcanes physiques sont donc remarquables ! Tu te trouves dans les souterrains de l’Institut, avait-il repris après un instant. Ici, nous apprenons à nous battre véritablement. Nous abordons des techniques qui n’ont rien à voir avec ce que tu pourrais aborder en cours, même si tu choisis de devenir une élémancienne de combat.
Malgré elle, Mùrielle n’avait pas lâché des yeux les mouvements souples et rapides des jeunes élémanciens qui s’exerçaient sur les tapis. Ils pliaient les éléments à leur volonté et leur imposaient une chorégraphie qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Sur le tapis le plus proche, une fille avait créé une longue langue de feu qu’elle utilisait comme un fouet. Son adversaire avait levé une bourrasque pour balayer son arme improvisée. Plus loin, deux autres adversaires avaient façonné des pics de glace et se battaient avec en les utilisant comme des épées ; les pics lévitaient autour d’eux et s’entrechoquaient avec fracas. Ils ne s’approchaient jamais l’un de l’autre, protégés par leurs armes en suspension qui répondaient aux gestes de leurs corps ; ils n’avaient rien à envier aux escrimeurs de la garde.
— Ce que nous te proposons, c’est d’apprendre à nos côtés, avait repris Paùl. Avec nous, tu découvriras une autre dimension de l’élémancie et tu parcourras les Arcanes par des chemins nouveaux…
Il soupira avant de reprendre d’un ton plus grinçant :
— Nous sommes ici clandestinement, bien sûr. Ces pratiques ne sont pas cautionnées par les autorités. Mais nous sommes les Taupes ! Nous formons une vraie famille et nous nous soutenons les uns les autres. Nous sommes unis par un désir de nous dépasser hors des règles fixées par l’Institut.
Il s’était tourné vers elle avec un sourire sincère :
— Alors… Tu en es ?
Mùrielle l’avait regardé avec des yeux ronds, estomaquée par son audace. Il avait sur le visage l’expression de celui qui propose la meilleure offre du monde. Comment avait-il pu imaginer une seule seconde qu’elle allait accepter de pratiquer une forme illégale d’élémancie ? Si les élémanciens possédaient un tel don, ce n’était certainement pas pour se battre comme des soldats. Leurs pouvoirs les appelaient à quelque chose de plus noble, loin de la barbarie des combats. N’étaient-ils pas bénis par les Esprits eux-mêmes ? C’était ce qu’on leur enseignait à l’Institut – et il n’y avait aucun autre endroit à Vestrià où apprendre à maîtriser les Arcanes.
Et puis, Mùrielle était une tri-élémancienne, la seule de sa génération. Elle savait que ses moindres faits et gestes seraient scrutés par la communauté. Elle avait secoué la tête et Paùl avait haussé les épaules.
— Je dois avouer que je m’y attendais un peu. Monsieur ?
C’était à ce moment-là qu’était apparu le personnage le plus surprenant de la soirée. Le Recteur de l’Institut avait surgi de l’ombre, les mains dans le dos, un sourire calme sur le visage.
Il avait acheté son silence contre sa carrière. Dès lors, son emploi avait été assuré en échange de sa discrétion sur l’existence des Taupes. Elle n’avait plus jamais regardé le Recteur de la même façon.
***
Mùrielle avait longtemps peiné à saisir la raison d’être des Taupes. Pour elle, ils n’étaient que des élémanciens de combat ayant raté leur certification et qui cherchaient à imiter le métier de leurs rêves. Elle comprenait désormais qu’on veuille apprendre à se défendre, mais pourquoi le faire illégalement ? Pourquoi ne pas plutôt prendre des cours particuliers avec un élémancien de combat, par exemple ?
Il y eut un éclat de lumière. La fenêtre de la chambre voisine avait pivoté et l’un des carreaux de la vitre avait brièvement reflété l’éclairage intérieur.
— Je veux juste prendre l’air, on crève de chaud ici ! Qu’est-ce que vous croyez ? On est au cinquième étage ! J’ai envie de m’enfuir, pas de me suicider !
La silhouette de Ròbin se hissa sur l’appui de fenêtre et s’assit en travers de l’ouverture, une jambe dans le vide et un bras appuyé sur son autre genou replié.
— À quoi est-ce que tu penses ? demanda-t-il.
— Les gardes dorment ? répondit Mùrielle en fronçant les sourcils.
Il partageait sa chambre avec les deux gardes impériaux qui n’avait pas été blessés pendant l’attaque. Elle sentait un sourire amusé gagner ses traits, mais il fut vite réprimé. Ròbin avait été brusque avec elle lors de l’attaque du convoi, elle en avait conscience. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir : après tout, c’était sa faute.
— Non, répondit-il, il y en a un qui braque son arbalète sur moi. Mais t’inquiète pas, il nous entendra pas. Il est à l’autre bout de la chambre et le son de nos voix porte vers l’extérieur.
Comme elle ne poursuivait pas, il reprit :
— Tu sais, il y a pas de honte à avoir. J’en ai vu plein, des gens paniquer pendant un combat.
Mùrielle émit un grognement inintelligible.
— J’aurais pas dû te bousculer comme le l’ai fait, admit Ròbin. Tu sais, j’ai déjà eu l’occasion d’observer de vrais élémanciens de combat en action. Je me rends bien compte qu’ils sont peu utiles, en fait, dans ce genre de situations.
Mùrielle fronça les sourcils.
— Ce sont des élémanciens de combat, dit-elle.
— Et alors ? Ils opèrent toujours depuis l’arrière, ils ne sont bons qu’à lancer des sorts à distance. Leur portée est bonne mais au corps-à-corps, ils ne valent rien.
Mùrielle ouvrit la bouche pour répliquer mais revit soudain l’étrange ballet des Taupes. Les étudiants qui virevoltaient sur les tapis d’entraînement, légers sur leurs pieds nus, précis dans leurs attaques. Les flammes, les pics de glace, les rafales de vent… des attaques simples, rapides et de courte portée. Les Taupes ne cherchaient pas à devenir des élémanciens de combat. Ils cherchaient à devenir des combattants. Ce que le Recteur et les Taupes avaient tenté de lui offrir, c’était une véritable chance. Et elle ne s’en rendait compte que maintenant.
— C’est quoi ton métier, en fait ? demanda Ròbin après un instant de silence.
— Je suis hydro-ingénieure. Je suis spécialisée en conception de systèmes de circulation d’eau.
Elle put presque entendre la grimace qu’il fit lorsqu’il lui répondit :
— Passionnant. Mais je croyais que tu étais tri-élémancienne ?
— Il n’existe pas de métier permettant aux élémanciens de se spécialiser dans plus d’un seul pouvoir élémentaire. Les bi et tri-élémanciens ne sont pas assez nombreux, ce serait injuste pour les autres.
— Alors mieux vaut tirer tout le monde vers le bas, hein ?
Mùrielle fit la moue.
— Les bi et tri-élémanciens peuvent suivre des cours de maintien à niveau, tu sais. C’est ce que j’ai fait pour mon aéromancie. Quant à la pyromancie…
Elle haussa les épaules et un souvenir de flammes dansa devant ses yeux.
— T’as jamais eu besoin d’entraînement pour ça, ouais, fit Ròbin.
Mùrielle réalisait qu’avec les Taupes, elle aurait pu faire bien plus pour faire croître ses pouvoirs. Sa situation avait des airs d’énorme gâchis.
Ròbin émit un grognement :
— En tous cas, ce système me semble peu adapté aux gens qui ont du talent.
C’était davantage une histoire de bénédiction et donc de chance, mais Mùrielle ne releva pas et se perdit dans ses pensées.
— Tu veux récupérer ton poignard ?
Mùrielle sursauta presque au son de la voix de Ròbin. Dans le souvenir de la chorégraphie des Taupes, elle voyait enfin le champ des possibles qui s’ouvrait à elle. Paume ouverte, doigts écartés, elle faisait courir de minuscules flammèches sur sa peau. Elle avait l’impression de redécouvrir ses pouvoirs.
— Je te l’ai déjà dit : tu en feras meilleur usage que moi.
— Il porte les armoiries de ta ville d’origine.
Mùrielle haussa les épaules. Son regard se perdit dans sa propre silhouette, projetée sur le pavé du jardin de l’auberge.
— Je n’y ai pas passé beaucoup de temps. Je n’en garde aucun souvenir… C’est un cadeau de mon père. Tu peux le garder… jusqu’à ce que tout soit fini.
Il y eut un instant de silence, puis Ròbin reprit :
— Tu sais, il n’est jamais trop tard.
— Trop tard pourquoi ?
— Pour apprendre à se battre.
Mùrielle eut un petit rire.
— Ce n’est pas l’impression que j’ai eue.
Elle se revit, lors de l’attaque, complètement dépassée par les évènements. Quand aurait-elle le temps d’apprendre à se battre ? D’acquérir un niveau suffisant pour ne pas être un fardeau ? Pourrait-elle un jour devenir une Taupe ?
Elle frissonna. La mission qui les attendait ne lui laissait pas le loisir de se projeter très loin dans l’avenir.
— Tu trouveras toujours un adversaire plus fort que toi, dit Ròbin. Quel que soit le niveau de tes capacités. Avant que je te rende ton poignard, avant que tout soit fini… on aura sans doute de nouveau à se battre.
— Je sais.
— Alors n’oublie pas : un combat, ce n’est rien de plus qu’un enchaînement de choix.
Sur le sol en contrebas, Mùrielle vit Ròbin se redresser et s’étirer. Il fit brusquement volte-face et leva les mains.
— Du calme ! J’ai le droit de bouger, quand même ! Faut se détendre, un peu.
Son ton était calme, presque nonchalant, mais Mùrielle décelait la tension qui s’était emparée de son ombre. Lorsqu’il s’adressa de nouveau à Mùrielle, ses mots résonnèrent clairement sur le pavé de la cour de l’auberge :
— Tu n’es pas un fardeau pour celui qui choisit de te protéger. Tu es juste un choix de plus.
Je pense que c'est mon chapitre préféré depuis le début.
Le personnage de Murielle était intéressant mais c'est la première fois que je sans une vraie connexion avec lui. Sa honte de ne pas avoir réussi à se battre et son regret de n'avoir pas rejoint les taupes sont deux sentiments très forts, je comprends son état d'esprit pessimiste au vu de cela.
La proposition d'entraînement de Robin est vraiment cool, il a bon coeur le bougre (= Voir Murielle devenir à peu une combattante de bon niveau ça va être sympa à suivre.
En général, j'aime beaucoup l'utilisation des flashbacks pour expliquer les caractères et décisions des personnages.
Quelques remarques :
"à même le sol entre les tapis." utile de répéter tapis ?
"qu’elle n’avait jamais vu" -> vue
Un plaisir,
A bientôt !
Ne t'arrête jamais de développer cet univers et ses personnages. J'adore.