Ce matin-là en passant au village, j’ai constaté un rassemblement sur la place centrale. Je me suis mêlé à la foule et j’ai interrogé Joel.
— Que se passe-t-il ?
— C’est ce matin l’échéance du pari…
— De quoi tu parles ?
— Tu devrais sortir de chez toi plus souvent, répondit-il un sourire aux lèvres, Michael a parié contre Molok, en prétendant qu’il pouvait le battre en duel.
— C’est ridicule ! Je sais qu’on en a à tous marre de la tyrannie de Molok, mais c’est un sorcier et Michael n’a aucun pouvoir, il n’a aucune chance !
— Je ne sais pas ce qu’il a en tête. Depuis une semaine que ce pari suicidaire est lancé, je n’arrête pas de lui dire sur tous les tons qu’il n’y a rien de déshonorant à fuir pour sauver sa vie. Il m’a répondu inlassablement qu’il avait un plan et que je ne devais pas m'inquiéter.
— Cela fait une semaine que ce pari est lancé ? Je suppose que c’est Michael qui a demandé ce délai après avoir fait la folie de défier Molok. Je ne comprends pas ce qu’il espère, même s’il avait trouvé plusieurs éclats divins, il faudrait des années pour maîtriser suffisamment la magie pour vaincre un sorcier expérimenté comme Molok.
— Attends ! Tu n’as pas entendu le plus dingue, les termes du pari sont très précis. Michael n’a pas le droit d’utiliser la magie, qu’elle vienne de lui ou d’un sort lancé par un autre.
— Cela n’a aucun sens !
— Écoute, je n’étais pas là lorsque Michael a lancé le pari. Apparemment, il fanfaronnait en disant qu'on n'avait pas besoin de payer pour avoir la «protection» de Molok. Molok a répliqué que c’était facile à dire et Michael a répondu qu’il pouvait lui prouver. Ils ont négocié les termes du pari et fixé la rencontre aujourd’hui.
— Il l‘a délibérément provoqué ? Michael n’est pas stupide, pourtant je ne parviens pas à comprendre comment il espère gagner. D’ailleurs, gagner quoi ?
— Si Michael gagne, Molok s’en ira et nous n’aurons plus à le payer. Si Molok gagne, Michael deviendra son esclave.
Michael est arrivé à pied. L’heure fatidique devait approcher. L'épée qu’il avait à la main était la seule chose inhabituelle dans son apparence. Décidément, je ne comprenais pas ce qui se passait. Je n’avais pas très envie de voir Molok faire une démonstration de son pouvoir pour fournir un exemple de plus de ce qui arrivait à ceux qui le défiaient. Pourtant, j’étais intrigué. Michael devait bel et bien avoir un plan.
Molok arriva en se téléportant au milieu d’éclairs. Il était rare qu’il se téléporte et le rajout de fioritures indiquait clairement que le défi de Michael l’avait énervé. Il voulait marquer les esprits pour réaffirmer son autorité. Le bourgmestre se plaça entre eux. J’en conclu qu’il serait l’arbitre. Il fit tomber un morceau de tissu au sol. Michael se précipita vers Molok. Molok lança une boule de feu. Michael parvint à l’esquiver en faisant une roulade. Michael porta un coup. Molok leva la main. La lame s’arrêta juste avant de le toucher. J’ai trouvé étrange qu’il laisse l’épée s’approcher autant. Molok semblait figé, fixant l’épée. L’épée ! C’était l’épée qui était ensorcelée ! Michael avait réussi à piéger Molok. Cela devait respecter les termes énoncés pour le pari, mais Michael avait une vraie chance de battre Molok !
Michael recula. Molok se téléporta à l’autre bout de l’espace dégagé de la place. Dommage, il serait plus prudent maintenant. Michael recommença à courir. Molok leva une main et se crispa. Il réussit à immobiliser Michael. Molok serrait la mâchoire. Finalement, il fit un geste et l’épée s’envola de la main de Michael. Je n’eus pas le temps de détourner le regard. Michael disparut dans les flammes. Les flammes durèrent quelques secondes. Pas de squelette carbonisé ! Il était indemne ! Bon, nu comme un ver, mais il ne semblait même pas avoir le poil roussi. Constater son absence de cicatrice me rappela que Michael était un jeune homme prudent. Pour autant que je le sache, il ne s’était jamais battu. Je me demandais ce qui avait pu le faire changer d’attitude. Je remarquais qu’il lui restait seulement une amulette et un bracelet argenté au poignet droit. Je n’eus pas à m’interroger longtemps sur la fonction de ses objets. Michael n’avait pas perdu de temps. Il était déjà revenu près de Molok. Il n’avait eu qu’à tendre le bras droit pendant sa course pour que l’épée revienne dans sa main. La pierre bleue de l’amulette s’était mise à briller lorsque Molok avait gesticulé à nouveau. Au dernier moment, Molok parvint encore à bloquer l’attaque. Il flancha et posa un genou à terre.
— Je me rends, souffla-t-il à bout de souffle, tu as gagné.
Nous allions mieux vivre libérés du joug de Molok. L’acier avait triomphé de la magie, ou plutôt la magie avait triomphé de la magie, difficile de faire autrement.
Il existe donc bien un moyen pour un non-mage de faire face à un mage, même si la méthode est difficilement abordable pour tous.
Les objets magiques sont un sujet interressant à aborder (Qui peut fabriquer ? Comment c'est fabriquer ? Y a-t-il un nombre d'utilisation limité ? Comment on s'en sert ?)
Qui ? Des sorciers, comment ? Par magie (mince, tu voulais peut être des réponse plus précise :D )
Je n'ai pas prévu d'objet avec un nombre limité de charges, je n'aime pas le concept, il est peu probable que je l'ajoute.
Michael n’as pas le droit d’utiliser la magie
→ n’a pas
qu’elle viennent de lui ou d’un sort lancé par un autre.
→ vienne
Écoutes, je n’étais pas là lorsque Michael a lancé le pari.
→ Écoute
pourtant je ne parvient pas à comprendre comment il espère gagner.
→ parviens
Si Michael gagne, Molok s’en ira et nous n’aurons plus à le payer, si Molok gagne, Michael deviendra son esclave.
→ À scinder en deux phrases
Michael est arrivé à pied.
→ Avant ce paragraphe, je mettrais un truc du genre « L’heure du pari est finalement arrivée ».
ceux qui le défiait
→ défiaient
Pourtant, j’étais intrigué, Michael devait bel et bien avoir un plan.
→ À scinder en deux phrases
Le bourgmestre se plaça entre eux, j’en conclu qu’il serait l’arbitre, il fit tomber un morceau de tissu au sol.
→ À scinder en trois phrases
Michael avait réussi à piéger Molok, cela devait respecter les termes énoncés pour le pari, mais Michael avait une vraie chance de battre Molok !
→ À scinder en deux phrases
Molok se téléporta à plusieurs mètres.
→ J’en profiterai ici pour faire décrire les lieux et plonger le lecteur ou la lectrice dans l’ambiance. J’ai une véritable aversion pour les termes métrique dans la fantasy (vu que le mètre a été inventé à la révolution française). Je préférerais un « Molok se téléporta devant le stand coloré du primeur » ou un truc du genre.
Je n’eu pas le temps de détourner le regard.
→ n’eus pas
Bon, nu comme un vers, mais indemne.
→ comme un ver
→ pour éviter la répétition de « indemne », tu peux dire « sans une égratignure » et tu peux même rajouter « en dehors de la cicatrice reçue lors de son combat à la taverne contre cet abruti qui avait osé tricher au poker contre lui ». Cela donnera une ambiance au texte à faible coût.
je n’eus pas à m’interroger longtemps sur la fonction de ses objets.
→ Majuscule manquante en début de phrase.
Michael n’avait pas perdu de temps, il était déjà revenu près de Molok.
→ À scinder en deux phrases
Nous allions mieux vivre libéré du joug de Molok.
→ libérés
Cela aide en effet à permettre à un joueur préférant les personnages non mages à se projeter dans ton JDR.
Tout d'abord, je suis content puisque ta remarque finale me laisse entendre que j'ai atteint mon but avec ce texte.
J'ai pris en compte tes corrections. Cependant, j'ai envie de tergiverser sur plusieurs point :
- la date d'invention du mètre ne me semble pas un bon argument pour défendre ton point de vue sur son usage dans la fantasy. Il me parait plus judicieux de dire que le point de vue des personnes dans un tel environnement serait différent pour les "grandes" distances ("c'est à 3 jours de cheval"). En revanche pour de plus courtes distance, je suis moins convaincu. Le "réalisme" serait de supposer qu'ils ont une langue et des mesures différentes, et que ce n'est qu'un effet de "traduction" qui rend cela intelligible pour le lecteur.
- Je n'avais pas tout à fait la même vision du personnage que toi, donc j'ai adapté ta suggestion pour refléter cela.
- De la même façon, tu pensais à des étals autour de la place alors que pour moi, il s'agit d'un espace vide (lieu de passage et de rassemblements informels), donc j'ai mis une indication en ce sens.
Pour finir, je ne sais pas à quel point cela ressort bien, mais je voulais transmettre l'idée que les objets magiques sont rare, pour ne pas dire quasiment inexistant (c'est pour ça que le narrateur est surpris et n'envisage pas cette possibilité, contrairement à un lecteur averti). Car en y réfléchissant, je me suis dit que l’existence même d'objet magique semble un postulat illogique (alors lorsque cela semble courir les rues...). C'est pratique en terme de mécanisme de jeux, pour permettre à des non magiciens de rivaliser, mais justement, pourquoi un magicien ensorcellerait une épée qui pourrait se retourner contre lui ? Il n'a pas besoin d'épée, et si un ami en qu'il a confiance en a besoin, pourquoi ne pas lancer un sort qui augmente directement l'efficacité au combat de son ami ? Même en explicitant que lancer un sort sur un être vivant est plus difficile à faire ou plus facile à dissiper pour un adversaire, cela semble un choix étrange (Tu n'es pas magicien ? Pourquoi tu veux en affronter ???). Tu t'en doutes peut-être, mais si j'ai réfléchi à tout ça, c'est bien qu'il y a des "justfications" que je n'ai pas inclus dans ce texte, la semaine prochaine je parlerai de Morgane (si je n'ai pas une idée qui me semble meilleure d'ici-là)
à bientôt
Si les objets magiques sont rares, je suis surpris que le narrateur en connaisse même l'existence. Le narrateur devrait être interloqué tout du long, ne pas du tout comprendre ce qui se passe ni comment Mickael peut survivre à la magie. Comme c'est fait là, ça semble banal (vu qu'un mec au fin fond d'un village en connait l'existence et reconnaît même la nature de l'objet en question). Je vois plusieurs possibilités :
- Tu rajoutes un dialogue à la fin où Mickael explique au narrateur (moi, je trouve ça lourd pour pas grand chose)
- Tu rajoutes une phrase du genre "Plus tard, Mickael a expliqué que son épée était ensorcelée. Ensorcelée ? Sur le coup, je n'ai même pas compris ce mot. Il a expliqué que des sorciers mettaient leurs pouvoirs dans des objets. Mais que c'est extrêmement rare". Tu peux même, si tu veux, en rajouter genre "fanfaron" avec un "J'ai été obligé de me rendre au fond d'une grotte lointaine et combattre des monstres pour les obtenir" (alors qu'en fait, il a eu du bol et les a trouvées par terre devant le cadavre d'un inconnu) ou en mode "honnête" et il dit la vérité (Ça dépend du caractère du personnage).
Le fait que Molok se fasse piéger ne veux pas dire qu'il serait incapable d'enchanter un objet, mais plutôt qu'il n'a pas envisagé cette option car les magiciens ne laisse pas traîner des objets magiques à tous les coins de rues. Il n'aurait pas imaginé que Michael pouvait s'en procurer. D'ailleurs, Michael essaye de "pousser" son avantage en commençant par esquiver une attaque qui ne lui aurait fait aucun mal. Plus Molok réalisait le piège tard, plus Michael avait de chance d'obtenir une victoire "facile".
Je pensais que la surprise du narrateur rendait cela "évident" (ou disons pas trop dur à déduire), mais il semble qu'il n'y a que deux options :
- soit les lecteurs trouvent le moyen de devenir télépathe pour comprendre le 36ième degrée de mes sous entendus (ne me demande pas comment)
- soit va falloir que j'ajoute un minimum d'indication (ce qui semble plus facilement réalisable)
à bientôt
P.S. : Tes suppositions ne correspondent cette fois encore pas à ce que j'avais en tête sur comment il s'est procuré les objets, mais cela devrait être corrigé Dimanche...