La lumière du matin filtrant à travers les volets le rassura. Exténué, Louis se sentit mieux de savoir qu'enfin la nuit était finie. Il s'était avéré incapable de fermer l'œil. Il avait soudain eu l'impression que la chambre, où il avait plutôt bien dormi depuis son arrivée, était devenue menaçante et que, dans le couloir, une cohorte de fantômes était là, attendant de se jeter sur lui. Il avait même cru entendre des pas, alors, il s'était focalisé sur la lampe de chevet dont l'abat-jour reflétait la lune. Seule source de clarté de la chambre. Seule présence rassurante.
Il ferma les yeux, enfin détendu.
Quand, il les rouvrit, il constata que les volets étaient entrebâillés et que le soleil semblait très haut. Inquiet, il se redressa. Le lit d'Ethan était vide, lui qui se levait toujours après Louis. Il prit son portable et dut lire à plusieurs reprises les chiffres qui s'affichaient. 12h12. Là, il était mal. Il avait sûrement dû se rendormir. Prenant une douche rapide, il s'habilla et descendit l'escalier, sans penser aux fantômes. Il déboucha dans la salle à manger remarquant que la table était mise, mais que personne n’était autour. Heureusement, il n'avait pas manqué le début du repas. Strict là-dessus, son père ne l'aurait sûrement pas accepté et Louis avait craint une réprimande.
-Hé bé ! fit son père. C'est ce qu'on appelle une grasse mat' !
-Désolé.
-Tu as mal dormi ? demanda Christine. Tu es tout blanc.
-Je ne me suis endormi qu'au petit matin, expliqua-t-il.
-Comment ça se fait ? demanda sa mère, inquiète.
-J'en sais rien.
-C'est vrai que tu n'as rien mangé hier soir, peut-être que tu nous couve quelque chose, fit-elle en venant poser sa main sur le front de son fils.
-M'man, protesta t-il, gêné.
-Tu n'as pas l'air d'avoir de fièvre.
-Non, mais ça va. Je ne suis pas arrivé à m'endormir, ce n'est pas très grave, ça arrive de temps en temps.
-Allons bon, ça t'es déjà arrivé ! Tu ne nous en a jamais parlé ?
-Parce que ce n'est rien, je dormirais sûrement mieux la nuit prochaine.
« Espérons-le du moins, songea t-il. »
-Bon, cet après-midi, tu feras une sieste, cela ne te feras pas de mal. En attendant, tu vas manger. Tu dois avoir faim.
En fait, Louis n'avait pas vraiment d'appétit. Les événements de la veille lui revenaient sans cesse en tête. Pourtant, il se força à manger pour ne pas inquiéter davantage ses parents. Louis ne parvenait pas à suivre la conversation. Apparemment, Ethan et Ophélie prévoyaient de retourner au lac, tandis que Christine emmènerait ses parents chez un artisan fromager. Complètement dévasté par sa nuit blanche, il ne comprit donc pas ce que ça impliquait. Dès la fin du repas, il alla s'allonger sur son lit, pour une fois exempté de vaisselle. A peine allongé, il s'endormit comme une masse.
Ce fut avec l'impression que son corps pesait des tonnes qu'il finit par émerger. Engourdi, son corps peinait à se réveiller et Louis savoura l'instant de calme. Tout était paisible, il entendait juste un oiseau à l'extérieur, le bruit d'un vent léger dans les feuilles d'arbres et un léger parfum de fleurs.
Un parfum ! Il se redressa en panique, réalisant qu’il était seul dans le gîte ! Il se leva d'un bond, enfila ses chaussures et sortit de la chambre en quatrième vitesse avant de se précipiter dehors. Une fois dans la cour, il s'arrêta, essoufflé et tremblant. Jetant un regard à la vieille bâtisse paisible, il se sentit un peu stupide, mais ne rentra pas. Il savait qu'il ne s'était pas trompé. C'était bien le même parfum qu'il avait senti. Un parfum très proche de lui. Un bruit se fit soudain entendre, provenant du premier étage. La sonnerie de son portable. Sans doute sa mère, voulant prendre de ses nouvelles. Sauf qu'il était incapable de retourner le chercher, si ça se trouve le fantôme était dans sa chambre, si ça se trouve, c'était lui qui le faisait sonner, il l'avait vu dans des films. Les fantômes pouvait interagir avec des objets et surtout avec les objets électroniques d’ailleurs. D'un autre côté, si c'était vraiment sa mère, elle allait s'inquiéter et, au vu de son état de santé… Louis ne savait pas quoi faire. Une forte envie de pleurer le saisit. Il ne voulait pas retourner dans le gîte, surtout pas, pas tout seul du moins. Mais la sonnerie continuait de se faire entendre, insistante. Cédant à la culpabilité et à la pression, Louis cessa de réfléchir, il courut dans la maison, monta les escaliers quatre à quatre et s'empara de son portable avant de redescendre le plus vite qu'il put.
Et c'est dans la salle de séjour qu'il s'arrêta net, les yeux exorbités.
Elle se tenait là, juste à coté de la table où ses parents avaient déjeuné quelques heures plus tôt. Elle lui faisait face, sa silhouette curieusement fluctuante et elle le regardait. Louis n'arrivait pas à détourner les yeux, il n'arrivait plus à penser, il resta là. L'apparition était une fille, brune aux cheveux longs, qui souriait tristement, la tête légèrement penchée sur le côté. Vêtue d'une de ces robes d'autrefois et portant de lourds souliers. Elle semblait avoir à peu près l'âge de Louis. A un moment, elle était parfaitement visible et dans les moindres détails puisqu’il discernait sans problèmes les détails de ses vêtements. Le motif à carreaux de la robe grise, les lacets des chaussures, les mèches de ses cheveux, ses yeux gris immenses fixés sur lui et son sourire triste, tout lui apparaissait très net. Alors que la seconde d'après, il n'en discernait qu'une vague silhouette entourée d'un halo blanchâtre.
Le fantôme restait immobile à le dévisager et il fallut un certain temps à Louis pour remarquer des larmes blanches sur ses joues. Un immense sentiment de tristesse naquit chez lui sans qu'il sache pourquoi à l'instant où il les vit.
Le temps sembla s'étirer indéfiniment pendant que Louis et le fantôme s'observait. Puis, elle leva les bras et les ramena sur sa poitrine avant de redresser la tête.
Reprenant peu à peu ses esprits, Louis réalisa alors, surpris, qu'il n'avait pas peur. Il la regardait, même si son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il ne se sentait pas en danger à l'observer et il lui semblait évident, sans qu'il ne comprenne d'où ça lui venait, qu'elle ne lui ferait aucun mal. Au moment où il le réalisa, l'esprit hocha doucement la tête avant de, très doucement, s'effacer.
Sonné, Louis mit un moment à réagir et resta planté là, sans bouger. Mais inexplicablement, il sut alors qu'il n'aurait plus peur dans le gîte. Paradoxalement, ce fut comme si voir le fantôme l'avait rassuré, comme si il savait que cette présence n'était pas hostile, bien au contraire. Pour autant, il se demandait pourquoi elle avait cet air si triste.
Soudain, un bruit de voiture se fit entendre. Louis remonta dans la chambre, remarquant pendant qu'il grimpait les escaliers que ses joues étaient mouillées de larmes. Comme l'apparition.
Il se passa un coup d'eau froide, se sécha et redescendit.
-Louis, fit sa mère, ça va ?
-Oui, répondit-il.
Et c'était vrai. Il allait très bien.
-Tu es mouillé ?
-Je me suis passé un coup d’eau.
-E tu n'as pas entendu ton téléphone ?
-Si, enfin, non, il était sur vibreur.
-Tu as pu dormir ?
-Oui, je me suis réveillé, il y a quelques minutes.
-Bon, tant mieux.
Son père l'examina :
-Tu es sûr que ça va ? Tu as l'air bizarre.
-Je vais bien, je te le promets. Je vais juste aller prendre l'air.
Sous les regards inquiets et intrigués de ses parents, Louis gagna le jardin. Il avait vraiment besoin de réfléchir à ce qui s'était passé et à ce qu'il avait ressenti et ressentait encore. Pourquoi n'avait-il plus peur ?
C'était la première question qui lui venait. Il venait de voir un fantôme, de le voir vraiment cette fois et alors qu'il aurait du mourir de peur, cela l'avait rassuré, c'était complètement illogique. Le gîte, si tant est qu'il en doutait encore, était hanté. Bon, l'incident de la douche et la voix dans le jardin l'avait convaincu, mais cette apparition physique balayait tous les doutes qui pouvaient encore subsister. Il aurait du hurler, supplier ses parents de filer à l'autre bout du département dans un hôtel très récent et sans fantôme. Pourtant, ce n'était pas le cas, il voulait rester. Encore plus bizarre, il voulait découvrir pourquoi l'esprit était si triste. Pourquoi elle dégageait une telle aura de désespoir.
Un moment, il se prit pour un fou. Le voilà qui voulait courir après les fantômes… Sans être particulièrement peureux, Louis était loin d'être le courage incarné, même s'il fallait reconnaître qu'il n'avait eut que peu d'occasions de se montrer brave. Sa vie était des plus banale, voir ennuyeuse. Il ne faisait jamais rien en dehors des règles, obéissait à ses parents et partageait son temps libre entre le lycée, sa chambre et la bibliothèque avec un peu de cinéma de temps à autre. Rien de bien téméraire !
Pourtant, cette jeune fille, sans doute Angeline, était si triste. Il l'avait profondément ressenti. Les larmes blanches, presque scintillantes, qui coulaient sur son visage lui avait fendu le cœur, jamais Louis n'avait ressenti une telle tristesse. D'après ce que lui avait dit Christine, Angeline était décédée en revenant du village, heurtée par une voiture à cheval alors qu'elle n'avait que 17 ans. Le drame était affreux, certes, mais justifiait-il une telle détresse ? Evidemment, une vie aussi courte pouvait susciter des regrets, mais cela suffisait-il à empêcher son âme de trouver le repos ? Non, sûrement pas. Si toutes les personnes mortes accidentellement se transformaient en fantôme, on les croiseraient à chaque coin de rue. Non, ce devait être forcément quelque chose d'autre qui la retenait, de plus important.
Pensif, Louis regagna la maison. Il fallait qu'il en sache plus sur les fantômes, mais comment ? La maison avait sans doute un ordinateur, mais il doutait que Christine accepte qu'un client s'en serve. Sauf que non, Louis se rappela soudain qu'Ethan avait dit qu'il n'y avait pas de réseau. Il se devait de trouver un accès internet.
Dans la grande salle, ses parents mettaient leurs achats du jour dans le frigo, aidés par Christine.
-Ca va mieux ? demanda son père.
-Oui, oui, fit-il. Heu, Christine ? Est-ce que vous savez où je pourrais trouver un ordinateur ?
Ses parents le regardèrent, étonnés de sa demande.
-Avec internet, je présume ?
-Oui, je voudrais faire des recherches sur le parc du Gévaudan, improvisa t-il.
-Peut-être à Chirac dans la bibliothèque..., hasarda t-elle.
-Tu rigoles ! fit soudain la voix d'Ophélie. Il y à peine de quoi faire rentrer dix gamins tellement elle est petite, alors un ordi…
-Louis voudrait faire des recherches sur le Gévaudan.
La jeune femme darda son regard sur Louis, sachant pertinemment qu'il mentait :
-Le Gévaudan… Evidemment.
-Tu sais où je pourrais en trouver un ? osa t-il, nerveux.
-A Marjevols, la bibliothèque est largement mieux. Il y a plusieurs ordis avec accès internet.
-Mais elle est à sept kilomètres, précisa Christine.
Abattu, Louis se sentait désespéré. Il fallait qu'il sache pourtant, qu'il puisse se renseigner…
-Tu veux que je t'emmène ? proposa soudain Ophélie.
-Tu serais d'accord ?
-Bien sûr. J'arrive pas à bosser ici. Par contre, on y va dès demain matin.
-Ca marche pour moi, fit Louis. Merci.
-Pas de soucis, répondit-elle avec un curieux sourire.
Là-dessus, Ethan déboula à son tour dans la cuisine :
-Vous parlez de quoi ?
-De rien, fit Ophélie, j'accompagne ton frère à la bibliothèque de Marjevols demain matin. Faut que je bosse.
-Ça sera sans moi, répondit-il. Je comptais aller courir et peut-être pousser jusqu'au lac.
-Parfait, comme ça tu ne t'ennuieras pas, fit Ophélie, d'un ton qui parut un peu acide à Louis.
Sans doute que leur relation souffrait de turbulences. Depuis leur journée au lac, Louis avait remarqué un froid qui s'installait entre eux, même s'il continuait à faire des choses ensemble.
Les projets pour le lendemain achevés, la soirée s'écoula tranquillement. Louis ne ressentait plus la moindre angoisse dans la semi-pénombre ou allongé dans son lit. Il s'endormit d'ailleurs très vite, remarquant néanmoins que son frère restait silencieux, lui d'habitude plus bavard.
Le lendemain, comme convenu, il s'installa dans la petite voiture d'Ophélie et ils partirent. Mais comme il le pressentait, celle-ci, n'attendit pas longtemps avant de le relancer :
-Alors ? Le parc du Gévaudan ? Je reconnais que c'est bien trouvé. Demander des renseignements sur la région, c'était obligatoire que ma mère veuille te renseigner. Là, tu vas pouvoir te concentrer sur tes "fantômes".
Relevant le sarcasme, Louis préféra ne rien répondre.
-Tu ne vas pas me dire que tu crois vraiment avoir vu un fantôme ! T'as halluciné, sans doute que tu as vu une ombre bouger et je veux bien admettre que la surprise t'ai fait flipper, mais faut que tu l'admettes.
-Ecoutes, fit Louis, vexé, d'une voix bien plus ferme qu'il ne l'aurait cru, je te remercie de t'être proposée pour m'emmener et je comprends très bien que tu ne veuilles pas croire à ce que je t'ai raconté, c'est d'ailleurs pour ça, si tu te rappelles, que je ne voulais pas t'en parler. Seulement, je sais très bien ce que j'ai vu et je te prierais d'arrêter de me prendre pour un imbécile qui tremble devant une simple ombre. Je ne te demande évidemment pas de me croire sur parole, mais j'aimerais que tu arrêtes de te moquer de moi.
La jeune femme fut étonnée de l'entendre lui parler de cette manière. Aux dires d'Ethan, Louis était hyper timide, à fortiori avec les filles… Qu'il s'adresse à elle de cette façon était très surprenant.
Néanmoins, elle se le tînt pour dit et n'aborda plus le sujet. Le reste du trajet se fit donc en silence. Louis espéra néanmoins ne pas l’avoir vexé. A leur arrivée, la jeune fille prit deux livres et un bloc-notes et emmena Louis à la bibliothèque. Il régla la session d'une heure, s'installa devant un des postes et ouvrit internet.
Pris par son sujet, Louis passait d'un site à un autre, évitant les vidéos et préférant se concentrer sur les récits et témoignages. Il trouva plusieurs échelles de classification des manifestations paranormales. Apparemment, il avait eut le droit à quasiment tout le catalogue : odeur (le parfum), son (la voix féminine près du vieux banc et le long cri), manifestations physiques non incarnées (les mains dans la douche) et, évidemment apparitions physiques incarnées ; ne manquait que le déplacement d’objets et la possession. Néanmoins, celle-là, il préférait ne pas l'expérimenter pour l'instant et frissonna rien que d’y penser.
Un des sites spécialisés qu'il trouva lui indiqua le moyen d'entrer en communication avec un fantôme, à savoir bougies et planche spirite, ce qui fit sourire Louis. Son fantôme se montrait sans aucun besoin de tout ce cérémonial. Il apprit aussi que ce n'était pas tant une chose inachevée qui retenait une âme, mais plutôt un sentiment. L'amour, la colère, étaient de puissants liens qui empêchait un esprit de trouver le repos. Louis, au vu de son expérience, pensa que ce devait être l'amour. L'apparition si triste de la veille ne pouvait être liée à la colère.
Autre chose : il lut aussi que les fantômes étaient très attachés à un lieu bien précis : Cimetière, maison, mais qu'ils pouvaient aussi se manifester ailleurs et non pas forcément à l'endroit de leur mort, même si c'était la majorité des cas, mais aussi, là où ils avaient vécu un drame ou, du moins, un profond traumatisme.
Il découvrit un point qui le surprit : les fantômes pouvaient se montrer physiquement, mais uniquement à des personnes desquelles ils se sentaient proches, comme des descendants directs, par exemple. Ce qui n'était pas le cas de Louis. Il était, en outre, absolument certain que sa famille n'avait aucun lien avec la Lozère. Sa mère avait de la famille à La Baule, quand son père était né à Angers dans le Maine et Loire. Rien dans le coin. Alors pourquoi ce fantôme se manifestait-il si souvent devant lui ? Pourquoi n'apparaissait-il jamais devant ses descendants ?
Surpris, Louis restait perplexe. Quel était le lien entre un lycéen parisien du 21e siècle et le fantôme d'une fille de Lozère du 19e ? Un lien qui, cependant, devait être très fort pour avoir droit à de si fréquentes manifestations. Que voyait-elle en lui ?
De temps à autre, il jetait un œil à Ophélie qui semblait très concentrée sur ses livres. Louis ne l'imaginait pas si assidue.
Plongé dans ses recherches, la matinée passa très vite jusqu'à ce que la bibliothécaire vienne l'interrompre :
-Désolée de vous déranger, nous fermons dans cinq minutes.
-Ah, très bien, je vous remercie.
-Je vous laisse prévenir votre amie.
Elle s'éclipsa sans attendre de réponse.
"Votre amie". Cela fit sourire Louis. Une femme comme Ophélie avec lui !
Il éteignit son poste et se dirigea vers la jeune femme, plongée dans ses livres et qui mâchonnait un crayon. Sans qu’il ne le réalise, son regard se fixa sur la nuque gracile de la jeune fille avant de glisser sur ses épaules nues. Elle était vraiment très belle… Se secouant, Louis l’interpella :
-Ophélie, fit-il d’une voix quelque peu étranglée par les pensées qui venaient de lui traverser l’esprit.
-Mm, répondit-elle, absorbée dans ses livres.
-La bibliothèque ferme.
-Mince, fit-elle en ôtant le crayon de sa bouche. Il est quelle heure ?
-Midi moins cinq.
-Bon, bah, rentrons. T'as trouvé ce que tu cherchais ?
-Oh oui.
Elle lui jeta un drôle de regard, mais n'ajouta rien.
Pendant le trajet, ils restèrent silencieux. Louis, se focalisa sur ses recherches, tentant d’oublier son instant de contemplation. Avec ce qu'il avait appris, sa décision était prise : il se devait d’aider cet esprit en peine. Mais, pour cela, il devrait le revoir et bien qu'un peu rassuré depuis la veille, aller sciemment à sa recherche faisait à nouveau accélérer son cœur.
Ouah, je ne m'attendais pas à ce que le fantôme se matérialise devant Louis ! À sa place, je serais tombée dans les pommes. Le pauvre qui se retrouve seul à la maison comme ça... Je me demande pourquoi le fantôme écarte les bras, puis les presse contre elle avant de bouger la tête. Est-ce qu'elle essaie de lui faire passer un message. Personnellement, un fantôme qui pleure m'aurait traumatisée, mais pas Louis, on dirait que son empathie a pris le dessus et l'a aidé à maintenir son calme, voire à se relaxer. Apparemment, Angeline sait très bien ce qu'elle fait, attendant qu'il soit seul dans la maison pour apparaître. Mais pourquoi devant Louis ?
J'ai beaucoup, beaucoup apprécié le moment où Louis a remis Ophélie à sa place. Peu importe si elle lui plaît, elle n'a pas à se moquer de lui comme ça ou à essayer de lui marcher dessus. Bien joué Louis ! Il sait se faire respecter et se respecte lui-même. Je lui adresse un tope-là parce que moi aussi, ça m'aurait énervée qu'on me critique comme ça !
« Pourquoi n'apparaissait-il jamais devant ses descendants ? » → c'est une très bonne question ! Je me demandais justement pourquoi Ophélie ou Christine n'avaient jamais rien remarqué, même pas le parfum ! C'est fort curieux...
à moi la suite !
REMARQUES :
Quand, il les rouvrit, il constata → J'enlèverais la virgule entre le « quand » et le « il » qui coupe un peu la phrase
je dormirais sûrement mieux la nuit prochaine. → je dormirai (futur)
songea t-il. → songea-t-il
cela ne te feras pas de mal → fera
Sauf qu'il était incapable de retourner le chercher, si ça se trouve le fantôme était dans sa chambre, si ça se trouve → cette phrase est assez longue. Pour des questions de rythme, je la couperais après « chercher » et ensuite j'enchaînerais avec : « Si ça se trouvait, le fantôme […] ; si ça se trouvait, etc »
Les fantômes pouvait interagir → pouvaient
juste à coté → côté
Louis et le fantôme s'observait → s'observaient
Les larmes blanches, presque scintillantes, qui coulaient sur son visage lui avait fendu le cœur, → lui avaient fendu le cœur (vu qu'on parle des larmes)
, jamais Louis n'avait ressenti une telle tristesse → je remplacerais la virgule du début de la proposition par un point-virgule, vu que c'est une phrase qui « tiendrait debout » toute seule si on la sortait de la phrase.
Le drame était affreux, certes, mais justifiait-il une telle détresse ? → Je pense que je reformulerais détresse par « détresse de longue durée » ou « souffrance éternelle ». Mourir heurtée par un char, c'est vraiment affreux et n'importe qui serait en détresse. Ce qui choque chez Angeline, c'est le fait qu'elle pleure depuis des siècles, comme si elle n'avait pas accepté sa mort. Je crois que je m'embrouille mais je crois que ce que j'essaie de dire est que sa détresse est proportionnelle à son accident. Ce qui ne l'est pas, c'est la durée de la détresse, à mon avis. ^^ Oui je chipote pour rien du tout xD
il n'y avait pas de réseau → c'est étonnant vu qu'ils accueillent des touristes ! Comment ils font pour survivre ? XD
Mais comme il le pressentait, celle-ci, n'attendit pas longtemps avant de le relancer → j'enlèverais la virgule entre « celle-ci » et « n'attendit », elle coupe la phrase
Ecoutes, fit Louis, → Écoute
à fortiori → pas d'accent sur le a (vu que c'est du latin)
elle se le tînt → tint
il avait eut le droit → eu
mais aussi, là où ils avaient vécu → j'enlèverais la virgule entre aussi et là
hé oui, notre fantôme se décide à se montrer devant un Louis qui n'en mène pas large...et sait choisir ses moments. Même s'il ne s'effondre pas (ce sera peut-être à revoir ça...), cette confirmation d'un fantôme le choque. La voir en larmes l'émeut profondément et permet à son empathie de prendre le dessus.
Notre Louis qui nous montre qu'il sait aussi se rebiffer. Sans doute les moqueries d'Ophélie sont-elles la goutte de trop... Il commence à évoluer, doucement, mais sûrement.
Alors là, je vais essayer de ne pas spoiler, mais Christine n'est peut-être pas si "innocente" que ça dans l'affaire...
Et pour ce qui est de tes remarques (toutes justifiées, faut vraiment que je fasse attention dans mes relectures !), le chagrin d'Ophélie n'a rien à voir avec son accident, même si mourir si jeune a de quoi traumatisé. mais, je ne spoilerais pas...
Je file au prochain com' !