Alice

Des pensés contradictoires se bousculaient en moi : je devais les aider, mais pourquoi ? Ils m’avaient aidé, sauvés la vie, mais voudraient -il vraiment que je mette ma vie en jeu, cette vie qu’ils avaient pris tant de mal à sauver, oui, sans doute, personne ne veut mourir, mais moi non plus je ne voulais pas mourir ! La Délivrance les pointa du doigt et dit : 

-Ces humains, vous les connaissez sans doute, Sam Lourne et Alice Lourne, frère et sœur, ils ont découvert l’existence de notre monde et des autres, ils ont rencontré Aïda lors d’une de leur expédition en Uavys et depuis qu’ils ont appris votre brillant projet de déclencher le Choc, ils ont tout fait pour vous mettre des bâtons dans les roues. Récemment ils ont tentés de m’assassiner, pour une raison que j’ignore par ailleurs, je les ai capturés pour qu’ils vous distraient.  Mais comme je tiens à ce que la surprise tienne au moins dix secondes je vais leurs fournir une arme chacun. Un des gardes du corps de la Délivrance lui tendis deux dagues qu’il récupéra puis jeta à leurs pieds, Alice ramassa les dagues et en tendis une à Sam qui la pris et se prépara au combat. De mon côté j’hésitai toujours entre les aider et ne rien faire. La délivrance entama un décompte de dix secondes. Les aider, ne pas les aider ? Le décompte arrivait déjà à cinq je pesai le pour et le contre tandis que le décompte arrivait à trois, puis deux, au moment où la Délivrance arriva à un et où un sourire tordait le visage des démons je pris une décision, la Délivrance hurla : 

- C’est partis ! Alors que la foule se ruaient sur Sam et Alice je sautai sur un démon avant d’avoir le temps de changer d’avis, pris par surprise le démon n’eut pas le temps de se défendre et je lui arrachai son poignard des mains. Il se ressaisit et me frappa au visage, je reculai en me tenant le nez, avec un sourire mauvais le démon se jeta sur moi et me plaquai au sol, l’impact chassai tous l’air de mes poumons et je toussai en tentant de reprendre mon souffle sans succès, je me forçai à respirer doucement et finis par reprendre mon souffle, je n’eus par le temps de de savourer ma victoire car le démon m’appuya son coude entre les omoplates, il m’empêchait de respirer ! 

 Je tentai désespérément de remplir mes poumons d’air. La panique déferla en moins tandis que je tentai de me calmer, je ne suffoquerai que plus vite, mais même sachant cela la panique m’envahissait sans que je ne puisse rien y faire, j’avais la sensation que mes poumons brulaient tandis que l’air me manquait, des taches noires dansait dans ma vision. En désespoir de cause je relâchai tous mes muscles faisant croire que j’avais abandonné, à ma grande surprise, ma ruse désespérée fonctionna, sa prise se desserra juste ce qu’il fallait pour me permettre de me libérer d’un mouvement des épaules, surpris, mon adversaire roula au sol, je ramassa le poignard qui avais glisser à à peine un pas de moi avant de me jeter sur lui puis, sans lui laisser le temps de réagir avant de lui planter la lame du poignard dans la gorge, le sang tiède gicla sur mon visage tandis qu’il rendait son dernier souffle dans un gargouillis.  

Je retirai ma lame et me relevai avant de balayer la pièce du regard, cherchant Sam et Alice. Je repérai Alice et elle ouvrit la bouche comme pour me crier quelque chose qu’elle n’eut pas le temps de dire interrompu par un démon qui la plaqua au sol et la désarma. Sans réfléchir je me ruai vers elle pour l’aider mais fu interrompu par un démon qui me frappa d’un coup de poing entre les côtes je fis volte-face et poussa le démon le plus loin possible, je me retournai et repartis vers Alice qui esquivait tant bien que mal les coups de poignard de son adversaire. Du coin de l’œil Sam qui avait déjà comblé la moitié de la distance qui le séparait d’Alice, dague au poing tandis que je n’étais même pas a mi-chemin.  

Sam allait vite, très vite, la peur se lisait sur son visage. J’accélérai l’allure, allongeant ma foulée, je levai la tête et compris que nous n’arriverions pas à temps mais je persistai à courir vers Alice, une minuscule lueur d’espoir au cœur qui disparut aussi vite qu’elle était arrivée quand la lame du poignard du démon ouvrit une plaie béante dans la gorge d’Alice. Son sang coula mais ça ne suffit pas au démon qui enfonça son poignard jusqu'à la garde dans la bouche grande ouverte d’Alice. Il fut interrompu par Sam qui dans un hurlement de rage délogea le démon du corps d’Alice avant de lui planter sa dague en plein cœur. Il la retira et se rua sur le corps d’Alice les larmes aux yeux, je le vis se pencher sur le corps sans vie de sa sœur avant d’hurler de rage un démon lui sauta dessus, grave erreur, Sam lui fit perdre l’équilibre et je le vis le faire tomber et lui clouer la main au sol avec son poignard. Le démon hurla de douleur. Je parvins finalement à leurs niveau, Sam ne remarqua pas, trop occupé à caressé les cheveux de sa sœur un démon se rua sur lui sans que Sam me remarque, je le poussai, détournant son coup, Sam sembla alors remarqué ma présence et celle du démon il se releva brusquement, et frappa au visage le démon, celui-ci recula sous l’impact du coup de poing. Il tenta sans succès d’éventrer Sam avec son épée. Sam lui pris la têtez entre les deux mains et la lui fracassa contre le mur lui brisant le crâne dans un craquement sourd par la même occasion. Le démon glissa au sol laissant derrière lui une trainé sanglante. Les démons se gênait, cherchant Sam et Alice dans la foule. Sam se tourna vers moi avant de demander : 

-Tom ? Je le saisis par la manche avant de lui chuchoter : 

-Faut pas rester là. Coïncidence ou non, je ne sais pas, ce fut ce moment précis que choisis un démon un peu plus intelligent que les autres pour hurler : 

-Ils sont là ! Sam m’arracha mon poignard des mains et lui planta dans le ventre. Le démon tomba à genoux, blessé mais pas mort. Je tirai de nouveau Sam par la manche avant de, crier cette fois, ils savaient où nous étions de toute manière : 

- Réveilles-toi ! Faut qu’on bouge ! Il me dévisagea comme si j’avais perdu la tête avant de me lâcher : 

- On peut pas laisser son corps là. Je répondis : 

- Si tu bouges pas je devrai laisser ici ton cadavre en plus du sien ! Je ne la connaissais pas mais elle aurai sans doute voulu que tu la laisse ici. Maintenant soi tu bouges, soit je te laisse là. Je tournai les talons et il me dit : 

- Très bien. Je partis en courant Sam me talonnant. Il me cria : 

- Ont va où ? Je répondis par quelque chose qui ressemblait à un : “euuuuuuuh” et il soupira entre deux respirations saccadées : 

- Sérieux ?  T’a foutu quoi pendant ton séjour ici ? Je répliquai alors que nous tournions à un angle : 

- Ecoute, je suis pas rester longtemps, à peine quelques heures et j’ai pas du tout étais libre Aïda est resté collé à mes basques presque tout le temps et quand c’était pas elle c’étais c’étaient des démons. Je jetai un coup d’œil derrière moi et le regretta immédiatement : derrière nous une horde de démons nous talonnaient à a peine dix mètres derrière nous. Je regardai de nouveau devant moi et Sam me tirai vers la droite manquant de me faire tomber. Il me cria : 

- Fais gaffe au mur ! Sérieux ! Il me devançai de quelques mètres j’accélérai tant bien que mal j’avais les poumons en feu mais me forçai à continuer, si je ralentissais il m’attraperai et je pouvais être sûr que Laura aurai son collier serti avec mes yeux. Cette pensé me procura une poussée d’adrénaline et j’accélérais brusquement jusqu’à être au niveau de Sam, je jetai de nouveau un coup d’œil rapide sur la horde qui nous poursuivait, il se rapprochait, inéluctablement, petit à petit il grapillait du terrain. Je suivis Sam dans une multitude de couloirs. Je n’allais bientôt plus pouvoir courir. Je dis à Sam entre deux respirations saccadées : 

- Vais pas...courir... bien longtemps... il avait l’air de son côté de lui aussi commencer à avoir du mal. Je jetai un énième coup d’œil derrière moi, ils se rapprochaient : ils avaient comblé la moitié de la distance qui nous séparait, je pouvais à présent clairement voir leurs sourires déments. La peur me donnait des ailes et je me hissai de nouveau au niveau de Sam, la peur me donnait des ailes, mais pour combien de temps encore ? Mon corps avait beau déployé toutes ses capacités et faire plus que ce qu’il ne pourrai faire habituellement tôt ou tard il atteindrait ses limites et je m’écroulerai sans pouvoir me relever, et, bien que plus endurant que moi, Sam finirai lui aussi par atteindre ses limites. Il fallait trouver une solution mais quoi ? La peur m’empêchait de résonner correctement et de toute façon, dans mes rares moments de lucidités je ne voyais pas de solution sinon de continuer à courir et attendre qu’une solution ne s’offre à nous. Ma poussé d’adrénaline nous avait permis de regagner quelques mètres sur nos poursuivant qui conservaient une allure régulière. Il semblait infatigable. Le sol finis par se dérober sous mes pieds et je m’écroulai lourdement. Sal se tourna vers moi et je lui dis : 

- Cours. Il sembla hésiter mais partis comme une flèche sans se retourner. Une partie du groupe qui nous poursuivait se détacha pour se ruer sur moi tandis que l’autre me dépassa en courant, sur les talons de Sam. Je fermai les yeux et me préparai à subir le même sort qu’Alice. Mon regret fut de n’avoir rien accompli de ma vie, jamais. J’avais passé ma vie à obéir et à vivre comme un moins que rien. J’attendis de sentir le métal déchirer ma chair. Quand j’entendis une voix vibrante de pouvoir crier :  

- Reculez ! Êtes-vous devenus fou ? Nous avons besoin de lui ! L’empereur pourrai vous faire exécuter où pire pour ce que vous auriez fait si je n’étais pas intervenu ! Reculez j’ai dit ! Toi aussi Argorath ! Si tu ne veux pas perdre ta place et être exiler recule, je peux me servir de ce collier comme bon me semble. La voix d’Argorath gémit : 

- Tu ne le ferai pas, l’opinion publique ne te le pardonnerai jamais ! Je reconnu alors au travers des échos du pouvoir la voix d’Aïda qui continua :  

- Je n’ai que faire de l’opinion publique, et tu le sais bien ! J‘ouvris les yeux et découvris Aïda les brillant d’une leur rouge sang et brandissant un collier dorée serti d’une émeraude brillante. Argorath, après encore un instant d’hésitation recula, le regard craintif, je m’assis, pantelant et balayai la scène du regard. Les démons s’était écarté de moi d’une bonne dizaine de mètres, Aïda se tenait debout à environ trois mètres de moi. Sa capuche était abaissée mais on distinguait clairement son visage. Elle se tourna vers moi et me tendis la main. Je l’ignorai et tentai de me relever seul mais mes jambes se dérobèrent sous moi et je retombais à genou. Mes jambes refusaient de m’obéir. Aïda soupira et m’attrapa la main pour me forcer à me relever. Elle passa mon bras sur ses épaules pour me maintenir debout et, gratifiant l’assemblée d’un regard noir me traina dans un dédale de couloir. Une fois hors de vue elle me jeta au sol m’arrachant un cri de douleur. Je m’appuyai contre le mur. Elle hurla : 

- Qu’est ce qui t’a pris ! Sérieux ! Quel besoin avait tu de les aider et de mettre ta vie en jeu. S’il t’avait tué avant que je n’aie le temps d’intervenir qu’est-ce que j’aurai fais-moi ? Hein ? Toute les émotions accumulé ces dernières heures brisèrent mes dernières digues de retenue : 

- Oh, excusez-moi, VOTRE HONNEUR LA PROPHETE SANGLANTE, excusez-moi d’avoir cru que j’avais une chance de m’en sortir plutôt que de crever COMME UN CHIEN durant un rituel ! Excusez-moi de m’être MONTRER HUMAIN, d’avoir ressentie DE L’EMPATHIE ! Chose qu’une personne de VOTRE IMPORTANCE ne peut pas ressentir. Excusez-moi également d’avoir menacé votre place ! Je m’interrompis un instant avant de reprendre plus bas cette fois : “Sam avait raison, tu es un monstre, un monstre à l’apparence humaine qui fais comme si elle pouvait faire preuve d’empathie, les démons et les monstres n’ont pas d’émotions Aïda. Tu ne fais que les imiter. Que je meurs où que je vive t’importe peu. Tu veux que je vive pour conserver ta place privilégiée où tu peux continuer à commettre des meurtres. Dire que je me suis demandé si l’homme suspendu aux câble électrique n’étais pas de ton fait. Tu as failli m’avoir Aïda, tu mens bien, un mensonge de plus à t’ajouter d’ailleurs, mais tu ne m’auras plus. 

 J’éclatai alors d’un rire sans joie. Elle me dévisagea manifestement choquée et attristée. Elle me releva sans un mot et, me soutenant par le bras, avança, traversant un nombre incalculable de couloir dans un silence pesant. Au bout d’un moment elle prit la parole et dit : 

- Je ne mentais pas. Je grognai : 

- Quoi ? Elle répondit, soupirant : 

- Je ne sais pas mentir et ce n’est pas moi qui ai tué cet homme. Je répliquai avec aigreur : 

- Rien qu’en disant ça tu prouves le contraire. J’observai son expression, elle semblait vraiment se sentir mal mais je m’en moquais. Elle pouvait être triste si elle le voulait. Elle me posa, avec douceur cette fois, contre un mur et frappa à une porte. Une voix lui indiqua qu’elle pouvait entrer. Elle ouvrit la porte qui donnait sur une chambre et me traina à l’intérieur. Elle ferma la porte du pied et m’assis dans un fauteuil. Elle s’assis à son tour, dans un fauteuil adjacent au miens. Une silhouette se découpai de l’autre côté de la pièce, mon cœur manqua un battement lorsque je reconnu la silhouette qui se trouvait de l’autre côté, le doute n’étais pas permis un cube de tissu blanc et un Noble Sanglant à côté. Il s’agissait de l’Empereur de Dlaxiglax.  

 

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