Avril | Chapitre 7

Par Hinata

De toutes les nuits que Jeanne avait passées chez elle, celle-ci était sans aucun doute la plus atroce. Les premières fois où Jeanne se réveilla en pleurant, Raph vérifia sa température. Ne repérant aucun signe de fièvre, elle la prit avec elle dans son lit. Même après ça, Raph fut réveillée presque toutes les heures, se contentant de tâtonner à la recherche de sa tétine pour la lui remettre dans la bouche.

Quand, au petit matin, Jeanne se mit à geindre pour la énième fois, Raph sentit en prime que ses règles avaient décidé de se joindre à la fête. Au lieu de rattraper son temps de sommeil, Jeanne rythma inlassablement la matinée d'un long concert de plaintes et de hoquets désespérés. Au moindre instant de répit, Raph se traînait aux toilettes pour changer sa serviette hygiénique. Après avoir donné à Jeanne un anneau en plastique censé apaiser la douleur de ses gencives, elle avala un comprimé pour calmer celle de son utérus. Contre l'angoisse qui rôdait sous sa peau, elle n'avait pas d'autre remède que de se répéter que tout allait bien, ce n'était qu'une mauvaise passe, Jeanne sortait sûrement ses premières dents et elles avaient toutes les deux besoin d'une bonne dose de sommeil, voilà tout. Mais si c'était autre chose ? Quelque chose de grave… Non, ce n'était rien. Et puis tous les bébés pleuraient pour tout et n'importe quoi, c'était ridicule de s'alarmer pour si peu. Il n'y avait aucun souci à se faire. Oui, mais… Et si… Qu'est-ce qu'Emma aurait fait ?

L'appartement devint flou au fur et à mesure que ses yeux s'embuaient. Raph cligna des paupières et posa Jeanne sur le tapis, au milieu des coussins qui l'aidaient à tenir assise. Elle essuya rapidement son nez qui commençait à dégouliner et attrapa son téléphone. Elle envisagea un instant de rappeler la pédiatre pour la supplier de voir Jeanne entre deux rendez-vous, mais ne put s'y résoudre. À la place, elle opta pour l'issue de secours qui l'avait fait tenir bon jusqu'ici. Le simple fait de lancer l'appel la fit respirer un peu mieux, mais elle se mordit nerveusement la lèvre tout le temps que le combiné sonnait dans le vide. Enfin Théo décrocha :

— Hey Raph !

 Allô, croassa-t-elle. Désolée, j'appelle sans prévenir… Je te dérange pas ?

 Non, non. Quoi de neuf ?

Sa voix lui avait manqué. Leur appel de la veille lui revint en mémoire. Cette longue conversation téléphonique avait largement rattrapé l'échec de leur soirée. Raphaëlle s'était même endormie le sourire aux lèvres. Dommage que Jeanne l'ait sortie du sommeil à grands cris au milieu de la nuit. Raphaëlle cessa ses déambulations nerveuses et s'enfonça dans le canapé en reniflant le moins bruyamment possible.

— J'ai un service à te demander. Enfin plutôt à ton frère médecin.

— Arthur ? Il est infirmier, mais okay, de quoi t'as besoin ? Tu te sens pas bien ?

C'était ridiculement plaisant de l'entendre s'inquiéter pour elle.

— Ce n'est pas pour moi, c'est pour Jeanne…

— Ah… Mince. Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Elle fait ses dents, je crois. Je lui donne du Doliprane, parfois, mais ça ne suffit pas. Elle veut tout le temps être dans les bras et elle ne dort jamais longtemps.

— Tu veux que je vienne avec toi aux urgences pour voir si…

— Non, la coupa Raphaëlle. Pas les urgences.

Elle s'accorda une seconde pour décrisper un peu sa mâchoire, et reprit :

— Je ne pense pas que ce soit grave, c'est juste le temps de percer ses premières dents, ça ne va pas durer. Mais au cas-où, je me disais que ton frère pourrait quand même vérifier… Mais s'il est occupé, c'est pas grave, je me débrouillerai. Y a peut-être des médecins en ville qui vont se libérer d'ici ce soir, et puis… 

— Hey Raph, respire un coup. Arthur est sorti mais il ne travaille pas aujourd'hui. Je vais lui envoyer un message pour lui demander s'il peut passer chez toi, d'accord ?

— D'accord, merci. Mais dis-lui que je peux me déplacer jusque chez vous !

— Oh je vois, tout ça n'est qu'un prétexte pour venir chez moi, en fait, c'est ça ?

La plaisanterie étira ses lèvres d'à peine un millimètre.

— Si seulement…

Elle étouffa un reniflement sonore dans sa manche.

— Tu veux que je vienne te tenir compagnie en attendant qu'Arthur nous donne une réponse ? 

Avoir Théo ici avec elle pour le reste de l'après-midi, peut-être même se faire accompagner ensuite pour aller voir son frère dans leur appart : tout ça l'électrisait un peu. Beaucoup plus que la perspective de se retrouver à nouveau seule avec Jeanne et son utérus sanguinolent. Prostrée au fond de son canapé, Raphaëlle s'entendit acquiescer d'une voix plaintive et soulagée. Elle lui envoya son adresse par message et Théo lui promit d'arriver le plus rapidement possible ; et lui fit promettre de son côté de boire un verre d'eau et de la rappeler au moindre souci. Trente secondes après que Théo avait raccroché, le portable qui reposait dans les mains inertes de Raphaëlle se manifesta brièvement dans un bruit de clochettes. Le message ne comportait pas le moindre mot : seulement un petit smiley, à l'ancienne, avec deux points et une parenthèse. Raph n'eut pas la force d'en sourire, mais cette ponctuation ridiculement sommaire lui donna la force de se lever pour aller se moucher et boire un coup. Évidemment, cette disparition momentanée du champ de vision de Jeanne déclencha à nouveau ses pleurs, mais quand Raph la reprit dans ses bras, elle se sentit beaucoup moins démunie qu'avant pour les affronter.

Le temps que Théo se retrouve devant sa porte, elle avait tout de même l'impression que son crâne allait exploser, ses bras se détacher de son corps, et ses jambes tomber en miettes sur le sol. Cela devait se voir, parce qu'à peine arrivée, Théo lui prit doucement Jeanne des bras et la fit s'asseoir sur le canapé.

— T'as une sale tête. Est-ce que t'as dormi cette nuit, au moins ?

— Pas beaucoup…

La main de Théo se retrouva soudain sur son front.

— T'es un peu chaude, mais ça va.

Le temps que Raphaëlle réalise ce qu'il se passait, Théo avait ramené son bras vers Jeanne. Celle-ci observait d'ailleurs la nouvelle venue, et notamment son plâtre, avec une telle fascination qu'elle en oubliait presque de geindre. Si elle avait su que c'était la solution, Raphaëlle aurait invité des gens chez elle bien plus tôt.

— Hé, Raph, tu m'entends ?

Elle papillonna et capta le regard inquiet que Théo gardait fixé sur elle.

— Je dis : tu devrais aller te reposer.

Quoi, et la laisser seul avec Jeanne ? Non, non, non, elle ne pouvait pas faire ça.

— Non, je… Je vais juste m'allonger là, sur le canapé, c'est très bien. Si tu veux bien juste la garder un peu dans tes bras…

À peine avait-elle fini de parler que Raphaëlle sentit vaguement sa tête se caler sur l'accoudoir moelleux du sofa.

— Okay, on fait comme ça, acquiesça doucement Théo.

Elle s'accroupit devant le canapé et elles se regardèrent un moment en silence. Puis la main de Théo lévita de nouveau jusqu'à son front, cette fois pour balayer les mèches de cheveux qui lui tombaient un peu devant les yeux. Raphaëlle ferma les paupières pour échapper à son regard et à cette situation en générale, qui l'agitait d'une drôle de manière.

 

Les cheveux collés sur le visage, un filet de bave au coin des lèvres, Raphaëlle mit une seconde à prendre ses repères quand elle releva la tête de l'accoudoir. Elle se redressa et sentit aussitôt son ventre noué par la faim. Comme un automate un peu rouillé, elle se leva du canapé et marcha vers la cuisine en évitant les jouets, les cartons et les piles de linges qui traînaient de partout. C'est entre deux bouchées de pain qu'elle se rappela brusquement des récents évènements. Affolée, elle se précipita vers la pièce du fond. Vide. Elle revint aussitôt sur ses pas et ouvrit en grand la porte de sa chambre. Son soulagement fut tel qu'elle sentit son cœur palpiter dangereusement. Jeanne était là, avachie de tout son poids au creux du bras valide de Théo. La jeune femme lui sourit timidement depuis le coin de lit où elle était assise. Légèrement prise de vertige après cet accès de panique, Raphaëlle se laissa tomber à côté d'elle.

— Merci, murmura-t-elle en couvant des yeux sa nièce endormie.

 

— Elle pèse deux fois plus lourd quand elle dort, lui chuchota Théo en guise de réponse.

Raphaëlle sentit qu'elle était légèrement crispée.

— On peut aller la poser dans son lit, suggéra-t-elle.

— Mais ça va la réveiller, protesta Théo dans un souffle.

— Vu comment elle est partie, je ne pense pas, la rassura Raphaëlle en se levant.

Elle s'étira en gémissant, refit son chignon à la va-vite devant son miroir, puis se retourna vers Théo qui la regardait sans bouger.

— Allez viens, je te montre sa chambre.

Théo se mit en mouvement, essayant de remuer le moins possible la petite avachie dans ses bras. Même plongée dans un profond sommeil, Jeanne gardait jalousement la tétine dans sa bouche. Raphaëlle traversa la chambre et le couloir, Théo dans son sillage. Son pas d'escargot se fit encore plus lent au moment de pénétrer dans la pénombre de la pièce du fond. Raphaëlle en profita pour pousser hors de son chemin les jouets éparpillés par terre. Théo finit par atteindre les grands barreaux blancs et se pencha tout doucement pour déposer Jeanne sur son matelas. Raph se baissa à son tour pour la recouvrir de sa couverture. Puis, sans un mot, elle suivit Théo hors de la pièce.

La lumière du couloir l'éblouit et elles se cognèrent à moitié l'une contre l'autre. 

— Désolée pour… tout ça, s'excusa Raphaëlle en clopinant vers le séjour. Je n'arrive pas à croire que je me sois endormie en te laissant Jeanne sur les bras comme ça.

— T'inquiète pas, va. Je suis contente que tu te sois reposée.

— Assieds-toi, je nous fais une boisson chaude. Du thé, ça te va ?

Théo acquiesça avant de s'installer sur le canapé. Pendant que Raph leur préparait une théière de jasmin, son invitée lança :

— Je peux te poser une question un peu indiscrète ?

Sans savoir à quoi s'attendre, Raph lui dit que oui. Théo attendit qu'elle la rejoigne sur le canapé, une tasse fumante dans chaque main, pour prendre la parole :

— Est-ce que c'est toi qui t'occupes de Jeanne, euh, tout le temps ?

Cramponnée à son thé, Raphaëlle se contenta de hocher la tête.

— Sa mère ne peut pas s'en occuper, c'est ça ?

C'était dur, mais nécessaire. Elle était même reconnaissante envers Théo d'amener elle-même le sujet sur la table. Raph avait enfin l'occasion rêvée de tout lui raconter. Si elles souhaitaient continuer de se voir comme ça, il fallait qu'elle sache. Mais les mots ne sortaient pas. Raph n'était même pas capable d'ouvrir la bouche. Elle secoua la tête, clignant des paupières pour ne pas pleurer.

— Et son père ?

Raph posa son mug trop chaud sur la table basse avant de hausser mollement des épaules. Emma était tellement décidée à effacer Ronan de sa vie et de celle de Jeanne, ce n'était pas elle qui le ramènerait dans le tableau. D'ailleurs, aux yeux de la loi, Jeanne n'avait pas de père, un point c'est tout.

— Tu ne veux pas en parler ?

Si. Mais ça ne sortait pas. Cette fois, Théo allait l'envoyer bouler, elle et tous ses secrets. Elle allait se lever, partir avec un dernier regard de pitié, et Raph n'entendrait plus jamais parler d'elle. Le premier mouvement de Théo la fit se ratatiner sur son canapé, mais ce n'était pas pour se lever et l'abandonner à son sort. Au contraire, son bras valide passa par-dessus son épaule et la serra tout doucement contre elle. La surprise de Raph céda vite place au soulagement  et elle se blottit contre Théo en fermant les yeux. Elle sentit sa poitrine vibrer doucement quand Théo demanda :

— T'as encore sommeil ?

— Un peu, mais ça va.

Elle laissa échapper un sourire un peu rêveur que Théo ne manqua pas de remarquer :

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien, souffla-t-elle. J'aime bien ne plus avoir de décision à prendre, c'est tout.

Théo eut un rire attendri.

— Ouais, arrête de réfléchir, la taquina-t-elle. De toute façon, je crois qu'avec la fièvre, tu délires un peu.

— Peut-être bien, bailla Raphaëlle.

Elle contempla une seconde le plafond avant de lancer :

— Je vais prendre une douche vite fait. Si tu entends Jeanne, tu peux aller voir ?

— Pas de problème.

Quelques minutes plus tard, elle refit son entrée dans le salon à pas mesurés, agitant machinalement la main dans ses cheveux mouillés. Toujours à la même place, Théo feuilletait un livre sans grand entrain. Quand elle la vit revenir, le bouquin perdit d'ailleurs aussitôt le peu d'attention dont il avait été l'objet, refermé sans hésitation et délaissé sur un coin du canapé. Raphaëlle se sentit rougir un peu sous son regard, mais y trouva aussi une assurance qu'elle n'avait pas éprouvée depuis longtemps. Alors que Raph la rejoignait, Théo bondit du canapé et elles se retrouvèrent face à face, tellement proches qu'un souffle chaud effleura son visage quand Théo demanda :

— Est-ce que je peux…

Raphaëlle sentit sa gorge s'assécher à vitesse grand V. Elle dut se retenir pour ne pas déglutir bruyamment tandis que Théo s'efforçait de terminer sa phrase :

— T'embrasser… Je peux ?

Le petit sourire en coin qu'elle lui accorda en prime fut la goutte de trop pour Raphaëlle. Ses lèvres s'approchèrent pour frôler dangereusement celles de Théo qui plaqua enfin sa bouche sur la sienne. Une main se plaça naturellement sur sa nuque, derrière le rideau de ses cheveux mouillés. Elle sentit vaguement le bras plâtré de Théo tâtonner sur sa hanche. Désireuse de lui faciliter la tâche, Raph l'attrapa et le cala au creux de son dos, plaquant son bassin au sien. Le goût de ses lèvres lui faisait tourner la tête.

— Wow, souffla-t-elle sans réfléchir quand la bouche de Théo abandonna finalement la sienne.

Théo eut un petit rire, mais ne lâcha ni son cou ni sa taille, son visage toujours à cinq centimètres du sien.

— Est-ce que ça veut dire que je peux recommencer ? murmura-t-elle. Parce que j'en ai très envie…

Comment faisait-elle ? Comment le simple son de sa voix arrivait-il à la faire vibrer comme ça ? Raphaëlle alla chercher elle-même la bouche de Théo et se sentit emportée à nouveau. Ce n'était pas seulement un tourbillon un peu abstrait de sensations : tout en l'attirant contre elle, Théo la fit reculer jusqu'à ce que ses épaules touche le mur. Raph se laissa faire, mais sans se priver non plus. Ses mains découvraient le corps de Théo à travers son T-shirt. Elles remontèrent sur son cou, se lovèrent autour de sa nuque, ses doigts se perdirent un peu dans ses cheveux. C'était grisant. Ses mains, les siennes, son corps tout proche, leurs lèvres qui ne se lâchaient plus, le bruit de leur respiration et de leurs baisers. Et tout à coup un bruit complètement différent, une musique sortie de nulle part. Elles se détachèrent légèrement l'une de l'autre, Théo marmonna quelque chose et attrapa son portable dans la poche de son jeans.

— C'est Arthur.

 

La pointe d'agacement que Raph discerna dans sa voix lui fit plaisir. Malgré tout, Théo la lâcha pour de bon et décrocha.

— Allô ?

Raphaëlle se décolla du mur et marcha jusqu'à la cuisine en recoiffant nerveusement ses cheveux mouillés. Ses jambes tremblaient un peu. Elle se servit un verre d'eau et le but lentement, appuyée sur le bord de l'évier. Théo la rejoignit après son appel. Au lieu de son portable, elle tenait sa tasse vide. Raph s'éloigna aussitôt pour la laisser poser le mug dans l'évier sans qu'elles ne se retrouvent trop près l'une de l'autre.

— Arthur est de retour à l'appart, résuma Théo. Ça ne le dérange pas du tout qu'on lui amène Jeanne quand elle se réveillera.

— Oh, c'est bien.

— Oui.

Elles laissèrent passer quelques secondes et le silence en profita pour s'étendre malgré elles. Puis leurs regards se croisèrent et l'atmosphère redevint tout à coup plus légère.

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AudreyLys
Posté le 06/05/2023
Coucou ! Je viens poster un petit retour sur ces deux derniers chapitres :3 Je trouve qu’ils se suivent bien, ils sont un peu dans le même ton avec l’alternance bébé/crush et même à la fin le mélange des deux ! Théo est vraiment parfaite haha quand aurait-elle des défauts ? Je te dis ça mais je suis hautement en désaccord avec son opinion sur les chocolats chauds ! Avec des carreaux de noir dessert qui sont fait pour être fondus c’est PAR-FAIT XD Moi j’aime bien ce petit bout de débat débile ^^
Et que dire de ce chapitre fort mignon et de ce BAISER YEY enfin ! Voilà j’ai pas grand chose de constructif à dire sur ces chapitres, l’histoire d’appeler l’infirmier m’a un peu fait tiquer mais ce n’est pas une remarque objective ^^’
Voilà c’est tout, à bientôt !
Hinata
Posté le 02/07/2023
Heyooo !
J'ai un peu travaillé ces deux chapitres comme un seul, donc ça me fait plaisir si ça se sent et que l'enchaînement est satisfaisant ^-^
Haha, yess Théo a un peu une vibe de personnage parfait à ce stade de l'histoire, elle a déjà des défauts, bien sûr, mais elle s'en sort très bien pour les garder sous le manteau heh (il faut dire qu'avec les lunettes du love qu'elle a sur le nez, Raph n'a pas la vue la plus perçante qui soit XD)
Haha, trop cool que ce passage du dialogue te plaise :') (et non, moi je suis team cacao for ever lol)

Yeaah, moi aussi j'adore ce chapitre fort mignon et leur BAISER YEY (qui m'a donné du fil à retordre haha, mais c'était indispensable, évidemment)

Merci pour ce commentaire 2-en-1 et à bientôt ! ^-^
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