— Un pont ?
— Puisque j'te le dis, Gamin !
— En témoin privilégié de tes innombrables boniments, je doute de tout ce que tu racontes, Fil. Ta langue cancanière accouche d'autant d'inepties que ton bas-ventre de pets fleuris, c'est dire. La maison Mirabelle aurait dû être inoccupée. Les dix types armés qui nous attendaient n’étaient pas prévus dans les réjouissances, ni leurs cadavres en guise de rideau final.
Drapé d'une lumière safrane, le ciel s’ouvrait infiniment au-dessus des deux voyageurs. Le hasard des opportunités guidait les deux resquilleurs sur les sentiers du pays Randais. Les rênes basses, la magouille chevillée au corps, ils avançaient sur leurs magnifiques étalons au poil luisant pendant que la campagne ployait sous la chaleur d’un été torride.
— Ne me titille pas les asticots avec cette tuile malencontreuse ! Le tenancier m'avait assuré que tout s’passerait bien. Le bourgmestre était parti avec toute sa clique depuis la veille. Une éternité, Gamin. Si on n'peut plus faire confiance aux baragouinages d’un aubergiste, où va l’monde ?
— Et pour la caserne auscitaine, dois-je te rappeler que l'argousin y a perdu un doigt ?
— Comment j'pouvais me douter que la d’moiselle était la fille du casernier-chef ?
— Et la frégate que nous devions infiltrer l'année dernière ?
— On a attendu que quatre jours, Gamin.
— Et quatre nuits, Fil ! En plein hiver, sans ressources et paumés en plein milieu de la campagne randaise ! À chaque fois, je me retrouve embarqué dans des situations impossibles. Et arrête de m'appeler Gamin.
Aucune rancœur n’alimentait ces récriminations ; une tendresse sincère emplissait son injonction finale.
Fil remuait légèrement sur sa selle. Il essuya d'un revers de manche les gouttes de sueur qui perlaient sur son front dégarni. C'était un homme court sur pattes, si bien que ses étriers raccourcis siéraient à un enfant. Sa panse rebondie ne faisait pas honneur à son surnom et témoignait plutôt de ses excès culinaires ou de son goût très modéré pour l’effort. Ses épaules trapues portaient le poids d’une vie entière passée sur les routes des Trois pays. Sa mâchoire carrée, légèrement avancée, offrait à voir une bouche qui ne demandait qu’à s'exprimer. Rien ne pouvait la moucher. Ses rides rieuses dans le coin de ses yeux, ciselées par cinq décennies agitées, trompaient quiconque observait cet homme au passé tumultueux. Sa filouterie innée brillait en un éclat malicieux dans ses pupilles brunes.
Malgré l’heure avancée, la moiteur saisissait les pérégrinateurs. Les pavés de la route renvoyaient toute la chaleur caniculaire qu’ils avaient accumulée. La tunique de lin ouverte sur le torse poilu du vieux briscard dégoulinait de transpiration.
Dans le ciel dégagé apparaissaient les premières étoiles. Oscillations infaillibles, elles annonçaient la halte prochaine. Les nuances orangées du soleil couchant caressaient la colline qui leur faisait face. Au sommet, une auberge dominait la campagne assoiffée. Le binôme maintenait leurs chevaux au pas tandis qu’ils s’engageaient sur le sentier qui montait jusqu’à l’établissement.
Fil laissa glisser quelques instants un silence coupable. Il l'interrompit en crachant une glaire épaisse sur une fougère jaunie et insista :
— Là tu peux m'croire. Tout l’monde ne fait qu'en parler, des lupanars jusqu’aux salons argentés. J'sais pas où tu te terrais ces dernières semaines mais tu dois être le seul bouseux à des lieues à la ronde à ne pas être au courant. Même Aguil l'ivrogne, qui ne décuve jamais, a eu le temps de se convaincre qu'il n'avait pas encore entendu des sornettes dans l'écho de ses bouteilles. Ils vont construire un fichu pont de pierres avec tout c’qui va avec et aussi dur que ta fichue cabosse.
L’incongruité des paroles de Fil perça la curiosité naturelle de son acolyte. Il répliqua, perplexe :
— Entre les cités de Berd et San Tin ? Impossible.
— Puisque j'te dis que tu peux m’croire ! Un fichu pont au-dessus de la Bise entre ces deux maudites cités. Paraît même qu'il y aura plusieurs étages et que le dernier reliera directement les deux châteaux de ces seigneurs adorés.
Fil ponctua son propos par un raclement de gorge très inélégant. Son partenaire, habitué à ses indélicatesses, poursuivit :
— Berd et de San Tin ? Si éternellement en guerre que la Bise qui les sépare est plus rouge que le vin qu'engloutit Aguil ? Un inconscient y tremperait à peine un pied qu’on le transpercerait d'une dizaine de flèches. Même le dernier des crétins ne s'y aventurerait pas. Tu connais aussi bien l’adage que moi : la Bise aux mollets, la Mort à tes côtés.
Le jeune homme fronçait les sourcils. Après une courte pause, sa voix fatiguée se mêla à une rafale trop chaude pour être appréciée :
— Désormais, ils s'assiéraient sur des décennies de massacres, de coups tordus et j'en passe, pour ériger un pont entre eux ? Fil, je ne sais pas si c'est la chaleur qui te fait divaguer mais un bon fumet arrosé de cidre ne te ferait pas de mal. D'ailleurs on va faire un arrêt ce soir dans cette auberge. Un bain me fera du bien. Et à toi aussi. Surtout à toi.
Fil ne réagit pas au sous-entendu de son binôme. Il continua dans un reniflement assourdissant :
— Puisque j'te le dis, Gamin. Il paraît qu'ils veulent même fusionner leurs armoiries et ne faire plus qu'un. Dix jours de festivités suivront un mariage pompeux. J'sais pas qui des deux seigneurs gouvernera tout ce foutoir, en tout cas j'te raconte pas de balivernes. S’il y a bien un endroit où traîner ma vieille carcasse et ton joli minois, c’est bien là-bas, Parole de Fil.
Krone réfréna l'envie de partager avec son ancien la relative fiabilité qu'il accordait à sa parole. Il n'aspirait qu'au repos et ne voulait pas se lancer dans une joute verbale aussi épuisante qu'inutile. Bien qu'il dépassât Fil d'une bonne tête et que sa posture légère contrastait avec la lourdeur de son ami, une fatigue pugnace l'accablait. Il se remettait difficilement de ses récentes mésaventures. À sa faiblesse, s'ajoutait la honte de n'avoir rien su de ces commérages populaires.
Krone ne rêvait que d'un bain frais et d'un repas copieux. En laissant traîner une oreille, les clabaudages d'une auberge lui permettraient de rattraper les événements qui animaient ce bon pays. Il ne voulait pas questionner Fil davantage car il craignait un interrogatoire en retour. En effet, il avait fait usage en excès de son Don ; une leçon débordante de remontrances de son aîné était bien la dernière toquade dont il avait besoin.
Les sabots ferrés des chevaux résonnaient dans la campagne. Une oreille attentive aurait perçu les légers bruissements du feuillage d'un mûrier qu'une belette effleurait à son passage. Quelques foulées les séparaient de l’auberge. Fil se boucha la narine droite à l'aide de son index moite et expira avec force pour évacuer des sécrétions peu ragoûtantes. Comme s'il répondait à une question que Krone n'avait jamais posée, ni même pensée, il ajouta dans un long monologue dont il était coutumier :
— Tout ce maudit chantier va attirer là-bas c’qu'il se fait de mieux et de pire dans les alentours : tailleurs de pierres, menuisiers, cuisiniers, ingénieurs, marchands aisés flairant de bonnes affaires, colporteurs fauchés, soudards et mendiants, petites mains et grands esprits, honnêtes travailleurs et troufions malfaisants, femmes de plaisir, ménestrels et saltimbanques. Un sacré bazar, une véritable fourmilière d'opportunités, j'te dis ! La peuplade doit être tendue sur place. J'peux pas croire que des décennies de conflits sanglants peuvent se noyer en une réconciliation festive si hâtive et inattendue. Seuls les conseils des marchands des deux cités doivent se frotter les mains devant les perspectives qui s'offrent à eux. Et encore, j'dis ça mais, ceux qui faisaient leur fortune sur le sang versé doivent avoir un sacré morceau en travers de la gorge…
Krone entendait plus qu’il n’écoutait son aîné. Le cou rougi par le baiser ardent du soleil, il laissait son esprit vagabonder dans des rêveries intimes. Des mouches, attirées par la forte odeur de Fil, tournaient allègrement autour de la tête de l’homme volubile. Emporté par le flot de ses propres paroles et peu gêné par les diptères, Fil continua sa diatribe :
— Les petites gens, qui ont le plus souffert des massacres mutuels, n'oublieront pas si facilement. Réunir les deux cités ? Ouvrir totalement les portes à des miséreux rancuniers, les faire cohabiter et servir sous une même bannière ? Un vrai pugilat oui, une tambouille fétide de regards en coin et de coups de dagues dans l’aine. Faire danser gaiement bras dessus bras dessous des mères hystériques avec les bourreaux de leurs enfants ? Un entrechat prémisse à une orgie d'entrailles déversées oui ! J'te le dis, Gamin, j'sais pas ce qui leur ont pris aux Seigneurs mais, ce projet est aussi insensé que de vouloir unir un chien affamé avec un chat échaudé.
Fil jeta une œillade en direction de Krone et s'aperçut qu'il avait le regard porté sur le lointain. Il n'était pas sûr qu'il ait perçu un seul mot de son soliloque. Il ne se méprenait pas sur l'état de son compagnon, même s'il n'en montrait rien. L'absence de son cadet n’avait résulté que du Coût de son Don. Lucide, mais non moins compatissant, Fil ajouta dans un soupir maladroit :
— J'sais que j'suis pas le meilleur des conseillers mais, si tracasseries te lutinent, mon oreille t’est attentive, Gamin.
Krone eut un sourire timide. Il n'offrit pour seule réponse qu'un hochement de tête. Ses doigts repoussèrent délicatement une mèche de cheveux blonds qui lui tombait sur les yeux. Il vérifia que le reste de sa chevelure, un catogan noué d'une cordelette avec une perle nacrée, n'avait pas trop souffert de la chevauchée.
Le silence s'imposa entre les deux hommes jusqu'à ce qu'ils posassent pied à terre. Le Goupil argenté ne payait pas de mine. Pour autant, il offrait à ses clients chaleur en hiver et fraîcheur en été. Les ventres creux se remplissaient et les vessies gonflées se vidaient. La crasse disparaissait et les petites peines s'évanouissaient au rythme des échanges enjoués de la clientèle. Ils accouchaient de dialogues parfois virils mais ils restaient toutefois préférables à la solitude des grands chemins. Même dans un été caniculaire, les disputailles posaient bottes sur table et calottes sur joues. Fil, contrairement à Krone, n'en demandait pas moins : un ventre plein mais surtout des querelles folâtres.
Un jeune gringalet, le cheveu gras et le visage mangé par les pustules, les accueillit. Il tendit machinalement la main pour s'emparer des rênes et marmonna :
— Daube de cerf, fèves et navets ce soir. Vous arrivez au bon moment, on vient de recevoir des tommes de chèvre. Je suppose que je dois détacher vos fontes et vous les faire parvenir à l'intérieur. Décrottez vos semelles, je viens d’astiquer le plancher.
Sans attendre une réponse de ses visiteurs, il fit demi-tour, chevaux à la longe, en direction des écuries. Fil s'étira dans un bâillement à faire trembler les murs. Son œil désintéressé survola ses chausses poussiéreuses. Une moue dubitative devança ses propos mousseux :
— Eh bien, il sait accueillir c'ui là.
— Tant que je peux me plonger dans une baignoire d'eau fraîche, il peut me recevoir comme un pestiféré.
Krone poussa la lourde porte de l'auberge et entra, bien décidé à laisser sa fatigue et ses songes sur le seuil. L'hôte, derrière un épais comptoir, salua les deux nouveaux entrants. D'un signe encourageant de la tête, il les invita à approcher. Il avait un visage rubicond, avec une fine moustache qui remontait exagérément sur ses joues creuses. Krone s'attendait à rencontrer un homme en chair, comme la plupart des aubergistes qu'il avait côtoyés auparavant. Il était aussi petit et maigre que sa dame, occupée à faire le service, était grande et corpulente.
La salle vivait d’une animation guillerette. Dans un coin, autour d'une longue table de chêne, une dizaine de travailleurs des champs venait finir leur journée de labeur avec des assiettes et des pichets bien remplis. Les rires grivois s'élevaient avec les tintements de chopes qu’ils entrechoquaient. Fil s'approcha du comptoir et interrogea l'homme qui, chose exceptionnelle pour lui, était plus petit :
— Bien l'bonsoir, Patron. Avec mon ami, on aimerait se restaurer et gîter pour la nuit dans votre adorable demeure. On a d'quoi payer une chambre pour nous deux et avec ça, de quoi nous laver. Morpions et puces m'démangent l’entrecuisse.
Fil aplatit une main lourde sur le comptoir, la fit glisser pour y laisser quelques pièces de cuivre. L'aubergiste sourit. Il empocha la bigaille puis essuya un verre à l'aide d'un torchon. Cependant, il ne leur dit rien. Fil et Krone, pantois, en attente d'une réponse, échangèrent un regard circonspect. Fil, de nature impatiente, s'agaça :
— Hey l'Patron, t'as saisi ce que j'viens de dire ?
La Dame, avec un plateau d'assiettes sales posé sur la paume ouverte de sa main, passa derrière eux et intervint :
— Oui, il a très bien entendu mon brave, le pauvre est muet. Suivez-moi, je vais vous installer dans un coin tranquille pendant qu’on prépare votre chambre.
La daube de cerf fut aussi excellente que le cidre frais qui l'accompagnait. Krone et Fil se restauraient à l'écart de la table animée des métayers. Fil étanchait sa soif dans des rots peu harmonieux, et satisfaisait sa faim dans des déglutitions bruyantes. Quand le pain fit défaut, il se lécha goulûment les doigts pour ne pas laisser une goutte de sauce. Finalement, il soupira d'aise en posant ses mains rustres sur son ventre opulent. Krone, lui, fut plus délicat, mais non moins conquis par la cuisine rustique. Ils n'échangèrent aucune parole durant le repas, non par gêne ou par inimitié ; c'était un silence d'aise et de plénitude.
Tandis que Krone étalait sa tomme de chèvre sur un nouveau morceau de pain que la Dame venait de poser sur leur table, la porte de l'auberge s'ouvrit. Krone observa le nouveau venu et l'identifia comme un crieur du pays d’Astirac, pays voisin. Il portait une longue toge rouge aux manches bouffantes. Elle traînait jusqu'au sol et recouvrait l'intégralité de son corps. Le crieur portait le chapeau à bord rond propre à sa profession, du même rouge écarlate que la toge, surmonté d'une plume de paon. Krone avait toujours trouvé ridicule un tel accoutrement. Il contrastait avec l'air sérieux et solennel que les crieurs revêtaient lorsqu'ils clamaient, à la ronde, les déclarations de guerre.
Ces derniers jouissaient d'une immunité corporelle absolue. Nulle personne ne devait, sous aucun prétexte, porter atteinte à leur intégrité physique ou morale, sous peine d'en répondre devant la justice locale. Chahuter un crieur, même par une brimade inoffensive, conduisait l’effronté quelques lunes dans les bas-fonds des oubliettes. Bousculer un crieur, même accidentellement, envoyait le maladroit au bagne pour plusieurs années. S'en prendre physiquement à un crieur, même d'une simple taloche, menait l'inconscient, sans délai, au gibet. Une flopée de gardes escortait en permanence ces intouchables. En l'occurrence, trois soudards entouraient l'homme en rouge. Il était la voix du Parakoï, puissant parmi les Puissants de ce monde.
L'ambiance bon-enfant s'évanouit dans la salle commune de l'auberge. Plus aucun n'osait s'exprimer ni même bouger. Chacun reprendrait sa respiration qu'à l'instant où il serait reparti. Telles des statues figées dans le marbre, les occupants de la pièce attendaient que le représentant du Parakoï fît sa déclaration.
Fil se redressa. Il mit ses coudes sur la table afin de reposer son menton sur ses deux poings relevés. Il fixa la plume de paon sans ciller. Le héraut écarlate s'éclaircit la gorge. D'une voix retentissante, habituée à l'exercice, il déclara :
— Peuple du pays Randais, sujets de son Vénéré Parakoï, maître de tous les pays ! Voici Sa voix, Sa parole. Je déclare Galien dit le Téméraire, Premier Sujet du pays Lectois, félon. Lui et les siens seront exécutés à la prochaine grande Lune. Loren dit le Bouc, deuxième Sujet du pays Lectois a désormais l'ultime privilège de me représenter dans sa nouvelle charge de Premier Sujet. Je déclare le bourg de Presnes, en pays d'Astirac, assujetti à un doublement de leur redevance pour les cinq prochaines années en raison des manigances mises à jour de leur conseil des marchands. Je témoigne mon approbation à l'union des cités de Berd et San Tin, en pays Randais, et de leurs familles seigneuriales. Je déclare...
Krone vit son camarade bouillonner sur son tabouret. Il ne put contenir une rage qui lui tordait les boyaux. Il ne put s’empêcher de faire appel à son Don. Discrètement, il dénoua l’index de sa dextre. Un fil mental apparut, fin et brillant, solide comme l'acier, visible par ses seuls yeux. Celui-ci s’enroula autour d’une pinte de bière que tenait un honnête travailleur des champs. D'un geste ferme et hargneux, Fil tira sur le fil qu’il maintenait et fit jaillir la chope des mains du malheureux. Un fracas. Un silence. Le héraut écarlate s'effondra, assommé par ce projectile inattendu. La pinte vrilla et rebondit sur le sol, seule résonance audible dans une salle plongée dans la stupeur.
Krone, du coin de l'œil, vit Fil tétanisé. Il payait son Coût. Une paralysie totale mais momentanée ; tout au plus le temps de quelques battements de cœur. Les trois mercenaires se tournèrent vivement, lames sorties, vers le propriétaire de la chope. Ahuri, il tenta de bredouiller :
— Je... je... non je... n'ai rien fait. Ce n'est pas moi.
Le plus grand des trois gaillards s'approcha du malheureux. Sans aucune forme de procès, il abattit le pommeau de son épée sur le crâne dégarni du supplicié. L’homme s'effondra, inerte. Le soldat lui cracha au visage et conclut :
— Tu en répondras à la Justice du Parakoï, gueux.
***
Krone était étendu, entièrement nu, sur un matelas rembourré de plumes et de paille. La fenêtre grande ouverte lui offrait le ciel étoilé en spectacle. Un léger vent, encore chaud, finissait de sécher les quelques gouttes qui coulaient de ses cheveux défaits. Sans jamais lui avoir avoué, il chérissait précieusement l'amitié qui le liait à Fil. Ses manières rustres et son attitude parfois grossière n'éclipsaient nullement la tendresse qu'il lui vouait. Il connaissait la nature impulsive de son aîné, elle les avait conduits nombre de fois dans des traquenards et des voies sans issues. Cependant, il n'arrivait pas à saisir ce qui avait pu convaincre son compagnon de faire usage de son Don à l'encontre du représentant du Parakoï. Voilà à présent qu'un innocent, par sa faute, serait pendu haut et court, l'opprobre jetée sur sa famille. Il était désormais trop tard pour venir en aide au malheureux, la Justice l’ayant emporté vers un lieu inconnu. L’âme en peine, Krone ne pouvait que se résigner à cette issue tragique. Fil, resté silencieux depuis l’accident, n’avait montré aucun signe de remords, aucune volonté de rattraper, si tant est qu’ils le puissent, ce geste inconsidéré. Fil était bourru certes, mais non pas cruel. Krone lança sa question dans le noir :
— Qu'est-ce qu'il t'a pris Fil ?
Il ne s'attendait pas à recevoir une réponse. Pourtant, après quelques inspirations rauques, une voix grave lui répondit :
— Maydine, douce à mon cœur, déchirure de mon âme. Moi aussi j'ai été un gamin, Gamin. Les peines juvéniles sont comme des fers chauffés à blanc sur ta peau. Elles te marquent profondément. La douleur s'estompe avec le temps mais tu en gardes une cicatrice indélébile ; un pouls sourd et permanent dans les entrailles ; souvent, un simple murmure, presque inaudible ; parfois, un orage qui envoie tout valdinguer, une bête blessée enfouie qui grogne aux moindres stimuli, à l'affût, prête à vous sauter à la gorge et vous arracher tout discernement. Elle vous prend le cœur, l'écrase, le réduit en charpie. Maydine fut mon rêve, mon espoir. Mes jeunes années furent le bourreau qui me marqua et brûla à vif.
Fil reprit son souffle et une partie de ses esprits. Il chassa d’un coup de main une mouche aventureuse et reprit son explication :
— J'ai vu rouge lorsque le crieur a fait mention de cette ordure. Loren. Loren... Comment le Parakoï peut-il accorder sa confiance à ce pleutre ? Porter un coup au crieur me donnait l'illusion d'atteindre le Parakoï et à travers lui, Loren. J'laisse une âme errante et innocente de plus sur mon chemin. Une sale histoire Gamin. Si t'es prêt à l'écouter tu sauras pourquoi je voue une haine sans borne à Loren le Bouc, futur fichu Premier Sujet du pays Lectois.
Krone reçut la révélation de Fil comme un gage de l'amitié et de la confiance qu'il lui portait. Ils avaient vécu mille déboires, multiplié les larcins et rapines, trompé les Grands de ce monde, escroqué les naïfs, truandé les officiels, visité des bourgs, échappé à des milices, frôlé, côtoyé la mort. Mais, jamais, même lors de longues soirées, propices aux confidences, Fil ne s'était ouvert sur ses blessures intimes. Krone fut intrigué. Fil lui proposait de partager, sans condition, une part de lui.
Le hululement nocturne d'un grand-duc accompagna le murmure de Krone :
— Je t'écoute.
C'est vraiment dynamique, comme narration. J'aime beaucoup, c'est fluide et fringant ! Je trouve les personnages déjà bien caractérisés : ils vivent dès les premières répliques.
Pour insérer une image, tu peux l'uploader sur un hébergeur d'images (imgur, par exemple) et coller le lien sur Plume d'Argent :)
Ne me titille pas les asticots => J'aime bien X)
Fil, à chaque fois => supprimer "Fil" ? Il vient de le dire
avec son ancien, la relative fiabilité => supprimer la virgule
Et bien => Eh bien
Dans les nouvelles, j'avais l'impression que les Coûts étaient forcément horribles et à payer jusqu'à la mort. Je me demandais donc qui utiliserait son Don malgré ça. Si certains Coûts sont temporaires, c'est effectivement beaucoup plus vivable !
Bienvenue dans les Pérégrinations ! J'espère que les aventures de mes deux loustics te plairont :) oui, les coûts ne sont pas toujours permanents, notamment pour nos deux héros, ce qui me permettra d'en faire usage plus souvent :)
Les pauvres paysans n'ont pas fini de payer l'addition malheureusement... ça va aller de mal en pis. Mais les grands de ce monde ne vont pas tous passer un bon moment non plus ;) Je te laisse découvrir ça :)
Merci pour ta venue ici,
A tres bientôt !
Je me lance enfin dans les Pérégrinations et quel plaisir ! Ton style est très particulier et si, au début, j'ai eu un peu de mal à me plonger dans le dialogue, je m'y suis vite faite. Il y a un côté dialogue de théâtre qui donne à l'histoire une ambiance encore plus singulière. Ce premier chapitre pose bien le décor d'un univers qu'on devine riche et surtout, très conflictuel. Le duo inattendu de Fil et Krone me plait aussi beaucoup ! Bref, un super début qui me donne envie de lire la suite.
À bientôt :)
Content de te voir par ici, j'espère que tu passeras un bon moment dans les Pérégrinations de mes deux loustics :)
C'est vrai qu'ils ont un parlé un peu particulier, notamment Fil qui a la langue bien pendue. Les monologues s'annoncent récurrents, du moins en début d'histoires ;) J'espère que la suite te plaira, j'ai essayé de développer un univers riche en rebondissements, tu ne devrais pas t'ennuyer ;) du moins je l'espère !
À très vite !
J’ai adoré le dialogue de Fil sur Maydine. Et cette histoire de pont entre deux cités ennemies, j’aime l’idée et avec peu de mot je le visualise déjà.
Et cette fin qui appelle à la suite… Je me demande la forme que va prendre ce roman. Est-ce une histoire passée racontée par Fil ? Ou juste un morceau avant de reprendre cette histoire de pont ? Très intriguant.
Quelques remarques de style :
Petite vigilance, il y a plusieurs paragraphe qui commence par [Nom du personnage]. Cela peut avoir un côté redondant.
« Krone vit son camarade bouillonner sur son tabouret. Il ne put contenir une rage qui lui tordait les boyaux. Il ne put s’empêcher de faire appel à son Don »
J’ai eu du mal à comprendre car jusque là, on ne parlait que du Don de Krone. Finalement, Fil lui aussi en a un ! Bonne surprise. Par contre, difficile de comprendre bien qui est qui avec les il.
D’autre part, le mot « il ne put s’empêcher » me paraît bizarre. Quand on ne peut s’empêcher de quelque chose, c’est très spontané. Comme couper la parole à quelqu’un avec qui on n’est pas d’accord. L’utilisation de son Don, pour moi, est quelque chose de conscientisé et non de spontané.
Sinon l’effet fonctionne bien. Le fait d’avoir expliqué en amont que le Crieur est intouchable et les conséquences, et là… La bière qui déboule sur lui. L’effet fonctionne bien ! D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé la description du Crieur et sa statut intouchable.
« Un léger vent, encore chaud, finissait de sécher les quelques gouttes qui coulaient de ses cheveux défaits. Sans jamais lui avoir avoué, il chérissait précieusement l'amitié qui le liait à Fil. »
Je trouve que le chemin de pensée ne se fait pas bien entre ces deux phrases. Il manque un petit mot de liaison pour être dans les pensées de Krone.
Content de te voir ouvrir les portes des Peregrinations, j'espère que l'aventure t'accrochera et que tu auras envie de découvrir la suite :)
Merci pour les aspects qui t'ont plu, les deux loustics que je te présente ici n'ont pas fini de parler parler, et faire de mauvais coups ;)
Dans le chapitre 2, je reviens sur le passé de Fil effectivement, mais uniquement durant un chapitre. La suite de l'histoire reviendra dans le "présent" où l'on suivra les aventures du duo. Quelques chapitres flash-back auront lieu, mais très ponctuellement :)
Merci pour tes remarques sur la forme, pas toujours évident de savoir si le lecteur comprend bien ce que j'avais en tête, mais oui les deux ont un Don (Fil peut lancer des fils mentaux, Krone... je te laisse découvrir ça ;) ) à chaque utilisation, ils doivent payer un coût : Fil est paralysé quelques instants... Krone, une grosse fatigue qui le rend un peu KO s'accumule...
J'espère te revoir très vite pour la suite de Fil et Krone ;) Le chapitre suivant n'est pas très drôle... mais après, j'ai voulu un récit dark, certes, mais avec beaucoup d'humour. J'espère que mon univers te plaira !
Me voilà enfin pour découvrir à mon tour ton univers =D Et ma foi c'est truculent et coloré tout ça.
Quelques bricoles au fil de la lecture histoire que ce soit fait :
>> "Puisque j'te le dis, Gamin !" > c'est volontaire, la majuscule à Gamin ? ça me surprend un peu.
>> "Ne me titille pas les asticots avec cette tuile malencontreuse !" > Purée j'adore ce genre d'expressions xD Très vrai et pittoresque.
>> "Et pour la caserne auscitaine, dois-je te rappeler" > un espace en trop avant "dois-je"
>> "C'était un homme court sur pattes, si bien que ses étriers raccourcis siéraient à un enfant." > je trouve la répétition court/raccourcies un peu lourde. "ses étriers rapetissés / rehaussés" ? Ou alors "un homme bas de plafond" ou autre variante de ce genre ?
>> "La Dame, avec un plateau d'assiettes sales posé sur la paume ouverte de sa main, passa derrière eux et intervint :" > Pourquoi une majuscule à "dame" ? Je comprendrais si c'était un titre, genre pour une noble, mais là pas convaincue.
Bon c'est vraiment juste pour chipoter ! Tu sembles avoir un bel univers bien construit et riche. On y plonge avec naturel, au gré de ces dialogues vivants et caractérisés. Tu as un super sens des répliques et de l'imagé, j'ai vraiment entendu les personnages causer au fil de ces échanges, avec toutes ces expressions originales et cette musicalité soignée.
Fil notamment a un sacré bagout ! Ah et j'ai apprécié l'espèce de running gag autour de lui, sur le principe que quand il parle apparemment on ne le croit jamais, et qu'il doit tout le temps souligner "mais siiii, c'est vrai !"
Je me suis bien attachée aux deux personnages, et gros coup de théâtre déjà dès la fin de ce chapitre - qui va lancer les ennuis. On redoute cette fameuse justice. Et puis qui est donc ce Loren ?
Bref, plein de questions et de pistes qui nous plongent très volontiers dans ce monde.
Je repasserai bientôt pour la suite !
Bonne soirée, au plaisir <3
Content de te voir ici pour commencer les Pérégrinations avec mes deux loustics. Oui, ce sont des personnages haut en couleurs, Fil en tête, j'espère que la suite de leurs aventures te plaira.
Tu vas vite apprendre qui est Loren, dès le prochain chapitre :)
Pour les majuscules, j'ai tendance à en abuser, et encore là, j'en ai enlevé un paquet. Je les ai mises comme pour signifier que c'était un "prénom, surnom". Le gamin ou la dame ne s'appellent pas Gamin ou Dame mais je trouvais que ça renforçait leur appellation...
Merci pour toutes tes remarques, ça fait toujours plaisir, même si je sais qu'il y a beaucoup de défauts dans mon écrit !
A très vite j'espère.
Ce premier chapitre fait pressentir un univers riche que j'ai bien envie de découvrir. La double énonciation du début (la conversation sur l'alliance inattendue entre Berd et San Tin) manque un peu de subtilité à mon goût, mais elle est contrebalancée par la langue de Fil que je pourrais lire pendant des heures. Je ne peux que saluer le travail sur le vocabulaire, les expressions, le rythme... Cet homme est un véritable poète. Un poète crasseux, mais un poète tout de même.
Toutefois, il y a une petite chose que j'ai eu du mal à saisir : en lisant la première partie, j'ai cru que seul Krone avait un Don et j'ai été surpris de voir Fil utiliser le sien à la fin. J'ai trouvé qu'il y avait un manque de clarté à ce niveau-là. Cela dit, les autres lecteurs ne semblent pas avoir "bugué" là-dessus, c'est-peut-être juste moi qui n'ai pas été attentif.
Merci pour ton retour et ton ressenti, ça me fait plaisir que tu sois passé par ici :) J'espère que la suite te plaira :)
Fil n'a pas fini de parler, je peux te le garantir, il risque d y avoir quelques monologues par la suite où j'ai eu du mal à le retenir ;)
Ils ont en effet tous les deux un Don, le fait que je n'en parle pas dès l'ouverture du chapitre était voulu, ( et pas forcement approprié) la surprise n'en est que plus marquante quand Fil utilise le sien pour la première fois :) Vu que son utilisation va être récurrente dans la suite de l'aventure, ça sera beaucoup plus clair :)
Au plaisir de te lire.
Beaucoup de choses ont déjà été dites, et très bien dites, donc je ne m'aventure pas à tenter de lister tout ce qui me plait, mais je tiens à te féliciter et t'encourager, j'ai vraiment apprécié ce premier chapitre et j'irai lire la suite dès que possible !
Merci beaucoup pour tes encouragements, j'espère que la suite te plaira autant que ce premier chapitre ! À très vite
Merci d'être passé dans mes Pérégrinations. :) J'espère que la suite te plaira !
A bientôt
Les descriptions sont parfaites, autant que les dialogues ! La balance description/action est, je trouve, parfaitement bien équilibrée.
J'ai hâte de découvrir les aventure de ces deux bonhommes !
Merci pour ton message, installe-toi confortablement dans mes Pérégrinations.
J'espère que la suite te plaira :)
J'ai jeté un petit coup d'œil curieux à ce premier chapitre ^^
Tout d'abord, je tiens à te dire que tu as une belle maîtrise de l'écrit. En lisant, j'ai le sentiment d'être face à un univers travaillé et soigné. Je trouve le début très accrocheur, on est tout de suite pris dans la dynamique du duo. Tu parviens à distiller des éléments de "lore" sans étouffer ton lecteur, ce que je trouve positif.
J'ai tout de même quelques questions, je m'interroge par exemple sur l'époque dont tu t'es inspiré pour ton univers, car je retrouve des éléments d'un haut Moyen Âge (ex. : les chausses) avec des éléments qui m'évoquent plutôt la Renaissance (la tenue du héraut par exemple). Ce n'est pas une critique, je me demande simplement ^^
Je m'interroge aussi sur le mot Parakoi, dont je n'ai trouvé aucune information sur internet. Est-ce un mot de ton invention ? J'ai l'impression qu'il sonne grec, mais mon petit souci c'est que la terminaison -oi en grec ancien marque le pluriel (c'est un peu comme scenario/scenarii)
Voilà, j'espère que tu ne prendras pas mal ces quelques remarques, encore une fois c'est plus des interrogations que des réelles critiques ! Pour un dernier petit mot, le véritable point fort que je vois dans ton récit sont tes dialogues très agréables et qui sonnent authentiques. On peut s'étonner que les personnages aient un niveau d'expression aussi soutenu, mais j'attends de lire la suite pour mieux les connaître.
Passe une belle journée :)
Je suis ravi que tu sois venu dans mes Pérégrinations. Installe-toi confortablement, j'espère que la suite te plaira :)
Pour l'inspiration, je me suis rapporté aux deux époques que tu mentionnes, le haut moyen age pour toutes les descriptions propres au "petit peuple" et la renaissance (plutôt 18eme) pour la haute société (tu verras notamment au chapitre 5, on fait la connaissance d'un personnage de la haute société). J'espère que le mélange est agréable à lire :) )
J'utilise volontairement un mélange de langage soutenu et familier (voir grossier par moment). Encore plus quand Fil prend la parole. Ca peut-être perturbant notamment, n'hésite pas à me dire ce que tu en penses.
Parakoï, a en effet une ancienne racine, bien vu ! Ca vient de Parakoïmomène, qui, dans l'empire Byzantin, était celui littéralement qui "dormait à côté de l'Empereur". J'ai toujours trouvé ce terme fascinant :) je me le suis ici approprié pour en faire un nouvel empereur, ou équivalent.
Au plaisir de te lire
Je suis un peu arrivée là par hasard, et je ne regrette pas =D J'aime beaucoup la relation que tu as tissé entre Fil et Krone, je trouves que leurs interactions marchent très bien et j'ai vraiment pris plaisir à les lire ^^ La dynamique fonctionne bien !
Bon, par contre, Fil aurait pu s'empêcher d'envoyer quelqu'un à la mort x) Le Don qu'ils ont tous les deux, je suppose que c'est extrêmement rare, vu que personne n'a l'air de pensé que le pauvre gars n'était pas responsable de ses actes. Du coup, je suis assez curieuse de ce que c'est, mais aussi de comment Krone et Fil se sont trouvés. Ils ont l'air assez différents, si on met ce point commun de taille de côté.
Pas grand chose de plus à dire, je reviendrai lire la suite parce que ça a attisé ma curiosité, et pour le moment, je suis contente de ma lecture donc tout va bien =D Bon courage pour tes corrections !
Je suis content que ce premier chapitre t'ait plu. C'est intéressant que tu soulèves la question de la rareté d'un Don et la connaissance que la population en a de son existence. Je suis curieux de connaitre ton avis sur ce point pour les futurs chapitres car, cette même personne, m'a pointé un "défaut" qui découlait de cette question.
Tu apprendras effectivement par la suite comment se sont rencontrés ces deux personnages qui n'ont en effet, rien à voir dans leurs personnalités :) (chapitre 8 et 17 notamment). Mais effectivement, partager un Don les a rapprochés. (Je te laisse découvrir le don de Krone)
Au plaisir de te relire,
On sent les bienfaits d'une ré-écriture sur ce début d'histoire tant sur les descriptions que sur les dialogues. Chapeau bas pour l'art et la manière que tu utilises avec tout ce vocabulaire d'époque !
J'ai encore du mal à digérer les monologues de Fil mais je pense que ce sera une question d'habitude. Dommage qu'il s'accapare autant l'attention du lecteur qui voudrait savourer davantage les éléments du décor que tu décris.
J'adore le duo formé avec Krone, le respect mutuel qu'il inspire et l'humour dans l'adversité de leur situation. Bon par contre, très ami ou pas, Krone aurait pu se montrer plus démonstratif sur le crime indirect commis par Fil. Je veux bien que Fil tire son fil mental et qu'il sacrifie une chope qu'il aurait pu partager, mais même s'il a des raisons ayant conduit à cette impulsion, il y a un peu mort d'homme !
Je prendrai plaisir à continuer de te lire en tout cas (je faisais juste un petit passage avant de repartir dans la quête de la mise à jour).
Ca me fait plaisir de te voir par ici, installe-toi confortablement en espérant que la compagnie de Krone et de Fil te plaise.
En effet, Fil a une fâcheuse tendance à faire de long monologue, mais c'est un très de caractère qui le sortira de situations compliquées. J'ai essayé de rendre tout ça digeste malgré tout mais promis, à part dans 2 ou 3 cas, ces monologues n'apparaitront plus :)
Tu n'es pas le premier à me signaler l'absence de réaction de Krone quant à l'agression de Fil. C'est vrai qu'il y a mort d'homme... Dans de futurs chapitres, ils reviendront (avec plus ou moins de véhémences) sur cette agression, qui causera des remords pour l'un, un fatalisme déconcertant pour un autre. Je ne sais pas si ça suffira à justifier ce sentiment que tu as ressenti...
Je prendrai plaisir à lire tes commentaires tout au long de tes pérégrinations ! (Ne te sens obligé en rien, prends ton temps, je sais que notre temps est compté ! :) )
Au plaisir de te lire.
J'ai trouvé ce chapitre très propre au niveau de l'écriture. Il est bien mené, les descriptions sont belles et la relation entre les deux hommes est intéressante. Le vocabulaire rend bien l'ambiance. Peut-être certains dialogues sont-ils un peu lourds mais je pense que c'est surtout une question d'habitude.
Tu proposes un vraie atmosphère d'auberge, je m'y voyais ! Le Don m'interpelle, je me demande comment Fil l'a obtenu ! Je trouve que tu donnes assez d'information pour un premier chapitre. Elles sont bien dosées et tes personnages ont une vraie texture, en particulier Fil. C'est un bon incipit qui me donne envie de découvrir la suite !
A bientôt alors :)
Bienvenue dans les pérégrinations de mes deux loustics ! Installe-toi à une table, je te sers un peu de tomme de chèvre et une pinte de lait !
La réécriture est en effet longue... A force d'avoir lu relu et rerererelu tous ces chapitres, j'ai du mal à voir les erreurs de fond et de forme. N'hésite pas à donner tous tes ressentis, positifs comme négatifs, je les prendrai tous avec grand plaisir !
Les dialogues sont en effet un peu long, mais Fil a la fâcheuse tendance à faire de longue diatribe qui l'emporte très loin... comme tu verras par la suite :) quand je dis que rien ne peut le moucher ;)
Au plaisir de te relire !
J'ai vu fantasy alors j'ai poussé la porte. Je précise que je n'ai lu que la moitié du chapitre, mais là je dois vaquer à d'autres occupations, et je reviendrai lire la suite plus tard.
Dans ce premier chapitre, Fil et Krone discutent d'une rumeur concernant un pont, en se dirigeant vers une auberge.
Leur relation a l'air intéressante, mais je trouve que tu décris trop de fois les mêmes éléments de la campagne environnante, ce qui crée un sentiment d'aller-et-retour en lisant, comme si les persos étaient statiques. J'ai l'impression qu'ils marchent vers cette auberge depuis des heures, alors que tu dis qu'elle est juste en haut de la colline, genre ils la voient. Aussi, Les monologues des persos sont un peu longs. Les deux ne se répondent pas, puis reviennent plus tard sur la discussion d'avant, alors qu'ils parlaient d'autres choses au milieu, du coup c'est un peu dur à suivre.
Tu sais, j'ai reconnu Fil et Krone ! J'avais déjà BL ton texte une fois :-) Je me rappelle t'avoir dit que je me représentais mal où ils parlaient et je croyais qu'ils étaient dans une taverne dès le début. Pour le coup, on comprend bien qu'on est sur le sentier, mais je me demande si c'est pas trop de descriptions maintenant :-) Jamais satisfaite haha ! Et je ne confonds plus Fil et Krone, donc ça c'est cool :-)
Comme je suis la reine des pinaillages, je te mets mes notes de lecture ci-dessous. Si ça ne t'aide pas à consolider le tout, jette-les :-)
"Le ciel, drapé d'une lumière safrane, s’ouvrait infiniment au-dessus des deux voyageurs."
> Je mettrai "drapé d'une lumière safrane" avant le sujet.
"La campagne alentour, déserte, ployait sous la chaleur écrasante d’un été torride."
> Un peu lourd je trouve, je pense que "alentour" et "déserte" apportent peu. Et je choisirais entre "chaleur écrasante" et "été torride", c'est une répétition d'idées avec beaucoup d'adjectifs.
Par exemple : "La campagne ployait sous la chaleur écrasante."
"Le hasard des opportunités guidait les deux resquilleurs sur les sentiers du pays Randais."
> J'enlèverais "des opportunités" on s'en doute.
""au poil luisant"
> Pluriel ?
"cette tuile malencontreuse"
> Malencontreuse est-il utile ? Si c'est une tuile, c'est forcément pas top, donc je trouve ça redondant.
"Le bourgmestre était parti avec toute sa clique depuis la veille. Une éternité, Gamin. Si on n'peut plus faire confiance aux baragouinages d’un aubergiste, où va l’monde ?"
> Je me demande si toute ces explications sont utiles.
"Et quatre nuits, Fil !"
> Pareil, c'est redondant. On se doute qu'ils ont attendu 4 jours et 4 nuits du coup.
"Fil, à chaque fois, je me retrouve embarqué dans des situations impossibles."
> Il manquerait un petit "à cause de toi"
"Ses épaules trapues semblaient porter"
> Je serais plus directe : "portait"
"légèrement avancée"
> Tu as légèrement avant, donc répétition (en plus, je me bats contre les adverbes s'il y en a trop !)
"Sa mâchoire carrée, légèrement avancée, offrait à voir une bouche qui ne demandait qu’à s'exprimer."
> ?? Pourquoi ça ?
"Sa filouterie innée brillait en un éclat malicieux dans ses pupilles brunes."
> "En un éclat" alourdit
"Les pavés de la route renvoyaient toute la chaleur caniculaire qu’ils avaient accumulée."
> Attention aux répétitions d'idées, tu parles déja de la chaleur avant et cette phrase n'apporte rien de plus. Je pense que la dernière phrase du paragraphe suffit à rappeler la chaleur en mode show.
"Dans le ciel dégagé apparaissaient les premières étoiles."
> Même remarque que précédente, attention aux allers et retours dans la narration. Le ciel s'ouvrait infiniment sur les voyageurs avant.
"Là tu peux m'croire...."
> Tu reviens à la discussion d'avant, qui avait été entrecoupée, du coup, il manque une incise du genre il insiste
"Même Aguil l'ivrogne, qui ne décuve jamais, a eu le temps de se convaincre qu'il n'avait pas encore entendu des sornettes dans l'écho de ses bouteilles."
> Je trouve cette phrase alambiquée. J'irais au plus simple, par exemple :
"Même Anguil, cet ivrogne, m'en a touché un mot"
Et en quoi le fait que ce poivrot soit au courant est un argument. Au contraire, il est tjs dans les tavernes et donc plus susceptible d'entendre les nouvelles du pays non ?
"fichu pont, de pierres"
> Pas de virgule
"que le vin qu'engloutit Aguil"
> J'enlèverais "qu'engloutit Aguil", le lecteur aura oublié cet ivrogne à ce moment
"depuis les fortifications d'en face."
> On s'en doute, j'enlèverais
"d’incompréhension"
> Tu as là du tell+show, je te conseillerais d'enlever cette partie tell et ne garder que le show, au risque d'asséner l'idée.
"Désormais, ils s'assiéraient"
> Qui ça "ils" ?
"Fil ne réagit pas au sous-entendu de son binôme."
> Si tu ne le fais pas réagir, pas la peine de dire qu'il ne réagit pas (selon moi). D'ailleurs il ne réagit pas du tout à ses propos et continuent de parler, comme s'il monologuait.
"Il n'aspirait qu'au repos et ne voulait pas se lancer dans une joute verbale aussi épuisante qu'inutile."
> C'est déjà le cas, ils sont lancés dans une longue conversation quelque peu laborieuse où tous deux ne s'écoutent pas parler. Et ils continuent de la sorte après. Donc cette phrase est trop tell, ce n'est pas ce qui est montré dans la scène.
"Bien qu'il dépassait"
> dépassât
"À sa faiblesse, s'ajoutait la honte de n'avoir rien su de ces commérages populaires."
> Pourquoi ?
"Le cou rougi par le baiser ardent du soleil"
> C'était la nuit ou presque juste avant !
En gros, je pense que tes phrases sont parfois lourdes, tu ajoutes pleins de mots inutiles dedans, beaucoup d'adjectifs ou des adverbes. Je serais toi, j'essaierais d'être plus direct, peut-être en trouvant des verbes plus forts. Sinon, c'était bien et j'ai hâte de lire la suite !
Je me rappelle très bien de ta BL, et c'est un vrai plaisir de te retrouver ici :) tes infos m'avaient déjà poussé à revoir certains aspects de ce chapitre (notamment le paragraphe sur la description de Fil)
Tous tes conseils me seront précieux et sont reçus avec gratitude ! J'espère que mon univers te plaira et t emportera, malgré tout ses défauts...
Au plaisir de te relire !
Oui ça me fera plaisir d'enfin connaître la suite :-)
Je ne m’attendais pas à ce que Fil réagisse ainsi ! Je pense que son acte est inconscient, que ça venait de ses tripes, mais du coup, il ne fait rien pour innocenter ce fermier ? Ce n’est pas sympa envers ce pauvre bougre qui n’a rien fait. Je trouve Krone pas si choqué que ça de son acte alors que s’ils sont pris, ils risquent la prison, voire leur vie.
L’ambiance dans la taverne est bien retranscrite.
Tu décris les habits du crieur, mais finalement comment est-il ? Tout maigre et effrayant ? Gros et jovial ? Une petite phrase sur sa prestance serait un plus selon moi.
Attention à ne pas démultiplier les phrases dans lesquelles tu dis la même chose ou je trouve que tu crées de la sorte un sentiment de répétitions d’idées chez le lecteur. Pareil que pour tes descriptions de la campagne et du sentier. Combiner ces phrases en une plus touffue serait mieux à mon avis.
Mes notes :
« et les vessies gonflées se vidaient. »
> Je ne suis pas sûre qu’au Moyen-âge, ils attendaient l’auberge pour se soulager, comme nous on attendrait une aire d’autoroute. Il leur suffit de poser pied à terre et de faire pipi au bord du sentier non ?
“puis, essuya”
> virgule mal placée
« Une fois que le pain fit défaut »
> « Quand le pain fit défaut » ?
« pays d’Astirac, pays voisin”
> “du pays d’Astirac voisin” ? Pourquoi répéter « pays » ?
« ces êtres intouchables”
> “ces intouchables” ? pour virer « êtres » et être plus direct ?
« Une flopée de gardes escortait en permanence ces êtres intouchables. En l'occurrence, trois soudards entouraient l'homme en rouge. Il était la voix du Parakoï, puissant parmi les Puissants de ce monde. »
> Les 2 phrases disent la même chose. Je te propose de combiner et alléger : « Trois gardes escortait cet intouchable, la puissante voix du Parakoi. »
« L'ambiance bon-enfant s'évanouit dans la salle commune de l'auberge. Plus aucun n'osait s'exprimer ni même bouger. Chacun reprendrait sa respiration qu'à l'instant où il serait reparti. Telles des statues figées dans le marbre, les occupants de la pièce attendaient que le représentant du Parakoï fît sa déclaration. »
> Là c’est pareil, tu dis plusieurs fois la même chose. Une phrase suffirait selon moi ou tu crées de la lourdeur :
« Les gardes se déployèrent et les clients furent forcés de se taire. Tous attendaient la déclaration du Parakoi » (c’est pas fameux mais ce n’est qu’un exemple 😊 )
« Fil, indifférent, se redressa”
> Il n’est pas indiffèrent puisqu’il se redresse.
« Krone vit son camarade s'agiter sur son tabouret. Fil bouillonnait. Il ne put contenir une rage qui lui tordait les boyaux. »
> Pareil ici, trois phrases qui répètent la même idée.
"Une flopée de gardes escortait en permanence ces êtres intouchables. En l'occurrence, trois soudards entouraient l'homme en rouge. Il était la voix du Parakoï, puissant parmi les Puissants de ce monde. »
Ici, la première partie était une information générale. Tous les crieurs où qu'ils soient, ont des gardes avec eux. Je me sentais obligé de préciser qu'ici, dans le cas qui nous intéresse, ils étaient trois.... d'où la répétition.
Merci d'avoir fait remarquer certaines incohérence (en effet Fil n'est pas indifférent s'il se redresse...)
Fil a un caractère impulsif. Il a agi sur le coup de l'émotion (émotion expliquée dans le chapitre suivant) sans réfléchir à la conséquence pour le fermier. Des remords vont quand même le travailler, et certaines actions (dans des chapitres plus lointains) vont être influencés par le mauvais comportement qu'il a eu envers ce pauvre travailleur. Cet aspect là n'est pas éclipsé et reviendra régulièrement dans d autres péripéties ou des échanges futurs avec Krone. Les regrets seront ultérieurs :)
Merci encore une fois pour tes retours, toujours précieux, toujours sensés.
Knote pourrait l'engueuler au début du chapitre suivant par exemple ("qu'est-ce que t'as fait ? T'es fou ? Et ce pauvre gars tu y as pensé ?). Comme ça on comprend et cela enclencherait sur les révélations de Fil sur son passé. Parce que là il monologue tout seul sinon, Knote lui a rien demandé en fait
C'est partiiii pour les pinaillages :
Je choisirais entre magouilleurs et fripons, là avec la présence des deux, ça crée une sorte de répétition comme si tu ne savais pas toi-même quel terme choisir
"le pouvoir tyrannique" --> c'est un peu vague, que veux-tu dire par là ? L'empire ? La dictature du Parakoi ?
Pareil plus tard, Parakoi on ne sait pas ce que c'est
"peut trembler" et "peut ébranler"
J'enlèverais l'adverbe
"qui ne demandent qu'à s'embraser" n'est pas forcément utile, car avec "braises de la révolution", tu as déjà cette idée d'un feu qui couve.
Voilà, désolé de t'embêter, si cela ne t'aide pas, ne prends pas ces quelques remarques en compte.
The Boys! Excellente série ;) le choix est bon ! Du gore, de l'humour, tout ce que j'aime.
Oui, c'est super gore The Boys mais tellement fun. Pour le coup, y a vraiment l'esprit bande dessinée dedans, on se croirait parfois dans un manga !
Hélas, tout n'est pas positif, et la suite sera moins élogieuse. Alors, inspire profondément, prends le temps de digérer...
Hors dialogues, le style me parait (c'est très subjectif) haché par les répétitions, des phrases trop courtes et des structures trop semblables. Trop de phrases démarrent par le sujet. La répétition d'une structure génère de la lassitude et de l'ennui chez le lecteur. Surtout au début. C'est dommage. Ta narration devrait davantage surprendre par des structures plus complexes et élégantes. Étonne-nous avec de belles phrases pour tes descriptions.
À ce sujet, attention à tes conjugaisons. Cette phrase par exemple : "Bien qu'il dépassait Fil d'une bonne tête et que sa posture légère contrastait avec la lourdeur de son ami, une fatigue pugnace l'accablait."
''Bien que'' implique un subjonctif imparfait dans un récit au passé (même si aujourd'hui le subjonctif présent est permis) car il s'agit d'une concession/opposition. L'usage de l'imparfait est une erreur. Ta phrase devrait être : "Bien qu'il dépassât Fil d'une bonne tête et que sa posture légère contrastât avec la lourdeur de son ami, une fatigue pugnace l'accablait." Si tu ne veux pas de subjonctif, supprime "bien que".
Dans le temps du récit, si tu utilises le subjonctif imparfait, tu ne peux pas utiliser le subjonctif passé, mais le subjonctif plus-que-parfait. '' Il n'était pas sûr qu'il ait perçu un seul mot de son soliloque'' => "qu'il eût perçu"
Le subjonctif passé appartient aux dialogues.
Dernier petit point que tu peux ne pas prendre en considération selon ton public visé : la langue. Tu emplois des mots récents qui, pour un public exigeant (comme moi...), paraissent anachroniques avec ton univers.
Exemples : acné (terme médical récent ; pustule serait du meilleur effet), métronome (tu sous-entends que cette technologie existe dans ton monde puisque tu utilises son nom).
c'ui là => çuilà
fatigue pugnace => fatigue tenace ? (une fatigue ne peut pas être combative...)
roques => rauque ? (sauf si Fil joue aux échecs ou au croquet...)
J’espère mon commentaire constructif et qu'il t'aidera à améliorer tes corrections. Comme déjà dit, j'appartiens à un public exigeant. Tu peux donc ne pas prêter attention à toutes mes remarques.
Alors, c'est très rigolo tout ce que tu me dis, car j'ai abordé tous ce que tu évoques avec plusieurs proches :
1 : Les phrases trop courtes et avec la structure qui se répète (ce qui peut "ennuyer" le lecteur). Figure-toi qu'au début mes phrases étaient trop "longues et alambiquées". J'ai réécrit plusieurs fois ce chapitre justement en évitant les structures trop complexes... Je dois certainement améliorer l'alternance entre les phrases courtes, trop nombreuses, et celles plus élaborées. Merci d'avoir soulevé cet aspect...
En ce qui concerne les temps... J'ai l'impression que tu as assisté à mes cogitations d'hier soir pour la correction d'un autre chapitre... Je discutais avec une personne qui m'aide à corriger et qui me faisait remarquer l'usage de mes subjonctif passé. Je pensais bêtement mettre (en première écriture) mettre des subjonctif passé car, tout simplement, le texte était au passé. Or, on m'a fait remonté que ça "alourdissait" le texte avec cet usage un peu désué. Après quelques recherches, j'ai trouvé que l'usage contemporain faisait qu'on pouvait utiliser un subjonctif présent, même dans ces cas... Je n'ai pas encore totalement tranché la question... (même dans les chapitres suivants...) j'alterne les subjonctifs passé et présent sans savoir quoi faire ! Ton avis me rassure dans cet usage que je trouve plus "élégant" personnellement, même s'il peut rebuter dans certaines lectures....
Si jamais tu lis mes autres chapitres, tu te rendras compte que ce problème est récurrent.
Merci pour les coquilles que tu as repérées, j'ai beau avoir relu ce chapitre des dizaines de fois, je ne vois plus mes fautes, même les plus grossières :)
Ton exigence me plaît. Si je suis là pour partager mon univers, c'est surtout pour l'améliorer. Tes conseils me seront précieux.
Merci beaucoup
> Subjonctif présent + subjonctif passé => dialogues au présent
> Subjonctif imparfait + subjonctif plus-que-parfait => narration au passé
Autre petite astuce du subjonctif > tout conditionnel passé peut-être remplacé par un subjonctif plus-que-parfait :
ex :
il aurait été correct de dire cela.
Il eût été correct de dire cela.
Les 4 modes du subjonctif ont des temporalités différentes et même si depuis 1976 il est permis d'utiliser subjonctifs présents et passés dans une narration au passé, subjonctifs imparfaits et plus-que-parfaits donnent des temporalités plus justes, car elles sont antérieures au passé simple. Pour moi, ces 2 derniers modes sont également plus intéressants pour les récits situés dans un univers non contemporain. Ceci dit, certains auteurs de fantasy, traducteurs, n'utilisent jamais les subjonctifs imparfaits / plus-que-parfaits. Par exemple : les traductions de David Gemmell ou de Terry Goodkind.
Pour tes phrases courtes, je te donne un exemple de restructuration qui ne nécessite aucune réécriture :
"Sa panse rebondie ne faisait pas honneur à son surnom. Elle témoignait plutôt de ses excès culinaires et de son goût très modéré pour l’effort."
Avec un "et", un "ou", cette phrase gagnera en dynamisme :
"Sa panse rebondie ne faisait pas honneur à son surnom et témoignait plutôt de ses excès culinaires ou de son goût très modéré pour l’effort."
Je pense que tu peux beaucoup améliorer ton style avec des : "ET / OU / ; / , " et différentes conjonctions. Les phrases longues bien construites donnent de la fluidité et captent l'attention, précisément parce qu'elles ne sont pas prédictives contrairement aux phrases courtes et simples (Sujet + Verbe + Complément). Si tu veux des exemples modernes de belles constructions avec des subjonctifs imparfaits et plus-que-parfait, je te renvoie vers Games of Throne (Jean Sola a réalisé de magnifiques structures), les Rois maudits (très belles également), Verne, Dumas, Zola (un maître en la matière). Hugo est plus adepte des constructions figées et Balzac possède quelques belles formules lui aussi.
Il existe des mots déclencheurs (bien que, jusqu'à ce que, avant que, sans que, pour que,...) et des formules figées (ne fût-ce que, quoiqu'il fût, malgré qu’il en eût,...) qui peuvent rapidement t'aider à rendre ton texte plus littéraire tout en autorisant des structures variées. Je te donnerais bien une liste plus exhaustive, mais dans un simple commentaire, la chose serait compliquée.
Mon conseil : écoute ton cœur, libère ta créativité et joue avec les outils que te fournit la langue : construis un style simple, non pompeux, mais travaillé et littéraire. C'est cet équilibre-là qu'il te faut trouver.
Je reprendrai à l'avenir la structure des phrases, il y a toujours à améliorer effectivement...
Au plaisir de lire de nouveaux conseils :)