— Ton père va très bien, Jean-Baptiste.
— Tu en es sûre ?
— Je suis sa femme, je vis avec lui. Il va très bien, je te dis.
— Tu ne l’as pas vu échanger quelques mots avec… des légumes ?
— Il ne cuisine plus à la maison.
— Il ne cuisine plus et tu penses qu’il va bien ?
— N’a-t-il pas le droit de s’éloigner un peu des fourneaux ?
— Je l’ai toujours entendu dire qu’il a passé toutes ses journées en cuisine, sans exception. Qu’il serait damné le jour où il passerait une journée sans toucher une poêle ou une casserole…
— Peut-être qu’il veut s’éloigner de tout cela ?
— Maman… Ne le prends pas mal mais… tu sais, au fond de toi, qu’il ne va pas bien. Me le cacher, te le cacher, ce n’est pas une bonne idée. Il faut l’aider.
— Il fait des cauchemars, rien de bien méchant.
— Des cauchemars ?
— Il semble se débattre contre des brocolis. Il crie au feu. Il hurle que sa vie est finie… Il n’a pas pour habitude d’être étourdi. C’est passager...
— Et si ce n’était pas passager, justement ?
— Qu’est-ce que tu insinues, Jean-Baptiste ?
— Il parle à des légumes, il fait des cauchemars récurrents, il évite de cuisiner devant toi… Il ne va pas bien. Si nous fermons les yeux, j’ai l’intime conviction que les choses vont dégénérer à toute vitesse. Cette histoire de Broccoli Party, j’ai peur que finalement, ce soit le début de la fin. Et s’il n’était plus capable de cuisiner comme avant ? Comment réagira-t-il s’il ne peut plus mener une recette jusqu’à terme ? Comment ?
J'avais beaucoup aimé l'inquiétude du fils et le déni de la mère. Ça passe très bien. Et la fin relance le suspens.
Super, si le suspense est relancé ! Merci d'avoir réécrit ce commentaire malgré tout.
Ça évidemment tout le monde s'en moque...
En tout cas, puisse la fête du chou en branches sicilien fasse rebondir l'ambiance pour le bien de tout un chacun !
A voir si l'ambiance va rebondir, comme tu dis.
A bientôt, Plume de Poney !