La deuxième vidéo est mise en route : « Gypsy 83 », les voix se taisent et l'on tente de porter toute l'attention au film. La lumière se tamise et Marie se prend d'émotion pour les protagonistes de l'histoire.
Gabriel aimerait s'empêcher de jeter des coups d'œil à son voisin de gauche. C'est un combat perdu d'avance, il le trouve si attendrissant qu'il échoue. Yann semble persuadé de ne réussir à capter l'attention des gens sur lui qu'en utilisant l'autodérision et cette maladresse rend le personnage réellement touchant. Ainsi plusieurs fois, Gabriel s'en fait la réflexion, accompagnant cette pensée d'un sourire enjôleur. Yann ne s'aperçoit pas de suite de ces œillades. Il aime assez le film pour avoir envi de s'y plonger. Cependant à un moment, alors qu'il tourne la tête son regard croise le sien. les prunelles vertes le troublent, il ne réussit pas à détourner les yeux. Pour Gabriel ce n'est qu'un rapide échange, parmi les dizaines d'autres coups d'œil adressés depuis la fin du repas. Pour Yann, que cet échange vient d'ébranler, c'est le début d'un court questionnement.
- C'était quoi cette expression tendre ? Il me couve des yeux !
La conversation qu'il a eut sur le chemin avant d'arriver lui revient en mémoire.
- Et si c'était le bon ? Et si c'était le moment ? Ses mains hésitent et le bas de son corps se dérobe. Il observe l'autre, son cou, sa nuque et sans vraiment s'en rendre compte, son bras se tend vers l'objet de son désir. La main se pose naturelle et légère sur l'épaule de son voisin. Gabriel, étonné, se retourne sans avoir le temps de comprendre. Déjà Yann se penche et l'attire à lui d'un seul mouvement.
- Hummm ?
Tout se passe très vite, surpris, Gabriel le repousse si fort que l'autre en tombe du canapé et se lève lui-même d'un bond tel un diable sorti de sa boite.
- Qu'est ce qui t'prend ? l'interroge Gabriel sidéré.
Yann le cul par terre, la tête basse, tout-à-coup bien contrarié par ce rejet inattendu et pour le moins violent, cherche rapidement le moyen de ne pas perdre la face. Il a cependant toutes les peines du monde à réussir à afficher son célèbre rictus narquois.
- Hou la ! Mon charme ravageur à des failles on dirait ! balance-t-il.
Quelques mots, qu'il croit utiles pour le sortir de cette impasse pour le moins gênante.
- T'es pas bien ma parole ? lance la jeune fille, qui n'a pas tout compris, elle non plus, du déroulement de la scène.
Gabriel un peu interdit, essaie de saisir ce qu'il vient de se passer.
- Ch'uis désolé ! J'ai, j'ai pas voulu te...
Yann refuse la main qu'il lui tend en le voyant se relever.
- Laisse tombé, c'est bon, j'ai pas besoin d'un dessin, j'ai pigé haha !
Contre toute attente et malgré son envie de simplement jouer, Yann a la gorge qui se serre. Cette fois, il y a cru, les larmes montent, de vexation ou de déception ? Il ne sait pas trop, sans doute un peu des deux. Il a besoin de partir, de quitter cette pièce avant d'être démasqué.
- Je crois que j'ai cassé l'ambiance mes pt'its loups, je m'casse bon film !
Marie ne réagit pas de suite, un peu choquée par l'expression de son meilleur ami, il semble se décomposer sous ses yeux. Gabriel quand à lui, se reproche déjà sa réaction. Yann disparu, un léger silence pèse, jusqu'à ce que Marie ne prenne la parole.
- Excuse-le, je crois qu'il savait pas ce qu'il faisait. D'ailleurs j'ai pas trop compris, il s'est passé quoi ? Il t'as sauté dessus ? Il est con ou quoi ? Sérieux, qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ?
Gabriel reste debout bêtement.
- Ch'uis désolé, il m'a surpris j'ai pas voulu l'repousser. J'ai pas compris c'qu'est arrivé.
- Nan t'inquiète, il m'a surprise aussi. Par contre là, je crois que je vais voir si je le trouve.
Elle se lève et Gabriel décontenancé reste les bras ballant, à la regarder rassembler ses affaires en hâte, sans oser bouger.
- Parce qu'il fait le fier là, j'ignore ce qu'il avait en tête mais c'est un sentimental hein ! Il joue les pervers mais tu n'dois pas croire ça. C'est vraiment un sensible !
- J'ai bien cru comprendre. Merde p'tain, j'ai tout foutu en l'air alors !
Marie l'observe, Gabriel est pas mal gêné.
- je vais le retrouver et tenter de discuter avec lui ok ?
- J'veux v'nir avec toi, faut que j'm'excuse, répond-t-il.
- Nan ! Nan, toi tu restes là, c'est une tête de cochon, ça n'aidera pas.
- Donne moi son numéro d'portable alors, j'dois lui parler, s'te plaît.
*
Que fuit-il ? Il n'arrive plus à s'arrêter de courir. Pour quelles raisons tout a basculé ainsi ? Il n'aurait pas dû écouter Marie.
- Qu'est-ce que j'ai mal compris ? Pourtant ce mec a l'air de m'apprécier. C'est-ce que j'ai cru voir dans son regard, je me fais vieux ou un peu trop émotif. Merde...
Il stoppe net et s'écroule sur le bas côté de la route. Il voulait juste l'embrasser. Que s'est-il passé ? Il lui est si facile de draguer en soirée, d'habitude, n'importe quel gus le suit dans n'importe quel hôtel. Il sort le grand jeu et c'est dans la poche. Il se demande s'il n'est pas bon qu'a ça.
- Il est trop jeune, un vrai ado ! Voilà pourquoi. Ouais... ou trop bien pour moi.
Il reste quelques minutes ainsi, un peu perdu dans ses réflexions, puis des bruits de pas le font revenir à la réalité.
- Yann !
Il entend Marie crier, ne prend pas la peine de se relever pour autant, la laisse approcher en se recomposant déjà une mine fermée et un sourire de biais.
- Déjà ? Tu cours vite, ma belle !
- Qu'est ce qui t'a pris ? T'es malade ? Ou idiot ? Ou quoi ? Et puis partir après comme ça ! Putain, tu m'inquiètes et en plus...
- Ça va ! Y'a pas mort d'homme, minette ! Et c'est ta faute aussi, avec tes : " Il est open ! C'est ta chance ! " N'importe quoi, ha, ha ! Bon c'est pas si terrible, hein ! Je me suis ridiculisé, je m'en remettrais, ma biche. Fais pas cette tête !
- T'es vraiment con, hein !
- Ok... Et si tu me laissais, maintenant ?
- C'est facile, tu fiches la merde et puis tu te barres, et les explications ?
Il se relève visiblement énervé, cette fois.
- Quoi ? ! Quoi les explications ? Un mec me plaît, je le drague, il réagit favorablement à mes avances, je tente de lui rouler une pelle, il me repousse, fin de la discussion ! Qu'est-ce que tu veux que je t'explique? Qu'est-ce qui n'est pas clair, à la fin ? Il n'est pas intéressé ! C'est pas grave. De toute façon c'est qu'un z'oreil de passage. On ne va pas en faire tout un plat ! Je me demande ce qui m'a pris, quelle idée, ha, là,là !
- Tu l'as affolé, imbécile ! Avec tes airs de tapette perverse manipulatrice, personne ne sait jamais à quoi s'en tenir ! Et tu te jettes dessus d'un coup ! En plus j'étais là j'te signale, c'était pas le meilleur moment ! C'est pas un de tes gogos de la piscine ! Tu pensais qu'il ferait quoi ? Qu'il te dirait : " Va y, j'te baise là tout de suite ! " ? C'est un gamin de dix neuf ans persuadé qu'il a tout foutu en l'air. Il m'a supplié de lui donner ton portable pour s'expliquer avec toi !
- Ouais, un gamin, exactement. Puis arrête, il s'en fout. Il cherchait un ami et moi j'y ai cru comme une connasse, c'est tout. C'est qu'il est mignon, hein !
- Va t'expliquer avec lui ! soupire-t-elle. Sinon je lui enverrai un sms pour lui donner ton adresse et ton numéro de téléphone. Je rentre chez moi, tu as jusqu'à mon arrivée à ma chambre ! l'avertit-elle
- Nan, tu déconnes là ? Tu me menaces chérie ?
- Oui !
*
Gâchis, c'est le mot qui s'imprime dans l'esprit de Gabriel à l'instant même, tel un tatouage indélébile et douloureux. Assis sur son lit, il attend sans réussir à dormir. Marie va-t-elle lui envoyer les coordonnés de Yann ? Il en doute de plus en plus. Il se peut que ces deux là, il ne les revoit pas. Une chose est sûre, il n'ira pas jusqu'à harceler Yann à son travail. Tout ce qu'il souhaite c'est au moins pouvoir lui laisser un message. L'idéal aurait bien sûr été de le voir seul pour tenter de s'expliquer. Pas certain qu'il y parvienne. Lui-même ne comprend pas bien sa propre réaction. Elle s'est imposée à lui.
Pourtant, il a pensé à ce premier baisé de Yann toute la soirée. Il ne rêve plus que de rapprochement, et même à présent, bien que tout semble perdu, il imagine encore très bien cette jolie bouche entrant en contact avec la sienne. Quel goût aurait-il eu ?
- Dommage... murmure-t-il.
Dehors, pas un bruit. Il regrette aussi de ne pas avoir suivi Marie.
- Décidément, vive les actes manqués !
SMS... Gabriel saute littéralement sur son portable. Ce n'est pas le prénom de Marie, qu'il a entré dans son répertoire, il y a moins d'une heure, qui s'y affiche. A la place, c'est le sms d'un numéro inconnu.
- Je suis dehors. On peu parler ? Promis, je ne te saute pas dessus ce coup-ci.
Le cœur de Gabriel se met à palpiter, serait-ce une deuxième chance ? Il n'a pas le temps d'arriver jusqu'à la porte d'entrée qu'un deuxième SMS s'annonce.
- Si tu n'en a plus envie, je comprendrai.
Yann est là, assis nonchalamment. Il a les jambes croisées, la tête en arrière et les bras sur les accoudoirs d'un des fauteuils du salon de jardin. Tel un roi, il trône. En revanche, cet air un peu trop sûr de lui s'avère à présent peu crédible. Gabriel ne tombe plus dans le panneau. Si sa presque constante grimace en coin est au rendez-vous, on devine une sorte de flou, apparu là, presque irréel, rendant l'image de son expression légèrement brouillée. Il fait, comme on dit, une mine "mi figue, mi raisin". Gabriel l'imagine perturbé par la situation.
Malgré toute la volonté et l'énergie déployée pour continuer à passer pour impassible, Yann est égratigné par cette mésaventure et ça se voit. Gabriel ignore s'il doit en être fier ou se le reprocher mais ça lui plaît. Une chose est certaine, il ne lui a jamais semblé aussi flagrant que Yann, le reste du temps, simule sa confiance sereine.
-Lequel des deux va jouer avec l'autre à présent, charmant tentateur ? ricane Gabriel en son fort intérieur.
Il hésite sur la conduite à adopter pour reprendre les rennes de la situation et, alors qu'il est là à s'interroger, Yann, le masque de l'assurance figé sur ses traits, tapote du plat de la main la chaise à côté de la sienne.
- Rassure-toi, je ne te sauterai pas dessus ma poule, j'ai aucune envie que tu me jettes une seconde fois. Viens t'asseoir. Je serais saaaaage! ajoute-t-il tout bas, avec un clin d'œil coquin.
- Il joue la comédie, se répète Gabriel. Je suis désolé... déclare-t-il en s'approchant.
- Tu peux, j'ai un bleu aux fesses, ma chère ! plaisante Yann.
- Tu me plais beaucoup, s'enhardit Gabriel qui pense qu'attaquer de front pourrait bien être la meilleur chose,
Il n'a pas grand chose à perdre. Il ne se risque pourtant pas à croiser les yeux du réunionnais qui demeurent perçants et moqueurs malgré le noir.
Silence.
Yann ondule sur son siège. Est-ce pour se donner une contenance, pour se retenir de parler trop vite, ou pour tenter de rassembler ses idées ? Ou bien est-il troublé par cet aveu naïf et franc ? Toujours est-il qu'il se trémousse sur la pointe de ses fesses avant de s'accouder à la table.
- Qu'on soit bien d'accord, glisse-t-il d'une voix suave, je n'ai pas, et n'ai jamais eu l'intention de sortir avec toi, chéri.
Le ton est des plus graves, son visage est sombre et le calme qui suit cette déclaration pesant.
Gabriel accuse le coup, immobile et silencieux, comprenant que cet éclaircissement attend une suite.
- Je suis joueur et ce n'est pas toujours du goût de tout le monde... J'exagère souvent. Je me suis diverti avec toi. Je t'ai chauffé, mon mignon, et aguiché, on va dire. Je ne suis pas particulièrement fier de moi. Si j'ai agis ainsi, ça n'est pas pour me prouver un truc, c'est parce que tu m'attires également.
Gabriel a déjà du mal à rassembler toutes les informations, pourtant Yann poursuit son explication sans faire de pose.
- Je t'aurais rencontré ailleurs, dans d'autres conditions, je me serais sûrement laissé aller à être séduit par ton charme ravageur, ha, ha !
Il navigue entre le ton sérieux lourd de sens et la légèreté imposée par son besoin de faire bonne figure.
- Donc, je te remercie pour ce soir, de m'avoir repoussé.
- Est-il vraiment sincère ? Non, il triche, il ment, comprend Gabriel, à son expression faussée.
La façade se lézarde. Toute sa fragilité est exposée sous la lune, sans qu'il ne s'en rende compte, il ne peut rien y faire. Un frisson le parcours, il tremble malgré lui. D'une allure plus fragile, plus androgyne qu'à l'ordinaire, il poursuit pourtant, trop orgueilleux pour se laisser troubler par une réaction incontrôlable de son corps.
- Je suis allé trop loin, c'était malgré moi, j'ai été pris à mon propre piège, c'est ma faute, voilà ! Ça compliquerait bien des choses, mon chou, et rendrait tout ça un peu trop ambigu.
Gabriel n'en croit pas ses oreilles. Comme il ne répond rien, Yann se relève et lui tend la main pensant avoir réussi à l'abuser.
- Bon merci, vraiment merci, sans rancune ? Hum ?
- Il espère vraiment s'en tirer comme ça ? s'interroge avec humour le métropolitain en prenant sa main.
Lorsque Gabriel se lève à son tour de tout son long, Yann recule. Le brun, plus grand d'une tête, le domine et pas uniquement par sa présence. Il garde sa main dans la sienne et il est si proche que Yann, un peu contrarié de ne pas avoir le dessus, sent son souffle dans ses cheveux.
- Ce que certains mecs peuvent être chiants à être tellement... mâle et séduisant ! rumine-t-il.
- J'comprends, tes raisons, toutes, le rassure Gabriel.
Yann est étonné, et par le ton employé et par sa mine innocente. Gabriel pourrait lui en imposer facilement, ce serait le moment. Profiter de la position et du mouvement naturel de la scène. Tout est à son avantage, jusqu'à la prise de parole qui lui incombe à présent. Mais il n'en profite en rien, du moins au début. Parce que Gabriel ne programme pas les choses, contrairement à Yann, il se sent suffisamment fort pour agir à sa guise. Les silences succèdent aux silences, il met à profit le temps comme on hypnotise sa victime sans même s'en apercevoir et avec le sens inné et le naturel d'un enfant qui souhaite obtenir ce qu'il veut. Il laisse le choix à son interlocuteur de repousser ou pas, l'étreinte qui fatalement se profile.
Yann est incapable de s'éloigner, il trouve ce garçon tout le temps si honnête, que le voilà séduit et touché davantage.
- Ch'ais pas si ça vaut l'coup d'se mettre en danger pour quelques moments passés avec moi.
Gabriel enfonce le clou avec cette phrase. Sa main se resserre sur les doigts de Yann. Leurs deux corps se rapprochent inéluctablement. A présent, ils se touchent.
- J'comprends, qu't'aies eu envie mais qu't'aies peur et qu'finalement la peur soit plus grande. Gabriel prononce ces mots d'une voix plus rauque, visiblement ébranlé par le frôlement du corps de Yann.
L'autre, quant à lui, est concentré sur cette main qui emprisonne agréablement ses doigts, cette bouche si proche et cette tendresse virile dans la voix. Il est honteux également, d'entendre la vérité dans ces paroles là. Oui, comme le dit si bien Marie aussi, il a peur. Il doit bien l'admettre.
Une certaine détresse brille dans les yeux gris perles de Yann. Gabriel capte alors ce regard qu'il apprivoise, puis se penche, éliminant enfin la dernière distance se trouvant encore entre eux.
- J'comprends, pourtant ch'uis pas d'accord, souffle-t-il, avant de coller ses lèvres sur les siennes.
Yann n'a le temps que de figer des yeux ronds.
Toute la tension qui animait le réunionnais fond en un instant, d'ailleurs son corps entier semble se dissoudre. Ne comprenant pas bien ce qu'il lui arrive, il se cramponne aux mains de l'autre. Il a dû embrasser et être embrassé par des dizaines de mecs dans sa vie, peut-être plus, mais il sait à cet instant précis qu'aucun ne lui restera en mémoire après celui-là. Plus rien n'a d'importance que sentir ce mélange d'excitation et de plénitude, cette explosion de sensations béates sur les lèvres douces et charnues de Gabriel, la pression de cette bouche chaude, la caresse de sa langue, l'avidité du baisé. Les lèvres délicates aspirent, effleurent, titillent, caressent, désirent et lui laissent un goût de sucre. Yann s'enivre, un léger courant d'air soulève la pointe de ses cheveux, l'attachement est soudain, le temps s'arrête.
La bouche s'éloigne plusieurs fois pour mieux revenir, invariablement bien accueillie par celle de Yann. Gabriel stimule les réponses et surveille la moindre possibilité de protestation.
Mais de protestation, il n'y a pas. Yann ne réfléchit plus à rien. Lui qui fanfaronnait, sarcastique, il y a quelque instants, n'est plus à présent que miel et docilité. Le nez de Gabriel qui frôle le sien, sa main qu'il lui glisse sur la joue et leurs bouches affamées restent jointes. Pour lui tout est dit, c'est trop tard ! Son cerveau a perdu la bataille, son corps succombe. Il suffirait que Gabriel réclame, il ne pourrait en l'état, rien lui refuser.
Ce moment de félicité s'achève un peu brusquement, à l'initiative d'un Gabriel pourtant fébrile. Il laisse l'autre pantelant et inquiet. Pourquoi cette distance tout-à-coup ? Comme saoul, Yann ne réussit pas à se remettre d'aplomb, une sorte de panique enfiévrée s'empare de lui. Le brun se retire dans l'ombre, seul le poids de son regard indique à l'autre qu'il est bel et bien jaugé. Le silence, pesant amplifie le malaise.
Une larme roule sur la joue de Yann, il chancelle, totalement incapable de faire face. Il ne comprend pas ce qui lui arrive.
- Désolé, j'voulais qu'tu saisisses à quel point ch'uis pas d'accord, même si j'te l'répète, j'comprends. Alors, j'te laisse décider de c'qu'est bon pour toi. Moi, j'joue pas et j'prendrais pas d'décision à ta place. Si tu changes d'avis, tu sais où m'trouver.
Yann ignore à quel moment exact, il s'est retrouvé seul dans le patio. Il se souvient seulement que si ses jambes l'ont porté jusque chez lui, il le doit certainement à un miracle. Plus tard dans la nuit, après s'être honteusement effondré et avoir noyé son oreiller de pleurs idiots et impuissants, il prend la décision de ne pas le revoir.
"- Non, il triche, il ment.
Comprend Gabriel, à son expression faussée." => ça devrait être une incise, ça non ? On pourrait l'écrire comme ça : "- Non, il triche, il ment, comprend Gabriel à son expression faussée".
"Gabriel enfonce le chou avec cette phrase et sa main se resserre." => le clou, non ?Ceci sont juste les fautes les plus énormes que j'ai trouvées. Elles m'ont un tantinet accrochées à la lecture. Mais rien de bien grave, hein !
Eh ben, faut le suivre, le Yanounet, hein !!! Fiou ! Il veut, il veut pas, il est vexé, il fait le premier pas et puis c'est l'autre... quand il tombe amoureux, c'est encore plus inconstant que d'habitude. Bon, c'est évident, Gabriel lui fait de l'effet et en plus c'est réciproque. Que demande le peuple !!
J'ai bien aimé la scène du baiser. Le vrai, le bien franc, pas la tentative ratée du bécot volé devant le film. C'est vrai qu'au début, ça m'a fait l'effet d'une grosse scène d'ado maladroits et c'était un peu agaçant. Mais en fait, tu as su y mettre du sentiment et des émotions là où ça aurait pu rester dans la puérilité. Heureusement, sinon j'aurais encore décroché. Gabriel est plus grand que Yann, c'est ça ? En tous cas, ça donne un effet très étrange où la domination par la manipulation s'en trouve dominée elle-même par la stature de l'autre qui le désire de manière plus sincère et franche. L'effet est fascinant.
Il me reste toujours cette impression de malaise permanent quand Yann est dans les parages. C'est mon ressenti, ça. J'ai toujours du mal avec lui. Je crois que ça ne va pas passer. Même avec ce retour en arrière de deux ans, je constate qu'il est même encore plus puant de prétention et de perversité. Je vais avoir du mal à me mettre à la place de Gabriel. Mais bon, il est attiré, c'est évident. Harponné, même.
Comme tu vas le voir il y en aura bien plus qu’avant (des fautes :( ), c’est pas que je me mets à faire n’importe quoi, c’est le résultat d’un manque de correctrice T_T elle a pris beaucoup de retard malheureusement et moi je suis vraiment nulle quoi, je fais des efforts mais bon… Donc je demande pardon d’avance certaines choses vont sûrement te brûler les yeux…
Oui des ados agaçants, j’ai envie de dire : « normal ce sont des ados ! » Bon Yann a vingt quatre ans mais on va s’en apercevoir ça ne change rien au fait, il est vraiment très puéril. Il n’y a que deux ans qui se sont écoulés et même si deux ans plus tard Gabriel n’est pas pour autant devenu très mature, j’ai essayé tout de même de marquer une évolution, (là c’est plutôt une régression puisqu’on repart en arrière mais bon on me comprend.)
Oui Gabriel est plus grand que Yann (et pas que, Yann c'est vraiment une petite nature), d’ailleurs au début, lors de l’arrivée de Yann deux ans après Uzu remarque que Yann est petit, j’imagine Gabriel à peine plus grand que Uzu pour ne pas dire de la même taille ou presque, Liam lui est très grand mais c’est vrai que Yann est tout petit :)
Bon après, au moment du baisé, Yann ne domine/dirige/manipule plus grand chose hein, même s’il aimerait bien. Yann c’est un acteur, il joue la comédie. A l’image d’un petit roquet, il aboie beaucoup parce qu’il n’a pas confiance en lui et il a peur, c’est sa manière de tenter de se protéger. Il fait « style » de...
-Ha nan je ne suis pas d’accord, je suis pervers certes, peut-être un peu vulgaire aussi mais je ne suis pas prétentieux >_<!
On ne t’as pas demandé ton avis et elle a le droit d’avoir celui qu’elle veut na !
Gabriel est séduit c’est clair, par contre je ne suis pas certaine que son cœur soit aussi chamboulé que celui de Yann, il reste assez terre à terre, peut-être son côté naïf d’enfant mais les choses peuvent évoluer :)
-Je suis charmant, il est obligé de tomber amoureux de moi !