Mon corps n’est qu’une grotte, sombre, presque abyssale,
Où mon cœur se perd dans sa profondeur infernale
Qui n’ouvre qu’une fois sur le monde extérieur :
La fenêtre là-haut,
Une seule double fenêtre à laquelle mon cœur avide se penche.
Il cherche une chose, une seule,
Il cherche la lumière, la seule.
Mais elle ne le voit pas,
Elle tourne et puis s’arrête, descend et puis remonte,
Mais jamais face à lui.
Et soudain, le faisceau lumineux a percé l’ouverture.
C’est une lumière
Plus bleue que le bleu le plus pur,
Plus blanche que l’ébène le plus noir,
Plus noire que la neige la plus blanche
– Ou alors c’est l’inverse.
C’est une lueur dure,
C’est deux soleils le soir,
Une soif qui s’étanche
– Trop sous l’horrible averse.
Je ne sais plus, je ne sais plus.
Je ne vois plus rien ; mon cœur est tombé,
J’ai perdu tout contrôle.
Le faisceau lumineux a frappé mon cœur bleu,
Il a vibré, il a vibré si fort,
Que ses veines se sont ouvertes :
Maintenant il est rouge et se noie dans son sang.
Les échos ont bondi et rebondissent encore
Et puis ils tranchent l’eau et son flot mugissant.
Et voilà les bulles écarlates,
L’eau gonfle et éclate en cascades.
Les vagues gagnent en vigueur,
Et l’eau s’élève jusqu’à la fenêtre et je pleure.
La lumière bleue est partie mais mon cœur saigne encore
Et il n’arrive plus à monter jusqu’en haut,
Pourtant il ne cherche plus qu’une chose et c’est le rouge de tes yeux bleus.
Je viens de lire l'entièreté de ton recueil de poèmes, et vraiment, c'est une très belle surprise. J'ai même relu chaque poème plusieurs fois tant j'ai aimé ! Celui-ci en particulier est mon préféré je crois, sans que je ne puisse exactement dire pourquoi. En tout cas je suis charmée par la musicalité de tes textes, ta façon d'agencer les mots, c'est magnifique !