bouts de bois

De l'agitation et des cris, des son nom criés dans les bois, les abysses. Dans les forêts des battues. Des battues ! Oui, comme si tout était déjà perdu, que ma fille était morte et que nous étions vaincus.

De l'agitation et des corps qui s'agitent, qui se plient qui jouent, comme pour de faux, comme un mensonge, un cinéma. Arrête avec ton cinéma ! je lui disais, à ma fille, quand elle me gavait. Qu'elle me lassait. Quand alors j'avais hâte de la quitter, de la laisser, pour rejoindre les copines, pour un resto, aller danser.

Arrête de me faire chier !

Aujourd'hui je bats. Le pavé, les fourrés. Je les bats, je les frappe, bouts de bois. Écorces d'arbres et hautes herbes. Je les fauche, je les écrase, les tue. Aimerais qu'ils crèvent, plutôt que ma fille. Que ce soit cet homme, qui pourtant m'aide à chercher, ce voisin, cet ami, mon mari, qu'on retrouve mort. Le cou tordu, la langue pendue, dans un fossé, une aubépine, plutôt que ma fille.

Moi violée plutôt qu'elle, moi frappée, moi cassée, moi lardée, moi farcie, moi gâchée, moi fléchie, moi mollie, attachée, encavée, moi détruite,

oh moi morte, plutôt qu'elle.  

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