Avec un brin d'humour

Peau de loup

Son cœur boisé

Ses notes épicées

Sa fragrance sucrée

Avec peau de loup, vous les ferez toutes et tous succomber

 

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Le jeu des plumes

Picoti, picota

— Trois sur la blanche.

Picoti, picota

— Quatre sur la noire.

Picoti, picota

— Deux sur la rousse.

Picoti, picota

— Ok. Cette fois, c’est la bonne. Tout ce qu’il me reste, sur la tachetée.

Picoti, picota

— Fiente. Je suis plumé…

Et puis s’en va.

Point de fortune ne tarira ton envie de jouer. Garde tes plumes et courage pour y résister.

 

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À pierre fendre

Insidieuse, elle s’invite et se faufile, creusant son chemin. Elle est toutes et elles sont une, là est sa force. Son projet est d’envergure. Elle est patiente. La brusquerie, ici, n’est pas une clé. Elle s’est projeté si loin que bien des générations d’Hommes s’écouleront avant qu’ils ne réalisent.

Mais alors…

L’on dit que le vent, qu’importe ses hurlements, ne peut les faire ployer.

L’on dit d’elle qu’elle est paisible. Tumultueuse à l’occasion. Mais elle veut plus. Car elle est impérieuse. Elle est matrice de vie. Et estime être TOUT.

Elle brisera autant de montagnes qu’il le faudra. Jusqu’à qu’ils la déifient.

À pierre fendre n’est pas un mythe. C’est une prophétie.

 

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Glace tranchante

— T’es sûr ?

— Mais oui !

Agacé, il lui plaqua le tract chiffonné sous le nez : Vous avez fait le tour des pistes et vous êtes en manque de sensations fortes ? Cette invitation est pour vous ! En début de soirée, venez essayer le tremplin de la mort ! Une exceptionnelle sculpture de glace accueillera les téméraires qui s’y essaieront.

— Tout de même, c’est hors-piste…

— Rhôô ! Façon, j’peux me passer de toi. J’ai ma cam’ frontale.

*

T’es qu’une mauviette mon pote. Tu vas baver d’envie quand je balancerai mon POV.

C’est chaud, j’vois rien après le tremplin.

— Yataaaa !

*

— Du calme, vous entendez ? Le premier arrive.

— Encore heureux ! C’était long de tailler cette glace en grillage géant !

*

— P*t***, c’est quoi ce bordel ? AAAAh !

*

— On ouvre grand la bouche les enfants ! TOI AUSSI YÉTI !

— Pfff, mais moi j’aime pas les sushis…

 

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Le mur du village

Mon cœur pleure. J’ai donc décidé d’y aller. Personne ne veut m’entendre, car personne ne me comprend. Mais à garder tout en moi, je suis mal. Si mal... J’ai besoin de raconter. Voici pourquoi je me faufile ainsi dans le sous-bois, malgré le vent, malgré le froid. Je rejoins non sans peine le Mur du village. Car cela est bien connu, n’est-ce pas, que les murs ont des oreilles.

 

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Clou de girofle (ou cou de girafe)

C’est l’histoire d’une girafe qui s’appelait Flo.
Flo avait un petit cou et une vision des choses un peu floue. On pensait qu’elle y allait au culot quand, en vérité, elle ne voyait pas plus loin que les poils de ses naseaux. La pauvre girouette s’est souvent prise de mémorables giroflées. Mais au moins ne s’appelait-elle pas Flip. Ou bien même Flap.

 

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Habits blancs (! Attention, violence !)

— Avec Habiblanc, vous maximiserez vos nettoyages ! Ce produit miracle vient à bout de toutes les traces, même les plus tenaces ! Croyez-moi, tout y passe !

L’homme en bleu se pencha vers son voisin, l’homme en beige.

— Dis donc, chuchota-t-il, ça a l’air sympa son produit.

— Je dois avouer que, cette année, ils se sont surpassés.

— La technologie crée des ponts au-delà de l’impossible.

— Dois-je entendre que tu comptes te laisser tenter ?

— Ma foi…, ça laisse rêveur.

Le représentant ne cessait de vanter les multiples mérites de son produit nettoyant :

— Taches de sang, salive, empreinte, résidus de peau, poils… Je vous le dis, RIEN ne lui résiste !

L’homme en bleu se pencha encore vers son voisin :

— Tu sais, l’acide, le feu, tout ça… J’ai jamais aimé. Vraiment, ça laisse rêveur.

— Tout de même, releva l’homme en beige, ce n’est pas donné.

 

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 Trahison et complot

— Jusqu’à ce que la mort vous sépare ! Vous pouvez vous embrasser.

Et voilà, ils étaient enfin mariés.

La mère accapare le fils peu de temps avant le départ en voyage de noces.

— Chéri, votre contrat de mariage est bien à l’abri à la banque ?

— Oui, maman.

— Parfait. Leur fortune sera bientôt nôtre.

L’autre mère accapare sa fille.

— Chérie, votre contrat de mariage est bien à l’abri dans ton coffre ?

— Ouiiii, maman.

— Excellent. Leurs biens seront bientôt nôtre.

Les jeunes mariés se retrouvent au détour d’un couloir.

— Ils ne se doutent de rien.

— Pareil de mon côté.

— Je leur ai demandé de me retrouver sous le patio dans la demi-heure.

— Pareil pour les miens.

— Nos parents sont pourris.

— Ils méritent d’en finir.

— Mais proprement.

— Les gars feront bien ça.

— Et à nous le pognon.

— À nous l’oseille, bébé.

 

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Mourir encore

— Chérie, je suis rentré !

Un bruit de chute. Une femme accourt dans le couloir.

— Jacques !

— Je sais ! Je sais… Deux ans, c’est un peu exagéré pour te ramener ton cornet de glace de chez l’épicier.

La femme le regarde, éberluée. Elle ne sait que dire de cette surréaliste situation.

— Chérie, tu ne peux m’en vouloir ! Il m’est arrivé un truc, mais je ne sais plus quoi. Je me suis réveillé à l’hôpital, amnésique. Ce n’est qu’hier que je me suis rappelé de toi. Pourras-tu me pardonner ?

Un homme entre à pas dans le loup dans le couloir. Étonné, lui aussi.

— Jacques ?

— Oh, Pol ! Mon ami !

Pol se penche vers celle qui est devenue entre-temps sa compagne et lui chuchote, la panique dans la gorge :

— Gina, va falloir tout recommencer ?

 

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