8. Hypnose (2)

Notes de l’auteur : Tout ceci cache en réalité le développement du perso principal (ni Kalan, ni Ahia, mais Popi)
Bonne lecture

Popi se tenait sur le thorax de Nessan qui s’agitai. Ahia lui tenait la main et tentait de l’apaiser. Elle échangea un regard paniqué avec Kalan.

— Poussez-vous, s’il vous plait, demanda une voix derrière Kalan.

Les trois nouveaux venus se mirent sur le côté tandis qu’un Coloris aux cheveux et barbe émeraude et un Cornide aux grandes cornes entraient dans la pièce. Ils touchèrent Nessan qui finit par se tranquilliser.

— C’est comme ça à chaque fois qu’il revient à lui, soupira le Cornide. Il s’agite et son corps s’enfièvre pour une raison inconnue. 

— Que se passe-t-il ? demanda Kalan tout bas.

Dépité de voir son frère dans cet état et sa gorge se serra de plus belle.

— Oh tu dois être son frère, remarqua le Cornide. Je m’appelle Yashi et voici Isfan, dit-il en désignant le Coloris qui avait une marque turquoise de taille respectable au front. Nous nous occupons de ton frère. Pour le moment, nous n’avons tenté aucune guérison, comme tu le vois, il n’est pas assez rassuré. Touma m’a parlé de vous et de vos mésaventures. C’est une amie d’enfance, nous avons passé la soirée à étudier le cas de Nessan, mais pour le moment je suis limité à faire descendre sa température.

Le dénommé Isfan, qui était à peu près de l’âge de Wakami, s’approcha de celui-ci et lui donna l’accolade.

— Wakami ! Tu as enfin décidé de te joindre à nous ? le taquina-t-il.

— Tu pourrais te montrer moins souriant en présence de la famille du blessé, remarqua ce dernier.

— Je suis souriant parce qu’avec toi, nous soignerons n’importe qui. Kalan, je suis navré si mon sourire t’importune, je suis un éternel optimiste et je n’ai pas l’intention de lâcher le morceau avec ton frère !

— Je suis heureux de l’apprendre, répondit-il timidement.

Il n’aurait su dire pourquoi, mais la proximité entre les deux jeunes Coloris lui faisait bizarre. Il n’avait jamais vu Wakami avec des amis de son âge.

— Isfan est un bon ami, tu peux le croire quand il te jure de ne pas abandonner, l’encouragea celui-ci.

— Et toi ? demanda-t-il en regardant le Coloris droit dans ses yeux verts. Tu vas l’aider ?

— Je t’avais prévenu : ce n’est pas parce que je t’ai guéri de tes propres maux que je vais nécessairement en faire de même pour ton frère, maugréa-t-il.

— Attends, coupa Isfan, stupéfait. Il t’a apporté des soins ? demanda-t-il à Kalan en pointant Wakami qu’il tenait toujours sous son épaule.

— Oui, j’avais la migraine depuis qu’une jeune Hypnotique – Coloris je veux dire – avait remué des souvenirs douloureux. Wakami m’a aidé, le résultat est vraiment bon et j’espère que ça l’encouragera à faire de même pour mon frère.

— Il t’a apporté des soins, répéta le Coloris, cette fois-ci pour lui-même. Incroyable ! Kalan, ton nom restera gravé dans ma mémoire comme le jeune Sombre ayant poussé mon ami sur le chemin de la raison ! Wakami ! Tu dois m’assister à présent, tu sais que je le prendrais mal sinon ! Aaah c’est vraiment incroyable ! ajouta-t-il en serrant Kalan dans ses bras.

Lorsqu’il le relâcha, Kalan le laissa débattre avec Wakami tandis qu’il se glissait vers Ahia.

— Alors, tu n’as plus de migraine ? lui chuchota-t-elle.

— C’est fini ! Et toi, comment vas-tu ? Ça n’avait pas l’air facile avec Ness.

— Il m’a fait peur, mais il va mieux maintenant. 

Il serra la main de son amie qui était toujours nichée dans celle de son frère.

— Isfan, Wakami, nous sommes dans la chambre d’un blessé, parlez moins fort, demanda Yashi. Wakami, que décides-tu de faire ? 

— Je… Je ne sais pas, admit-il.

— Et toi Holl ?

— Je vais vous laisser, je pense que Wakami et Isfan s’en sortiront mieux que moi et j’ai beaucoup de choses à régler en dehors du sanctuaire. 

— Bien, je te suis, j’en ai fini ici. Wakami et Isfan, je compte sur vous pour vous tenir tranquilles ! 

Ils prirent la porte et tout le monde se retourna vers Wakami. Il croisa les bras et regarda par terre, énervé de s’être fait coincer dans un rôle qu’il n’avait pas demandé.

— Tu n’es pas obligé, lui assura Kalan. Je te remercie de m’avoir aidé, je me sens mieux. Si tu décides de ne pas en faire plus, j’imagine que c’est pour une bonne raison. 

— Une bonne raison, je ne sais pas. Mais au moins je ne prends pas le risque de faire plus de mal que de bien, assura Wakami.

— Tu as peur de faire du mal à Nessan ? Dans son état, je ne vois pas comment ça pourrait être pire.

— Justement, il est fragile ! Imagine que je casse tout sur mon passage sans le vouloir ?

— Je vois, ça doit être effrayant. En même temps, Holl et Isfan pensent que tu peux le faire. À toi de voir si ça vaut la peine d’essayer, c’est trop de responsabilité pour te forcer.

— Tu m’agaces encore plus quand tu me laisses le choix !

— Je n’agis que pour t’agacer, face-de-pin ! s’esclaffa Kalan

Wakami râla puis pris un siège et s’installa auprès de Nessan du côté opposé à celui de Kalan et Ahia.

— Je vais l’aider, tu es content ?

— Oui très ! Pas toi ? nargua Kalan.

Ahia les observa, bouche bée avant d’éclater de rire.

— Vous formez une drôle de paire tous les deux ! Vous êtes timbrés, mais j’adore ça ! assura-t-elle en riant.

Son hilarité fit sourire Kalan tandis que Wakami faisait semblant de n’avoir rien entendu.

— Incroyable ! s’exclama Isfan. Alors voilà ce que j’avais en tête : une fois Nessan stabilisé ici, je pensais tranquillement entrer dans son mental en compagnie d’Ahia. Je vois à sa demi-marque qu’elle a un faible pouvoir, mais il est suffisant pour s’accrocher à moi lorsque je serais entré dans la tête de votre ami. Wakami, puisque tu es là et qu’il te connait, que dirais-tu de tenter l’expérience en laissant Ahia t’accompagner ?

— Cela me semble une difficulté en plus pour un novice comme moi, mais l’idée est bonne.

— Personnellement, j’ai un peu peur de faire tout rater, admit Ahia.

— Tu n’aurais rien à faire si ce n’est t’accrocher à moi. À part signaler ta présence, tu ne diras et ne feras rien, rassura Wakami. Essayons déjà d’entrer chez Isfan ensemble, pour nous familiariser à nos consciences.

— Je serais plus rassurée.

— Et moi aussi, confirma Wakami. Donne-moi ta main, un contact aide toujours un peu, dit-il en tendant ses doigts fins au-dessus de Nessan.

Ahia y glissa les siens. Kalan était content que sa meilleure amie s’implique également car il lui faisait confiance pour être douce avec Nessan. Mais il était également ravi de voir que les Allistes de Mérin s’étaient habitués rapidement à sa forme d’hybride et n’y prêtaient plus attention. Elle était même facilement intégrée parmi eux.

— Bien, c’est parti, prévint Wakami. Je vais chercher la partie de ta conscience hypnotique qui te permet de te déplacer chez autrui. Un fois que nous serons bien accrochés l’un à l’autre, je t’emmène chez Isfan et nous tenterons d’instaurer disons… de la sérénité ? Cela vous convient à tous les deux ? 

— Je vous attend ! se réjouit Isfan en s’asseyant par terre en tailleur, toujours le sourire aux lèvres.

Le premier essai fut infructueux. Wakami rouvrit les yeux après quelques secondes et s’écria :

— Ouah ! Je ne m’attendais pas à une conscience de soi aussi diffuse ! Je suis désolé, j’ai été surpris. Dans un sens, c’est logique puisque tu ne te reconnais pas dans un seul corps, ni une seule espèce. Navré d’avoir été si surpris. On peut recommencer ? 

— Oui, si tu te sens prêt. Je ne risque pas de perturber Isfan et Nessan ? s’inquiéta Ahia.

— Non, non, c’est un peu particulier car nous mêlons nos consciences pour que tu m’accompagnes, alors que nous ne ferons que de marquer notre présence dans l’esprit des autres. Nessan risque d’ailleurs de te voir sous tes traits de Sombre, car c’est comme ça qu’il t’imagine.

— Je vois. Alors allons-y. 

Les deux camarades recommencèrent et cette fois-ci, rien ne se passa aux yeux de Kalan durant un long moment. Il imagina que c’était bon signe, bien que cela lui semble interminable avant qu’Isfan soupire d’aise et qu’Ahia et Wakami rouvrent les yeux et se regardèrent, triomphant. Voir cet air sur leurs visages fit sourire Kalan.

— Alors, vous avez réussi ? demanda-t-il.

— Je crois bien, confirma Ahia. En fait je n’ai pas fait grand-chose si ce n’est m’accrocher à Wakami comme un bébé singe à sa maman.

— Un bébé quoi ?

— Un bébé singe. Ce sont de petits animaux que j’ai rencontré dans le Sud et qui s’accrochent au dos de leur maman lorsqu’elle se déplace dans les arbres.

— Je vois… hésita Kalan qui l’aurait bien questionnée sur l’apparence de ces animaux, mais qui ne voulait pas changer de sujet non plus : Donc tu t’es accrochée comme un bébé singe et ensuite ?

— Wakami a invité Isfan à se détendre et à trouver un souvenir serein pour lui permettre de le vivre pleinement. Ensuite nous n’avons plus rien vu, mais quand il est revenu de son souvenir, il avait l’air apaisé. C’est le cas, Isfan ? demanda-t-elle.

— Oui, je me sens serein, affirma-t-il. Wakami, ton pouvoir suggestif est très prenant. J’ai rarement été si loin dans mon for intérieur, tout était si net ! Bien ! À Nessan maintenant !

— Maintenant ? s’étonna Kalan. Tu n’es pas trop fatigué pour poursuivre Wakami ?

— Non, ça va. User de son pouvoir pour aider les autres avec leur accord c’est autre chose que de combattre ! Et contrairement aux barrières dont j’ai imprégné vos souvenir, cette fois-ci, je n’ai fait que de vous guider, vous avez fait le gros du travail vous-mêmes.

— Je vois… Mais vous êtes sûrs de vouloir poursuivre maintenant ?

— Je n’aurais plus le courage si nous nous arrêtons là, admit Wakami. Je me sens prêt et toi, Ahia ?

— Prête !

— Je superviserai votre travail et j’interviendrai en cas de problème, conclut Isfan.

Tenant Ahia d’une main, Wakami plaça l’autre sur le front de Nessan. Il prit une grande expiration puis expira longuement avant de se lancer à la rencontre du Sombre endormi. À nouveau un interminable silence s’installa. Isfan avait aussi fermé les yeux et Kalan se demanda comment il parvenait à observer le processus de loin. Après un long moment, Nessan commença à s’agiter. Il fut de plus en plus nerveux au point que Popi sauta du lit. Kalan se leva, prêt à intervenir, mais Isfan lui attrapa le bras et lui fit un signe de tête signifiant que tout allait bien. En effet, quelques instants plus tard, Nessan se calma. Wakami et Ahia rouvrirent les yeux presque aussitôt.

— Eh bien, si je m’attendais à ça ! s’exclama le Coloris.

— Que s’est-il passé ? demanda Kalan.

Ahia le regarda en secouant la tête, ne sachant que lui répondre.

— Ton amie n’a pas seulement un don d’Empathie, elle peut même diffuser une sensation à l’intérieur des autres. Vous n’aviez jamais remarqué ? demanda Wakami, effaré.

— Non, je ne savais pas que je pouvais faire ça, admit-elle. Mais quelle différence avec la sérénité que tu as donnée à Isfan ?

— Je n’arrive pas à vous suivre, avoua Kalan.

— Je vais t’expliquer, poursuivit le Coloris. Nous sommes entrés en contact avec Nessan. Comme il nous a reconnu, il a été d’accord de nous laisser entrer et discuter avec lui. Bien que son monde intérieur soit ravagé et oppressant, nous avons pu lui dire qu’il était en sécurité, que nous veillions sur lui avec son frère et Touma. Nous lui avons aussi dit que des Hypnotiques allaient l’aider à aller mieux. Là, il a d’abord semblé comprendre puis tout a basculé et mes paroles ne l’atteignaient plus. C’est alors qu’Ahia a diffusé un sentiment d’apaisement. Ce n’est pas comme lorsque j’ai suggéré à Isfan de trouver son sentiment de sérénité, Ahia a partagé sa propre sérénité ! Ce dont je suis incapable. C’est bien plus direct et puissant sur les sentiments.

— Je ne savais pas que j’avais fait ça, chuchota-t-elle.

— Je ne suis pas étonné, tu as toujours réussi à me calmer, remarqua Kalan. Vous faites une bonne équipe !

— Je pense que nous pourrions faire cela encore quelques fois avant de prendre Isfan avec nous, afin que Nessan s’habitue à lui et le laisse le soigner, proposa Wakami.

— Et pourquoi ne pas continuer toi-même ? s’étonna son ami.

— Parce qu’arrivera le moment où il faudra l’accompagner dans son souvenir face à Erok et que je me sens incapable de le supporter ! Je ne pourrais pas l’aider et ce n’est pas de la mauvaise volonté de ma part, c’est bien plus profond.

— Oh je suis désolé, je n’y avais pas pensé, avoua Isfan en serrant l’épaule de son ami. Je prendrais donc le relais dès que Nessan sera assez tranquille pour travailler avec moi. Et toi, Ahia, tu penses continuer ?

— Bien sûr ! Maintenant que je sais être capable de telles choses, je vais essayer d’en faire profiter mes amis !

— N’en abuses pas, personne n’aime avoir l’impression d’être influencé, l’avertit Wakami.

L’expérience semblait parler pour lui.

— Tu as raison, je ferais attention qu’elle soit une ressource pour les autres et non une obligation. 

— Bien. En revanche, cette intervention-là m’a fatigué, je vais aller me reposer.

— Merci infiniment, Wakami, exprima Kalan. Tu étais hésitant et aujourd’hui tu m’as aidé avant de t’occuper de mon frère.

— Il parait que je peux être prévenant quand je ne suis pas une enflure hautaine, répondit-il en souriant.

— Même quand tu fais ton enflure, je t’ai toujours apprécié, l’ami, le rassura Isfan.

Kalan fit un clin d’œil à Wakami et le laissa s’en aller. Isfan tamponna un peu d’eau sur le visage de Nessan et ouvrit la fenêtre avant de sortir :

— J’aère un moment, je reviendrais fermer quand l’air aura circuler, expliqua-t-il.

L’air frais et le chant des oiseaux amenèrent le printemps dans la chambre. Kalan se réjouit que son frère puisse profiter à nouveau des beaux jours en étant complètement présent. Ahia s’appuya sur l’épaule de Kalan et soupira :

— J’ai retrouvé de l’espoir, lui confia-t-elle. Je sens que Nessan va s’en sortir.

— Tu le penses vraiment ?

— Oui, son mental est malmené mais il y a quelque chose de nouveau qui s’est installé en lui que je ne sentais pas avant.

— Quoi donc ?

— Cette volonté acharnée que j’ai puisée en toi et que j’ai pu lui offrir sans m’en rendre compte. C’est uniquement maintenant que je sens cette petite flamme au fond de lui. À nos yeux, il dort, mais dans son for intérieur il se bat pour s’en sortir. Et Wakami comme Isfan ont l’air de savoir ce qu’ils font.

— C’est vrai qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour le guérir. Je vous fais confiance. 

Popi qui avait vu la tempête passer se réinstalla auprès de Nessan.

— Lui aussi, il a un pouvoir sur les Elfes, ajouta Ahia. Il l’apaise à chaque fois qu’il le touche.

— C’est l’effet boule de poils toute douce, j’imagine.

— Tu as trouvé un nom pour ce phénomène digne d’être transmis dans des cours de soins avancés ! le taquina Ahia.

— Popi ira leur donner des cours lui-même, renchérit-il.

Les deux camarades s’amusèrent à imaginer le chiot au milieu des Elfes les plus érudits en matière de soin. Quand il se fit tard, Kalan descendit rejoindre la cuisine en compagnie de Popi. Le petit chien eut le droit à des restes de repas et Kalan à une miche de pain aux graines et aux légumes qu’il engloutit sur le chemin du retour. Il arriva dans la petite chambre des Muguets le ventre plein. Cette fois, il laissa la porte entrouverte pour que Popi puisse circuler librement. Il trouva une couverture dans un placard qu’il pendit à la porte afin de se prémunir au mieux du froid de la nuit. Malgré la fatigue, il prit le temps d’étendre ses vêtements afin qu’ils s’aèrent puis il s’enroula dans les nombreuses couches de couvertures du lit et s’endormit alors que le soleil se couchait à peine, son corps réclamant du repos.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Phémie
Posté le 15/05/2025
Coucou !

J'ai encore bien apprécié ce chapitre. J'ai beaucoup aimé en particulier :
- Ifsan, plein d'optimisme et de joie de vivre, et la manière dont il taquine Wakami (décidément pour un Colori aussi bougon il est bien entouré !)
- Kalan super avenant avec Ahia
- La manière dont on comprend progressivement la nature des pouvoirs d'Ahia, grâce à ceux qui mettent des mots sur ce qu'elle fait : jusque là elle agissait à l'instinct, maintenant on sent que sa formation à commencé.

Pareil qu'au chapitre précédent, je trouve que tu pourrais prendre un peu plus ton temps après le départ de Wakami avant d'enchaîner sur un autre dialogue. Les oiseaux qui chantent, l'air pur, Kalan et Ahia pourraient profiter de leur "étreinte" et de quelques minutes de silence (après un petit saut de ligne) et ça permet au lecteur de digérer.

Sur le fond j'ai juste relevé une répétition de "également".
ANABarbouille
Posté le 16/05/2025
Merciiii
Oui il est bien entouré c’est pour ça qu’il est bougon mais quand même sympa je pense

Je note de laisser plus de temps pour l’émotion !

Et faudra vraiment que je passe le roman sur antidote pour chasser mes répétitions quand j’aurais l’impression d’avoir fini ^^ merki
Vous lisez