9 septembre 1940

Par deb3083

Cher journal,

Je suis épuisé. Friedrich, Klara et Anna-Maria n’en font décidément qu’à leur tête. J’ai dû me rendre à Paris pour aller chercher moi-même mon frère et l’empêcher de commettre l’irréparable. Il s’était entiché d’une juive !

Je ne voulais pas le croire, mais heureusement, je pense qu’il n’avait plus toute sa tête à force d’abuser de la boisson et de fréquenter les bars de la capitale française.

À présent, je peux t’affirmer qu’il est à nouveau dans le droit chemin. Si seulement mes sœurs pouvaient en faire de même…Elles ont seize et dix-huit ans et elles sont très jolies. À tel point que plusieurs officiers ici les ont remarquées lors de leur dernière visite et je n’aime pas cela.

En fait, je ne sais pas quoi faire. Je n’aime pas les savoir à Berlin car je ne peux contrôler ce qu’elles font et ici…en raison du peu de femmes qui travaillent dans nos services administratifs, j’ai peur que tôt ou tard, des gardes ne cherchent à assouvir leurs pulsions. Mais elles n’ont pas encore fini leurs études, j’ai encore un peu de temps devant moi.

Je suis assez fier qu’elles aient toutes les deux manifesté leur envie de venir travailler avec moi et j’avais un instant songé à user de mon influence auprès de mes supérieurs afin qu’elles obtiennent les meilleurs postes dans le camp. Mais ce n’est pas un bon environnement pour elles.

Anna-Maria veut devenir infirmière mais je ne tiens pas à ce qu’elle soit en contact avec les détenus du camp. J’ai donc réfléchi. Nous manquons de personnel dans les Lebensborn et Anna-Maria adore les enfants. J’ai donc accepté qu’elle continue sa formation et très bientôt, elle pourra venir exercer à Munich. La nurserie a été établie dans un magnifique manoir situé dans un vaste et splendide domaine. Ma sœur pourra donc exercer le métier de son choix et rester à l’abri des regards concupiscents des hommes.

Quant à Klara, elle tient par-dessus tout à devenir secrétaire. Je crois que je vais également l’envoyer à Munich. Je ne leur en ai pas encore parlé mais j’ai de grands projets pour elles : lors de leur visite il y a six semaines, mes sœurs ont eu l’occasion de discuter avec un neveu de Sepp Dietrich qui était en mission d’inspection à Dachau et j’ai remarqué qu’il semblait très attentif aux paroles d’Anna-Maria. Edmund est un très beau garçon, aux états de service impeccables et à vingt-deux ans, il a déjà gravi de nombreux échelons au sein de la SS. Il serait le compagnon idéal pour ma sœur.

De plus, il est très bon ami avec Jakob, le fils d’un médecin réputé de Berlin. Je compte les inviter tous les deux à Noël afin qu’ils puissent discuter avec mes sœurs. Jakob sait qu’il pourra, après ses études, obtenir un poste à responsabilité auprès de son père et je pense que Klara pourrait être très heureuse à ses côtés.

Mais pour que Edmund et Jakob acceptent de rencontrer mes sœurs en privé, il faut absolument que je veille à ce qu’elles adoptent des comportements responsables. Je sais, par un ami qui les surveille pour moi, qu’elles aiment s’habiller et se maquiller pour attirer l’attention de quelques garçons et je ne peux tolérer cette attitude digne des bordels parisiens que Friedrich semblait tout particulièrement apprécier.

Comme je l’avais souhaité, et puisque sa formation est terminée, il est affecté aux tâches les plus ingrates afin de le punir pour sa conduite outrancière en France. J’attends de mon frère qu’il me prouve qu’il n’est pas qu’un homme de terrain et de combat mais bien qu’il a les capacités de devenir un officier respectable et respecté. Malgré ma position à Dachau, il sait qu’il ne bénéficiera d’aucun traitement de faveur et qu’il obtiendra une promotion qu’après avoir fourni un dur labeur. Je veux croire en sa bonne volonté : Friedrich est un bon garçon, il était simplement trop jeune pour comprendre les vices cachés de son séjour parisien.

Si je pense avoir trouvé les époux parfaits pour mes sœurs, il en est tout autre pour Friedrich. Contrairement à ce que je croyais, de nombreuses jeunes Allemandes n’ont pas le comportement attendu et je ne veux pas dans ma famille de femme frivole, qui fume, qui porte du rouge à lèvres et des talons hauts.

Mais je pense avoir la solution : une réception est organisée dans deux semaines au Deutsches Museum de Munich où de grands noms du NSDAP sont invités avec leurs enfants. Ayant l’opportunité d’y assister, j’y amènerai Friedrich et qui sait, il y rencontrera peut-être sa future épouse ?

Il se murmure qu’Himmler lui-même sera présent : j’aimerais beaucoup pouvoir discuter avec lui au sujet des exercices punitifs paramilitaires en vigueur à Dachau. En effet, je trouve que nous pourrions être bien plus inventifs et surtout nous devrions être beaucoup plus sévères. Avec Erwin, l’un de mes plus proches amis, nous craignons même que ces exercices ne renforcent la condition physique des détenus. Or, nous devons les affaiblir et les exterminer. Ce n’est pas la main d’œuvre qui manque de toute façon.

 

Werner

 

 

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MélanieDeLune
Posté le 26/11/2020
A ce stade de la lecture, je me demande quel est ton but en temps qu'auteur : raconter l'histoire d'un SS cruel, parfaitement en ligne avec l'idéologie nazie ? Pourquoi ? Y-a-t-il la volonté de dénoncer cela ? ou simplement de le documenté. Je regrette vraiment qu'il n'y ait aucune réflexion chez le personnage, aucune dualité, à mon sens ce serait beaucoup plus intéressant
Niveau forme : lecture fluide, adaptée au format journal intime
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