Raphaëlle ôta ses écouteurs sur le seuil, savourant par avance la fraîcheur de la maison. Elle posa le boîtier ainsi que son portable sur le meuble d'entrée, à côté du bob rose de Théo, de leurs lunettes de soleil, et du lapin en porcelaine. Sur le chemin du salon, elle retira sa casquette, qu'elle suspendit comme d'habitude à la dernière patère du corridor, la seule que Marie n'avait pas ensevelie sous ses manteaux, vestes, écharpes et divers couvre-chefs, parce qu'elle menaçait de se décrocher du mur. La voix de Théo, apparemment plongée en pleine discussion, guida Raphaëlle jusqu'à la cuisine.
Même en plein après-midi, il y faisait certes plutôt sombre, mais une température correcte, contrairement à l'étage de la maison. Théo était attablée seule à la grande table en bois, son ordinateur ouvert devant elle, une bière à peine entamée dans la main.
— C'est ce que je te dis : Solène nous prête le camion, je monte avec Arthur, et elle nous rejoint en train, peut-être avec Raph.
— D'accord, mais ce serait quand même pratique d'avoir aussi une voiture. Au cas-où tu as besoin de plus de place pour tes affaires.
Raphaëlle rejoignit stratégiquement l'évier de la cuisine sans passer dans le champ de la caméra. Elle vit le regard de Théo se lever furtivement dans sa direction et lui adressa en retour un petit signe de la main.
— On aura le temps d'en reparler d'ici là, mais sincèrement, je pense pas que ce soit très utile.
Raphaëlle attrapa le premier verre qui lui passait sous la main, le remplit d'eau, et y plaça le tout petit bouquet de fleurs qu'elle avait cueilli pendant sa promenade.
— Et tes vacances avec Raph, alors ? Ça se passe comme tu veux ?
Une voix différente de la première s'éleva de l'ordinateur :
— Elle veut savoir s'il y a encore du drama !
Un sourire lui étira les lèvres. Son vase improvisé dans les mains, elle pivota vers Théo qui se tenait le front en riant d'un air affligé.
— Raphaëlle vient de rentrer, au fait. Au cas où vous seriez sur le point de dire je ne sais quelles bêtises. Oui, c'est à toi que je parle, Jenna !
Entre leurs rires et protestations indignées, les deux voix réclamèrent vivement sa présence devant l'ordinateur. Raphaëlle déposa son bouquet sur la table avant de venir se placer derrière Théo, une main sur le dossier de la chaise, la deuxième sur son épaule. Tout le monde se salua joyeusement. Théo avait déjà montré à Raphaëlle des photos d'Hélène et Jenna, et réciproquement, mais c'était la première fois qu'elles se rencontraient. L'image que Raphaëlle aperçut d'elle-même en bas de l'écran lui fit aussitôt regretter son apparition. Elle avait le front luisant, le visage rougi et son T-shirt lui collait à la clavicule.
— On est tellement heureuse de te voir enfin ! J'espère que tu te plais chez la Grand-mère. La connaissant, Marie doit bien vous dorloter !
La vidéo rendait encore plus frappante la ressemblance d'Hélène avec son frère et sa sœur. Son intonation de voix, le mouvement de ses sourcils, son petit hochement de tête entre deux phrases. Tout cela lui procurait une familiarité qui détendit aussitôt Raphaëlle. De concert avec Théo, elle narra gentiment aux deux femmes le début de leurs vacances à la campagne. Les promenades, les grasses matinées, le pique-nique avec Armand et Lisa, les courses au supermarché du coin, la visite du chenil voisin. Raph leur montra même son bouquet de fleurs des champs, qui lui valut une bise sur la joue de la part de Théo.
—C'est bien, profitez ! leur lança Jenna.
— Raphaëlle, tu reprends le travail en septembre comme Théo, c'est ça ?
— Oui, j'arrête mon congé parental à la rentrée pour revenir dans l'école où j'étais.
Elle et Théo savaient pertinemment qu'il leur faudrait bientôt avoir une discussion claire et pragmatique sur le cours que prendrait leur relation à ce moment-là. Leurs interlocutrices durent tout de suite comprendre que le sujet était encore sensible car Hélène bifurqua sans transition sur Solène et Arthur, argumentant qu'entre la FIV et le voyage de leur frère en Irlande, elle n'avait pas eu de leurs nouvelles depuis une éternité. Tout en suivant la conversation d'une oreille, Raph s'esquiva le temps d'attraper une bière bien fraîche dans le frigo. De retour vers l'ordinateur, elle prit une chaise à côté de Théo qui décala son siège pour lui faire une place, avant de lever sa bouteille. Elles trinquèrent en échangeant un regard à la dérobée.
— Ah, Hélène, ne regarde pas !
— Oh non, ma petite sœur est lesbienne sous mes yeux.
— Non, je parlais de la bière !
— Oh my god, Jenna !
Pivotant vers la caméra, Hélène leur confia d'un air sidéré :
— Elle a pas encore compris que je suis juste une femme enceinte, et pas une alcoolique en sevrage.
Raphaëlle rit avec Théo de leurs idioties, prit une lampée de bière, demanda quand le terme était prévu, se réjouit pour elles. L'échange se poursuivit avec aisance, Jenna les abandonna en cours de route, puis quelques temps plus tard, Hélène prit également congé. Théo referma l'ordinateur avec un air satisfait, se hissa debout avant de s'étirer jusqu'à effleurer les poutres de la cuisine.
— Marie sera de retour pour dîner avec nous, c'est ça ? s'enquit Raph en déposant leurs bouteilles de bière vides dans le panier dédié au verre.
— Oui, sauf si son amoureux la retient plus longtemps que prévu, qui sait ?
— Tu penses ?
— Non, s'esclaffa Théo. Ils suivent toujours leur planning à la lettre, c'est un truc de fou. Deux grands psychorigides, si tu veux mon avis.
— Qu'est-ce qu'on fait à manger ?
Elles se lancèrent finalement dans un gratin de légumes, accompagnés d'une salade largement à base de concombre et de feta, la même depuis des jours, dont Raphaëlle ne se lassait tout simplement pas. Un peu avant vingt heures, les mains sous le robinet de l'évier, Raph tendit l'oreille par l'entrebâillement de la fenêtre. Effectivement, c'était le crissement des pneus dans la cour qu'elle venait d'entendre. Une minute plus tard, Marie s'annonçait d'une voix claire depuis le couloir. Théo traversa le salon pour couper la musique sur la chaîne hi-fi.
— Salut Tantine, t'as passé une bonne journée ?
— Merveilleuse !
Elle prit le temps de leur faire une bise à chacune puis virevolta jusqu'à son piano. Raph avait mis quasiment deux jours à remarquer la présence de l'instrument, qui comme le reste du mobilier, disparaissait sous un bazar sans nom, principalement des piles de vieux magazines, et sûrement quelques recueils de partitions. Marie joua sans interruption pendant qu'elles mettaient le couvert, un délice.
Après le dîner, Raph précéda Théo dans les escaliers, se réjouissant par avance d'une douche bien froide avant d'aller se coucher. Elle poussait la porte de la salle-de-bain quand la main de Théo effleura son dos, l'arrêtant sur le palier.
— Attends, viens. Je veux te montrer quelque chose.
Théo s'engagea dans le corridor, dépassant la porte de leur chambre, puis celles qui suivaient. Elle s'arrêta enfin tout au bout du couloir, devant un vieux placard. Là, Théo lui fit encore signe de venir, un sourire mystérieux planant sur ses lèvres.
— Je la sens pas, ton histoire, hasarda Raphaëlle en la rejoignant prudemment.
Théo la fit se tenir toute proche du mur puis, à l'aide d'une grande canne qu'elle sortait d'on ne sait où, crocheta quelque chose au plafond. Avec un bruit mat, une trappe s'abaissa et une échelle métallique se déplia dans un grincement peu rassurant.
— Bien sûr que tu attends la nuit pour me faire visiter le vieux grenier, fit remarquer Raphaëlle en sondant l'obscurité qui régnait là-haut.
— Je passe devant, tu me suis ?
Raphaëlle voulut proposer d'aller chercher son téléphone, histoire de s'assurer un peu de lumière, mais déjà Théo disparaissait par la trappe. Les plaintes de l'échelle au passage de Théo ne lui inspirait décidemment aucune confiance, mais elle prit une inspiration et entama l'escalade. Plus haut, la main de Théo apparut et Raph s'y agrippa, hissée saine et sauve sur une moquette rêche et poussiéreuse. Contrairement à ce qu'elle avait cru, les combles étaient loin d'être obscures : de chaque côté, plusieurs fenêtres tout à fait charmantes laissaient passer le clair de lune. L'ambiance restait relativement sinistre, mais au moins Raphaëlle voyait sans trop peine où elle mettait les pieds.
— Psst !
Dans un léger sursaut, Raph pivota en direction du bruit. Théo l'attendait près d'une fenêtre, qu'elle ouvrit avec précaution avant de proposer théâtralement :
— Après vous, Madame.
Intriguée, Raphaëlle s'accouda au rebord. Juste en dessous, sur un pan du toit, elle découvrit une grande couverture, ainsi qu'une petite radio et ce qui avait fort l'air d'une bouteille de rhum. Un souffle près de son oreille.
— Je t'avais dit qu'un jour, je te montrerai la voie lactée.
La musique grésilla une seconde avant de reprendre gentiment son cours. Raphaëlle aurait pu imaginer une bande son plus appropriée que les hits de l'été pour une soirée romantique sous le ciel étoilé. Entre ça et l'inconfort du toit, elle ne risquait pas de s'assoupir. Au contraire, chaque minute la rendait un peu plus éveillée et elle avait l'étrange pressentiment que cette nuit ne prendrait jamais fin. Théo avait terminé l'histoire de la rencontre entre Hélène et Jenna.
— Tu dois être tellement heureuse que l'opération ait fonctionné, observa Raphaëlle.
— Oui, c'est incroyable. C'est si bien pour elles. Elles ont vraiment galéré, tu sais.
— J'ai cru comprendre. C'est pour ça que tu es beaucoup partie les voir cette année ?
— Oui. Celle d'avant aussi, d'ailleurs.
Raph se redressa légèrement pour boire une petite gorgée. La bouteille est gelée dans sa main, l'alcool brûlant dans son gosier. Elle se rallongea sur le dos et expira pensivement :
— Je ne pourrais jamais faire ça, je crois.
— La FIV ?
— Tout le côté médical : les rendez-vous, les interventions, les échecs. Ça doit être tellement intense, prendre tellement de place dans leur vie.
— Gros sacrifice, c'est sûr. Mais c'est pas un peu ça, devenir parent ?
Le coude de Théo se fraya gentiment un chemin entre ses côtes et Raph tressaillit avec rire étouffé.
— Et maintenant elles doivent encore se taper la grossesse.
— Tu serais la pire femme enceinte, l'accusa Théo sans raison.
— Pourquoi ?
— Je sais pas. Tu bougerais pas de ton lit pendant neuf mois, c'est sûr. Tu passerais ton temps à pleurer devant des navets.
— C'est tellement faux ! Quand Emma attendait Jeanne j'étais une coach de vie incroyable, je te signale !
— Trop facile quand t'es juste une spectatrice !
— T'auras qu'à être enceinte à ma place, alors ! Je serai ta coach. Problème réglé.
Leurs rires moururent à peu près en même temps et Raph ramena prudemment son regard vers le ciel étoilé. La conversation avait pris un tour un peu présomptueux. Théo avait commencé, en même temps. De toute façon, elles n'étaient pas sérieuses. Raphaëlle n'était même pas sûre de vouloir des enfants un jour, sans compter Jeanne, bien sûr. Pourquoi est-ce qu'elles partaient aussi naturellement dans des projections comme ça, même pour rire, alors qu'elles n'arrivaient pas à aborder le sujet de leur relation à distance. Encore fallait il que leur couple survive à ce mois d'août. Raphaëlle était assez déterminée à ne pas se laisser larguer, mais si Théo changeait d'avis, elle n'allait pas non plus porter leur relation à elle seule. Elles pouvaient bien s'aimer très fort, parfois il y avait des éléments qu'on ne pouvait pas ne pas prendre en compte. Depuis le début, il y avait Jeanne. Et maintenant, se rajoutaient les 700 kilomètres qui séparaient Lyon et Lille.
— Tu sais ce qui me rend triste ? murmura Théo.
Elle roula sur le côté pour la regarder et Raphaëlle l'imita, un bras replié entre sa tête et la couverture.
— Même si des femmes incroyables comme Hélène, Jenna, et comme toi, élèvent des enfants, ça ne garantit même pas que ces enfants deviendront des bonnes personnes.
Raphaëlle prit une seconde pour savourer le fait que Théo la considère comme une femme incroyable.
— Tu ne penses pas que Jeanne sera une bonne personne ?
— Si bien sûr, enfin j'espère.
— Pourquoi ce ne serait pas le cas ?
Théo s'accorda un moment pour réfléchir. La nuit rendait son regard sombre, noyé dans les pensées qu'elle brassait silencieusement.
— L'école. La société. Des gens merdiques qui viennent les empoisonner.
— On peut les protéger. Leur donner des armes. Des valeurs. Du courage.
Théo redressa un peu la tête, sa bouche s'ouvrit mais elle se ravisa. Raphaëlle se laissa basculer un peu plus vers elle et son visage se rapprocha du sien. Elles s'embrassèrent, et c'était peut-être la réponse à ses craintes qui était la plus idiote, et pourtant la plus convaincante.
Un sifflement sonore retentit dans la nuit, aussitôt suivi par un second. Leurs lèvres se détachèrent aussitôt, Raphaëlle se redressa la première.
— J'aurais dû m'en douter, marmonna Théo.
La situation avait l'air de l'amuser, et Raph comprit rapidement pourquoi. Sur le toit d'en face, deux silhouettes étaient apparues, assises près d'un Vélux grand ouvert qui déversait sur les tuiles une nappe de lumière. On voyait d'ici rougeoyer leurs cigarettes, et leurs rires narquois parvenaient aussi sans problème jusqu'à elles.
— Au lit les mômes ! leur cria Théo, les mains en porte-voix.
Raph s'efforça aussitôt de lui couvrir la bouche avant qu'elle ne réveille Marie et toute la maison voisine. Théo fit bien sûr un jeu de lui échapper et elles faillirent perdre l'équilibre à force de rire et chahuter comme des gosses. Peut-être qu'elles avaient juste un peu trop bu. Mais pas tant que ça, si ? Ce serait con de tomber du toit. Elle chercha des yeux la bouteille de rhum mais fut interrompue dans ses recherches par le visage de Théo près du sien. Elles s'embrassèrent encore, et Raphaëlle fut à peu près sûre de la voir lancer un joyeux doigt d'honneur à l'attention d'Armand et Lisa. Des éclats de voix volèrent du toit voisin, mais Raph n'entendait pas ce qu'ils disaient. Elle finit par comprendre, à peu près en même temps que Théo, qu'on leur disait de venir.
— On y va, décida Théo.
Sur ce, elle partit à tâtons, non pas en direction de la fenêtre du grenier, mais plus loin sur le toit. Raphaëlle s'esclaffa en claudiquant à sa suite :
— Théo ! Attends moi !
Raph sentait qu'elle devrait s'inquiéter un peu de la situation, mais c'était plus fort qu'elle, une hilarité irrépressible lui chatouillait constamment la cage thoracique. Le toit n'était pas très pentu et les tuiles larges et solides, ce qui n'empêchait pas Raph d'avancer à la vitesse d'un escargot. Un escargot de soixante-dix ans, même. Heureusement, Théo s'était arrêtée non loin pour l'attendre. Une fois agrippée à son bras, elle se sentit tout de suite beaucoup mieux.
— On va pas sauter sur leur maison, hein ?
— Non, il y a un passage juste là, par le toit du garage.
— Ouf.
— J'espère juste qu'on y arrivera avant demain matin.
— En même temps, si j'avais su, j'aurais pris mes lunettes.
— Toujours ton excuse préférée ça.
Elles gloussèrent en se chamaillant tout le long du chemin, si bien qu'en arrivant, sous les applaudissements chaleureux d'Armand et Lisa, Raphaëlle eut besoin d'un moment pour reprendre son calme et une respiration à peu près normale. Une fois descendue par l'ouverture du Vélux, elle accepta avec grand plaisir le verre d'eau qu'on lui tendait. La chambre faisait le triple de celle où Théo et elle dormaient, mais l'ambiance était la même : sanctuaire abandonné d'une adolescence éclectique.
— Bienvenue chez moi, l'accueillit Armand en atterrissant à son tour sur le tapis.
— Et chez moi, s'immisça Lisa.
Elle s'était déjà affalée sur un espèce de sofa en vieux cuir, devant une table basse où trônait des canettes, un tricot de laine rouge et plusieurs paquets de clopes. Théo la poussa gentiment du pied pour s'écraser à côté d'elle et tendit aussitôt le bras vers Raphaëlle pour l'attirer à son tour. Il n'y avait clairement pas de place pour trois mais en se blottissant à moitié sur Théo, elle y trouva son compte.
Elle adorait Lisa et Armand. Pas depuis le début, parce que leur rencontre était vraiment bizarre, mais ensuite, elle les avait tout de suite adoré. Lisa pouvait se montrer délicieusement incisive, surtout avec Théo qui la provoquait à tout bout de champ. Armand était plus discret, mais il avait toujours le bon mot au bon moment. Et qu'est-ce qu'ils pouvaient la faire rire ! Souvent ils ne faisaient même pas exprès.
Un objet apparut soudain dans son champ de vision et Raphaëlle sursauta contre Théo. C'était la bouteille de rhum qu'elle agitait sous son nez.
— Oh ! Je la cherchais tout à l'heure !
Tout le monde éclata de rire, et elle aussi, alors que ce n'était pas si drôle. Elle but un peu et perdit le fil de la conversation qui allait honnêtement bien trop vite pour elle.
— Raph ! appela Lisa, t'as quel âge ?
Elle passa une langue sur ses lèvres, mélange de sucre et d'amertume. Elle avait envie d'une bière.
— Vingt-six.
— Ça va, t'es pas si vieille, en fait.
Théo s'exclama :
— C'est ce que je fais que de te dire, sale gosse
Raph aimait sentir son rire vibrer près de son oreille. Elle pourrait rester là pour toujours.
— Elle est bourrée, ta copine.
C'était elle, la copine. Tout à fait.
— T'es ma première copine, murmura-t-elle dans le cou de Théo.
Théo avait trouvé ses lèvres et Raph l'embrassait en souriant bêtement. Elle n'aurait jamais plus envie de vouloir l'embrasser. C'était impossible.
— Et toi, Armand, jaillit la voix de Lisa, c'est qui ta première copine ?
La bouche de Théo disparut, sa voix résonna dans la chambre et sous le crâne de Raph. Elle entendit les trois amis s'interrompre sans arrêt les uns les autres, ricaner de concert et raconter à bout de souffle l'histoire du faux mariage du petit Armand et de la petite Théodora, dans le grenier de la Grand-mère, et de leur grand bisou de mariage devant Lisa, témoin et prêtre à la fois. Raphaëlle rit, elle rit par contagion, elle rit de son erreur le premier soir en s'interrogeant sur Lisa, elle rit de les imaginer enfants tous les trois, de les voir encore enfants dans cette chambre. Et elle aussi, en l'espace d'une nuit, rajeunit.
— Oh non, ma petite sœur est lesbienne sous mes yeux." J'ai tellement rigolé xDDD ! J'adore !
"les 140 kilomètres qui séparaient Lyon et Lille ...A vérifier xD
Super chou, et tellement agréable à lire ! Je sais pas quoi dire de plus, c'est une vraie lecture doudou !
Awww, merci, j'adore que la vibe doudou soit encore présente à ce stade du roman :)