Morgane me dévisageait.
— Il me terrorise, j’étais à peine plus qu’un bébé lorsqu’il a tué ma mère sous mes yeux. Je savais déjà masquer mon pouvoir. C’est la seule chose qu’elle a eu le temps de m’apprendre. C’est la seule raison de ma survie. Qu’il ignore qu’on puisse le faire ou qu’il n’ait simplement pas imaginé que je sache le faire si jeune m’importe peu. J’ai caché mes capacités toute ma vie, le peu que j’ai réussi à découvrir par moi-même ne me sera d’aucune utilité contre lui, je serai paralysée par la peur. Peur pour moi, mais aussi peur pour Arthur…
— Tu es sûr que ce sera un garçon ?
— Oui, Michael, il est déjà suffisamment formé dans mon ventre, et il sera très puissant, bien plus que moi. J’en sais trop peu pour expliquer un tel phénomène. Mais tu dois comprendre qu’en plus des embêtements d’une grossesse normale, je m’épuise pour masquer son pouvoir. J’ai peur que d’ici peu cela ne suffise plus.
— Et si Molok vous découvre…
— Il nous tuera ! Il volera cette puissance s’il le peut, mais il ne laissera jamais planer une telle menace sur sa domination.
— Morgane, je ne parviens toujours pas à comprendre ton plan. Il faut que tu m’expliques, pourquoi ensorceler l’épée plutôt que de directement lancer un enchantement sur moi ?
— La première raison, c’est d’essayer de surprendre Molok. Or si tu le défies, il cherchera à comprendre pourquoi, en particulier venant d’un garçon sans histoire comme toi. Il s’attendra à ce que tu aies acquis du pouvoir en absorbant des cristaux, et une vérification de ta puissance révélerait l’enchantement…
— Dans ce cas, pourquoi le défier ? Pourquoi prendre le risque qu’ils nous voient venir ?
— C’est la deuxième raison, Molok prétend qu’il est noble et vertueux, qu’il nous protège, que nous avons besoin de lui. Il se ment à lui-même plus qu’il ne nous trompe. C’est pour ça que je pense qu’il fera moins d’histoire pour partir si tu lui permet de le faire la tête haute, ce qui sera le cas si on se contente de prouver que nous n’avons pas besoin de lui.
— Bien que je n’aime pas l’idée de devenir un meurtrier, ce serait plus simple de le tuer, non ?
— Tu oublies ce que je t’ai dit sur la mort de ma mère. Je ne me rends pas compte de la force qu’avait sa magie, mais elle était très douée, elle avait vaincu Molok. Lorsqu’elle a voulu l’achever…
— Le contre-coup l’a tuée.
— Pas exactement, répondit-elle alors que j’essuyais ses larmes de mes pouces en tenant son visage entre mes mains, mais il a repris l’avantage, et la laisser vivre alors qu’elle était si dangereuse pour lui…
Elle recula d’un pas, je laissais mes mains retomber, elle releva les épaules.
— J’ignore de quelle sorte de riposte il s’agit, les sortilèges défensifs que je connais pourraient ne pas suffir. Et c’était il y a quinze printemps, il a dû renforcer ses protections. J’adorerais le voir mort, mais ce serait encore plus risqué. Je ne veux pas te perdre, je ne veux pas que tu prennes plus de risque que nécessaire. Je fabriquerai une épée pour n’importe qui d’autre si je pouvais avoir confiance en quelqu’un d’autre.
— Si l’épée me protège, tu me garanties qu’il ne pourra pas me l’arracher de la main ? Et si pour une raison quelconque je la fais tomber…
— Tu n’es pas si maladroit, dit-elle avant de prendre quelques secondes pour réfléchir. En théorie, il pourrait, rien qu’avec de la télékinésie, l’envoyer voler hors de ta portée. Avec les sorts adéquats cela lui sera plus difficile et cela consommera ses réserves plus vite. Mais j’ignore de quelle réserve il dispose, il pourrait réussir et avoir de quoi finir le combat. Tu as raison, j‘enchanterai le pendentif que ton père t’a légué séparément pour qu’il te protège. Et il sera facile de faire un bracelet pour ramener l’épée dans ta main. Je t’apprendrai à l’activer. Je ne vois pas quoi faire de plus.
— J'espère que cela sera suffisant. Tu as conscience que même en cas de victoire Molok reviendra.
— En effet, lui ou un autre voulant prendre la place perçue comme vacante. Mais nous devrions avoir le temps pour nous préparer. Si je n’ai plus à me cacher, je pourrais plus facilement faire des objets magiques.
— Je croyais que tu ne faisais confiance qu’à moi.
— La situation sera différente, je me moque qu’un ou deux imbéciles partent à l’aventure plutôt que de participer à la défense du village. En revanche, donner notre seule chance de survivre et de voir notre fils grandir, je ne peux m‘y résoudre.
— Et nous pourrons nous marier et enfin cesser de nous voir en cachette.
— Je t’ai prévenu dès le début, commença-t-elle en souriant, que le fait que je sois orpheline ne t’éviterait pas d’avoir à prouver ta valeur si tu voulais obtenir ma main.
Elle m’embrassa.
— J’ai du mal à réaliser que notre fils puisse être déjà si puissant alors qu’il t’est encore si facile de dissimuler ton ventre. Tu es vraiment certaine pour ce prénom ?
Parfait, j'ai maintenant des réponses à mes questions sur l'histoire d'avant et les explications sont claires.
Il me terrorise, j’étais à peine plus qu’un bébé lorsqu’il a tué ma mère sous mes yeux. Je savais déjà masquer mon pouvoir, c’est la seule chose qu’elle a eu le temps de m’apprendre, c’est la seule raison de ma survie.
→ À scinder en plusieurs phrases.
c’est la seule chose qu’elle a eu le temps de m’apprendre,
→ C’était la seule chose qu’elle avait eu le temps de m’apprendre (je trouve ça mieux au niveau concordance des temps).
Qu’il ignore qu’on puisse le faire ou qu’il n’est simplement pas imaginé que je sache le faire si jeune m’importe peu.
→ ou qu’il n’ait
je serais paralisé par la peur.
→ Je serai (sans le « s ») paralysé (avec un « y » et un « e » à la fin si le narrateur est féminin).
Il s’attendra à ce que tu es acquis du pouvoir en absorbant des cristaux,
→ tu aies
Le contre-coup l’a tué.
→ tuée
les sortilèges défensif que je connais pourrait ne pas suffirent
→ les sortilèges défensifs (avec un « s ») que je connais pourraient (« ent ») ne pas suffire (sans le « ent »)
Et c’était il y a 15 printemps,
→ Bien que ça soit juste grammaticalement parlant, on préfère écrire quinze.
j‘enchanterais le pendentif que ton père t’a légué séparément pour qu’il te protège.
→ j‘enchanterai (sans le « s »)
Je t’apprendrais à l’activer
→ t’apprendrai
je pourrais plus facilement faire des objets magiques.
→ pourrai
que le fait que je sois orpheline ne t’éviterais pas d’avoir à prouver ta valeur si tu voulais obtenir ma main.
→ t’éviterait
Au départ, dans le premier paragraphe, je pensais que le narrateur était féminin (Morgane) mais par la suite, il semblerait que le narrateur soit Mickael. C’est très troublant. Il faudrait aligner.
Sympa cette petite explication. L’amour !
J'ai pris en compte la majorité de tes corrections, cependant le changement de temps ne me semblait pas utile et même plutôt disgracieux, donc je ne l'ai pas intégré.
Cela commence dans le dialogue, je n'avais pas mis le tiret car la mise en exergue du premier caractère par PA faisait moche. J'ai rajouté une phrase introductive pour palier à ça et clarifier le fait que c'est le personnage de Morgane qui parle au début, alors que c'est bien Michael qui fait office de narrateur. (J'ai fait au passage une modification similaire pour "la confusion de l'oeuf d'or" qui avait le même défaut)
Je suis content que cela t'aies plu.
à bientôt
Je confirme que c'est vraiment beaucoup plus clair ainsi (le début).