(Cache-cache)

Notes de l’auteur : Toujours pas de correction.
 
 

 

- Et qu'est ce qui s'est passé hier soir ? le questionne Marie toujours curieuse.

Yann astique le bar nerveusement depuis bien dix minutes et elle trouve ça, on ne peut plus louche. Il a pris soins de détourner le regard à plusieurs reprises depuis le début de la matinée.

- Tu m'avais promis !

- On a parlé, lache-t-il.

- Alors t'y es allé ?

- Oui, je lui ais expliqué que je ne souhaitais pas "sortir" avec lui, j'avais uniquement eu envie de le séduire. Que dans d'autres circonstances j'aurais aimé plus. Que ça ne venait pas de lui, simplement de la situation. Que j'avais failli craquer pour ce baiser mais que grâce à sa réaction... Bref que c'était aussi bien que ça ne se soit pas passé. Voilà t'es contente ?

- T'es vraiment irrécupérable !

- ...

- Et il l'a pris comment ?

- Il l'a pris comme un grand ma louloute.

Il hausse les épaules et accompagne son geste de son petit tic habituel, qui se contente pour l'heure, de tordre légèrement sa bouche.

- Il a dit qu'il comprenait. Pas de pleurs de sa part, tu vois.

- Et ça te conviens ?

Pour calmer ses gesticulations ainsi que son trouble, il fait le tour de la salle est va s'assoir en terrasse, son amie fidèle sur ses talons. Marie s'étonne de son air particulièrement abattu.

- Si c'est le cas, pourquoi tires-tu cette gueule là ?

- C'est ce que je croyais le mieux.

Les coudes sur la table, le menton posé sur ses points, il avoue.

- Après avoir dit qu'il comprenait, ce gamin m'a... volé un baisé.

Sa gorge se serre, il doit faire une pause avant de reprendre.

- C'était le baisé magi...que.

La fin du mot se perd dans un souffle.

- Il t'as embrassé ? !

- J'avais rêvé de ça, je croyait pas qu'il...

- Tu l'as laissé t'embrasser ? !

Yann fronce les sourcils et lève un peu le ton.

- Ouiiiiii ! Tu vas pas poser la question trente six fois !?

Elle prend place en face de lui afin de mesurer les dégâts, à voir sa tête, ceux-ci sont importants. Yann force sa grimace et termine son explication.

- Il m'a offert ce cadeau et il est parti. Un baiser et j'ai chialé toute la nuit, alors tu comprendras que je ne préfère pas aller plus loin.

Marie croise les bras sur sa poitrine et laisse planer un ange, le temps pour elle d'être certaine qu'il en ait bien terminé avec les révélations.

- C'est consternant ! Tu es consternant, finit-elle tout de même par ajouter.

*

Gabriel se lamente seul dans sa chambre. Il doute de plus en plus d'avoir des nouvelles de Yann.

- Dommage, c'était bien... c'mec dégage vraiment un truc.

Il est certain que la possibilité qu'il a eue de terminer la nuit dernière avec le bellâtre n'est pas à prouver. Il lui aurait suffi de ne pas écouter sa conscience. Il ne regrette pas pour autant de lui avoir laissé l'occasion de prendre sa décision. Il ne veut surtout pas se faire des films.

Il se rappelle la façon dont Yann s'est littéralement abandonné pendant leurs baisers. Étonnant tout de même, ce mec qui fait figure de véritable dévergondé à l'expérience conséquente. Enfin  l'expérience c'est surtout vu son âge finalement. Il paraît tout le temps si sûr de lui et tellement culotté et là, il capitule si facilement sans prendre la direction de rien. Ça n'est pas seulement que Yann l'ait laissé l'embrasser qui rend Gabriel perplexe, plutôt là façon dont il lui a docilement permis d'agir.

- Il attendait qu'ça !

Il en est là de ses réflexions, quand à son grand étonnement, il voit surgir Marie à sa fenêtre.

- Coucou ! Ça va ? Pas trop seul ? Tu supportes ?

- Ho ! Salut ! Entre !

Elle est en sueur et le grand verre de coca à l'ombre des volets de la chambre de Gabriel, est le bienvenu.

- J'ai loupé le bus pfff ! Monter cette satanée côte à pince sous ce soleil l'horreur ! Je crois qu'à force de passer du temps en métropole, je supporte plus le climat d'ici, c'est triste !

- Tu repars bientôt. Et puis Toulouse c'est pas non plus le pôle nord hein !

- Ben oui, mais bon c'est pas pareil.

Comment va Yann ? A-t-il parlé de lui ? Va-t-il le revoir ? Ces questions lui brulent les lèvres, il n'ose pas les poser tel qu'elles, il faut contourner. Bien qu'à n'en point douter, Marie ne soit pas venu ici pour parler de la météo.

- T'allais chez Yann ? Parce que là, t'es un peu loin d'chez toi.

Marie pose son verre, l'observe un instant et s'enfonce dans les coussins du clic clac.

- Ca t'embête que je sois venue ? On m'a expliqué pour ton problème, que tu n'aimes pas rester seul. À la base tu aurais dû être au resto aujourd'hui, donc je suis venue voir si ça allait.

- Ha, non ça m'ennuie pas qu'tu viennes. Merci c'est gentil, c'est vrai qu'c'est pesant ici. j'ai pas fais de crise d'angoisse, mon esprit est occupé ailleurs...

- Je me sens un peu responsable, c'est à cause de Yann si tu es seul. Tout ce qui est la faute de Yann est un peu ma responsabilité.

Peut-il oser poser une nouvelle question sur Yann ? Il n'est pas certain d'avoir envie d'entendre la réponse. Il se torture les méninges. Marie l'étudie. Comprenant son embarras, elle se décide la première à lancer la conversation sur l'andouille maladroit et obtus qui lui sert de meilleur ami.

- Il ne viendra pas vers toi.

Gabriel feint de ne pas comprendre de qui elle parle.

- Quoi ?

Elle poursuit, sans relever.

- Il a la pression là et c'est la panique dans sa petite tête. Il n'osera pas faire le premier pas.

- Le premier pas, j'l'ai déjà fait. J'ui ai dit d'prendre sa décision.

- Si tu attends qu'il bouge, tu vas attendre longtemps, c'est une vraie tête de mule ! D'après ce que je sais, vous ne vous êtes pas mis d'accord pour ne plus vous parler jusque là Si ?

 - On a rien dit la d'ssus, j'uis ai juste d'mandé d'réfléchir.

-  Alors, un conseil, agis comme si de rien n'était, parle lui en pote.

- Tu crois ?

- Si tu ne te manifestes pas, tu ne le reverras jamais. Il est dingue de toi, et ça l'effraye total !

Gabriel glousse malgré lui.

- Arrêtes de ricaner bêtement !

Elle se lève pour partir.

- Merci pour le coca !

- Tu crois que j'ai une chance ?

- Boulet ! Tssss ! Il termine le service à vingt trois heure, attends-le à la sortie !

"Il est dingue de toi." Doit-il vraiment croire Marie ? Après tout, elle connait bien son meilleur ami non ? En conclusion, Gabriel l'a écouté, il est descendu au restaurant et il a attendu dans le parking, s'imaginant mille scénarios. Mais un personnage inattendu et encombrant s'est invité dans l'histoire. Ce Jean-François, le type faisant partie de la bande le confondant avec Yann, le même d'ailleurs qui s'est pris son poing en en pleine figure lors de la soirée sur la plage. Le gars qui visiblement " voit" Yann en cachette. Lui que Marie traite de refoulé, s'impose ce soir, risquant de mettre à mal son plan. Gabriel serre les poings. Yann sort, à croire qu'il se sait attendu car il se dirige directement vers la voiture. Gabriel observe la scène sans bouger, dans l'ombre, il tente même de se replier sur lui-même.

- De quoi j'vais avoir l'air s'ils me voient ? Mais déjà il comprend vite qu'il est découvert. En tout cas Yann l'a vu.

Pour quelle raison se retournerait-il dans sa direction sinon ? Il n'a pourtant pas bougé, aucun mouvement, pas le moindre bruit.

 

- Je te l'ai déjà dit, je préfère qu'on en reste là. Je n'vois pas pour quelle raison tu insistes autant, ballance Yann.

- Me fais pas ton cirque et monte dans loto*, aboie Jean-François nerveusement.

- Ou alors quoi ?

- Bordel je suis en stress là mec, j'ai envie d'....

- De quoi ? De te vider les couilles ? C'est bon la salope a pris sa retraite, j'me casse ! Rentre à la case*, trouve toi une Fémèl*.

- Bordel t'as bouffé quoi ?

Yann le laisse là sans autre explication, s'éloignant en direction de la grande rue, tout en levant la main pour dire à son interlocuteur : "va y laisse tomber !"

Avant de disparaitre au coin de la rue, il tourne la tête plusieurs fois, histoire de vérifier que l'espion caché dans l'ombre ne le perd pas de vue. Gabriel dubitatif ne remue pas d'un centimètre. L'autre est là, dans sa voiture aux par chocs qui trainent par terre, à s'en griller une tout en regardant les étoiles. Puis le portable de Gabriel sonne, un SMS de Yann : « Bouge, je t'attends sur la jetée. »

Si un doute avait pu subsister quand à sa découverte par les yeux aiguisés de Yann, le SMS démontre qu'il n'y a plus à en avoir.

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vefree
Posté le 23/03/2013
"...il fait le tour de la salle est va s'assoir en terrasse, son amie fidèle à ses talons" => sur ses talons. 
"Elle prend place en face de lui afin de mesurer les dégâts, à voir sa face, ceux-ci sont importants. "=> à voir son expression, ou alors son visage. Parce que "face", ça fait carrément vulgaire et de plus ça évitera la répétition. 
"Gabriel se pose comme toujours, sans attendre que le jeune au sourire lasse, ne l'y autorise." => cette phrase est bancale. Tu voulais dire quoi ? 
"- j'ai foutu tes plants d'la soirée en l'air ? insinue-t-il, curieux." => plans. Comme tu l'as écrit, c'est un plant végétal. Une plante, quoi ! 
"- Si j'ai toujours su que j'étais pédé ?  Haha ! Les gens l'on su depuis le début, l'on dit de suite, l'on présumé dès le départ. En réalité je n'ai pas eu vraiment le choix, j'ai été modelé ainsi, même par mes parents. " => l'ont (du verbe avoir, pas le pronom).
"Ça me vient naturellement, je suis un peut une nana non ?" => un peu 
 
 
C'est sensible, tout ça. Non que ça m'emballe plus que ça d'en connaître tous les tenants et aboutissants, mais tu sembles avoir une stratégie pour tes personnages alors je comprend. Je pense que, oui, tu vas perdre pas mal de lecteurs à te contenter de raconter leur histoire d'amour. Il aurait fallu y trouver un suspence, un élément d'intrigue qui fasse qu'on s'intéresse à ce retour en arrière. Le simple aspect psychologique des personnages ne suffira pas pour beaucoup. Puisque le fil rouge était la musique, pourquoi ne pas intégrer dans ces derniers chapitres que je viens de lire, quelque chose, un but, un sens, une motivation qui tourne autour de la musique ? Mais ça pourrait être autre chose aussi, je ne sais pas trop.
Je t'indique une piste à explorer pour essayer d'améliorer cette baisse de régime. Ce n'est pas la faute de tes personnages qui sont très bien dépeints. Mais c'est bien dans ce qui gravite autour. Le réalisateur de Pirates des Caraïbes, Gore Verbinsky, parlait d'un oignon dans un bouillon à propos de Jack Sparrow. Il disait qu'avec un personnage aussi fort, il ne pouvait n'avoir de valeur que s'il était bien entouré. Essaie de penser à ça.
Quoi qu'il en soit, je continue ma lecture dès que je peux. 
dominosama
Posté le 23/03/2013
Idem je prend note des corrections ^^"
Merci de continuer à me lire malgrès tout, pour la réponse, je vais la mettre dans mon journal de bords, d'une parce qu'elle est un peu longue de deux peut être que d'autres pouront donner leur avis sur les questions que je me pose :)
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